PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Livre de Martine Bonnave Seillès, édité par Chronique sociale, publié en 2024.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Santé mentale-Souffrance psychique, Pratique éducative, Handicap, Santé mentale, Handicap mental, Accompagnement, Action sociale et médicosociale, Pratique professionnelle, Récit de vie, Foyer de vie, Sexualité, Consentement, Vieillissement, Deuil, Famille, Éthique, Citoyenneté
Le métier que j'ai choisi et exercé avec passion pendant toute ma vie d'adulte existe-t-il encore ? Tout a changé, les normes, les règles, les attentes professionnelles, les formations. On veut rapprocher le médicosocial du fonctionnement entrepreneurial, les éducateurs parfois deviennent des "opérateurs" d'une "entreprise sociale", qui offrent des "prestations" ! Mais toutes les transformations ne sont pas négatives dans ce beau métier que j'ai tant aimé, bien au contraire, et je peux témoigner de son évolution spectaculaire.
L'histoire avait pourtant mal commencé, dans un monde qui nous semble d'un autre temps : enfants entassés dans des locaux vétustes, auxquels était apporté le minimum de mins de survie, dans une maltraitance dont on ne connaissait même pas le nom ! Quand j'évoque mes premières expériences avec de jeunes professionnels de ce secteur, ils me regardent avec un sourire qui vacille, un recul, et je devine le doute inexprimé.
Y a-t-il si longtemps ? Les années ont passé, les méthodes ont radicalement changé, et j'ai eu la chance d'exercer par la suite dans un contexte de bientraitance, de respect de la personne handicapée, qui parait s'opposer point par point à ce vécu initial. Raconter cette transformation par le récit d'une pratique qui s'appuie sur le quotidien, la rencontre avec ces personnes et leurs proches, c'est peut-être répondre aux questions que se posent des familles touchées par le handicap, des étudiants en formation, d'autres qui envisagent de se diriger vers cette voie.
Au travers de ce récit, au-delà des exemples de pratique professionnelle qui peuvent intéresser des intervenants sociaux en devenir ou en exercice, des personnes en situation de handicap ou leurs proches, j'aimerais rendre justice à ces personnes souffranres qui m'ont accordé leur confiance, ouvert leur intimité, qui m'ont enrichie de leurs faiblesses et de leur force. Je voudrais partager mes rencontres, élargir le cercle qui me relie à tous ces gens qui ont traversé mon chemin : exclus, rejetés, en marge, parce que différents, violents, malades.
Je souhaite mettre au coeur de ce livre leur humanité, leur douleur, leurs combats. Essayer d'infléchir certains regards, c'est tenter de les remercier d'avoir, à ce point, rempli ma vie.
Livre de Stéphane Corbin, Sarah Demichel Basnier, Michel Billé, et al., édité par Erès, publié en 2024.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Participation, Protection de l'enfance, Concept, Empowerment, Émancipation, Institution, Posture professionnelle, Pratique professionnelle, Jeune majeur, Travailleur social, Accompagnement, Relation équipe éducative-famille, Contrainte, Milieu ouvert, Formation professionnelle, Savoir, Attachement, Prostitution, Mineur, Prévention, Vulnérabilité, Résistance
Cet ouvrage collectif propose une réflexion sur les enjeux du développement du pouvoir d’agir des personnes accompagnées en protection de l’enfance (parents vulnérables et parfois défaillants, enfants en danger) et esquisse des pistes permettant de favoriser leur participation aux décisions qui les concernent.
Depuis le début des années 2000, le législateur impose aux travailleurs sociaux de favoriser la participation des personnes aidées, accompagnées et accueillies aux décisions qui les concernent. Or, dans le secteur de la Protection de l’enfance, cet objectif doit être concilié avec la nécessité de protéger des enfants et des jeunes. En croisant les regards de chercheurs et de professionnels, cet ouvrage s’attache à saisir la complexité des situations et propose des pistes d’action
Livre de Julien Le Mauff, Réjane Sénac, édité par PUF, publié en 2024.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Accompagnement de la personne et identité, Politique sociale, Exclusion sociale, Immigration, Migration, Communauté, Ghetto, Femme, Étranger, Communauté européenne, Politique
Notion aussi usitée que contestée, souvent réduite à sa dimension socio-économique, l'exclusion occupe pourtant une place centrale dans l'histoire de la politique moderne. Réunis autour de cette question, historiens, politistes, sociologues et juristes en restituent la dimension constituante, depuis la naissance de la citoyenneté moderne et l'invention de l'espace civique, avec ses frontières, ses marges et ses zones d'exclusion, jusqu'à l'élaboration actuelle d'un corpus de valeurs européennes, et à l'émergence de nouvelles mobilisations contre les injustices redessinant les frontières du politique.
Tout en discutant des usages du concept d'exclusion en tenant compte des apports critiques, ce livre explore la manière dont il éclaire les dilemmes et les complexités contemporaines du rapport à l'autre. Il entend ainsi dévoiler l'envers de l'ordre civique, tout en révélant la permanence d'une gouvernementalité par l'exclusion intrinsèque au dispositif de la modernité.
Qu'est-ce que le handicap ? Quelle différence fait-il ? La question paraît simple, pourtant, elle fait, depuis 40 ans, l'objet de débats. Ceux-ci ont été initiés par les chercheurs des Disability Studies, qui ont développé le "modèle social du handicap" ; puis, ils ont été prolongés par la sociologie de la technique, l'éthique du "care" et les théories validistes. Cet ouvrage présente ces approches, et les renouvelle.
Il montre que la manière dont chacune a socialisé le handicap est liée à des hypothèses théoriques sur ce qui fait différence et normalité. La question du handicap ouvre alors sur plusieurs questions : celle des in/capacités, celle de l'a/normalité et celle des qualités qui singularisent chaque personne. La dimension politique de ces approches est ensuite interrogée, d'une part à travers l'histoire de la structuration de la recherche sur le handicap au Royaume-Uni et en France, d'autre part, en décrivant les différents positionnements possibles du chercheur.
Le lecteur trouvera, dans cet ouvrage, les ressources théoriques et méthodologiques lui permettant d'appréhender les approches sociales du handicap, et de conduire et de situer sa propre recherche sur le handicap
Livre de Pierre Delion, Philippe Meirieu, édité par Erès, publié en 2024.
Mots clés : Institution, Établissement social et médicosocial, Psychiatrie, Hôpital psychiatrique, Autorité, Pouvoir, Management, Hiérarchie, Éthique, Démocratie, Participation, Soin, Équipe soignante, Psychothérapie institutionnelle
Une hiérarchie statutaire ne suffit pas à faire fonctionner une équipe soignante psychiatrique. Une autre, la hiérarchie subjectale, est nécessaire pour prendre en considération les relations transférentielles, véritable principe actif des soins en psychiatrie, et en concevoir une organisation cohérente des soins, notamment pour les pathologies les plus graves.
Une hiérarchie statutaire ne suffit pas à faire fonctionner une équipe soignante psychiatrique qui accueille toutes les pathologies mentales. Une autre, que l’auteur appelle la hiérarchie subjectale, est nécessaire pour prendre en considération les relations transférentielles, véritable principe actif des soins en psychiatrie. Elle permet de concevoir une organisation cohérente à l’intérieur de l’équipe et avec les autres instances qui participent de près ou de loin aux soins, notamment pour les pathologies les plus graves.
La hiérarchie subjectale demande que les soignants s’intéressent à des concepts de la psychothérapie institutionnelle tels que l’ambiance, la sous-jacence, les rapports complémentaires, le collectif (Oury), la transversalité (Guattari), la fonction phorique, la constellation transférentielle… Cette façon de penser la hiérarchie suppose des rapports sociétaux basés sur une démocratie réelle et non proclamée, concrète et non fétichisée, qui permet des rapports authentiques entre les sujets. Les psychothérapies ont absolument besoin de la liberté de circulation des personnes et des idées pour prétendre soulager les souffrances psychiques de nos frères en humanité que sont les malades mentaux.
Livre de Edouard Durand, édité par Gallimard, publié en 2024.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant, Enfant maltraité, Inceste, Viol, Abus sexuel, Parole, État, Politique, Justice, Analyse critique, CIIVISE (Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants)
Le constat est effroyable, appuyé désormais sur d'innombrables témoignages : 160 000 enfants sont sexuellement violentés chaque année en France… Elles sont là, à nos côtés, sous nos yeux, ces victimes, s'ajoutant à la foule des traumatisés d'un passé qui ne passe pas. Quel crédit la société porte-t-elle à ces voix de souffrance, lorsqu'elles ont osé se faire entendre ? Le juge Édouard Durand, qui a dirigé les travaux de la Ciivise pendant trois ans avant de s'en voir retirer la charge, a observé les mécanismes de déni encore à l'œuvre dans la société. Il livre ici ses conclusions personnelles. Si, comme on l'entend encore trop souvent, « tout le monde savait », c'est que personne au fond ne voulait que ça se sache ; on préférerait que les victimes ne soient pas des victimes et que les criminels n'aient agressé personne. Mais entre l'impunité et la justice, il faut choisir. La parole des victimes doit être entendue sans arrière-pensée ; c'est là que tout commence, le premier geste non négociable de la protection de l'enfance. On ne pourrait aujourd'hui s'y soustraire sans créer un immense malaise.
Livre de Maryse Bresson, Yvette Molina, Jean Pierre Tabin, Monika Piecek, et al., édité par l'Harmattan, publié en 2024.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Intervention sociale, Politique sociale, Valeur, Morale, Norme, Éthique, Relation d'aide, ISIC, ISAP, Recherche-action, Service social, CCAS, Élu local, SDF, Bénévolat, Logement, Insertion professionnelle, Mineur non accompagné, Famille monoparentale, Agriculteur, Reconversion professionnelle, Emploi, Aide à domicile, Personne âgée, Innovation sociale, Aidant, Aidant familial, Rémunération, Logement d'abord, Suisse, Mayotte, Comores, Maroc, Québec
Loin d’un moralisme charitable et compassionnel, les politiques sociales contemporaines s’appuient sur des idéaux proclamés, comme le bien commun, la justice sociale, la réduction des inégalités, la dignité des personnes, l’autonomie ou la responsabilité individuelle. Entre émancipation et contrôle, une nouvelle morale de l’intervention sociale se dessine-t-elle ? Si oui, cette métamorphose est-elle en adéquation avec les moyens pour la mettre en œuvre ? Ou s’agit-il seulement de recompositions sectorielles, voire de réagencements de pratiques professionnelles et gestionnaires ?
Basé sur des recherches sociologiques menées dans des contextes nationaux diversifiés allant de la France métropolitaine et ultramarine (Mayotte) au Québec, en passant par le Maroc et la Suisse, ce livre invite à ne pas conclure trop vite sur l’émergence d’une nouvelle morale de l’intervention sociale mais à prendre en compte les tensions normatives et les dilemmes pratiques qu’elle rencontre aujourd’hui.
Livre de Isabelle Dobigny, François Parmentier, Claire Heijboer, édité par l'Harmattan, Les Presses de Parmentier, publié en 2024.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Autodétermination, Accompagnement social, Relation d'aide, Pratique professionnelle, Management, Chercheur, Aidant, Personne handicapée, Établissement social et médicosocial, SAVS, Empowerment, Temps
Rien sur nous sans nous ! Ce slogan des années 1970 fait écho à quelques initiatives d'associations au niveau national ou plus localement de certains établissements sociaux et médico-sociaux du secteur du handicap, pour accompagner les personnes concernées en s'appuyant sur le concept d'autodétermination. Besoin universel par excellence, l'autodétermination est qualifiée, par d'aucuns chercheurs, de bonne pratique qui a pour but d'améliorer le contrôle des personnes sur leur vie.
Pour autant, bien que tous s'accordent sur le bienfondé de la démarche sur le plan de l'éthique, ce changement de paradigme n'est pas sans bouleverser la relation professionnel/personne concernée. À travers cette recherche, l'auteure propose des pistes pour comprendre, comment, au sein d'un SAVS SAMSAH, pourtant très ancré dans des pratiques participatives, le concept d'autodétermination est venu impacter les pratiques professionnelles, managériales et la place de la personne concernée au sein de l'institution.
De plus, dans un secteur social et médico-social qualifié en crise, face à des professionnels que l'on dit en perte de sens, les résultats de cette recherche montrent un écart entre le Nouveau Management Public, empreint d'une culture du résultat, et la nécessité d'inscrire l'accompagnement dans une temporalité qui laisse à la personne concernée la possibilité de s'autodéterminer.
Livre de Grégoire Nyssens, Marie Cécile Henriquet, Jean Marie Delcommune, Graziella Menegalli, et al., édité par Erès, publié en 2024.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Adolescent, Jeune en difficulté, Protection de l'enfance, Éducation spécialisée, Accompagnement, Vie quotidienne, Relation éducative, Psychothérapie institutionnelle, Approche clinique, Pratique éducative, Travail éducatif, Travail d'équipe, Partenariat, Équipe pluridisciplinaire, Relation équipe éducative-famille, Trouble du comportement, Passage à l'acte, Abandon, Maltraitance, Attachement, Traumatisme, Psychopathologie, Autorité, Sanction, Autonomie, Rite de passage, Snoezelen (Méthode), Bruxelles
Comment résister en équipe à la destructivité des adolescents maltraités sans reproduire la violence, les abandons et les négligences qu’ils ont trop connus ? Comment sortir des interventions cloisonnées et mieux travailler ensemble en équipes intersectorielles sans s’épuiser ?
Depuis plus de 20 ans, l’équipe du Tamaris à Bruxelles, une institution d’hébergement pour adolescents, sous mandat du tribunal de la jeunesse ou du service d’aide à la jeunesse de Bruxelles, déploie une clinique éducative s’inspirant du courant de la psychothérapie institutionnelle.
L’auteur qui la dirige en présente les principaux outils, basés sur la vie quotidienne, afin de penser la pratique avec ces adolescents aux attachements désorganisés et d’intervenir sans répondre à leurs passages à l’acte par des passages à l’acte institutionnels. L’échange transdisciplinaire permanent au sein du service, le travail d’équipe, la co-intervention, le travail avec les familles, l’accompagnement individuel et les collaborations transversales avec des partenaires extérieurs constituent les principaux piliers de la méthodologie institutionnelle.
Livre de Sylvie Rayna, Kherra Benamer, Gian Marco Bertozzi, Laetitia Claeren, édité par Erès, publié en 2024.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Jeune enfant, Psychologie du développement, Accueil, Etablissement d'accueil du jeune enfant, Crèche, École, Activité périscolaire, Professionnel de l'enfance, Pratique professionnelle, Méthode pédagogique, Environnement, Milieu naturel, Écologie, Italie, France
Cet ouvrage apporte un ensemble d’expériences susceptibles d’éclairer l’intérêt et la nécessité d’ouvrir les divers modes d’accueil de la petite enfance, les écoles et les loisirs vers une (ré)orientation sur l’outdoor. De manière concrète, ces professionnel.les de terrain partagent leurs découvertes en phase avec les préoccupations écologiques, sanitaires, éducatives et les dernières recherches scientifiques dans différentes disciplines.
Notre culture éducative du « dedans » – de la crèche à l’université –, en France, assortie de la préparation continue de l’étape suivante, serait-elle en train d’évoluer ? En laissant une place au dehors et à ses expériences, fondatrices, du temps présent ? Assiste-t-on à l’arrêt de l’asphaltisation, plastification, uniformisation des espaces extérieurs ? De la sous-occupation des « jardins » de crèche, souvent limités aux beaux jours pour les bébés et, pour les autres, aux moments « creux » ou de « surchauffe » ? De la réduction progressive de leurs parcelles vertes, de l’abandon des petits coins jardinés ? Des cours traditionnelles d’écoles, reconnaissables entre toutes avec leurs pauses quotidiennes ritualisées, où les enfants les plus jeunes ou venus d’ailleurs ne trouvent pas toujours leur place, où parfois on se blesse : effet « cocotte-minute » de la discipline des corps en classe ou conséquence de la plate affordance du sol auquel les enfants ne prêtent plus attention ? Dans ces hauts lieux de socialisation enfantine, où des adultes non formés à l’éducation à l’extérieur sont, à tour de rôle, chargés de surveillance, de vision panoptique, d’autres pratiques professionnelles se dessinent-elles ?
C’est le vœu des coauteurs qui démontrent l’intérêt de repenser des espaces, des temps, des dispositifs et des pratiques institutionnelles pour autoriser et soutenir les liens que les enfants entretiennent dès le plus jeune âge avec le monde naturel.