PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Le conte systémique est utilisé dans "l'aller-vers" de personnes migrantes dans un centre d'accueil à Bayonne, au sud-ouest de la France. Le travail bénévole de la thérapeute a pour visée de permettre un partage et un échange bienveillants dans un temps court, et dans un lieu collectif, auprès de femmes et d'hommes vulnérables dans la tourmente du psychotraumatisme.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 2, juin 2024, pp. 138-158.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfant placé, Enfant maltraité, Famille d'accueil, Filiation, Maltraitance, Émotion, Psychiatrie infantile, Histoire familiale, Attachement, Approche clinique
Les auteurs dressent le portrait d'un enfant de 6 ans placé en institution pour maltraitance, et de sa famille. Elles décrivent les enjeux révélés ou déclenchés par son placement en famille d'accueil d'urgence à la sortie du service résidentiel général (SRG) dans lequel il vivait. Elles se questionnent sur les dynamiques en jeu et sur ce qui peut, dans des situations semblables, guider les positionnements et les prises de décision. Comment adopter une juste distance ? Comment penser les enjeux familiaux mais aussi entre professionnels ? Comment penser les rivalités déployées autour de cet enfant ? Quelles balises pouvons-nous utiliser dans ces situations qui viennent nous percuter sur le plan émotionnel ? Comment prendre en compte les enjeux de filiation dans des situations de maltraitance ?
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 2, juin 2024, pp. 120-137.
Mots clés : Enfance-Famille, Jeu, Outil, Croyance, Contrainte, Couple, Thérapie de couple, CMP, Expérimentation
L'auteur présente un nouvel objet flottant : "le jeu des croyances croisées". Cet outil a été élaboré à partir des concepts développés par Moni Elkaïm et notamment celui de la double contrainte réciproque. Après un rappel du cadre théorique dans lequel s'inscrit cette démarche, l'auteur décrira le jeu de cartes ainsi que ses modalités d'utilisation, illustrées ensuite par un cas clinique. Les intérêts, les évolutions possibles et les limites seront enfin discutés à l'issue de cet article.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 2, juin 2024, pp. 104-118.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie de groupe, Souffrance psychique, Individualisation, Isolement, Appartenance sociale, Autonomie, Relation, Lien social, Métaphore
A partir des propos de Sébastien Dupont situant le sentiment de solitude comme un idiome de détresse lié au principe d'individualisation de notre culture occidentale, les auteurs s'interrogent sur la fréquence de ce sentiment dans une culture qui n'a jamais donné autant de moyens pour ne pas être seul. L'article retrace quelques traits de notre culture individualisante afin de mieux les appréhender comme conditions du déploiement de cette souffrance. Ils reprennent la phrase de Marcel Gauchet : l'individu contemporain est un être symboliquement et cognitivement déconnecté du Tout. Ils décrivent ensuite un atelier métaphorique pratiqué avec un groupe de patients sur le thème de la tente canadienne comme image de la condition humaine. Cette participation à cette métaphore est vue comme une expérience d'être habité par une représentation d'un tout comme moyen de gérer la souffrance associée à ce sentiment de solitude.
Sous emprise, ou en tout cas aux prises avec le pubertaire et la pulsionnalité qui l'accompagne, les adolescents se trouvent contraints à un réaménagement psychique d'ampleur. mais comment vivent-ils l'emprise des processus physiologiques et psychologiques de l'adolescence? Quels éprouvés, quels affects et quelles représentations le phénomènes d'emprise est-il susceptible de faire naître en eux ?
Ce numéro comporte les articles suivants :
- L'adolescent, entre prise et déprise : I. Bernateau, F. Houssier
- Freud et la passion des doubles : F. Houssier, J. Chevalier
- Leur père est-il encore oedipien ? : François Richard
- Emprise et perversion narcissique : Alberto Eiguer
- L'agir sexuel violent : R. Gady, E. Pelladeau
- Récits d'emprise chez Annie Ernaux : Anne-Marie Paul
- La prostitution adolescente : J. Vanhalst, E. Vandermarlière
- La maternité comme sortie de l'emprise : S. Lafolle, S. Gilbert
- Les tréfonds de la voix hallucinée : H. Haidar, A. Brault
- Le smartphone objet de relation : L. Monterosso, G. Gimenez et al.
- L'emprise addictive : Gérard Pirlot
- Le paradoxe de l'addiction : Magali Ravit
Une réquisition citoyenne (ou squat) au centre d’Avignon offre aux jeunes et familles accueilli·es (et débouté·es des espaces réglementés) un accompagnement global (hébergement, santé, juridique, etc.) qui comporte un suivi dans le domaine du projet scolaire ou/et professionnel. Il permet l’accès aux dispositifs scolaires institutionnels à de jeunes exilé·es exclu·es des dispositifs institutionnels de protection.
Cet article vise à mettre en relief la démarche bénévole d’accompagnement scolaire et littéracique au sein de cet espace d’accueil extra-institutionnel. Il s’agit notamment de l’action quotidienne de la trentaine de bénévoles qui effectuent un accompagnement souvent individualisé, mais aussi du maillage partenarial tissé avec les institutions locales en charge de la question.
C’est par le biais d’une recherche-action plus large avec le collectif Rosmerta, que cette expertise d’acteurs et d’actrices non professionnel·les de l’éducation a particulièrement attiré notre attention.
Article de Gillonne Desquesnes, Nadine Proia Lelouey
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 30, printemps 2024.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Prostitution, Mineur, Vulnérabilité, Récit de vie, Adolescent, Psychanalyse, Sociologie
Le texte rend compte des résultats d’une étude réalisée auprès de professionnels ayant participé à la prise en charge de mineur·es en situation de prostitution par l’Aide sociale à l’enfance. L’objectif était de (re)construire les parcours biographiques de ces jeunes à partir d’un dialogue entre l’approche sociologique d’analyse des parcours de vie et l’approche psychanalytique. Nous interrogeant sur la dynamique conduisant ces jeunes à entrer dans une activité prostitutionnelle, nous avons cherché les éléments communs mais aussi les particularités de chacun des parcours dans différentes sphères de l’existence au cours de l’enfance et de l’adolescence ainsi que les tournants dans leur vie.
Article de Mathilde Caro, Morgane Carpezat, Christian Laubressac, et al.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 30, printemps 2024.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Détenu, Jeune, Addiction, Accès aux soins, Non-recours, Mineur, Cannabis, Mineur non accompagné, Manque
Cette contribution s’intéresse à l’appréhension des conduites addictives des mineurs en détention, et met en lumière plusieurs facteurs de relativisation et de relégation dans le cadre carcéral. En s’arrêtant en premier lieu sur l’expérience vécue des mineurs détenus, l’enquête montre que la consommation est banalisée dans leur quotidien, hors et dans les murs de la prison. Les usages et représentations du cannabis contribuent à la relativisation de cette pratique, qui n’est pas associée à un enjeu de santé ; y contribuent aussi les résistances dont fait l’objet le recours aux soins, qui reste mobilisé dans le cadre de situations d’urgence. Malgré le sentiment d’une santé dégradée en détention, les représentations associées aux soins en prison renforcent les mécanismes de non-recours, déjà ancrés dans la vie quotidienne des jeunes. Par ailleurs, la situation singulière des mineurs non accompagnés fait l’objet d’une approche privilégiée, tant ils présentent des spécificités en termes de trajectoires et de polyconsommation. L’article propose dans un second temps d’étudier d’autres facteurs de relativisation et de relégation des conduites addictives, relatifs aux contraintes spatiales, temporelles et sociales de l’environnement carcéral. D’une part, l’enquête met en évidence le poids des effets de lieu sur la consommation des jeunes et l’accès aux soins en détention, relevant de contraintes aussi bien matérielles que symboliques. D’autre part, l’expérience de la détention est soumise à des temporalités contradictoires, où le temps long de la privation de liberté se confronte à celui de l’urgence et de l’incertitude, peu propice à la prise en compte des conduites addictives par les jeunes ou les professionnels. Enfin, si les liens sociaux en détention sont altérés, fragilisés et sous contrainte, ils sont peu envisagés comme des ressources concernant les conduites addictives, ce qui accentue leur positionnement marginal dans le champ d’intervention des professionnels. La troisième partie porte un regard complémentaire sur l’espace socioprofessionnel de la détention, dont les conditions matérielles et organisationnelles – du manque de moyens au déficit de coordination entre acteurs et institutions – participent à la mise sous silence de cet objet. Si le déficit de formation favorise la relativisation des conduites addictives des mineurs, il apparaît toutefois que les compétences informelles peuvent être mobilisées par les professionnels de terrain pour compenser cet impensé.
Article de Jonathan Binet, Sara Lambert, Marc Molgat
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 30, printemps 2024.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune en difficulté, Politique sociale, Insertion sociale, Autonomie, Projet, Discours, Analyse de contenu, Lien social, Scolarité, Recherche d'emploi, Logement, Projet de vie, Québec
Cet article interroge les discours d’activation des politiques québécoises qui ont trait à la jeunesse en juxtaposant les intentions qu’ils présentent aux réalités relationnelles concrètes de jeunes adultes vulnérables dont les parcours sont atypiques par rapport au logement, à la scolarité et au travail. Il pose l’hypothèse que les discours des politiques québécoises d’activation et leur intention d’accélérer les transitions vers la vie adulte véhiculent des concepts susceptibles d’engendrer auprès des jeunes adultes des tensions normatives en exigeant qu’ils et elles deviennent rapidement autonomes et s’engagent dans la vie active, sans réel égard pour leurs conditions de vie et pour les soutiens relationnels auxquels ils et elles ont accès. Dans un premier temps, ce texte propose l’analyse des discours de trois politiques québécoises qui, bien qu’elles s’adressent à des groupes de jeunes différents, reconduisent des injonctions à l’activation les incitant à adopter rapidement des modes de vie autonomes. Dans un deuxième temps, il décrit les relations sociales de jeunes adultes vulnérables aux parcours atypiques qui s’éloignent, à différents niveaux, des normes relatives à la scolarité, à l’emploi et au logement, en prenant appui sur des résultats provenant de trois terrains de recherche situés en Outaouais, au Québec. Dans un troisième temps, en rapprochant l’étude des discours de ces trois politiques québécoises et l’analyse des relations des jeunes adultes, cet article vise à questionner l’utilisation des concepts d’autonomie, de stabilisation et de projet de vie à des fins d’activation et d’accélération des transitions vers la vie adulte.
La prise en charge des enfants impactés par des évènements traumatiques dans un contexte d’aide internationale nécessite de penser de nouveaux dispositifs d’accompagnement. Le thérapeute est confronté à une clinique du traumatisme qui s’inscrit dans des temps précoces ou archaïques. Les dispositifs mis en place sont le théâtre et l’origine de remaniements qui dépendent de son engagement et de ce qu’il suscite dans la rencontre. Dans le cadre d’une recherche menée au Cambodge, un dispositif a été mis en place auprès d’enfants victimes de violences en s’étayant sur le concept d’enveloppes psychiques et sur la base de médiations thérapeutiques. Lors de ces rencontres, le corps du clinicien et de l’interprète ont été fortement mobilisés au travers des effets transféro-contre-transférentiels. Ceux-ci se retrouvent à la fois dans une forme d’écho sensoriel et sensori-moteur, une fonction miroir, avant d’ouvrir sur une secondarisation possible, ce qui permet d’accéder à un étayage nécessaire à l’élaboration des vécus traumatiques.