PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Jean-Baptiste Devaux, Marion Lang, Antoine Lévêque, et al.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 252, juin 2024, pp. 26-47.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Militantisme, Mouvement social, Résistance, Action collective, Leader, Banlieue, Citoyenneté, rassemblement, émeute, MANIFESTATION, Gilets jaunes, Lyon
Durant le mouvement des Gilets jaunes, qui a débuté à partir de novembre 2018, plusieurs groupes se sont constitués en s’identifiant aux lieux qu’ils ont occupés. Qu’il s’agisse des ronds-points de la périphérie des centres urbains ou des espaces de centre-ville investis lors des « actes » du samedi ou des assemblées, ces « lieux de l’engagement » ont été vecteurs de ressources et de contraintes socialement différenciées. Ils ont permis aux participant·es d’occuper des rôles et des positions variables dans la mobilisation, ou encore d’insister sur des mots d’ordre distincts. Le mouvement des Gilets jaunes fournit ainsi des pistes pour éclairer conjointement les caractères dynamique et spatialisé de l’engagement. En suivant un groupe d’individus initialement mobilisés dans la banlieue industrielle lyonnaise, cet article appréhende le lieu comme un enjeu de luttes en analysant les façons par lesquelles il contribue à l’atténuation ou au durcissement des clivages sociaux.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 211, juin 2024, pp. 98-105.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique familiale, Objectif, Politique, Natalité, Fécondité, Prestation familiale, Congé de naissance, Congé de maternité, Congé de paternité, Allocation au jeune enfant, Inégalité, Genre, Modèle familial, Économie familiale, Mode de garde, Culture, Travail, Suède
Depuis 2010, la natalité suédoise diminue progressivement d’année en année. Cette baisse s’est récemment accélérée, inquiétant démographes et personnalités politiques. En Suède, la politique familiale a plusieurs objectifs mais le plus saillant, celui qui fait de la politique familiale suédoise une référence, est la facilitation de l’articulation entre vie familiale et vie professionnelle et la volonté que les parents, quel que soit leur genre, puissent s’investir auprès de leurs enfants sans obstacle dû à la vie professionnelle. Cette politique s’appuie, depuis le début des années 1970, sur des congés parentaux généreux et sur un système de services d’accueil préscolaire de très bonne qualité. Depuis leur mise en place, ces mesures n’ont pas connu de transformations majeures. Par conséquent, comment expliquer la baisse de la fécondité actuelle ?
Paru dans la revue Informations sociales, n° 211, juin 2024, pp. 88-97.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique familiale, Objectif, Politique, Natalité, Fécondité, Prestation familiale, Congé de naissance, Congé de maternité, Congé de paternité, Allocation au jeune enfant, Inégalité, Genre, Modèle familial, Économie familiale, Mode de garde, Culture, Travail, Allemagne
Au milieu des années 2000, l’Allemagne adopte des réformes de politique familiale visant à favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes tant sur le plan professionnel que familial et, par là même, à encourager les naissances. De fait, la fécondité, qui avait pourtant affiché une remarquable stabilité durant les quarante années précédentes, remonte progressivement. Ce faisant, le taux d’emploi des femmes augmente fortement, ainsi que la prise de congé parental par les pères. Pour autant, les effets des réformes s’avèrent plus limités qu’il n’y paraît, tant en raison de facteurs institutionnels que culturels.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 211, juin 2024, pp. 79-87.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique familiale, Objectif, Politique, Natalité, Prestation familiale, Congé de naissance, Congé de maternité, Congé de paternité, Allocation au jeune enfant, Inégalité, Genre, Modèle familial, Économie familiale, Mode de garde, Culture, Travail, Taïwan, Corée du Sud
À Taïwan et en Corée du Sud, la fécondité a fortement baissé et de nombreux changements familiaux ont eu lieu au cours des cinquante dernières années. Alors que les indices conjoncturels de fécondité sont descendus sous le seuil de remplacement au début des années 1980, les gouvernements n’ont réagi qu’au début des années 2000. Ainsi, dans les deux pays, malgré l’intensification des investissements dans les politiques familiales au cours de la dernière décennie, les taux de fécondité ont atteint des niveaux historiquement bas. Après un passage en revue de l’évolution des politiques dans ces deux sociétés depuis les années 1990, sont ici examinés les facteurs qui expliquent l’inefficacité des mesures pro-natalistes qui y ont été entreprises. Les débats politiques actuels présentent quelques angles morts et des questions importantes restent à analyser à l’avenir.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 211, juin 2024, pp. 70-78.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Politique familiale, Objectif, Politique, Natalité, Prestation familiale, Congé de naissance, Congé de maternité, Congé de paternité, Allocation au jeune enfant, Inégalité, Genre, Modèle familial, Économie familiale, Mode de garde, OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), Europe, Amérique du Nord, Amérique Latine
Les politiques familiales diffèrent selon les pays et peuvent être regroupées selon leurs objectifs principaux, leur cohérence et leur ampleur. Des résultats récents sur l’impact de différentes politiques indiquent que des congés maternité et parentaux longs et bien rémunérés ainsi qu’une offre suffisante de places dans les établissements d’accueil du jeune enfant ont un impact positif et durable sur la fécondité. Les allocations familiales ont aussi des effets positifs, mais éphémères. Les données sur l’impact du rééquilibrage des responsabilités en matière de garde d’enfant sont quant à elles trop rares pour être concluantes, mais elles suggèrent un impact négatif ou nul. Il conviendrait par ailleurs de prêter attention à l’impact différentiel possible des politiques familiales sur les différents groupes sociaux.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 211, juin 2024, pp. 51-56.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Démographie, Fécondité, Congé de naissance, Congé de maternité, Congé de paternité, Mode de garde, Jeune enfant, Soutien à la parentalité, Modèle familial, Politique familiale
En France, malgré la réforme du congé parental adoptée en 2015, la baisse du niveau de fécondité amorcée depuis les années 2010 se poursuit, et même s’intensifie. Dès lors, sur quels leviers les politiques publiques en faveur de la petite enfance peuvent-elles s’appuyer pour influencer positivement le niveau de fécondité ?
Paru dans la revue Informations sociales, n° 211, juin 2024, pp. 33-44.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Écologie, Environnement, Démographie, Traitement statistique, Inégalité, Politique familiale
Une idée répandue est que nous serions trop nombreux sur Terre et que la « surpopulation » serait l’une des principales causes, sinon la première, de la dégradation de l’environnement et de l’érosion de la biodiversité. L’une des mesures prioritaires serait d’arrêter la croissance démographique. En réalité, il est très probable que l’humanité n’échappera pas à un surcroît de près de 2 milliards d’habitants d’ici 2050 en raison de l’inertie démographique que nul ne peut empêcher. Les politiques de population des États n’ont cependant en général que des effets modestes sur l’évolution de la fécondité, et leurs objectifs ne sont pas écologiques. Du côté des individus, l’« éco-anxiété » et l’idée d’avoir moins d’enfants pour « sauver la planète » ne semblent pas expliquer les niveaux de fécondité relativement bas observés aujourd’hui dans beaucoup de pays développés. Les intentions de fécondité sont moindres chez les personnes particulièrement inquiètes des défis globaux, mais leur crainte est plus souvent associée à la « surpopulation » ou à l’inflation qu’à celle du changement climatique.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 211, juin 2024, pp. 20-32.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Démographie, Statistiques, Natalité
La baisse récente et le niveau historiquement bas de la natalité en France interroge les démographes. Si la période actuelle de crise, notamment économique, peut laisser penser qu’il s’agit d’un phénomène ponctuel – comme cela a été le cas dans les années 1970 et 1990 –, d’autres éléments de contexte rendent possible l’hypothèse d’un changement plus durable : âge moyen à la maternité supérieur à 30 ans, changement d’orientation de la politique familiale, crises de longue durée et préoccupations – notamment environnementales – durablement ancrées dans la population. Cet article explore l’évolution de la natalité et de la fécondité française depuis 50 ans et les évolutions possibles d’ici 2050.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 85, mars 2024, pp. 167-181.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Éducateur spécialisé, Hôpital, Cancer, Adolescent, Accompagnement, Témoignage
Quelle place atypique pour une éducatrice spécialisée de travailler dans un service d’oncopédiatrie ! Auprès des adolescents et jeunes adultes atteints de cancer de l’hôpital Gustave Roussy, faut-il un accompagnement éducatif au sens strict du terme ? Quelle participation au soin ? Et quid des interstices du quotidien ou des moments informels qui sont les outils privilégiés des éducateurs dans la construction du lien avec les jeunes ? Mise en perspective de ces questions fondamentales dans une expérience de terrain auprès des jeunes patients. Ce témoignage rend hommage à tous les jeunes que accompagnés à l’hôpital et qui se battent jour après jour contre le cancer.
Article de Ophélie Avril, Emma Bonnet, Barbara Lequeux, et al.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 85, mars 2024, pp. 155-166.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Mensonge, Travail social, Éthique, Responsabilité, Confiance, Relation d'aide
Pouvons-nous utiliser le mensonge en tant que professionnel investi et guidé par des valeurs morales ? Peut-on le considérer comme une stratégie dans la relation d’aide ? C’est à partir de ces questionnements, de nos expériences et celles de nombreux professionnels interrogés que nous avons souhaité investiguer sur les paradoxes du mensonge et de la transparence dans nos métiers. Le mensonge, dans nos pratiques, et l’éthique, au sens large du terme, ont été au cœur de nos recherches. En tant que travailleurs sociaux, nous travaillons avec ce que nous sommes, avec la réalité des terrains, mais également avec les lois qui régissent nos interventions. Cela vient parfois heurter nos pratiques qui favorisent la proximité dans nos accompagnements avec les personnes. Le mensonge peut-il être légitime ?