PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Esprit, n° 525, septembre 2025, pp. 20-24.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Dispositif, Aide financière, Exclusion sociale, Jeune, Sport, Politique familiale
Le gouvernement s’apprête à restreindre le Pass’Sport, cet outil de soutien à la demande de sport mis en place en 2021, aux jeunes de plus de 14ans. Le salut budgétaire de la France passe-t-il vraiment par une coupe dans une aide pourtant bienvenue ?
Article de Jean Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Élise Domenach
Paru dans la revue Esprit, n° 525, septembre 2025, pp. 101-110.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Maternité, Centre maternel, Parentalité précoce, Précarité, Rupture, Relation enfant-mère, Accompagnement, Mère, Entretien
Élise Domenach s’entretient avec Jean-Pierre et Luc Dardenne à propos de Jeunes mères, un émouvant film choral sur une maison maternelle, attentif aux tiers passeurs de l’institution comme aux trajectoires féminines blessées.
Article de Etienne Ollion, Julien Duval, Pierre Blavier, et al.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 258-259, septembre 2025, pp. 1-160.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Écrit, Contestation, Approche historique, Communication, Recherche en sciences sociales, Militantisme, Valeur, Bourdieu (Pierre)
Dossier composé de 7 articles :
- Prendre Actes
- Des actes révolutionnaires : Les inventions d’une « revue très peu académique »
- La multiplication des revues de sciences sociales (1975-2025) : crise de surproduction et spécialisation ?
- Une revue peut en cacher une autre : Liber, supplément d’Actes : brève histoire d’une utopie
- Négatifs : Note sur les refus de publication d’Actes de la recherche en sciences sociales (1983-2005)
- La fabrique d’Actes de la recherche en sciences sociales : Portraits du « travail normal »
- La part du genre : Genre et approche intersectionnelle dans les revues de sciences sociales françaises au XXIe siècle
Ces familles sont sans cesse habitées par la notion de double ; double appartenance, double loyauté, double identité, double reconnaissance. C’est à la fois une ressource et une fragilité dans ce tiraillement ou le choix peut paraître impossible. La transmission est aussi double ; elle se passe à travers les liens de filiation et d’affiliation. Dans ces familles, il s’agit de s’approprier en même temps du « familier » et de « l’étranger ». La transmission culturelle nous lie inconsciemment aux loyautés familiales, et aux loyautés culturelles dans un sentiment d’attachement. Elle fonde notre identité. La culture est un élément omniprésent du système, et les thérapeutes sont des passeurs de frontières entre ces systèmes différents.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 46, n° 3, septembre 2025, pp. 241-248.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Organisme de formation, Approche historique, Transmission, Intergénérationnel, Approche systémique, Thérapie familiale
On dit souvent que les cordonniers sont les plus mal chaussés… Les systémiciens, spécialistes des cycles de vie, des changements et des transmissions échappent-ils à ce proverbe populaire ? Dans un contexte où les pionniers et pionnières de la systémie en Europe sont confrontés à la transmission de leur héritage et de leurs institutions, le CERAS de Grenoble, fondé en 1980, a opté pour un renouvellement de lieu et de personnes. Un membre de la nouvelle équipe, basée en Nouvelle-Aquitaine, relate ce passage de relais réussi.
Article de Jean Paul Sauzède, Anne Sauzède Lagarde
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 46, n° 3, septembre 2025, pp. 229-240.
Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie de couple, Transmission, Savoir, Enseignement, Formation, Formateur, Posture professionnelle, Couple, Coopération, Observation
Les auteurs, couple conjugal et cocréateurs de l’École du Couple, école de formation à la thérapie, déplient, d’un point de vue gestaltiste, le processus de transmission d’une école, d’une formation à la thérapie du couple et de la supervision. Ils portent un regard critique sur des modélisations ou la transmission d’outils qui, de leur point de vue, nuisent à l’acte de transmission et d’intégration d’une compétence, qu’ils situent prioritairement pour le receveur, dans la capacité à penser une situation, à s’attacher au processus plutôt qu’au contenu et à trouver son style et une posture qui répondent à la situation clinique dans laquelle le professionnel est acteur. La transmission est une coconstruction systémique.
Être une personne LGBTQI+ au travail en 2025 pourrait sembler facile aux personnes non concernées par la question. En effet, le gouvernement français et les institutions semblent s’inscrire progressivement dans une dynamique d’inclusion et de reconnaissance de la diversité. D’aucuns pourraient même soulever que l’orientation amoureuse (pour ne pas dire sexuelle) relève du champ privé et n’a rien à faire dans le champ professionnel. Or, la réalité concrète du quotidien institutionnel en tant que médecin et thérapeute familiale queer vient contredire ces précédentes assertions. Ayant fait le choix d’être ouvertement lesbienne (« out ») au travail, je constate les conséquences que cela a sur mes pratiques, notamment en termes de transmission transversale vis-à-vis des professionnel·les que je côtoie. Dans cet article, je reviendrai sur la genèse de ce choix (être « out »), et j’aborderai les enjeux en termes de santé au travail, de santé institutionnelle et de santé publique. Je terminerai en prenant un exemple spécifique d’espace de supervision proposé aux médecins en formation (internes en stage sur l’établissement) pour illustrer concrètement mon propos. Cet écrit est une invitation à la réflexion sur sa propre construction identitaire en tant que membre d’une institution.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 46, n° 3, septembre 2025, pp. 187-206.
Mots clés : Enfance-Famille, Histoire familiale, Transmission, Intergénérationnel, Génogramme, Thérapie, Roman familial, Répétition, Secret, Accompagnement, Résilience
La Maison du couple et de la famille à Brest propose aux personnes qui envisagent une exploration de leur histoire familiale un groupe à visée thérapeutique systémique pour tenter de repérer les répétitions générationnelles « encombrantes », en comprendre les conséquences, tourner la page et regarder vers l’avenir. Le travail autour du « génogramme » sera central pour l’ensemble du processus thérapeutique. La démarche permet autant de repérer les éléments enkystés et mis au secret que de se réapproprier les ressources, les forces et les éléments de résilience. Ce travail en groupe aide à se libérer des dettes familiales et à faire émerger les fantômes du passé. Il permet de retrouver sa liberté intérieure et d’alléger l’héritage transmis aux générations futures. Il s’agit d’offrir aux participants un contexte de soutien pour accompagner une démarche de changement et de réflexion personnelle approfondie. Ce processus de groupe a lui-même une filiation, il est une extension originale d’un programme de prévention initié au Québec par Line Caron, une « affaire de famille » que nous avons appliqué scrupuleusement pendant une huitaine d’années.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 32, printemps 2025, 27 p..
Mots clés : Justice-Délinquance, Jeunesse-Adolescence, Délinquance juvénile, Jeune, Nuit, Détention, Enfermement, Émotion, Enquête, Ethnographie, Anxiété, Étude de cas, Autonomie, Temps
Cet article explore la nuit carcérale dans un « quartier mineurs » de maison d’arrêt, un espace-temps méconnu et souvent délaissé par les recherches en sociologie carcérale. À partir d’une enquête ethnographique immersive de six mois, combinant observations participatives, entretiens semi-directifs et la mise en place d’un outil innovant (carnets de nuit), il analyse les dynamiques nocturnes vécues par une dizaine de mineurs incarcérés. La nuit carcérale apparaît comme une période ambivalente. D’un côté, elle amplifie l’isolement et les angoisses des jeunes, en favorisant une introspection douloureuse sur leur condition et leur parcours de vie. De l’autre, elle constitue un espace d’échanges et de transgressions, où les détenus mineurs redéfinissent leur quotidien carcéral par des rituels, des interactions codifiées et une organisation propre. Ces pratiques nocturnes révèlent un paradoxe : la fermeture des cellules, en réduisant la présence des surveillants, ouvre un espace d’autonomie pour les mineurs, leur permettant de s’approprier cet espace-temps hors du contrôle institutionnel direct. L’étude met en lumière les tensions que cette autonomie nocturne engendre pour les professionnels de jour, dont les ambitions éducatives sont fragilisées par une réorganisation carcérale qui accentue la séparation entre temporalités diurnes et nocturnes. En interrogeant la nuit comme espace essentiel de l’expérience pénitentiaire juvénile, cet article souligne les enjeux éducatifs et sociaux liés à cette dimension souvent ignorée de l’enfermement.
Érigée en priorité depuis le XIXe siècle, l’éducation des mineur·es détenu·es a longtemps peiné à trouver sa place dans les prisons françaises. Si la place de l’Éducation nationale en détention relève aujourd’hui du consensus, la scolarisation des mineur·es pose au moins deux défis : la plupart d’entre elles et eux ont des trajectoires marquées par d’importantes vulnérabilités sociales et économiques, mais aussi par des ruptures scolaires ; leurs conditions d’incarcération n’apparaissent propices ni aux apprentissages scolaires, ni même à l’organisation de temps éducatifs collectifs hors de la cellule. Dans ce contexte spécifique de la prison, où logiques carcérales et scolaires peuvent entrer en tension, cet article s’intéresse aux perceptions des mineur·es vis-à-vis de la scolarisation en détention. Contraint·es de sortir de cellule pour se rendre en classe, les mineur·es détenu·es contestent globalement peu cette obligation scolaire et trouvent même des motifs de satisfaction à ces heures de cours. L’intérêt que leur portent les mineur·es tient d’abord au contexte carcéral et à leur expérience de la détention, la classe leur permettant de sortir symboliquement de la prison. Cet intérêt tient ensuite au cadre pédagogique adapté de la scolarité en prison, dans lequel les mineur·es trouvent davantage leur place que dans l’école ordinaire. La grande majorité des mineur·es interrogé·es déclare avoir des pratiques scolaires conformes aux attentes de leurs enseignant·es. Toutefois, les jeunes évoquent également des inquiétudes dans leurs récits. Ils et elles craignent pour leur future rescolarisation (pour les élèves scolarisé·es avant leur incarcération) ou regrettent la faible professionnalisation des enseignements (pour les élèves décrocheur·es). Cet article s’appuie sur une enquête menée en 2023 dans quatre prisons pour mineur·es, au cours de laquelle ont été réalisés des entretiens auprès des mineur·es détenu·es et des professionnel·les exerçant en prison (enseignant·es, surveillant·es mais aussi éducateurs et éducatrices).