PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Livre de Manuel Boucher, Hervé Marchal, Michel Wieviorka, édité par le Bord de l'eau, publié en 2024.
Mots clés : Justice-Délinquance, Délinquance, Addiction, SDF, Précarité, Ghetto, Prévention sanitaire, Police, Politique de la ville, Répression, Milieu urbain, Suisse
Généralement entendu comme un espace de rencontres, de sociabilité et de circulation accessible à chacune et chacun (rues, places publiques, parcs, parkings, halls de gare, métro, centres commerciaux, cages d'escalier, etc.), l'espace public est également constitué de micro-territoires où évoluent des individus et groupes perçus comme indésirables par les pouvoirs publics, des opérateurs privés ou des citoyens.
En outre, l'espace public est aussi le théâtre de phénomènes d'incivilités et de délinquance producteurs d'insécurité. Dans ce contexte, en décrivant plusieurs figures de déviants, marginaux et délinquants présents dans l'espace public, ce livre interroge leurs représentations et leurs pratiques mais questionne également les réactions sociales formelles et informelles mises en oeuvre pour soutenir, encadrer, réguler, contrôler, conformer mais aussi policer et réprimer les populations étiquetées comme "anomaliques" .
Livre de Hélène Chéronnet, Aurélie Fillod Chabaud, Thomas Léonard, Marwan Mohammed, et al., édité par Presses universitaires de Rennes, publié en 2024.
Mots clés : Justice-Délinquance, Jeunesse-Adolescence, Jeune, Délinquance juvénile, Justice des mineurs, Recherche, Accompagnement social, Trafic de drogue, Traitement statistique, Pratique professionnelle, Prison, Droit pénal, Québec
Qu'est-ce que sortir de la délinquance ? Comment observer et mesurer les sorties de délinquances des jeunes ? Telles sont les deux principales questions qui traversent les différentes recherches présentées dans cet ouvrage. Dans un contexte d'évolution de la justice pénale des mineurs (avec la mise en œuvre en septembre 2021 du Code de justice pénale des mineurs), il s'agit de faire dialoguer des approches sociologiques intégrant la question de la gestion des risques mobilisant des techniques de contrôle, des approches sociales visant à soutenir et à pérenniser des parcours de sorties de délinquance, des approches psychocriminologies posant la question de la capacité ? du sujet à changer mais aussi celle des institutions a` accompagner les jeunes vers la désistance.
Le livre croise les apports de chercheurs, de praticiens, de hauts fonctionnaires d'administration afin d'apporter des connaissances sur les plans théorique, clinique et éducatif. La prise en compte des parcours de jeunes, dans une perspective pluridisciplinaire, contribue à documenter les modalités opérationnelles de sortie de délinquance.
« Mieux protéger les femmes » : telle est l’ambition de l’ordonnance de protection, créée en 2010. Ce dispositif doit permettre à la justice d’intervenir en urgence dans des situations de violence au sein des couples, sans qu’il soit nécessaire de porter plainte ou d’engager une procédure pénale. Pourtant, cet outil juridique demeure étonnement peu employé.
Afin de comprendre pourquoi, cette enquête originale rend compte aussi bien de la fabrique de la loi que de sa mise en application. Croisant archives, entretiens, analyses statistiques et observation d’audiences, elle revient sur les conditions d’élaboration et de transformation de ce droit à la protection porté par les organisations féministes, avant d’analyser la manière dont les juges s’en sont emparés.
Cette approche innovante permet de comprendre comment l’ordonnance de protection aboutit paradoxalement à instituer un seuil de violence « juridiquement acceptable » dans les couples, ce qui contribue à légitimer certaines pratiques d’extorsion du consentement féminin et perpétue ainsi la domination masculine.
Livre de Sylvaine Villeneuve, Florence Weiser, édité par NANE, publié en 2023.
Mots clés : Justice-Délinquance, Justice des mineurs, Délinquance juvénile, PJJ, Juge des enfants, Sanction, Législation, Éducateur de justice, Approche historique, Société, Représentation sociale, Évolution
Qu'ils soient en danger ou en conflit avec la loi, les mineurs bénéficient en France d'un droit spécifique mis en œuvre par des institutions spécialisées et reposant sur des principes fondamentaux tels que l'atténuation de responsabilité en fonction de l'âge ou encore l'équilibre entre éducation et sanction.
Cet ouvrage, préfacé par le juge des enfants Ahmed Benslimane, décrit la longue histoire de cette justice spécialisée. Il évoque les prisons et les bagnes pour enfants, il présente les formes de délinquance, les types de mesures et de sanctions, dont les mesures de réparation et les alternatives aux poursuites qui sont majoritairement prises. Il met en lumière le rôle du juge des enfants, qui dit la loi, la fait appliquer, tout en étant à l'écoute des enfants et des familles. Enfin, il présente les actions de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), à laquelle les mineurs sont confiés, et le rôle des éducateurs. Des missions d'hommes et de femmes qui font de la justice des mineurs une des plus belles institutions françaises.
Livre de Gabrielle Arena, Caroline Legendre, Gaëlle Saint Jalmes, édité par Ed. du Détour, publié en 2023.
Mots clés : Justice-Délinquance, Crime sexuel, Abus sexuel, Agression, Viol, Inceste, Violence, Agresseur, Homme, Prise en charge, Justice, Décision de justice, Injonction thérapeutique, Thérapie, Psychothérapie, Prison, Milieu ouvert, Prévention, Récidive, Approche clinique, Étude de cas, Pédocriminalité, Justice restaurative
Les infractions sexuelles sont diverses, allant des agressions sexuelles jusqu’aux viols, incestes, en passant par les exhibitions, corruptions de mineur ou pédocriminalité, violences sur conjoint avec viol… En France, la loi oblige les auteurs de violences sexuelles à suivre des soins psychiatriques. Ce livre est le récit documenté de ces soins, avant et après le procès, puis après la sortie de prison.
Les autrices, psychiatres et psychologues cliniciennes, font face à des agresseurs de femmes et d’enfants qui, loin des clichés, ne sont pas des monstres mais bien souvent monsieur Tout-le-Monde. Ils sont professeurs, collègues de travail, bons pères de famille, hommes ordinaires, rangés… Ces auteurs-là sont les plus nombreux. Dans la majorité des agressions sexuelles, la victime est une connaissance.
À travers la présentation de cas cliniques représentatifs, souvent glaçants, elles décrivent le fonctionnent psychique de ces hommes et les différentes thérapies destinées à leur faire prendre conscience de la gravité de leurs actes, dans le but d’empêcher la récidive.
Cet essai s’appuie sur une longue pratique de l’accompagnement social de personnes radicalisées ou impliquées dans des faits de terrorisme. Ancré dans la pratique, il apporte un regard inédit sur les dispositifs et les expérimentations menées par les travailleurs sociaux dans le contexte si particulier de la sûreté nationale.
Les attentats islamistes qui se sont succédé en France depuis 2015 ont provoqué la sidération et accentué le sentiment d’insécurité de la population. Ils ont également changé le paysage du travail social qui doit désormais intégrer ce phénomène dans son périmètre.
De nouveaux postes de travailleurs sociaux, en prise directe avec le ministère de la Justice et le public placé sous-main de justice pour des faits de terrorisme, ont vu le jour.
Peu médiatisés, les éducateurs, ces travailleurs de l’ombre, jouent un rôle fondamental dans l’accompagnement des personnes condamnées, en attente de jugement, incarcérées ou non. Ils accomplissent leur mission dans un cadre très contraint mais aussi inédit : celui de la sûreté nationale.
L’auteure nous emmène en immersion au cœur de plusieurs situations éducatives dans un contexte de « radicalisation ». L’exploration critique de ces expériences permet de cerner les nombreux défis auxquels les travailleurs sociaux confrontés au « terrorisme » doivent faire face.
Livre de Laurent Solini, Jennifer Yeghicheyan, Christine Mennesson, Jean Charles Basson, et al., édité par Champ social, publié en 2022.
Mots clés : Justice-Délinquance, PJJ, Mineur, Détention, Justice des mineurs, Récit de vie, Recherche, Placement, Prise en charge, Rupture, Échec, Violence, Violence institutionnelle, Transfert d'établissement, Délinquance juvénile, Relation éducative, Réfèrent, Identité, Socialisation, EPM (Etablissement pénitentiaire pour mineurs)
Les foyers, centres éducatifs renforcés, centres éducatifs fermés, établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), quartiers mineurs sont certaines des institutions entre lesquelles les jeunes sont continuellement placés, déplacés, replacés. Présentés comme étant désinstitutionnalisés, voire désocialisés, les jeunes sous main de justice connaissent au contraire une forme d' "hyper-institutionnalisation" .
Leurs passages d'institution en institution sont autant de configurations de socialisation qui se succèdent, diffèrent les une des autres et concurrencent/renforcent les configurations familiales, scolaires, relatives au groupe de pairs et à la délinquance. Cette expérience judiciaire fractionnée, les auteurs choisissent de la présenter par la construction de portraits. Durant une investigation ethnographique longue de sept mois et réalisée au sein d'un EPM, ils entrent en étroite relation avec certains jeunes et écrivent leurs "portraits de parcours" .
Livre de Samuel Philippon, Sabrina Labbé, Véronique Bordes, édité par l'Harmattan, publié en 2022.
Mots clés : Justice-Délinquance, Trafic de drogue, Quartier, Habitat collectif, Emploi précaire, Enquête, Ethnographie, Emploi, Politique de la ville, Déviance, Travail, Prévention spécialisée, Éducateur spécialisé, Délinquance juvénile, Réduction des risques, Compétence professionnelle, Toulouse
Le trafic de stupéfiants, pratique illicite dangereuse, occupe une place considérable dans l'espace public des quartiers populaires. Plages horaires, rémunérations, rapports hiérarchiques, clientèle, multiplicité des rôles et compétences de chacun des acteurs inscrivent la vente de drogue dans le champ des mondes professionnels. Pourquoi cette activité socialement ambiguë attire-t-elle de jeunes hommes alors que de nombreuses études relativisent les réels avantages pour ces petites mains du trafic ? Quel degré d'engagement ont-ils dans cette pratique ? Quel impact cette conduite déviante a-t-elle sur eux ? Quelles représentations et quelles aspirations ont-ils vis-à-vis du travail légal ? Cette enquête ethnographique au sein d'un grand ensemble de la région toulousaine puise dans "la rue" des clés de lecture pour tenter de comprendre les logiques d'action de ces individus dans le deal.
Elle propose un autre angle de vue que celui trop souvent adopté par l'attention médiatique.
Livre de Elizabeth Brown, Alice Debauche, Christelle Hamel, Magali Mazuy, et al., édité par INED, publié en 2021.
Mots clés : Justice-Délinquance, Violence, Genre, Enquête, Statistiques, Méthodologie, Questionnaire, Enfant, Femme, Victime, Violence conjugale, Législation, Université, Travail
Quinze ans après l'Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (l'Enveff), l'enquête Violences et rapports de genre (dite enquête Virage), réalisée par l'Institut national d'études démographiques (Ined), renouvelle les connaissances sur les violences à l'encontre des femmes. Elle apporte des connaissances détaillées sur les violences de genre. L'analyse des résultats permet une meilleure perception des processus de production de ces violences, des liens entre auteur·e·s et victimes, des rapports de domination et des facteurs déterminants dans l'exposition aux violences.
Afin de resituer ces expériences dans les parcours de vie des personnes, différentes sphères de vie ont été scrutées : la famille, le couple, les études, la sphère professionnelle et les espaces publics. En ayant interrogé, pour la première fois, les femmes et les hommes, l'enquête Virage a permis d'analyser l'impact des normes de genre sur l'expérience de la violence. Quels sont les types de faits, à quelle fréquence et dans quels espaces les violences sont-elles vécues par les femmes et les hommes ? Quelles réalités traduisent les faits de violence déclarés selon le sexe ? Les conséquences matérielles et psychologiques sont-elles semblables pour les deux sexes ? L'examen des déclarations des enquêté·e·s mène au constat, en ce qui concerne les femmes, d'un continuum de violences multiformes, tout au long de la vie, et pour les hommes, d'une expérience plus discontinue et différenciée de la violence.
L'élaboration des questionnaires, les relations des enquêteurs avec les personnes interrogées, les thématiques intimes et traumatiques, les contraintes particulières d'une production scientifique rigoureuse et de sa restitution constituent les différentes facettes d'un dispositif complexe. La description de leur mise en oeuvre et des difficultés rencontrées offrent ici le panorama complet d'une enquête hors normes.
Dans un contexte très médiatisé de libération de la parole et de recherche de solutions viables, les violences fondées sur les rapports de genre sont aujourd'hui au centre d'enjeux sociétaux majeurs. Cet ouvrage, état des lieux des expériences individuelles des violences, met à la disposition du plus grand nombre l'éclairage nécessaire et une meilleure connaissance de ces phénomènes qui touchent tous les niveaux de la société.
Il constitue un tournant dans l'appréhension des violences de genre.
Livre de Jean Michel Armand, Delphine Carka, Yves Chauchaix, Didier Fassin, et al., édité par L'Harmattan, publié en 2020.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Conditions de vie, Souffrance psychique, Enfermement, Frustration, Accès aux soins, Surveillant de prison, Dignité, Mineur, Architecture
La prison, concentration de misère sociale et de violence, est un lieu de souffrances plurielles pour la personne privée de liberté ; comme pour l'ensemble des professionnels et des bénévoles qui interviennent entre ses murs. Elle demeure un défi pour notre société qui s'ingénie à la tenir à distance du cœur des villes. Un comité de scientifique s'est engagé dans une réflexion sur le sens de la souffrance lié au sens de la peine, et sur les conditions dans lesquelles cette souffrance peut évoluer : dans quelle mesure la prison fait-elle souffrir ceux qui la vivent jour après jour ?