La diversité des métiers sociaux et médico-sociaux, en particulier dans les internats, est liée avec la précarité professionnelle et les conditions de travail. Les réformes de la formation impactent les pratiques professionnelles. Le rôle des entreprises associatives dans la prestation de services sociaux évolue et la nouvelle fonction de coordonnateur de parcours questionne la précarisation professionnelle, le glissement des compétences et le décalage entre référentiels professionnels théoriques et réalités sur le terrain.

Cet article interroge les motivations des jeunes engagés dans une formation du travail social en s’appuyant sur l’analyse d’entretiens menés avec des jeunes en formation. Si le rôle de la famille comme source de motivation a souvent été mis en avant pour ces professions, l’article analyse l’impact de l’éducation familiale genrée, d’une part, et de l’expérience familiale de situations douloureuses, d’autre part, dans le développement d’une vocation vers les métiers du travail social.

Quel est l’impact de l’urgence, devenue mode de fonctionnement social, quand elle s’applique au management ? L’immédiateté ne peut être le seul appui de l’action et ne permet pas d’offrir un cadre contenant et fiable dans lequel le public peut se reconstruire et les professionnels s’épanouir. Le manager est attendu sur sa capacité à organiser l’activité, à anticiper les crises et à en minorer les impacts sur ses collaborateurs. Il doit établir ses priorités, en lien avec son poste.

La vie en société est-elle porteuse d’esthétique ? La vie collective est organisée pour que le travail permette au minimum de vivre, ou mieux, pour les chanceux, de réussir. L’esthétique n’est a priori pas indispensable. Qu’en est-il pour les personnes pour qui les mots « réussite », « avoir », « pouvoir », « paraître » n’ont aucun sens, ne sont source d’aucune motivation ? Que reste-t-il à ces personnes pour illuminer leur journée, leur donner du sens, du goût et les motiver à y prendre part ?

Une vignette de vie quotidienne, où la rencontre des plus pauvres, cachés dans les entrailles de la ville, nous questionne sur notre capacité à les rencontrer. Clochards, solitaires, marginaux, que provoquent-ils en nous ? Des artistes, cinéastes, auteurs s’y sont arrêtés. Le texte se termine par un poème de Marguerite Duras.

Les violences institutionnelles sont liées aux maltraitances préalablement subies par les enfants et les adolescents et mettent les professionnels à l’épreuve. La démarche participative dans le système de gouvernance des services en charge de ces situations constitue une opportunité pour les mineurs rencontrés. Cette dynamique permet aux professionnels de partager leurs avis, leurs émotions et leurs projets dans l’intérêt des mineurs rencontrés dans une démarche éthique de justice, d’autonomie, de bienfaisance et de non-malfaisance.

Tahiri, actuellement directeur d’un lieu de vie et d’accueil, a lui-même été un enfant placé durant son enfance. En même temps qu’il remercie les services d’Aide sociale à l’enfance, il apporte un regard et une perception critiques, notamment face aux moyens alloués et aux paradoxes rencontrés quotidiennement. Mais plus important encore, face aux maltraitances institutionnelles potentielles et réelles, il s’inscrit en permanence comme force de proposition créative et éthique avec un souci premier : l’épanouissement des jeunes accueillis.

À partir d’un incident violent pendant lequel des enfants d’un DITEP expriment des menaces avec des couteaux, le récit déroule la façon dont l’équipe et l’institution ont répondu avec une volonté d’apaisement, de soin et de « bientraitance ». Il est question d’autoréparation, de Grand Conseil, de sécurité, de non-exclusion et d’enveloppe soignante.

Pierre, chef de service, souligne à quel point les missions et les problématiques sont complexes pour la protection de l’enfance. Il nous fait part de ses réflexions, affinées et nourries par ses différentes expériences, sur les enjeux et les politiques menées. Il souffle malgré tout un vent d’espoir, malgré les contradictions, les manques de moyens, parfois les impasses, en proposant des pistes de travail et de pratiques concrètes pour lutter contre les maltraitances institutionnelles et garantir un accueil qualitatif aux enfants placés.

Une longue expérience d’intervention en MECS et en ITEP (comme psychologue puis directeur) amène l’auteur à évoquer comment des situations institutionnelles peuvent être porteuses de risques de violence. À partir de ces constats, il propose des pistes de positionnement ou d’organisation permettant d’atténuer ce risque grave. La question de la violence est abordée en prenant en compte tous les acteurs de l’institution, les équipes de direction, les équipes de terrain, les personnes accueillies.