Conditions de travail satisfaisantes, métier épanouissant… À première vue, et en dépit de leurs difficultés et de leur surcharge de travail, les directions et cadres du secteur tiennent le cap, révèle le dernier Baromètre Direction[s]/CSA 2024. Pourtant, à bien y regarder, tous les voyants sur les risques d'épuisement professionnel clignotent en rouge. De quoi inciter à prendre un peu de recul et à s'ouvrir à des formes de soutien.

En voulant tout concilier, certains managers du secteur social et médico-social surinvestissent leur travail. Une situation que le sociologue Marc Loriol désigne comme du surtravail. Celui-ci invite à se questionner sur les limites de l'engagement.

La prise de poste est souvent synonyme d'épreuve du feu pour les directrices et directeurs. Pour les aider, le Centre national de gestion, en charge du développement des ressources humaines dans l'hospitalière, mise sur le mentorat. Un dispositif de soutien aux managers fraîchement nommés par des pairs plus expérimentés.

Face à l'épuisement croissant des professionnels du secteur social et médico-social notamment des personnels d'encadrement, l'Uriopss Nouvelle-Aquitaine a lancé son Club du prendre soin. Des ateliers en visioconférence aident directions et salariés à aborder leur quotidien plus sereinement.

Réformes tarifaires, développement de l'habitat intermédiaire, transformation de l'offre... Le directeur général de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, Maëlig Le Bayon, détaille ses priorités pour 2025. Et revient sur l'impact sur la branche du rejet du projet de budget de la Sécurité sociale.

Fruit du partenariat entre l'hôpital et l'association Cecler, spécialisée dans la réinsertion professionnelle, le dispositif Add pro accompagne depuis un an des personnes en situation d'addiction vers l'emploi. Une démarche innovante qui se veut également scientifique, via la modélisation d'une méthode appliquée en psychiatrie, et qui a reçu le prix de la catégorie Transformation de l'offre lors du 18e Trophée Direction[s].

Désormais, la majorité des établissements de formation en travail social sont tenus d'octroyer, eux aussi, le Ségur pour tous, dont le financement par les régions reste incertain. Déjà fragilisées par de précédentes restrictions budgétaires et confrontées au défi de l'attractivité des métiers, les écoles tirent la sonnette d'alarme.

And the winner is… Le mouvement du Nid, pour son site "Y a quoi dans ma banane ?" ! L'association a joué la carte du numérique pour sensibiliser les jeunes aux violences sexistes et sexuelles et, en particulier, au phénomène de la prostitution des mineurs. Cet outil ludique qui associe jeux d'autodiagnostic, témoignages, infos et contacts a, en un an, largement trouvé son public. Mieux : il a aussi été décliné pour outiller les équipes, en particulier celles de la protection de l'enfance, et les aider à libérer la parole sur cet important sujet de société.

Libérer la parole... Voilà bien l'un des enjeux qui ressort des treize projets qui composent ce palmarès 2024, dévoilé le 5 décembre à Paris lors d'une cérémonie organisée par Lefebvre Dalloz et placée sous le haut patronage de deux ministres majeurs du secteur. Les projets primés ont souvent misé sur le jeu pour permettre aux publics accompagnés, comme aux professionnels, d'aborder des sujets difficiles, souvent en appui de l'analyse des pratiques. Vous ne vous y êtes d'ailleurs pas trompé en décernant votre Prix des lecteurs à l'association Urapeda Sud, conceptrice de J'Éval, jeu co-construit avec les personnes accompagnées pour favoriser leur appropriation du référentiel évaluatif de la Haute Autorité de santé.

Autre signe des temps ? Une fois n'est pas coutume, les structures du grand âge monopolisent le podium devant celles du handicap. Les acteurs du domicile et de l'insertion ne sont toutefois pas en reste. Tous ces lauréats se sont imposés au jury, à l'issue d'une journée de délibérations le 2 octobre à Paris. Leur lourde tâche : départager les quelque 75 dossiers reçus, repartis comme chaque année en quatre catégories. Et si, cette année encore, celle dédiée à la transformation de l'offre tient la corde (22 dossiers reçus), elle est, pour une fois, très nettement talonnée par celle consacrée à la promotion de la citoyenneté, quasi-ex æquo avec la catégorie réservée à la coopération et à l'inscription comme acteurs du territoire. La preuve d'un rééquilibrage de vos priorités ?

Alors à vous de juger : avant de retrouver l'ensemble des projets primés dans les pages reportages de nos prochains numéros, nous vous proposons sans attendre un tour d'horizon de ce cru 2024 !

Si l'attractivité du secteur sanitaire, social et médico-social est au cœur des enjeux, nombre d'associations et de fondations font œuvre de créativité pour attirer de nouvelles recrues et lutter contre le turn-over… tout en maîtrisant les coûts. Tour d'horizon, non exhaustif, des principaux leviers actionnés par les organismes gestionnaires et des points de vigilance à ne pas sous-estimer.

À quelles conditions l'intelligence artificielle (IA) peut-elle être une opportunité pour le travail social ? C'est la question sur laquelle travaille Yann Ferguson, directeur scientifique de LaborIA. Son laboratoire entreprend, avec la Direction générale de la cohésion sociale, une recherche-action sur le sujet. Il en esquisse les premières pistes, comme l'importance de réintroduire ces pratiques dans le collectif.

A la frontière entre les projets d'éducation populaire et de l'Economie sociale et solidaire (ESS), les Coopératives jeunesse de services (CJS), depuis dix ans, proposent à un groupe d'une quinzaine de jeunes, encadrés par deux animateurs et soutenus par un collectif d'acteurs du territoire, de créer et gérer leur propre entreprise coopérative le temps d'un été. Ces coopérant·e·s définissent ensemble différents services ou produits qu'ils proposent aux habitants, aux collectivités et entreprises environnantes, développent leur activité jusqu'à se rémunérer de son résultat. L'opportunité d'expérimenter l'ESS grandeur nature !

La réingénierie des diplômes professionnels Jeunesse et Sports en 2024 aurait pu n'être qu'un toilettage pour se conformer aux exigences de la loi Avenir professionnel : un travail sémantique de transposition des unités capitalisables en blocs de compétences. Mais le ministère a fait des choix qui modifient en profondeur le paysage des diplômes professionnels de l'animation.

Le centre national de Formation aux Métiers du Jeu et du Jouet FM2J organise chaque année un concours de création de jeux de société pour jeunes auteurs en herbe. Découvrez ce projet d'animation original !