PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 257, juin 2025, pp. 24-39.
Mots clés : Travail-Emploi, Mineur non accompagné, Formation alternée, Apprentissage, Intégration, Marché du travail, Économie, Évolution de carrière, Politique de l'emploi
Cet article porte sur le recours à la formation par l’apprentissage dans la prise en charge des mineurs non accompagnés (MNA). À partir d’une enquête localisée, il montre comment l’apprentissage fonctionne comme un levier de mise au travail de ces jeunes en conjuguant une logique assistancielle de sécurisation des parcours et une rationalité économique centrée sur les besoins du marché du travail.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 257, juin 2025, pp. 40-59.
Mots clés : Santé-Santé publique, Interruption médicale de grossesse, IVG, Pouvoir, Autorité, Médecin, Décision, Contrainte, Classe sociale, Contraception, Stéréotype, Intimité, Légitimité
Cet article analyse les modalités concrètes d’exercice du pouvoir médical à partir d’une enquête ethnographique menée dans trois centres d’interruption volontaire de grossesse (IVG). Dans un contexte où l’autorité médicale apparaît de moins en moins légitime et en l’absence de pouvoir contraignant officiel, il éclaire les pratiques par lesquelles les médecins imposent aux femmes les conditions et le déroulement de leur IVG.
Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 257, juin 2025, pp. 4-23.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Scolarisation, Motivation, Mobilité sociale, Réussite sociale, Classe sociale, Déterminisme, Inégalité
En quoi la manière dont les élèves se posent la question du lien entre notation, orientation et certification traduit-elle la façon, socialement différenciée, dont elles et ils sont intéressé·es au jeu scolaire et, à travers lui, à celui de l’ascension sociale ?
La psychanalyse multifamiliale (PMF) est une méthode psychothérapeutique créée par le psychiatre et psychanalyste Jorge E. García Badaracco vers 1960, en Argentine, pour la prise en charge des pathologies mentales sévères, telles que les psychoses, la pathologie borderline, les addictions…
-Les dispositifs groupaux psychanalytiques en France/Lila-Aglaïa Mitsopoulou-Sonta et Éric Jacquet
-La psychanalyse multifamiliale : fondements théoriques et reformulations contemporaines/Alberto Jones
-Processus thérapeutique et psychanalyse multifamiliale
-L’exemple de la psychose/Maria Elisa Mitre
-Accompagner l’expatriation, la migration et l’interculturalité/ Graziella M. Bar de Jones
-Impact de la psychanalyse multifamiliale sur le fonctionnement psychique des professionnels du soin/Dana Castro, Marion Mouret, Graziella M. Bar de Jones
-Changements de perspectives et perspectives de changements/Lucie Alex
L’article montre ainsi que l’action étrangère d’Aides contribue à maintenir sa position d’experte-associative dans l’espace sida français. Il met également au jour la manière dont ces activités participent à diffuser des formes d’engagement associatif légitimes et sélectives sur le continent africain et plus largement.
Sans doute la thématique de ce numéro du Sociographe n’est-elle pas très orthodoxe.
Mais cela n’est guère étonnant pour une revue qui préfère accommoder des questions saugrenues, insolites, voire insolentes, plutôt que de s’accommoder de réponses convenues et de propos étanches à toute forme d’originalité. De plus, en une époque où l’on observe le déploiement de phénomènes – conduites, événements, attitudes, etc. – que le penseur camerounais Achille Mbembe a rassemblés sous le terme de brutalisme, il n’est pas extravagant de souhaiter réfléchir au statut du recours, dans différentes situations, à des énoncés relevant du registre de l’injure ou de l’insulte. Car si, dans bien des cas, « la tentation de la violence par le verbe ou par les actes est plus forte dans un monde en perte de repères et de valeurs sur fond de sinistrose », cela n’est pas sans lien avec le fait que certaines personnes subissent, « dans des univers soi-disant moraux, institutionnels ou de grandes entreprises », tant de « médiocrités irresponsables », ainsi que le postule la philosophe Cynthia Fleury dans un article récent .
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 90, juin 2025, pp. 155-163.
Mots clés : Culture-Loisirs, Accompagnement, Adolescent, Jeu vidéo, Médiation, Psychothérapie
Depuis 2022, la Maison des adolescents du Gard (MDA30) a introduit des consultations thérapeutiques utilisant le jeu vidéo comme médiation. Cette initiative vise à faciliter l’accès à la parole pour les jeunes en difficulté, en s’appuyant sur un média culturel largement pratiqué par les adolescents. Cet article documente cette pratique, en décrivant sa mise en œuvre et en s’appuyant sur des exemples concrets d’accompagnement thérapeutique. Nous nous ancrons ici dans les théories psychodynamiques.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 90, juin 2025, pp. 136-138.
Mots clés : Culture-Loisirs, Société, Relation interpersonnelle, Travail social, Arendt (Hannah)
Vous le savez maintenant, je traverse la vie en traversant les livres. Ouvrir, penser, lutter, la lecture se conjugue pour moi en verbe d’action. Chercher une forme de vérité pour cheminer dans sa propre vie pour éviter que la vie chemine sans nous… « Sortir de son bocal », comme le disait Michel Foucault, c’est voir que la vérité est dans un temps donné, dans un contexte, dans une histoire…
Tenter de penser les temps que nous traversons, dans le travail social comme dans le monde, relève d’une gageure ; j’ai entendu les réflexions de travailleurs sociaux sur la guerre en Ukraine et l’effort nécessaire de défense : nous allons encore avoir moins de moyens pour le social…, comment réussir à penser le tout ? Me voilà dans ma réflexion quand je suis retombée sur Hannah Arendt : l’obligée du monde de Jean Claude Elsin.
L’obligée du monde, quelle formule magnifique !
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 90, juin 2025, pp. 139-154.
Mots clés : Lien social-Précarité, Prison, Sortant de prison, Accompagnement, Libération conditionnelle, Précarité, Stigmatisation
En prenant appui sur une recherche réalisée auprès de personnes en libération conditionnelle, cet article s’intéresse à leur vécu de cette période particulière et du suivi en milieu ouvert auxquels elles sont astreintes.
L’auteur met en évidence comment ces sortants de prisons se débrouillent avec les difficultés qu’ils rencontrent : précarité, stigmatisation, situation d’endettement, réseau de relations appauvri. Même si la fragilité de leur situation rend difficile la projection dans un à-venir, il relève que bon nombre d’entre elles s’engagent dans une activité en marge du travail salarié qui entrouvre l’univers des possibles.
Finalement, l’auteur s’interroge sur le bienfondé d’une action professionnelle programmée à partir d’un projet structuré, parfois peu en prise sur les préoccupations et la situation des personnes concernées.
Il ne se passe pas un jour sans que ne s’expriment des injures ou des insultes. Que ce soit dans la bouche d’adultes, d’enfants, de jeunes, dans l’espace public ou dans la sphère privée, et même dans des domaines considérés comme sanctuarisés, elles font partie intégrante du langage et des interactions ordinaires. Belles ou ordurières, audacieuses et provocantes ou foncièrement agressives, directes ou travesties, etc., les insultes et les injures se déclinent en tant de formes et de modalités d’expression qu’elles en ont acquis une immense richesse.
Mais comment les reconnaître, comment les comprendre ? S’agit-il d’un jeu ou participent-elles d’une authentique intention d’agresser et de blesser ? Sont-elles parfois légitimes, ou relèvent-elles systématiquement d’une transgression ? Et si énoncer une insulte n’était pas une condition suffisante pour insulter : y a-t-il bien insulte si un tel acte de langage n’est pas reçu ou perçu comme tel ?
Cela étant, quels que soient l’époque, le lieu, le contexte, il est manifeste qu’injures et insultes ont toujours fait partie des différents registres et dispositions des échanges verbaux : car injurier une personne en lui adressant des paroles offensantes, ou l’insulter en cherchant à l’outrager apparaissent universels… un universel dont le présent numéro cherche à éclairer certaines facettes.
Et que celui qui n’a jamais insulté nous jette sa première injure !
Dossier thématique coordonné par Pierre Bechler (sociologue, ancien directeur d'un Institut régional du travail social, désormais en retraite) et Nordine Ahmed Touil (docteur en sciences de l’éducation, enseignant-chercheur en retraite, auteur de nouvelles).
Peut-on se passer des insultes ?
Pierre Bechler et Ahmed Nordine Touil
1/ Putain de job ! Les institutions à l’épreuve de l’insulte et de la violence
Les insultes à l’école face à la culture légitime
Nicolas Séradin
J’te kiffe trop, gros fils de pute !
Karim Ghilas
Handicaps et minorités de genre. Face à l’injure, la place du travail social à l’intersection de deux exclusions
Arnaud Alessandrin
2/ Prise de tête ? Considérations psychologiques, anthropologiques et politiques
Une autre pratique sociale de l’insulte. L’exemple des Pové du Gabon
Paulin Kialo
Evaluation formative par les pairs, expertise et légitimation de l’insulte. Quand les experts se mettent à insulter
Jérémy Ianni
Répondre aux puissants par l’invective. Motifs et motivations
Pierre Bechler
3/ Rire ou fermer sa gueule ? Aspects sémantiques de l’insulte
Ne jurez de rien, si vous le pouvez !
Philippe Lesenne
Prolégomènes à une compréhension de l’injure dans les interactions humaines
Isabelle Vaha
Sémiologie de l’insulte. Un entretien avec le Professeur Charles Gépété
Ahmed Nordine Touil et Pierre Bechler