Documentation sociale

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Le rôle de l’équipe en thérapie familiale

Article de Sébastien Dupont

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 4, décembre 2018, pp. 403-420.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychothérapeute, Travail d'équipe, Approche systémique, Thérapie familiale, Supervision, Théorie, Pratique professionnelle, Modèle, Selvini Palazzoli (Mara)

Retour aux fondamentaux : Sébastien Dupont vient réinterroger le setting thérapeutique et effectue un survol de l’usage du travail en équipe en regard de l’histoire de la thérapie familiale. De 1940 à nos jours, de Whitaker aux équipes réfléchissantes, il fait un tour d’horizon de la théorie et de ses pratiques en thérapie familiale. Cothérapie ou supervision, supervision directe ou différée ; l’apparition du miroir sans tain semble constitutive du mouvement systémique. Au fil de l’article apparaissent les noms des thérapeutes qui ont laissé trace. Pourquoi ne pas se laisser porter par cet angle de vue pour relire l’histoire ?

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Lorsque la mort d’un enfant laisse sa famille sans voix : sur l’utilisation des objets flottants dans l’accompagnement des familles endeuillées

Article de Marie Jeanne Schon

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 4, décembre 2018, pp. 391-402.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Deuil, Enfant, Mort, Groupe de parole, Approche systémique, Thérapie familiale, Famille, Fratrie, Thérapie de groupe, Objet, Médiation, Accompagnement

Les objets flottants s’avèrent utiles dans de nombreuses circonstances de rencontre, spécialement lorsque les familles ont du mal à s’exprimer. Marie Jeanne Schon anime un groupe de familles ayant perdu un enfant, groupe fondé à l’initiative de parents il y a longtemps, et dans ce cadre elle a mis dans sa musette de thérapeute, un stock de boutons qui, attribués aux membres de la famille, deviennent une sculpture familiale par la magie du passage du réel au métaphorique. Lors des 11e Journées de Thérapie familiale elle présentait son outil. Aujourd’hui, elle en donne une application dans une famille éprouvée par la perte d’un enfant.

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Mandalas des émotions et leurs treize objets

Article de Alessandra Duc Marwood, Véronique Regamey

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 4, décembre 2018, pp. 374-389.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Traumatisme, Émotion, Thérapie familiale, Violence, Médiation, Sens, Parole, Couleur, Symbolique, Maltraitance

Partir du visuel et du sensoriel : couleur, objets métaphoriques, pour ouvrir sur une perspective émotionnelle offre une plus grande sécurité psychique. Alessandra Duc Marwood et Véronique Regamey utilisent depuis longtemps les mandalas des émotions dans le cadre de leur consultation des maltraitances intrafamiliales. Elles en donnent une belle illustration avec Marco : élaborer une représentation de ses émotions en couleur, visualiser l’ensemble au niveau métaphorique, et apporter alors des modifications à ce même niveau, lui permet de redescendre au niveau phénoménologique – le quotidien – et autorise une mise en sens de ses émotions.

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Capital social et migration

Article de Hugo Bréant, Sébastien Chauvin, Ana Portilla, et al.

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 225, décembre 2018, pp. 4-100.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Migration, Statut social, Réseau, Inégalité, Mobilité géographique, Scolarité, Sociabilité, Religion, Groupe d'appartenance, Retour au pays, Mobilité sociale, Sayad (Abdelmalek), Russie, Suisse, Etats Unis d'Amérique, Sénégal, Algérie

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La mise à distance dans le travail social : effet sur l’épuisement émotionnel

Article de François Melou, Lionel Dagot

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 21, automne 2018, 22 p..

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Travailleur social, Usure professionnelle, Émotion, Motivation, Distance, Enquête

L’épuisement professionnel est une thématique largement commentée et qui peut concerner l’ensemble des individus au travail. Mais un travail, avec une demande émotionnelle est un facteur qui majore le risque d’épuisement. De ce fait, le travail social est concerné par le travail émotionnel. En effet, ces professionnel(le)s réalisent des missions variées, mais quelles que soient celles-ci, elles impliquent de gérer les émotions. Les travailleurs sociaux font face, au quotidien, à des situations difficiles avec des publics vulnérables, qui ont des impacts dans leur vie au travail. Dans cette étude, nous avons évalué l’épuisement émotionnel, la dissonance émotionnelle, ainsi que la dépersonnalisation et le désengagement au sein d’un échantillon de travailleurs sociaux (N =116). Les résultats mettent en évidence le rôle de la dépersonnalisation et du désengagement sur l’épuisement émotionnel et la dissonance émotionnelle chez les travailleurs sociaux. Une tendance se dessine qui ferait de la dépersonnalisation et du désengagement, deux dimensions antagonistes agissant sur l’épuisement émotionnel pour cet échantillon de travailleur sociaux.

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Le droit d’asile des mineurs non accompagnés dans l’Union européenne. Questions liées à leur représentation

Article de Anne Meyer Heine

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 21, automne 2018, 23 p..

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Mineur non accompagné, Droit d'asile, Union européenne, Âge, Intérêt de l'enfant

Les mineurs non accompagnés sont de plus en plus nombreux à demander l’asile dans l’Union européenne. Pour obtenir le statut de réfugié, ces mineurs doivent, comme leurs ainés, démontrer qu’ils sont confrontés à des risques d’atteintes graves en cas de retour dans leur pays d’origine. Lorsque le jeune est sans papiers, il doit en outre démontrer qu’il est mineur. Or les techniques employées par les autorités nationales sont loin d’être sans lacunes et défauts.
En Europe, un représentant légal doit être nommé pour accompagner le mineur, particulièrement vulnérable, dans les différentes démarches qu’il doit accomplir auprès des autorités nationales. Le représentant du mineur doit garantir l’intérêt supérieur de l’enfant. Des normes communes découlent de directives européennes en ce qui concerne les attributions et les missions des représentants des mineurs. Cependant, la marge de manœuvre laissée aux États explique que les compétences varient ces derniers. Ainsi la diversité des dispositions nationales met en jeu l’efficacité du système. En outre, l’effectivité des règles adoptées est imparfaite, la protection des mineurs souffrant ainsi de nombreuses lacunes.

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Les processus sociaux dans les conversations des élèves d’une classe de CM1 de Yaoundé : une communication de contrebande non exploitée pédagogiquement

Article de Siméon Essama Owono

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 21, automne 2018, 16 p..

Mots clés : Ecole-Enseignement, Classe, Communication, Élève, Relation pédagogique, Autorité, Ethnométhodologie, Cameroun

La communication de contrebande en salle de classe correspond à ce que les enseignants qualifient négativement par bavardage. Notre ethnographie d’une classe de CM1 de Yaoundé révèle un réseau de communication bipolaire marqué d’une part, par une forme de solidarité des élèves à travers l’échange, le partage du matériel qui prolonge le travail de l’enseignant. D’autre part, il illustre quelques aspects d’une culture sociale non prise en compte par l’institution scolaire tels, les stéréotypes ethniques, la corruption et le favoritisme révélant au niveau microsocial une reproduction mimétique des maux de la société camerounaise d’aujourd’hui.

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Violences sexuelles entre mineurs : âge et consentement au cœur du débat judiciaire

Article de Marie Romero

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 21, automne 2018, 22 p..

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Abus sexuel, Mineur, Âge, Droit pénal, Justice des mineurs, Agression, Consentement

Les violences sexuelles commises par des mineurs sur d’autres mineurs occupent une place de plus en plus importante dans la sphère judiciaire. Or, il existe aujourd’hui un enjeu important sur son traitement pénal pour savoir s’il s’agit d’une infraction et distinguer le simple jeu sexuel de l’abus entre mineurs. En effet, le droit pénal ne permet pas de sanctionner un acte sexuel commis sans violence, contrainte, menace ou surprise, lorsqu’il est commis par un mineur. Le législateur ne retient pas les écarts d’âge entre mineurs pour fonder une contrainte dans les infractions sexuelles commises par des mineurs sur d’autres mineurs. L’article s’appuie sur un corpus de 22 affaires de violences sexuelles jugées au sein de deux tribunaux pour enfants français au cours de l’année 2010. Il examine les modalités d’application du droit pénal pour incriminer les agressions sexuelles commises par des mineurs. L’article montre que les juges ont recours à un ensemble d’éléments parmi lesquels prévaut la question des âges et écarts d’âge entre mineurs. Ainsi, se confirme le poids des relations inter-âges comme élément décisif de la qualification pénale.

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Vivre dans une famille sans logement : Facteurs de stress des enfants hébergés à l’hôtel dans le cadre du dispositif d’hébergement d’urgence

Article de Katarzyna Halasa, Geneviève Bergonnier Dupuy

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 21, automne 2018, 21 p..

Mots clés : Lien social-Précarité, Famille en difficulté, Hébergement temporaire, Hôtel social, Enfant, Précarité, Accueil d'urgence, Stress, Scolarité, Enfant de migrant

Le vécu de l’enfant dans la situation de sans logement a été très peu étudié en France. Aucune recherche française n’a été consacrée à l’identification et l’analyse des facteurs de stress auxquels sont exposés les enfants sans logement.
Cet article met en lumière les facteurs de stress identifiés par les enfants hébergés avec leurs familles à l’hôtel dans le cadre du dispositif d’hébergement d’urgence. Les données ont été recueillies auprès de 30 enfants d’âge scolaire (de 7 ans et demi à 13 ans) dans le cadre d’entretiens compréhensifs.
L’expérience d’une vie sans logement s’avère être une situation stressante pour les enfants : tous les enfants ont identifié au moins un facteur de stress dans leur vie. Au-delà des facteurs de stress propres aux enfants d’âge scolaire, les facteurs identifiés par les enfants participant à notre recherche peuvent être classifiés dans l’un des trois groupes suivants : les facteurs de stress liés à la situation de sans logement, à la pauvreté et/ou à l’expérience migratoire.

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Durabilité et extension du soupçon : catégorisations et usages policiers du fichier d'empreintes génétiques en France

Article de Joëlle Vailly, Gaëlle Krikorian

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-4, octobre-décembre 2018, pp. 707-733.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Police, Fichier, Justice, Génétique, Infraction, Procédure

L’usage des banques de données génétiques dans le monde de la police et de la justice connait un développement spectaculaire dans de nombreux pays, notamment en France avec le Fichier national automatisé des empreintes génétiques. Dans ce contexte, cet article analyse les relations entre catégories d’identification d’auteurs et de suspects d’infraction, formes de savoir et rapports de pouvoir inter- et intra-institutionnels liés à cet usage. Notre étude est fondée sur des entretiens semi-directifs approfondis (N = 24), principalement avec des policiers et des gendarmes directement impliqués dans ces pratiques, et sur l’analyse de documents (textes juridiques, rapports ministériels, articles de presse, etc.). Après avoir présenté le contexte technoscientifique et législatif qui préside à ces évolutions, nous montrons d’une part la porosité des catégories d’auteurs d’infraction, de suspects et d’auteurs potentiels, d’autre part la formation de bio-identités de suspects sous diverses formes. Nous montrons également que ces processus s’articulent à quatre logiques : 1) une logique de prévention supposée des infractions par repérage des auteurs le plus tôt possible ; 2) une logique inter-institutionnelle en faveur de la police par rapport à la justice ; 3) une logique intra-institutionnelle liée à la performance ; 4) une logique probabiliste d’élucidation visant à aider les enquêtes policières sur des bases parfois empathiques vis-à-vis des victimes. Ces différentes logiques sont imbriquées et convergent vers une durabilité du soupçon et une inclusion élargie au fichier.

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Des LGBT, des non-binaires et des cases : catégorisation statistique et critique des assignations de genre et de sexualité dans une enquête sur les violences

Article de Mathieu Trachman, Tania Lejbowicz

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-4, octobre-décembre 2018, pp. 677-705.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Violence, Genre, Homosexualité, Identité sexuelle, TRANSSEXUALISME, Enquête, Groupe d'appartenance

Cet article porte sur les critiques d’une enquête statistique sur les violences de genre subies par les lesbiennes, gays, bisexuel·le·s et trans (LGBT). Au cours de la collecte et dans le questionnaire, des répondant·e·s ont jugé l’enregistrement du genre et de la sexualité problématique, en particulier lorsque ces personnes refusaient de se définir comme femme ou homme, bisexuelle ou homosexuelle, ou se disaient « non-binaires ». Minoritaires, ces critiques ont l’intérêt de mettre en cause le cadre de cette enquête sur les violences, elle-même dénoncée comme violente. L’article distingue deux registres de critique, l’un se donnant pour but la reconnaissance d’identifications minoritaires, l’autre questionnant la catégorisation en tant que telle. Les répondant·e·s critiques sont plus jeunes, plus souvent des femmes, s’identifient plus souvent comme bisexuel·le·s et sont parfois en situation de déclassement. Les critiques peuvent être conçues comme l’expression d’une indétermination à la fois vécue et revendiquée, elles sont portées par des personnes d’autant plus disposées à refuser les assignations dominantes du genre et de la sexualité que celles-ci sont pour elles moins pertinentes et moins pesantes.

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Qui se sent pauvre en France ? Pauvreté subjective et insécurité sociale

Article de Nicolas Duvoux, Adrien Papuchon

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-4, octobre-décembre 2018, pp. 607-647.

Mots clés : Lien social-Précarité, Courants de pensée en sciences humaines, Pauvreté, Perception, Catégorie socioprofessionnelle, Assistance, Précarité, Emploi précaire, Famille monoparentale, Vulnérabilité

La pauvreté fait l’objet de définitions et de mesures diverses, fondées soit sur le niveau de vie, sur les conditions de vie ou l’instauration d’une relation d’assistance avec l’État. Menée à l’aide du Baromètre d’opinion de la DREES, l’étude du groupe formé par les personnes qui se déclarent pauvres et des déterminants de cette façon de percevoir sa propre position sociale met en évidence l’importance de l’éloignement du marché du travail, du fait de bénéficier d’une prestation d’assistance mais également la prégnance de la position de classe. Elle invite donc à articuler des littératures qui ont suivi des voies sociologiques propres, mais qui ont toutefois en commun d’aborder les catégories sociales dites subalternes ou populaires et en situation d’assistance. En s’appuyant sur l’articulation et les discordances entre les dimensions monétaires et subjectives de la pauvreté, l’analyse fait ressortir la vulnérabilité des personnes seules et plus encore des parents isolés ainsi que l’importance du statut d’occupation du logement, en particulier chez les retraités. Finalement, la pauvreté subjective se comprend sociologiquement comme un indicateur d’insécurité sociale durable, associée à un surcroit de pessimisme envers l’avenir. Elle manifeste l’évolution de la pauvreté dans le cadre d’un régime de crise permanente et contribue à rendre compte de la dynamique contemporaine des positions inférieures de la structure sociale ainsi qu’à articuler les dimensions subjectives et objectives de celle-ci.

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Gouvernances territoriales et médiations culturelles

Article de Philippe Scieur

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 3 & 4, décembre 2018, pp. 98-104.

Mots clés : Culture-Loisirs, Territoire-Logement, Milieu urbain, Territoire, Médiation, Politique culturelle, Politique de la ville

Sur la base des articles repris dans ce numéro, cet article à visée conclusive cherche à repositionner la question du territoire et de la ville en reconsidérant, d’une part la définition des politiques culturelles, et d’autre part l’implication des différentes formes de médiation culturelle et artistique.

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De l'art en cadeau pour les 375 ans de Montréal : éléments d'une philanthropie culturelle citoyenne

Article de Fannie Valois Nadeau

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 3 & 4, décembre 2018, pp. 86-97.

Mots clés : Culture-Loisirs, Territoire-Logement, Développement local, Territoire, Milieu urbain, Démocratie participative, Mécénat, Art, Culture, Montréal

En 2017, dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, la Brigade Arts Affaires de Montréal (BAAM) a légué une œuvre d’art public à la ville. Ce legs constitue une porte d’entrée privilégiée pour examiner de nouvelles articulations économiques et politiques du milieu culturel montréalais, particulièrement avivées par le contexte de commémoration. À travers l’examen des discours qui sous-tendent le don de cette œuvre d’art, cet article souhaite interroger comment l’implication de ce groupe de mécènes réarticule les idéaux de la participation et de la responsabilité citoyennes, mais aussi ceux du développement de la ville par l’art. Cette analyse met également en évidence l’ouverture du milieu politique à la l’implication d’un public pour le moins élitiste, dont les voix et les pratiques viennent moduler, par le biais de l’art, l’espace montréalais.

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Le rôle de la médiation culturelle dans l'apprentissage de l'habitant

Article de Joanne Jojczyk

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 3 & 4, décembre 2018, pp. 77-85.

Mots clés : Culture-Loisirs, Territoire-Logement, Culture, Médiation, Manifestation culturelle, Territoire, Développement local, Démocratie participative, Mons

Cet article propose d’étudier l’activité de médiation au sein de projets participatifs et culturels. Nous envisageons l’activité de médiation comme une activité interactionnelle menant à des moments de construction de sens en groupe. Ces moments d’échanges sont analysés dans une approche processuelle mettant en lumière la constitution de productions à la fois matérielles et symboliques. Pour étudier ces productions, nous avons suivi un projet participatif lié au label de Capitale européenne de la Culture, Mons 2015. À travers ce cas, nous montrons comment l’apprentissage se crée au sein du collectif durant l’activité de la médiation et se traduit matériellement durant l’événement culturel.

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Quand la musique est bonne : le handicap psychique et ses représentations dans un quartier lillois (France)

Article de Agnès d' Arripe, Cédric Routier, Damien Vanneste

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 3 & 4, décembre 2018, pp. 63-76.

Mots clés : Culture-Loisirs, Handicap-Situations de handicap, Personne handicapée, Handicap psychique, Radio, Musique, Médiation, Territoire, Lien social, Lille

A partir d’effets inattendus apparus dans une recherche-action, cet article approche la culture musicale dans sa fonction pragmatique de médiation. La performativité de l’œuvre musicale, au prisme notamment de la notion d’objet relationnel (Fevry, 2015), est illustrée par sa capacité à faire lien entre différents acteurs du projet concerné. Celui-ci consistait à concevoir et lancer une émission de radio produite et animée par des personnes présentant un handicap psychique. Or l’œuvre musicale s’est révélée permettre à ces personnes d’exister personnellement et d’agir socialement, s’imposant dans la construction des relations et soutenant la pérennité de l’émission. Nous verrons aussi qu’elle interroge plus largement la problématique contemporaine du handicap, particulièrement concernant l’usage des classifications usuelles et les rapports entre chercheurs et chroniqueurs de l’émission.

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Territoires de l'instrument musical : l'objet comme acteur éducatif

Article de Alix Didier Sarrouy

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 3 & 4, décembre 2018, pp. 51-62.

Mots clés : Culture-Loisirs, Territoire-Logement, Musique, Objet, École, Enfant en difficulté, Précarité, Médiation, Éducation, Quartier, Brésil, Vénézuela (République bolivarienne du), Portugal

L’enseignement de la musique est un domaine particulièrement révélateur pour l’étude de l’art en tant qu’outil pédagogique. Il permet de se pencher sur les rapports entre ses principaux « acteurs » : professeurs, élèves, parents, et les instruments de musique. Les instruments ont en effet un impact particulier sur la relation enseignantélève et jouent un rôle dans l’action pédagogique au quotidien. Dans cet article, ces mêmes objets seront également nos guides pour découvrir les territoires où vivent les élèves ; l’instrument musical est un médiateur essentiel pour leur développement personnel et social, et il se révèle aussi être un excellent « informateur » lorsqu’on applique des méthodes qualitatives d’analyse. Les résultats présentés sont issus de recherches ethnographiques dans trois programmes d’enseignement musical : El Sistema, au Venezuela ; Neojiba, au Brésil ; Orquestra Geração, au Portugal. Paradoxalement, les territoires les plus défavorisés socioéconomiquement peuvent être les meilleurs contextes pour renforcer le lien entre les élèves et leur école de musique (núcleo).

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Rencontre avec Françoise Schein : il faut toujours partir du local !

Article de Jean Luc Depotte, Françoise Schein

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 3 & 4, décembre 2018, pp. 37-50.

Mots clés : Culture-Loisirs, Territoire-Logement, Artiste, Art, Démocratie participative, Précarité, Urbanisme, Militantisme, Milieu urbain

Dans cette interview réalisée par Jean-Luc Depotte, Françoise Schein rend compte de la portée sociale et citoyenne de son travail dans le champ mondial de l’art d’aujourd’hui. Une interview au ton très libre – à l’image de cette artiste, architecte et urbaniste, toujours sur la ligne de front –, qui relate un parcours atypique, éminemment vitaliste, le plus souvent vécu sur le mode collectif en Europe comme outre-Atlantique. S’y lit aussi un témoignage précieux sur le processus créatif et la complexité de la confrontation entre le geste artistique et les contraintes multiples liées à l’inscription de l’artiste dans le(s) territoire(s).

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Le travail artistique à l'hôpital : une autre expérience de l'art

Article de Chloé Langeard, Françoise Liot, Sarah Montero

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 3 & 4, décembre 2018, pp. 13-24.

Mots clés : Culture-Loisirs, Santé-Santé publique, Art, Artiste, Hôpital, Culture, Santé, Création, Partenariat

Les premières expériences interministérielles, dès les années 1970, se sont amplifiées avec la territorialisation des politiques culturelles. Les actions artistiques prennent désormais place dans les « quartiers sensibles », les écoles, les prisons, les hôpitaux, etc. Dans ce contexte, se produit une série de déplacements dans les modes de production artistique, dans la relation au public et en termes de rôle et d’identité professionnelle des artistes. Plus encore, c’est le sens de la production artistique, et in fine la mesure de sa valeur que ces actions artistiques questionnent. Cet article interroge les transformations de la pratique artistique et de ses conditions de reconnaissance en France à partir d’une recherche portant sur le dispositif interministériel « culture et santé ».

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La fabrique des héros : une étude sur vingt adolescents dans le sillage de Wajdi Mouawad

Article de Chloé Colpé

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 3 & 4, décembre 2018, pp. 25-36.

Mots clés : Culture-Loisirs, Jeunesse-Adolescence, Artiste, Adolescent, Identité, Médiation, Espace, Théâtre, Apprentissage, Mons

Dans le cadre de Mons 2015, Wajdi Mouawad, auteur et metteur en scène, a présenté les sept tragédies de Sophocle au théâtre Le Manège. En parallèle, l’artiste a proposé à cinquante adolescents de l’accompagner de 2011 à 2015, soit dans la période de leurs 15 ans à leurs 20 ans, autour d’un projet inédit – Avoir 20 ans en 2015 – dont l’ambition était d’« apprendre à penser par soi-même ». Sur la base d’une observation participante menée par l’auteure, l’article vise à montrer en quoi ce dispositif de médiation est indissociable de la figure de l’artiste qui l’a conçu, et comment il propose des outils permettant à chacun de se construire comme individu.

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Système pénal et patrimonialisation : entre lieux de mémoire et tourisme carcéral

Article de Gwenola Ricordeau, Fanny Bugnon, Marc Renneville, et al.

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 4, décembre 2018, pp. 605-685.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Patrimoine culturel, Musée, Tourisme, Enfermement, Approche historique, Mémoire collective, Société, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Sanction pénale, Droit pénal, Police, Justice

Ce dossier propose d’explorer un champ de recherche à la fois neuf et dynamique (en particulier en Amérique du Nord) qui entend saisir, à travers la question de la patrimonialisation, les mutations contemporaines du système pénal. Même si les établissements pénitentiaires constituent une entrée privilégiée dans le champ de recherche convoqué dans ce numéro et concentrent une bonne partie de l’attention des chercheur·e·s, les formes de patrimonialisation mobilisées par ce champ de recherche sont très variées.

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Le syndrome de burnout ou d'épuisement maternel : une revue critique de la question

Article de Astrid Lebert Charron, Jaqueline Wendland, Géraldine Dorard, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Mère, État dépressif, Fatigue, Stress

Cet article propose une revue critique de la littérature récente sur la notion de burnout maternel. Dérivée du syndrome de burnout professionnel, l’application de ce concept au domaine de la parentalité est récente et il convient d’évaluer dans quelle mesure ce phénomène constitue une nouvelle entité clinique. Une analyse des facteurs de risque potentiels de burnout maternel est proposée. Ensuite, les points de rapprochement et de divergence avec les notions de burden, de dépression maternelle et de stress parental sont explorés. Cette revue de littérature suggère la nécessité d’élaborer des recherches empiriques permettant de mieux définir le concept de burnout maternel, ses composantes, son processus d’apparition ainsi que d’identifier ses facteurs de risque et de protection. De telles études pourraient mener à la proposition de modalités de prévention, mais aussi de soins spécifiques pour les mères atteintes de ce syndrome, domaine qui demeure à ce jour inexploré.

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Se raconter à l'autre et se construire à travers des objets : une médiation intéressante pour les jeunes isolés étrangers

Article de Laure Woestelandt, Rahmeth Radjack, Fatima Touhami, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 393-420.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Immigration-Interculturalité, Mineur isolé étranger, Médiation, Objet, Interculturel, Méthode qualitative, Thérapie, Récit de vie

L’accueil et la prise en charge sociale et psychique des jeunes isolés étrangers déroutent, questionnent nos pratiques et nous invitent à modifier nos dispositifs d’accueils et de soins. Cette recherche s’inscrit dans l’étude pilote « Recherche-action sur les compétences transculturelles des professionnels travaillant avec les mineurs isolés » initiée par les universités Paris-13 et Paris Descartes. Le recueil de données, qualitatif, s’est effectué lors de trois entretiens semi structurés. Vingt-quatre jeunes ont été inclus. Une méthode de médiation originale autour de trois objets apportés par le jeune a été pensée pour soutenir sa narrativité, souvent mutilée par le trauma. L’axe de cette recherche évalue les modifications du discours des jeunes pendant cet entretien par une méthode d’analyse qualitative (narrative et thématique) et a établi une grille d’analyse des objets rapportés. Les résultats montrent que cette méthode a facilité l’accès à leurs histoires, à l’expression de leurs vécus et à une représentation singulière de chacun.

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Sensibiliser les étudiants à l'observation clinique du bébé : une expérience pédagogique en lien avec la méthode d'observation directe du bébé selon Esther Bick

Article de Bernard Golse, Monique Bydlowski

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 377-392.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Nourrisson, Observation, Université, Médecin, Expérience pédagogique, Thérapie

Après avoir rappelé l’histoire de la création de la méthode d’observation analytique des bébés par Esther Bick, les auteurs présentent les principes fondamentaux de celle-ci ainsi que les maillons de son effet thérapeutique. Après quoi, les auteurs rapportent l’expérience menée au Brésil à l’Université Luthérienne de Porto Alegre par Salvador Celia auprès des étudiants en médecine, à partir de laquelle ils ont mis en place à Paris, à la faculté de Médecine Necker de l’Université Paris Descartes, une expérience analogue visant à sensibiliser les étudiants à la vie psychique des bébés, aux différents aspects de la symbolisation primaire et à une juste distance à l’égard de leurs propres émotions ainsi qu’à l’égard de celles d’autrui. Expérience pédagogique innovante, elle introduit les étudiants à une sémiologie ouverte et contre-transférentielle susceptible de leur être utile, quelle que soit la spécialité médicale qu’ils choisiront ensuite.

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L'utilisation des indices de développement de l'Echelle Vineland avec l'enfant autiste et ses parents : entre évaluation et remaillage des liens

Article de Faty Traoré, Didier Drieu, Anne Boissel, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 343-375.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Autisme, Soutien à la parentalité, Méthode, Évaluation, Relation enfant-parents

Nous rendons compte ici d’une expérience de notre clinique institutionnelle avec des enfants souffrant de troubles du spectre autistique en hôpital de jour. Notre objectif princeps est de trouver un accompagnement psychologique en s’appuyant sur l’évaluation par la VABS (Vineland Adaptive Behavior Scales) qui soit en adéquation avec les préoccupations des parents et des soignants, ce afin de les accompagner au mieux dans une démarche compréhensive des effets des troubles sur l’enfant et les liens. Nous avons recueilli grâce à la double passation de l’échelle auprès des parents et des soignants référents leurs représentations sur les troubles de l’enfant, mais aussi sur ses compétences et ses ressources potentielles en émergence. Nous illustrons comment la VABS joue un rôle de médiation sur le suivi institutionnel d’une fillette atteinte de trouble envahissant du développement. Les résultats obtenus mettent en évidence des possibilités d’évolution de notre pratique clinique selon une approche intégrative et plurielle de la prise en charge institutionnelle et, en particulier, dans l’accompagnement des parents d’enfants atteints de troubles du spectre autistique.

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Le vécu de l'appartenance à l'institut : de l'expérience d'un "chez-soi" chez les enfant de Loczy

Article de Katalin Hevest

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 321-341.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Institution, Jeune enfant, Groupe d'appartenance, Pouponnière, Hongrie

L’article présente les conditions essentielles pour qu’un petit enfant se sente chez lui dans une institution et montre avec des exemples comment l’Institut Pikler (dit « Lóczy ») a réussi à les mettre en pratique, en établissant une relation intime et harmonieuse entre les enfants et les nurses qui s’occupent d’eux ; en créant un environnement et un mode de vie où ils – même les bébés – peuvent s’y retrouver. Les enfants plus grands apprenaient à connaître, surtout par des occasions organisées, toute la maison, les personnes qui y travaillent, et comprendre au fur et à mesure le fonctionnement de l’ensemble de l’Institut. Chez les enfants de 4-7 ans on pouvait trouver des signes d’identification avec les habitudes et les principes éducatifs de l’Institut

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Le syndrome d'aliénation parentale : intérêt d'une co-intervention pédopsychiatre-juriste

Article de Emmanuel de Becker, Maïté Beague

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 301-320.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Séparation, Divorce, Enfant, Aliénation, Maltraitance, Conflit de loyauté, Manipulation mentale

En cinquante ans, le modèle de la famille réunissant sous le même toit parents et enfant(s) a évolué, constituant dans certaines zones urbaines une configuration minoritaire. Aujourd’hui, le nombre de séparations est conséquent et parmi celles-ci certaines se déroulent sur un mode conflictuel. Il peut ainsi arriver que l’enfant soit l’enjeu de mécanismes relationnels pathologiques délétères à son état et à sa santé psychique, au point qu’il se retrouve dans un processus d’aliénation. Veillant à poser un regard critique sur le problème d’actualité que constitue le « syndrome d’aliénation parentale », nous développons une réflexion à deux voix en montrant la pertinence de la co-intervention d’une dyade originale composée d’un pédopsychiatre et d’une juriste. Association peu rencontrée dans la pratique clinique, elle répond à des aspects différents et complémentaires présents dans ces situations enchevêtrant des éléments psychopathologiques et socio-juridiques. C’est à partir de notre expérience dans une équipe SOS-enfants que la discussion abordera cette thématique particulière.

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Les effets d'un exil institué : à propos des enfants réunionnais transplantés en métropole

Article de Marion Feldman

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 281-299.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Enfant, Exil, Séparation, Famille naturelle, DDASS, Approche historique, Traumatisme, Souffrance, Ile de la Réunion

Cette étude montre les traces des traumatismes chez des adultes nés sur l’Île de la Réunion entre 1957 et 1970, âgés aujourd’hui entre 45 et 60 ans, qui ont vécu un exil institué par la politique de Michel Debré entre 1963 et 1984 : la transplantation de 2 015 enfants de l’Île de la Réunion vers la Métropole. Cet exil s’est appuyé sur les institutions dont celle de la protection de l’enfance de l’époque : la DDASS (Direction départementale des affaires sociales et sanitaires). À partir d’entretiens de recherche, cet article montre que ces enfants réunionnais ont vécu un abus de filiation, via des « traumatismes cumulatifs », abus toujours actif aujourd’hui dans la mesure où l’État français n’a pas encore reconnu la souffrance de ces enfants, souffrance induite par une opération politique. Ces Réunionnais présentent un certain nombre de troubles psychiques liés à la désaffiliation brutale et à leur vécu abandonnique, souvent aggravés par des faits de maltraitance. Leur identité encore suspendue est difficile voire impossible à assumer, et ces difficultés se répercutent sur leur descendance.

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Un dispositf métissé pour les familles adoptantes à l'international

Article de Bérénice Mathioudakis, Francisca Rojas, Aurélie Harf, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 269-280.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Adoption internationale, Ethnopsychiatrie, Thérapie familiale, Prise en charge, Coordination, Interculturel

Cet article présente un dispositif particulier, spécialisé dans le travail thérapeutique avec des familles ayant adopté à l’international. Les différentes dimensions théoriques de celui-ci seront évoquées à l’aide d’exemples cliniques. Ces prises en charge, souvent complémentaires à d’autres interventions, requièrent une contenance, une collaboration et une articulation de l’équipe soignante avec les différents intervenants engagés auprès de ces familles. Cette analyse permet de conclure à l’importance d’une position constructiviste, qui considère différentes approches et perspectives pour aborder les particularités de l’adoption internationale, en tenant en compte des singularités de chaque famille.

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Constructions répétitives et figures de l'effacement dans la thérapie d'enfants autistes

Article de Corinne Liozon, Anne Brun

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 247-268.

Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Enfant, Thérapie, Jeu, Interaction

Les autismes considérés comme des troubles majeurs de l’intersubjectivité soumettent les dispositifs de soins à de constants ajustements du fait des comportements répétitifs de ces enfants. À partir de séquences cliniques d’une thérapie d’enfant, cet article propose de présenter la répétition et ses effets transféro-contre-transférentiels comme un rouage essentiel dans l’aménagement des modes de présence du thérapeute en séance, par une lecture résolument intersubjective des productions répétitives des enfants autistes. Le processus thérapeutique s’amorce fréquemment par la mise en place de premiers jeux, nommés « jeux rythmiques de construction-sensorimotrice », qui racontent en acte – par une « narraction » – les fluctuations du rapport à l’objet. La co-construction d’un langage sensori-moteur entre l’enfant et le thérapeute apparaît en effet comme la clé de voûte d’un mouvement d’investissement de l’objet présent, détour par l’autre indispensable à la subjectivation des éprouvés corporels. Ces jeux de constructions sensorimotrices constituent un levier essentiel du processus thérapeutique, par la relance d’un lien intersensoriel et intersubjectif. Cet article vise à construire une modélisation du processus thérapeutique articulant les figures de l’effacement, au centre de la dynamique transféro-contre-transférentielle, à l’émergence de diverses formes de constructions sensorimotrices : les constructions sensorimotrices autarciques, les constructions sensorimotrices inclusives et les constructions sensorimotrices partagées. Un tableau synthétique est présenté en conclusion dans une perspective d’évaluation de l’évolution de ces constructions sensorimotrices au cours du travail thérapeutique.

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Les métaphores du chagrin, un bébé vivant, un bébé mort

Article de Anna Cognet

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 233-246.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Périnatalité, Deuil, Gémellité, Interruption médicale de grossesse

Cet article a pour objectif de présenter certains processus psychiques à l’œuvre dans le deuil périnatal compliqué que représente l’interruption médicale sélective de grossesse de l’un des jumeaux, dans le cas d’un syndrome transfuseur-transfusé (STT). Cette clinique de l’extrême impose des mécanismes de défense contre l’angoisse radicaux et archaïques qui entravent le travail de deuil avec des conséquences pour la patiente et ses relations au bébé survivant. À travers trois vignettes cliniques, nous étudierons les destins de ces deuils et de leurs possibles résolutions.

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Troubles de personnalité borderline/état-limite maternels et comportement d'attachement du bébé à 13 mois

Article de Marie Camille Genet, Bernard Golse, Emmanuel Devouche, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 215-232.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Maternité, État limite, Relation enfant-mère, Nourrisson, Attachement, Trouble de la personnalité

La maternité représente une véritable crise nécessitant un réaménagement des imagos maternelles au sein du processus de parentalité qui peut ébranler l’identité des mères déjà fragilisées par la pathologie borderline et impacter la qualité des comportements d’attachement de l’enfant à venir. Cet article restitue l’évaluation, à l’âge de 13 mois, des comportements d’attachement des bébés de mères présentant un trouble de personnalité borderline (TPB) ; celle-ci s’inscrit dans une recherche longitudinale prospective sur une cohorte de dyades mère-bébé incluant 14 mères TPB avec ou sans épisode(s) dépressif(s) et 13 mères « contrôle », sans troubles. La qualité des patterns d’attachement à 13 mois a été évaluée grâce à la « Situation Étrange » (Ainsworth et al., 1978) au sein d’une recherche visant plus largement à éclairer la manière dont ces comportements d’attachement s’ancrent dans la particularité des dysfonctionnements interactifs mère-bébé à 13 mois faisant l’objet d’autres publications. Selon nos résultats, les enfants du groupe « contrôle » sont en moyenne très constants dans l’expression de leurs comportements d’attachement, au cours de la « Situation Étrange ». Au contraire, les bébés du groupe TPB mettent en œuvre des comportements d’une grande variabilité qui constituerait une difficulté supplémentaire pour leurs mères pour anticiper leurs réactions. Nous avons ainsi observé plus de comportements d’attachement insécure et/ou désorganisé chez les enfants du groupe TPB. Les difficultés dans les comportements d’attachement amplifient les fragilités relationnelles mère-enfant déjà présentes.

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Enfermé dans un corps obèse, rempart contre le pubertaire. Clinique de la résistance à l'amaigrissement

Article de Almudena Sanahuja, Cindy Vicente

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 201-214.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Obésité, Adolescent, Séparation, Relation enfant-parents

Cet article propose d’aborder la résistance à l’amaigrissement au moment de l’adolescence. Certains adolescents sont enfermés dans leur corps d’obèse depuis la prime enfance. Ils se sont construits avec une « identité » de sujet obèse et la plupart d’entre eux présentent une problématique majeure autour de la séparation surtout d’avec leur mère. Au moment de l’adolescence, les difficultés de séparation-individuation sont amplifiées du fait de la réactivation pulsionnelle. Nous montrerons, à l’aide d’un cas clinique paradigmatique, la manière dont l’adolescent obèse peut présenter une résistance à l’amaigrissement. Cette résistance a une fonction de rempart chez ce dernier par rapport au processus pubertaire. Ce symptôme permet à l’économie psychique familiale de se maintenir dans un déni massif et d’éviter la séparation-distanciation du sujet d’avec le corps familial.

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Émotions et souffrances chez les enseignants québécois : une analyse de l’activité enseignante au sein de la relation éducative

Article de Maxime Gauthier Lacasse, Arianne Robichaud

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 23 p..

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Relation pédagogique, Enseignant, Usure professionnelle, Difficulté scolaire, Enfant handicapé, Conditions de travail, Adorno (Theodor Wiesengrund), Québec (Province du)

Depuis quelques années, différentes études portant sur la santé psychologique des enseignants québécois témoignent d’une souffrance professionnelle et personnelle de plus en plus manifeste : difficultés émotionnelles parfois quotidiennes, épuisement professionnel, voire abandon du métier sont autant de phénomènes illustrant un réel malaise dans la profession. Ces constats exigent une prise en compte renouvelée du registre complexe des émotions investies dans les relations éducatives, et plus particulièrement dans les relations des enseignants aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) : ainsi, que nous révèlent les émotions et sensibilités enseignantes à propos des conditions de travail et de l’état actuel de la profession au regard de l’intégration des EHDAA ? Pour répondre à cette question, nous présentons les résultats d’une recherche menée auprès de 20 enseignants et enseignantes du Québec, dont l’objectif principal est de documenter les causes et manifestations de la souffrance enseignante. Pour analyser ces données, nous mobilisons finalement la pensée philosophique et sociologique du théoricien allemand Theodor W. Adorno qui, en affirmant que « le besoin de faire s’exprimer la souffrance est condition de toute vérité » (Adorno, 2003 : 29), nous permet de concevoir les émotions et souffrances enseignantes non seulement comme des manifestations affectives négatives, mais également comme des manifestations de vérité nous renseignant sur la condition enseignante elle-même.

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Des émotions professionnelles dans la relation socio-éducative à l’hôpital et dans la police. Une construction collective et individuelle de l’intelligence émotionnelle

Article de Thomas Bonnet

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 18 p..

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Émotion, Police, Hôpital, Compétence professionnelle, Intelligence, Relation soignant-soigné, Relation interpersonnelle, Pédiatrie

Cet article propose d’aborder la question des émotions dans la relation socio-éducative en prenant l’exemple d’un service pédiatrique hospitalier et de deux brigades de police. Il soutient l’idée que le travail sur les émotions réalisé par les professionnels est fondamental dans la relation de service ; en d’autres termes, qu’il s’agit d’une compétence professionnelle. Il montre alors la forme que peut prendre cette intelligence émotionnelle. En outre, l’article interroge l’origine de cette intelligence en soulignant qu’elle est à la fois le fruit d’une organisation collective et d’un parcours individuel.

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Initier des futurs travailleurs sociaux au « travail émotionnel » à partir de récits autour de l’expérience scolaire

Article de Izabel Galvao, Zoé Rollin

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 18 p..

Mots clés : Travail social : Formation, Travailleur social, Formation professionnelle, Émotion, Récit de vie, Scolarité, Expérience pédagogique

Cet article vise à interroger comment la formation des travailleurs sociaux pourrait prendre en compte le « travail émotionnel » et accompagner les futurs professionnels à la fois à déconstruire les « règles des sentiments » et à développer des outils pour mieux gérer leurs propres émotions.
Face au constat d’une difficile prise en compte des émotions dans l’ensemble du travail relationnel, y compris dans le travail social et dans l’institution scolaire ordinaire, ce texte présente une démarche formative développée dans le cadre d’une licence professionnelle « métiers de l’animation sociale, socio-éducative et socioculturelle », plus particulièrement dans un module d’enseignement dédié à la réflexion sur des enjeux de l’école contemporaine. Après avoir argumenté ce constat et décrit le dispositif pédagogique mis en place, l’analyse de récits d’expérience scolaire produits par des étudiants cherche à donner de la visibilité à la dimension émotionnelle de l’expérience scolaire et du travail enseignant et à interroger la pertinence du récit biographique comme outil de formation au travail émotionnel.

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De l’appréhension à la distanciation : les expériences d’éducatrices qui interviennent auprès d’adolescentes placées en centre résidentiel

Article de Nadine Lanctôt, Mathilde Turcotte

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 20 p..

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Relation éducative, Enfant placé, Adolescent, Éducateur spécialisé, Émotion, Distance, Confiance, Québec (Province du)

Le présent article porte sur les expériences vécues par des éducatrices en regard des relations qu’elles établissent avec des adolescentes qu’elles supervisent dans le cadre d’un placement en centre résidentiel. Des entretiens qualitatifs ont été effectués auprès de 11 éducatrices travaillant dans deux centres résidentiels pour jeunes en difficulté de la province de Québec (Canada). Les résultats révèlent que le travail socio-éducatif auprès des adolescentes placées en centre résidentiel fait vivre des émotions difficiles et parfois négatives aux éducatrices. Par ailleurs, la complexité des besoins des adolescentes, les difficultés à collaborer avec les parents et le pessimisme des collègues de travail en regard des chances de succès du placement contribuent à créer des appréhensions chez celles-ci. Les résultats mettent en lumière que certaines sont capables de dépasser ces appréhensions et difficultés, investir la relation avec l’adolescente et aborder le travail socio-éducatif avec confiance et optimisme. D’autres étaient submergées par des craintes et des doutes au point de maintenir une distance émotionnelle, et parfois même physique, avec les adolescentes dont elles étaient responsables dans le but de se protéger. Nos résultats illustrent l’importance d’offrir un cadre et des ressources de soutien permettant aux éducateurs et éducatrices de se questionner sur leur « disponibilité psychologique » à créer des liens de confiance avec les jeunes et leurs familles.

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Visites médiatisées en protection de l’enfance : exploration et transformation des émotions des professionnels, des parents et des enfants

Article de Kim Stroumza, Marc Pittet, Anne Françoise Pont, et al.

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 25 p..

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Émotion, Protection de l'enfance, Accueil enfant-parents, Relation famille-institution, Relation enfant-parents, Visite médiatisée

Cet article porte sur les activités éducatives d’une équipe de travailleurs sociaux dans un dispositif de visite médiatisée du champ de la protection de l’enfance. À partir d’un exemple, nous décrivons comment les éducateurs œuvrent concrètement, au cours du déroulement de ces visites, à l’exploration et la transformation des émotions éprouvées par les uns et les autres, pour favoriser la rencontre entre le parent et son enfant, tout en répondant à leurs missions, en tension, de protection de l’enfant, de soutien à la parentalité et d’évaluation de celle-ci. Notre analyse montre que c’est en parlant d’une émotion de l’enfant au début de la visite que les émotions du père et de l’éducatrice sont, ce faisant, transformées tacitement. Les professionnels de cette équipe explorent, transforment ces émotions, expérimentent différentes interprétations en œuvrant à la construction d’un monde commun, à la fois réel, viable et partageable, et ce avec les parents et les enfants, en leur présence et avec leurs interventions.

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Complexité de l’agir : une présence qui engage les émotions

Article de Joëlle Libois

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 22 p..

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Émotion, Intervention sociale, Posture professionnelle, Professionnalisation, Relation travailleur social-usager

La dimension émotionnelle liée au travail des intervenants sociaux est aujourd’hui peu mise en réflexion que ce soit du point de vue des acteurs comme des institutions. L’émotion est le plus souvent pensée comme quelque chose d’intérieur à l’individu, porteuse de risque, de débordement, d’envahissement et qui se doit d’être neutralisé. Nous postulons que, dans le cadre de la pratique, s’emparer de l’expérience émotionnelle est un outil éducatif disponible et performant. S’appuyer sur le concept de présence nous amène à nous pencher sur la posture professionnelle et, par-là, sur un étayage qui fait professionnalité par l’implication émotionnelle et relationnelle. La présence est ainsi comprise comme consubstantielle de la coprésence, comme réalité complexe, toujours en mouvement, qui articule les dimensions intentionnelle, interactionnelle et communicationnelle. Elle serait en cela performative de la complexité de l’agir.

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Amour, relation éducative et délinquance. L’amour compassionnel des éducateurs accompagnant les adolescents suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse

Article de Mael Virat

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 30 p..

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, PJJ, Adolescent, Relation éducative, Relation travailleur social-usager, Affectivité, Émotion, Motivation, Amour, Éducateur de justice

Les effets positifs de l’alliance entre les éducateurs et les adolescents qu’ils accompagnent, en particulier en contexte judiciaire, commencent à être documentés. Cette alliance, qui repose notamment sur la création d’un lien affectif, est déterminée par différents facteurs, liés aux individus ou à l’environnement au sein duquel ils interagissent. Cette étude s’intéresse au rôle de l’engagement affectif des professionnels sur l’établissement de relations affectives avec les adolescents et au rôle du soutien social, perçu au travail par les professionnels, sur leur engagement affectif. Elle s’intéresse également à la motivation professionnelle. Le concept mobilisé ici de manière novatrice est celui d’amour compassionnel conçu, dans la perspective de la théorie de l’attachement, comme une manifestation du système de caregiving (ou d’attention et de soin) des professionnels.
Après avoir été contactés par courriel, 107 professionnels de la Protection judiciaire de la jeunesse ont répondu à un questionnaire utilisant différents outils psychométriques.
Les résultats indiquent que l’amour compassionnel des professionnels est associé à des relations avec les adolescents où la proximité affective est plus grande. De plus, le soutien reçu de la part des collègues est lié à l’amour compassionnel. Enfin, l’engagement affectif et les relations affectives sont associés à une plus grande motivation professionnelle. Ces résultats suggèrent donc que les éducateurs mais également les équipes et les institutions partagent la responsabilité de l’alliance créée avec les adolescents.

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Les assistantes familiales, travailleuses du care : le sensible comme éthique de la relation en actes

Article de Nadège Séverac

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 22 p..

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Accompagnement de la personne et identité, Protection de l'enfance, Assistant familial, Relation éducative, Care, Éthique, Éducateur spécialisé, Incasable

Cette contribution s’inscrit dans la lignée des travaux consacrés aux « incasables », ces jeunes placés par mesure de protection de l’enfance qui cassent et qui tapent dans leur lieu de prise en charge, jusqu’à en être exclus ou fuguer. Seules certaines assistantes familiales, volontaires pour être familles d’accueil pour ces jeunes dont plus personne ne veut, parviennent à les apaiser, soulevant l’énigme de leurs savoir-faire. Or elles parlent davantage de sensibilité à la vulnérabilité de l’autre et de leur intention de « bien » que de compétences, révélant une éthique du care, où ce qui compte sont les personnes et les liens entre elles. Tandis que les éducatrices se disent attachées à la distance professionnelle et au respect du « contrat éducatif », renvoyant à une éthique de justice, où ce qui importe sont les principes. Bien que les éducatrices soient en phase avec la doxa professionnelle, il s’agira donc de montrer pourquoi elles échouent à stabiliser les « incasables » et de décrire comment, bien qu’elles dérogent à cette même doxa, les assistantes familiales réussissent à les « apprivoiser ». Cet article s’attachera enfin à éclairer le fait que, malgré cette réussite, leur pratique reste invisible et leur voix demeure peu entendue. Le prix de cette indifférence étant la production de l’« incasabilité ».

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De la construction sociale des émotions dans l’accompagnement des mineurs sous main de justice : entre ressorts d’action et invisibilité

Article de Catherine Lenzi

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 23 p..

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Émotion, Relation éducative, PJJ, ASE, Relation travailleur social-usager

Cet article traite de la construction sociale des émotions dans l’accompagnement des mineurs sous main de justice à partir d’une analyse attentive aux effets de contexte au-delà des dispositions des acteurs à être affectés par les situations de prise en charge. Par cette entrée, il se centre spécifiquement sur l’engagement et les ressorts d’action émotionnels activés par les intervenants dans l’expérience de la relation éducative. Dans le même temps, l’article éclaire l’invisibilité du travail émotionnel, notamment dans l’absence, de la part des acteurs concernés, d’une défense et d’une reconnaissance collective de la dimension émotionnelle de leur travail, de façon à asseoir leur autonomie et expertise professionnelles.

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Intervention systémique brève intégrative (ISBI) pour couples parents : dialogue entre recherche et clinique

Article de Yves de Roten, Claudio Carneiro, Camille Imesch, et al.

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 3, septembre 2018, pp. 257-270.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie de couple, Parents, Approche systémique, Approche clinique, Recherche, Conflit, Parentalité

La littérature clinique systémique a beaucoup thématisé l’impact du conflit conjugal sur la coparentalité et sur les problèmes de l’enfant, mais peu l’effet de la coparentalité sur les deux autres sous-systèmes. Cet article présente un modèle d’intervention clinique pour les couples parents développé à Lausanne depuis quelques années, l’intervention systémique brève intégrative (ISBI), issu d’un projet de recherche construit autour de l’intégration des perspectives conjugales et coparentales dans la prise en charge thérapeutique de couples parents. Des exemples de données de recherche permettent d’illustrer l’intérêt d’intégrer ces perspectives dans la pratique clinique avec des couples parents.

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É moi é toi dans un foyer pour adolescents tourmentés : Rentrecontre Et reste

Article de Karine Baudelaire

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 3, septembre 2018, pp. 305-314.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Adolescent, MECS, Jeune en difficulté, Violence, Répétition, Carence familiale, Équipe éducative, Psychothérapeute, Accompagnement, Émotion, Conflit de loyauté

Que faire de ses émotions quand on reçoit dans un foyer des adolescents violents, décrits comme « incasables » ? C’est à travers le cas de Sabri que nous verrons comment, au niveau des sous-systèmes, se travaillent les isomorphismes dans le foyer et avec les partenaires permettant ainsi de sortir de la répétition.

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Relations éducatives en institution : une approche systémique

Article de Catherine Martin

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 3, septembre 2018, pp. 331-349.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Relation éducative, MECS, Projet individualisé, Éducateur spécialisé, Réfèrent, Individu, Groupe, Équipe éducative, Parole, Réunion d'équipe, Coordination, Adolescent, Relation travailleur social-usager, Approche systémique

Psychologue, chef de service et éducateur(trice)s spécialisé(e)s dans un service éducatif d’une maison d’enfants à caractère social, accueillant des adolescents en grandes difficultés, nous nous sommes interrogés sur la pratique de la référence éducative. Cette méthode est couramment répandue, elle impacte considérablement la relation éducative entre les professionnels et les adolescents. La façon dont cette référence est désignée peut avoir des répercussions psychiques importantes en lien avec la manière dont les relations, les interactions, interviennent dans la construction de l’individu. Par la mise en place de la « référence collective », qui utilise les relations privilégiées que le jeune pourrait lui-même développer au sein du service, nous expérimentons le fait que celle-ci pourrait constituer un véritable outil systémique générateur de changements à différents niveaux.

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Reconstruction de l’image du père absent chez l’enfant migrant, une danse entre présence et absence, entre réel et symbolique

Article de Geneviève Platteau

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 3, septembre 2018, pp. 315-330.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfant de migrant, Accompagnement, Thérapie familiale, Approche systémique, Père, Image mentale, Deuil, Séparation, Absence, Relation enfant-père, Symbolique, Ambivalence, Imaginaire, Maroc, Belgique

De nombreuses familles de migrants, principalement des familles monoparentales marocaines, consultent à l’hôpital des enfants à Bruxelles dans le service de pédopsychiatrie de l’Hôpital universitaire des enfants Reine-Fabiola (HUDERF) pour des troubles du comportement, de l’attention, des problèmes psychosomatiques. Ces familles viennent sans le père qui a souvent « disparu » et reste « absent-présent », ou « absent ». Le but de ces entretiens est d’aider l’enfant à se représenter ce père, par le langage analogique, et au moyen d’objets flottants, à se situer par rapport à sa double appartenance ; ce travail se fait en présence de la mère et de la fratrie, partenaires précieux. Il est intéressant de découvrir que les représentations réelles et imaginaires diffèrent ; celles-ci permettent la symbolisation de la place du père, l’élaboration d’un deuil éventuel, la découverte de l’ambivalence, la construction de nouveaux liens dans un contexte plus sécure.

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Approche systémique et défense des droits de l’Homme

Article de Gilbert Pregno

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 3, septembre 2018, pp. 271-283.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychothérapie, Droits de l'homme, Éthique, Psychothérapeute, Posture professionnelle, Approche systémique

L’approche systémique nous introduit à la pensée complexe, à la prise en compte de la globalité, elle nous invite avec la deuxième cybernétique à définir notre responsabilité et notre engagement non pas seulement dans la solution des difficultés, mais aussi dans son maintien. Après plus d’un demi-siècle, l’approche systémique revêt encore son caractère innovateur, ce dont témoigne l’abondance de pratiques et d’outils. Quelle attitude prendre par rapport à la question des droits de l’homme dont le non-respect peut envahir la vie des personnes que nous prenons en charge et impacte les institutions dont nous faisons partie ? Il s’avère qu’un engagement pour les droits humains, leur défense, se marie fort bien avec la démarche du systémicien. Si le systémicien interpelle la place du symptôme, le défenseur des droits humains prolonge la pensée et l’intervention du premier pour positionner nos institutions et notre société face aux injustices qu’elles produisent et qui ne trouvent pas leur origine dans le système familial. Cette interface est riche et remet l’intervenant face à ses responsabilités qui l’obligent à se questionner sur sa place à lui dans le contexte plus large qui est celui de sa pratique et de la place qu’il occupe dans les institutions, de la société dans laquelle il vit et de la planète qu’il habite.

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Plurilinguisme des enfants de migrants : l'ELAL d'Avicenne

Article de Marie Rose Moro, Dalila Rezzoug, Malika Bennabi Bensekhar, et al.

Paru dans la revue L'Autre, vol. 19, n° 2, juillet-septembre 2018, pp. 137-196.

Mots clés : Lien social-Précarité, Langue maternelle, Bilinguisme, Évaluation, Test, Aptitude, Transmission, Langue, Mauritanie, Sri Lanka, Maroc

L’ELAL d’Avicenne est le premier outil transculturel d’évaluation des langues maternelles destiné aux enfants bilingues âgés de trois ans et demi à six ans et demi et utilisable jusque dix ans. Il a été validé auprès d’enfants dont la langue maternelle est le tamoul, l’arabe ou le soninké dans cinq contextes linguistiques et culturels différents : en France où les langues maternelles sont minoritaires, et au Sri Lanka, au Maroc, en Mauritanie et en Algérie où les langues étudiées sont majoritaires. Il a aussi été utilisé à Madagascar. L’ELAL est un révélateur de compétences. Cet outil est utile aux cliniciens dans une démarche d’exploration des transmissions familiales. En médecine préventive, il est utile à l’évaluation du développement langagier et à l’école, il permet de révéler des compétences transmises par la famille.

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Héritage traumatique chez les enfants nés du viol pendant le génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994

Article de Assumpta Muhayisa, Jean Mutabaruka, Ignatiana Muka rusanga, et al.

Paru dans la revue L'Autre, vol. 19, n° 2, juillet-septembre 2018, pp. 197-207.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Viol, Honte, Histoire familiale, Génocide, Filiation, Transmission, Relation enfant-mère, Rwanda

Parmi les jeunes nés du viol commis par la milice « Interahamwe » contre les filles et femmes Tutsies, le traumatisme hérité de leurs mères et de la situation de leur famille a été étudiée. 19 jeunes, (tous agés de 17 ans au moment de la passation de cette étude en 2012), et leurs mères dont l’âge variait de 33 ans à 45, ont participé à cette recherche. L’utilisation des outils de l’approche systémique : le génogramme libre et imaginaire, le dessin de famille et l’exploration de la devise familiale ainsi que la démarche de la recherche-action qui a duré 4 ans, ont facilité l’expression des ressentis chez les participants. Les résultats ont permis de confirmer que : - il y a une relation entre l’atrocité du viol commis pendant le génocide des Tutsis et la transmission du traumatisme chez les enfants issus de ce viol ; - les sentiments de tristesse, de chagrins et de honte sont en lien avec la constitution de leurs familles ; - le désespoir, la perte des repères identitaires chez ces enfants sont en lien avec le vécu de souffrances de leurs mères. Si l’étude a mis en exergue les fragilités, les ressources psychiques et relationnelles dont disposent ces enfants et leurs familles, elle jette aussi les bases qui permettraient de dégager les moyens et les conditions d’un dispositif systémique susceptible d’aider les enfants nés du viol et leurs mères à se reconstruire.

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Les femmes violées en République Démocratique du Congo : la résilience dans la résignation

Article de Benjamin Bihabwa Mahano, Nathalie Mbenda Kangami

Paru dans la revue L'Autre, vol. 19, n° 2, juillet-septembre 2018, pp. 208-217.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Viol, Stigmatisation, Traumatisme, Résilience, Silence

La République démocratique du Congo est, en ces jours, surnommée « capitale du viol ». Pourtant, le viol commis par milliers et par les gens en armes non autrement identifiés est devenu une énigme difficile à décrypter. À l’Est du pays, la société invite les femmes violées à taire leur mémoire traumatique et si cela est impossible, à disparaître, elles et tous ce qui a trait au viol. Autant pour les religions révélées que pour la culture traditionnelle, le regard jeté sur les femmes violées est celui qui juge, qui culpabilise, qui repousse, qui ne supporte rien. Dans ces conditions, la résilience peut se faire par une résignation, fruit de désinvestissement des valeurs culturelles intériorisées. Si la culture reste production de l’homme, à l’Est de la RDC, la culture est appelée à évoluer pour apprendre à nommer ce fléau et du coup, changer son regard face au viol et aux femmes violées.

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Usages de drogues au féminin et production du savoir académique

Article de Maïa Neff

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 3, septembre 2018, pp. 569-595.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Femme, Sociologie, Addiction, Mère, Victime, Toxicomanie, Consommation, Représentation sociale, Féminisme, Recherche en sciences sociales

Bien que la sociologie des drogues soit un domaine de recherche dynamique et prolifique, une question reste minorée : les usages de drogues par des femmes. L’objectif de cet article est donc d’analyser la formation de ce domaine de recherches et d’en questionner les principaux axiomes académiques à partir d’un état des connaissances. Les approches et thèmes récurrents identifiés sont principalement des analyses comparatives ainsi que des constructions de figures de la littérature telles que les « mères toxicomanes » ou les « femmes victimes ». Un dernier temps de l’article reviendra sur les apports des productions académiques féministes sur le sujet. En conclusion, il est possible de dégager un thème, peu questionné, et qui pourrait faire l’objet d’un programme de recherche, à savoir, ce qui a trait plus particulièrement à des carrières institutionnelles de femmes usagères de drogues.

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Comprendre le dépôt de plainte des victimes de viol : facteurs individuels et circonstanciels

Article de Camille Vanier, Aurélien Langlade

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 3, septembre 2018, pp. 501-533.

Mots clés : Justice-Délinquance, Viol, Enquête, Victime, Typologie, Décision, Justice, Non-recours, Police, Abus sexuel, Crime sexuel, Sociologie, Plainte

Le viol est une atteinte qui présente une particularité très intéressante pour la recherche dans la mesure où il s’agit de l’infraction sexuelle la plus grave et la plus traumatisante pour la victime, mais pour autant, du crime le moins rapporté aux autorités. Réalisée à partir de l’enquête de victimation française, cette étude a pour objectif d’apporter des éléments d’explication sur la décision de déposer plainte ou non à la suite d’un viol. Des analyses en régression logistique ont notamment permis de révéler que les déterminants du dépôt de plainte pour un viol hors ménage pouvaient être différents de ceux pour l’intra-ménage.

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C’est normal docteur ? Normal et pathologique en médecine générale

Article de Anastasia Meidani

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 3, septembre 2018, pp. 465-499.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Médecine générale, Santé, Norme sociale, Pathologie, Entretien, Médecin, Relation soignant-soigné, Déviance

Le présent article se propose d’interroger le processus de normalisation à l’œuvre, au sein de la médecine générale, à partir d’un triple corpus des données recueillies dans plus de 800 articles de la revue Prescrire et une série d’entretiens auprès des médecins généralistes exerçant en libéral (N = 20) et étudiés en amont dans le cadre des séances d’observation in situ dans leur cabinet médical (N = 100h). L’ambition dépasse le seul cadre d’une sociographie des pratiques des soins et rend compte du contexte normatif qui cherche à réguler la production du pathos porteur de label médical. Étudiées au prisme des normes véhiculées dans la revue Prescrire, les relations soignants/soignés en œuvre dans les cabinets des généralistes participent de la fabrique des « anormaux », au même titre que les représentations qui parcourent les récits de ces soignants. L’article montre alors la place centrale que la médecine générale occupe au sein de ce processus, face à l’obsession contemporaine de la normalité, recouvrant à la fois l’élaboration collective des conduites individuelles, jugées non conformes selon un état de santé estimé pathologique, et le projet sociomédical de les « corriger ». Signaler la déviance biologique suffirait-il alors pour générer de la déviance sociale ?

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Big data, sociétés et sciences sociales

Article de Gilles Bastin, Paola Tubaro, Marie Bergström, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 59, n° 3, juillet-septembre 2018, pp. 373-506.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Technologie numérique, Technologie de l'information et de la communication, Sciences humaines et sociales, Enquête, Méthode quantitative, Conjoint, Âge, Opinion publique, Internet

Le parti pris de ce dossier est de mettre en avant des travaux qui interrogent les effets sociaux et les implications scientifiques des "Big data" à partir d'expériences concrètes de recherche.

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L'analyse des opinions politiques sur Twitter : défis et opportunités d'une approche multi-échelle

Article de Marta Severo, Robin Lamarche Perrin

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 59, n° 3, juillet-septembre 2018, pp. 507-532.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Réseau social, Comportement politique, Analyse multivariée, Méthode quantitative, Recherche en sciences sociales, Opinion publique

Des blogs et forums aux pages Facebook et comptes Twitter, le récent déluge des données numériques du web a fortement affecté la recherche en sciences sociales. Cette nouvelle catégorie d’information, utile à l’extraction des opinions politiques, se présente comme une alternative aux techniques traditionnelles telles que les sondages. Premièrement, en réalisant un état de l’art des études de l’opinion s’appuyant sur les données Twitter, cet article vise à mettre en relation les méthodes d’analyse utilisées dans ces études et les définitions de l’opinion politique qui y sont suggérées. Deuxièmement, cet article étudie la faisabilité de réaliser des analyses multi-échelles en sciences sociales concernant l’étude de l’opinion politique en exposant les mérites de plusieurs méthodes, allant des méthodes orientées contenus aux méthodes orientées interactions, de l’analyse statistique à l’analyse sémantique, des approches supervisées aux approches non supervisées. Le résultat de notre démarche est ainsi d’identifier les tendances futures de la recherche en sciences sociales concernant l’étude de l’opinion politique.

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Le cycle de vie familiale : un concept essentiel pour appréhender les familles contemporaines

Article de Sébastien Dupont

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 2, juin 2018, pp. 169-181.

Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Thérapie familiale, Relation familiale, Évolution, Crise, Symptôme, Temps, Changement, Adaptation, Maturation, Histoire familiale

Cet article propose une actualisation du concept de cycle de vie familiale et une synthèse de ses apports au champ de la thérapie familiale. La famille est un groupe dynamique qui évolue et se transforme au fur et à mesure de son développement. Chaque étape de son cycle de vie entraîne une réorganisation des relations familiales et des règles de vie partagée (autonomisation du jeune adulte vis-à-vis de sa famille d’origine, formation du couple, famille avec de jeunes enfants, scolarisation des enfants, adolescence, nid vide, retraite des parents, etc.). Le passage d’une étape à une autre confronte chaque fois la famille à de nouvelles problématiques et peut donner lieu à une période de crise. Ces difficultés à évoluer ensemble constituent un facteur important des problèmes et des symptômes présentés par les familles. La diversification des configurations familiales n’entame pas la pertinence du concept de cycle de vie familiale. Plus les familles sont fragiles et changeantes, plus il est utile de les appréhender comme des trajectoires familiales et de considérer les étapes de leur évolution.

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De quelques souffrances intrinsèques au travail clinique en équipe

Article de Muriel Meynckens Fourez

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 2, juin 2018, pp. 199-211.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Travail d'équipe, Approche clinique, Psychothérapeute, Émotion, Mécanisme de défense, Souffrance psychique

Au travers d’illustrations cliniques, l’auteur aborde la complexité du travail en équipe. Il s’agit de prendre en compte différents niveaux d’intervention parmi lesquels ce qui est en jeu au sein de l’équipe, ce qui concerne le professionnel et le patient. Le « milieu humain » (Dessoy, 1988 ; 1993 ; 1994), l’identification d’isomorphismes et l’interpellation au sein même de l’équipe servent notamment de repère pour poursuivre la prise en charge et tenter d’amorcer un changement.

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Thérapie interpersonnelle basée sur l’attachement appliquée aux couples

Article de Florence Louppe, Hassan Rahioui

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 2, juin 2018, pp. 183-198rés.

Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie, Attachement, Théorie, Couple, Thérapie de couple, Modèle, Approche systémique

La théorie de l’attachement s’est avérée pertinente pour la compréhension clinique des difficultés relationnelles au sein du couple. Elle permet d’appréhender l’histoire individuelle de chaque membre de cette dyade à l’aune de son style d’attachement et de ses représentations relationnelles héritées de ses interactions précoces. Dans ce sens, la thérapie interpersonnelle basée sur l’attachement propose des perspectives intéressantes. Ainsi un modèle s’inspirant de cette approche a été étendu à la relation de couple, se focalisant d’abord sur la problématique d’attachement originelle de chaque partenaire avant d’aborder la dynamique conjugale.

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La mise à l’épreuve de la patience thérapeutique

Article de Anne Herbinet, Teresa Gajate Vergés

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 2, juin 2018, pp. 149-167.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie familiale, Temps, Confiance, Relation soignant-soigné, Urgence, Psychose, Hôpital de jour

Quand la thérapie familiale est proposée dans des situations où les troubles psychotiques sont installés depuis longtemps, les thérapeutes sont confrontés au temps arrêté des familles. La famille invite les thérapeutes à participer à son homéostasie alors que l’institution demande à ces derniers de faire un travail « rapide » et « efficace ». Les auteurs de cet article tentent à montrer les bénéfices, dans leur unité de soins, de permettre à ces familles de prendre le temps de développer leurs compétences, et aux thérapeutes de s’affilier aux familles, conditions sans lesquelles la thérapie familiale, dans ce contexte, n’aurait aucun profit.

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Des adultes encore parentifiés. La parentification, un concept clé en psychothérapies d’adultes

Article de Laurence Zimmermann Kehlstadt

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 2, juin 2018, pp. 127-147.

Mots clés : Enfance-Famille, Parentification, Concept, Parents, Adulte, Relation enfant-parents, Thérapie familiale, Approche systémique

Les concepts de « parentification » et de l’« enfant parental » ont été développés respectivement par Ivan Boszormenyi-Nagy et Salvador Minuchin en référence à la position de l’enfant ou de l’adolescent par rapport à ses parents. Ces concepts ont été repris par de nombreux auteurs mais, à ma connaissance, il n’a pas été question de considérer que des adultes restent dans cette relation particulière d’enfant parentifié à leurs parents ou, par délégation, à un membre de leur famille. Ces patients ne sont souvent pas conscients de ce lien et de sa pathologie. Or une fois celui-ci mis en évidence et nommé, il devient possible de dénouer des situations apparemment complexes. Cet article, après avoir redéfini le concept de parentification et son expression clinique chez l’adulte, vise à donner des outils au thérapeute lui permettant d’identifier ce lien particulier. Puis il décrira les spécificités relationnelles auxquelles le thérapeute sera confronté avec ces patients souvent très adaptés et les étapes du processus thérapeutique.

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Sociabilité carcérale et réinsertion

Article de Axelle François, Anne Marie Nolet, Carlo Morselli

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 2, juin 2018, pp. 389-419.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Sociabilité, Réseau d'information et de communication, Internet, Réinsertion sociale, Interaction, Québec (Province du), Montréal

Prenant appui sur les recherches actuelles dans le traitement de la délinquance et mobilisant l’analyse des réseaux sociaux, cet article interroge l’influence de la sociabilité carcérale sur les perceptions individuelles à l’égard de la réinsertion. Les résultats d’une enquête menée auprès de 22 résidents d’une maison de transition située à Montréal suggèrent que plus le niveau de sociabilité carcérale est élevé, plus les résidents ont une vision négative de leur réinsertion, et inversement. En cohérence avec le phénomène général d’institutionnalisation, ce résultat et l’étude dans son ensemble autorisent la réflexion quant aux interventions conduites auprès de personnes contrevenantes.

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Chères prisons ? Le coût des établissements de détention du canton de Vaud dans une perspective de longue durée, 1845-2015

Article de Sébastien Guex, Hadrien Buclin

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 2, juin 2018, pp. 277-323.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détention, Coût, Évolution, Financement, Suisse

Cet article étudie l’évolution du coût de la détention dans le canton de Vaud entre 1845 et 2015. Il met en lumière que les prisons sont loin d’entraîner un coût exorbitant pour les finances publiques. En effet, le travail des détenus et la vente de produits qui en résulte permettent à l’État de dégager des recettes importantes ; certaines années, des établissements de détention parviennent même à couvrir la quasi totalité de leurs frais de fonctionnement grâce au travail des prisonniers. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, malgré l’augmentation du coût de la détention, notamment provoquée par la hausse des salaires du personnel pénitentiaire, le budget des prisons continue à absorber une part modeste du Produit intérieur brut. Ce constat permet de questionner les discours répandus autour du prétendu coût exorbitant de la détention, ainsi que leurs potentielles instrumentalisations politiques.

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L’opinion publique au fondement du droit de punir : fragments d’une nouvelle théorie de la peine ?

Article de Richard Dubé, Margarida Garcia

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 2, juin 2018, pp. 243-275.

Mots clés : Justice-Délinquance, Sanction pénale, Opinion publique, Sociologie, Droit pénal, Évolution, Légitimation, Victime, Théorie, Justice, Canada

Cet article porte sur les références à la notion d’opinion publique dans les débats parlementaires canadiens visant l’adoption de lois pénales plus sévères. La confiance du public dans l’administration de la justice est alors au cœur des préoccupations législatives et engendre une stratégie de « séduction » qui va jusqu’à loger au second rang l’objectif de la protection de la société. Cette stratégie parait s’appuyer sur des fondements du droit de punir différents de ceux auxquels les théories de la peine de la « rationalité pénale moderne » de Pires (1998, 2001) avaient pu nous habituer depuis le milieu du XVIIIe siècle. Nous y voyons, au cœur même de cette rationalité pénale, l’émergence d’une théorie de l’approbation publique et de nouveaux obstacles à l’évolution du droit criminel moderne.

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L'hyperactivité, entre biologie et culture : les variations géographiques, temporelles et culturelles du trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité

Article de Hélène Lazaratou, Bernard Golse

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 179-198.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Hyperactivité, Diagnostic, Concept, Analyse comparative, Culture, Interculturel

Après avoir évoqué les limites de la nosographie dans le champ de la pathologie mentale et les fondements épistémologiques des différents modèles étiologiques de l’hyperactivité, les auteurs abordent brièvement l’histoire du concept même d’hyperactivité au regard des dernières éditions du DSM (DSM-III, DSM-IV et DSM5) en soulignant l’ambiguïté des critères diagnostiques. Après quoi, ils effectuent une revue de la littérature en montrant les différences qui existent selon les lieux et les époques quant à la prévalence de cette pathologie particulière, avant de recenser un certain nombre de travaux centrés soit sur le diagnostic, soit sur le traitement, et qui montrent de grandes divergences en fonction du contexte culturel. Le concept d’hyperactivité serait-il, alors, un choix de société ?

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L'accueil familial thérapeutique, un support pour se lire : étude (en cours) du devenir des anciens enfants placés

Article de Alexandre Novo, Pascal Richard, Cathy Fourès, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 149-177.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfant placé, Devenir, Accueil familial thérapeutique, Attachement, Recherche, Méthodologie

Cette recherche mixte a pour objectif d’évaluer le devenir d’anciens enfants ayant été admis en accueil familial thérapeutique. L’évaluation porte sur le devenir de 58 de ces anciens enfants accueillis entre 1971 et 1996. Elle est faite par le biais d’un alliage innovant d’outils qui se compose d’un entretien ouvert puis semi-directif, ainsi que de la Mini International Neuropsychiatric Interview, le Retentissement Fonctionnel et Socio-affectif subjectif et le CaMir ; outil issu du concept d’attache­ment. L’entretien est analysé selon deux méthodes, la narrativité (Edicode) et la Grounded Theory. Nos résultats préliminaires montrent des représentations d’attachement comparables à ceux de la population générale. Ils se diffèrent des résultats retrouvés auprès des enfants placés dans d’autres dispositifs d’accueil. De plus, les premières analyses du discours marquent l’importance d’un point étape utile voire nécessaire quelques années après la fin d’un placement pour les jeunes adultes.

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De l'individuel au groupe : place et fonction du rythme dans les réaménagements identitaires à l'adolescence

Article de Anthony Brault, Marie Rose Moro

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 135-147.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Adolescent, Musique, Rythme, Médiation

Dans cet article, nous étudierons la place et la fonction du rythme dans les réaménagements identitaires à l’adolescence. En premier lieu, nous proposons un parcours de littérature concernant les rythmes (pulsionnels, corporels, musicaux) dans la construction identitaire sous le prisme de la dynamique bébés/ados ainsi que sur la place de la musique dans l’espace psychique des adolescents. Nous illustrerons nos propos à travers une étude de cas (individuelle et groupale), construite à partir d’une recherche que nous avons réalisée au sein d’un groupe « d’improvisation sonore » dans un hôpital de jour pour adolescents. Par l’intermédiaire d’une réflexion axée spécifiquement sur le rythme, nous essaierons de montrer la pertinence « évaluative » et « thérapeutique » d’une telle médiation avec des adolescents.

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Oser la recherche-action vers un changement de posture professionnelle : à partir d'une maison d'enfants à caractère social, penser le lien entre protection de l'enfance et psychiatrie adulte

Article de Pascaline Delhaye, Joël Cadière, Delphine Leroy, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 119-133.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, MECS, Parentalité, Psychopathologie, Psychiatrie, Enfant, Relation enfant-parents, Recherche-action, Posture professionnelle

Une recherche-action menée en maison d’enfants à caractère social s’est penchée sur la façon d’accompagner les enfants, sous mesure de protection de l’enfance, dont un parent présente des troubles mentaux. Elle a mis l’accent sur le rapprochement de deux champs, la protection de l’enfance et la psychiatrie adulte, deux champs peu habitués à travailler ensemble. Elle a permis de faire évoluer les pratiques mais surtout d’opérer un changement dans la posture professionnelle.

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De l'engouement à l'enjouement : les fluctuations de l'investissement chez l'enfant en difficultés d'apprentissage dans un dispositif d'apprentissage dans un dispositif groupal de médiation

Article de Frédérik Guinard

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 89-117.

Mots clés : Ecole-Enseignement, Apprentissage, Trouble du comportement, Théâtre, Médiation éducative, Difficulté scolaire, Groupe, Plaisir

Cet article se propose d’interroger les fluctuations des modalités d’investissement des enfants en difficultés d’apprentissage. Au travers du cas d’un enfant de 10 ans et du récit clinique de sa participation à un groupe à médiation théâtrale, les singularités de la pratique auprès d’enfants troublés dans leurs apprentissages sont mises en évidence, notamment les peurs d’apprendre et les inhibitions que recouvrent ces fonctionnements psychiques caractérisés par la mise en place d’aménagements défensifs importants contre le surgissement d’angoisses ou d’éprouvés de tristesse. Dans le cadre de dispositif à médiation, est observée et analysée la manière dont des affects de plaisir/déplaisir sont retrouvés et partagés dans ces espaces symbolisants. De l’engouement à l’enjouement, sont repérées les différentes déclinaisons des expériences ludiques qui se vivent et se partagent dans la dynamique groupale. Cet article met au travail l’hypothèse selon laquelle les plaisirs de jouer et de faire semblant sont liés au déploiement de la créativité chez l’enfant et à la relance de ses capacités méta-représentatives et associatives.

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Emergences du langage en psychothérapie. Des écholalies aux dialogues internes, vers un langage plus adressé et communicatif

Article de Chantal Lheureux Davidse

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 45-65.

Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Acquisition du langage, Psychothérapie, Traumatisme, Trouble du langage

Le groupe de recherche sur les émergences du langage de la CIPPA (Coordination internationale de psychothérapeutes psychanalystes et membres associés s’occupant de personnes autistes) a mis en valeur des conditions qui favorisent l’émergence du langage chez des personnes autistes ainsi que des formes d’apparition du langage. À la suite de travaux précédents, cet article vise à repérer l’impact sur les émergences du langage, de l’évocation dans un cadre psychothérapique de contextes traumatiques et de ruptures lorsque ceux-ci avaient été difficiles à élaborer auparavant. De nombreux enfants autistes qui se mettent à parler peuvent traverser une phase d’écholalie. Quand un début de différenciation commence à exister, les écholalies cèdent la place à des dialogues internes. Des écholalies et des dialogues internes précédent parfois un langage plus adressé et communicatif. Le passage par des dialogues avec des objets prépare à des échanges avec un environnement plus humain.

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"Si tu oublies, je te tue !" Réflexions d'une équipe de psychodramatistes autour d'un enfant psychotique traité par le psychodrame psychanalytique

Article de Anne Cécile Mezel Reichman, Caroline Nahon, Carlos Pacheco, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 67-88.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychose infantile, Psychodrame, Psychanalyse, Identification, Projection, Contre-transfert

C’est autour de la souffrance psychotique d’un enfant traité pendant plusieurs années par le psychodrame psychanalytique individuel qu’une équipe, composée d’un meneur de jeu et de plusieurs acteurs cothérapeutes, s’est réunie pour penser l’intérêt majeur que constitue ce dispositif thérapeutique pour ce type de patients. En effet, ce dispositif paraît des plus approprié face à la massivité et la nature de l’angoisse, la destructivité et l’intensité de l’ensemble des mécanismes de défense propres au fonctionnement psychotique. Le psychodrame, en mobilisant plusieurs psychothérapeutes autour du même patient à des places différentes et avec des temps successifs au cours d’une même séance, permet une fragmentation des transferts massifs dans la séance et assure une possibilité unique d’élaboration commune d’un même patient par l’ensemble de l’équipe. Ce travail commun, à partir des réflexions et de l’élaboration des mouvements de contre-attitude et contre-transférentiels de chacun, permet que se tisse un véritable appareil à penser les pensées que le patient puisse introjecter et, ainsi, d’optimiser le processus thérapeutique. Cet article, par la voix donnée à chacun des intervenants de l’équipe, illustre cette hypothèse.

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Du déni de grossesse à l'infanticide : quand l'infans renaît en psychothérapie

Article de Elise Pelladeau, Jean Baptiste Marchand, François Pommier

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 3-18.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Infanticide, Déni, Grossesse, Identification, Transfert, Psychothérapie, Prison

Cet article traite de la prise en charge psychothérapeutique, en unité de soins, d’une jeune patiente incarcérée pour infanticide sur son bébé de six mois. Le travail thérapeutique a permis de remettre en mouvements les processus identificatoires pathologiques de la patiente dans le transfert, nous amenant à questionner l’objet d’adresse du meurtre, sa qualité, mais aussi les traumatismes précoces réédités dans la relation entre la patiente et son enfant. L’effet d’intercontenance carcérale a permis de soutenir les processus thérapeutiques à l’œuvre dans le suivi et de questionner les fonctions du cadre thérapeutique – a fortiori carcéral – dans ce type de prise en charge.

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L'espace professionnel infirmier : une analyse à partir du cas de la Suisse romande

Article de Philippe Longchamp, Kevin Toffel, Félix Bühlmann, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-2, avril-juin 2018.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Professions statuts et catégories professionnelles, Infirmier, Formation, Professionnalisation, Hiérarchie, Statut professionnel, Statut social, Identité professionnelle, Bourdieu (Pierre), Suisse

La profession infirmière connait une rapide croissance des effectifs dans tous les pays occidentaux. Avec la multiplication des secteurs extrahospitaliers, l’académisation des formations et l’instauration de hiérarchies propres, cette croissance s’accompagne d’un processus de différenciation horizontale autant que verticale. Dans un tel contexte, il convient de restituer les enjeux qui traversent la profession en tenant compte de l’ensemble de ses secteurs d’activité à l’échelle d’un territoire donné. Une analyse de correspondances multiples et une analyse de classification menées sur un échantillon représentatif d’infirmières de Suisse romande permet de dégager un espace infirmier dans lequel sont identifiées quatre fractions : les « dominantes médicales », les « dominées médicales », les « élites infirmières », les « hétérodoxes ». Chacune de ces fractions se caractérise par des représentations et pratiques spécifiques, que ce soit dans le domaine de la pratique des soins, de la production de savoirs ou encore de la relation avec la profession médicale.

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Le prix du travail pénitenciaire : construire un compromis entre économie et correction morale

Article de Melchior Simioni

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-2, avril-juin 2018, pp. 191-217.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Prison, Économie, Travail, Prix, Morale, Sociologie, Approche historique

L’organisation économique interne des prisons s’inscrit au cœur d’une tension entre une rationalité pénitentiaire au service de la punition et de la correction morale et une rationalité économique qui vise à rationaliser le rapport aux richesses. À partir de l’analyse de sources historiques diverses sur les prisons françaises entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle (discours, règlements et séries statistiques), cet article se propose d’étudier, en lien avec cette tension, la formation du prix du travail pénitentiaire. Pour chacune des dimensions de l’économie carcérale – la production, la répartition du produit du travail et la consommation des prisonniers –, l’article montre comment les dispositifs de calcul du prix du travail pénitentiaire rendent possible un compromis entre ces deux positions morales contradictoires. Il propose ainsi une conception des prix comme un moyen de coordination, non plus entre une offre et une demande, mais entre des valeurs distinctes. L’article amorce en conclusion une réflexion sur les évolutions contemporaines du travail pénitentiaire à la lumière de la tension entre économie et correction morale.

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Tous contributifs ? Vers une société multiactive !

Article de Bernard Fusulier, Chantal Nicole Drancourt

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 1 & 2, juin 2018, pp. 76-93.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Travail-Emploi, Organisation sociale, Changement social, Travail, Genre, Évolution, Rôle social, Action collective

La notion de société multiactive renvoie à un régime d'activité de type nouveau. L'ancien est celui dans lequel nous vivons encore aujourd'hui : c'est un régime qui se caractérise par l'adossement de la définition de l'activité sur un et un seul signifiant : l'emploi. Ce référentiel d'organisation du régime d'activité a permis de construire la société salariale, mais il montre aujourd’hui ses limites dans un contexte structurel et culturel en changement profond. Face à la nécessité d'une réelle disruption, les auteurs proposent, à partir d’une approche genre, un scénario alternatif de l'organisation
sociétale : la société multiactive, qui s'enracine dans des pratiques individuelles et institutionnelles innovantes déjà à l'œuvre. Il s'agit alors de repenser le logiciel social en vue de reconnaître la contribution de chacun.e aux activités productrices à la fois de biens communs et de bien-être, sans qu'aucune ne soit distribuée en fonction du genre.

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Une nouvelle utopie productrice ? Economie collaborative, éthique contextuelle et critique sociale

Article de Marc Zune, Matthieu de Nanteuil

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 1 & 2, juin 2018, pp. 65-75.

Mots clés : Travail-Emploi, Économie sociale et solidaire, Éthique, Action collective, Coopération, Économie politique

Les formes d’activité rangées derrière le label d’économie collaborative sont hétérogènes, mais sont défendues par leurs protagonistes comme porteuses de nouvelles utopies. L’analyse proposée vise à catégoriser cette variété au travers de trois formes (nommées production coopérative, prestations à la demande et usage partagé), et de montrer que celles-ci reposent sur des soubassements normatifs spécifiques. Cette analyse nous permet ensuite de faire ressortir des enjeux de justice renouvelés dans ces nouveaux contextes de travail. Et de plaider pour une éthique contextuelle appelant de nouvelles modalités d’intervention publique ajustées à des normes de justice plurielles.

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L'économie solidaire. Utopie du possible

Article de Jordi Estivill

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 1 & 2, juin 2018, pp. 58-64.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Travail-Emploi, Économie sociale et solidaire, Démocratie participative, Utopie, Changement social

Cet article tâche de réfléchir sur cette utopie du possible que propose l’économie solidaire. La dimension utopique de l’économie solidaire s’enracine dans la Renaissance, prend force dans le dix-neuvième siècle, et réapparaît avec la résurgence des vingt dernières années du vingtième siècle lorsqu’elle ne se reconnaît pas dans l’économie sociale traditionnelle. Cette dimension utopique se constitue comme un horizon du possible qui s’éloigne au fur et à mesure que l’on s'en approche. C’est une utopie qui « sert à marcher » aux milliers d’expériences qui foisonnent partout en tâchant de construire une nouvelle façon de concevoir la société et l’économie. Il s’agit bien d’une utopie du possible qui veut devenir une Eutopia, car elle tient à avoir une place au sein des acteurs qui veulent transformer le monde.

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Pour un revenu de base inconditionnel, clé de voûte d'un nouveau pacte social

Article de Philippe Defeyt

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 1 & 2, juin 2018, pp. 45-57.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Revenu minimum, Protection sociale, Évolution, Concept, Développement durable, Belgique

L’article de Philippe Defeyt avance et développe l'idée d'un revenu de base, inconditionnel, dans une triple perspective.
1. Donner une plus grande autonomie aux personnes pour organiser au mieux, dans de bonnes conditions, leur participation et leur implication dans trois types d'activités :
- le travail accompli dans l'emploi, parce qu'il faut faire vivre la société ; chacun d'entre nous doit mettre la main dans le cambouis ; l'emploi est générateur de lien social, de productions marchandes et non marchandes, d'innovations, de progrès ;
- le travail accompli dans ce que les Anglo-Saxons appellent le care (ou les « soins ») : éducation des enfants, soins aux personnes âgées, activités domestiques ;
- enfin, et c'est ici qu'un revenu de base prend tout son sens, il faut donner les moyens de mener à bien des activités, de quelque nature que ce soit, choisies en toute autonomie.
2. Favoriser les transitions : individuelles (changement de métier, évolutions dans la vie privée) et collectives (transitions sociétale et écologique).
3. Moderniser et renforcer la protection sociale.

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De nouveaux indicateurs de richesse au service d'une société post-croissance

Article de Dominique Méda

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 1 & 2, juin 2018, pp. 34-44.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Indicateur économique, Idéologie, Concept, Développement durable, Changement social

Cet article revient sur la construction du PIB et le fait qu’il est devenu l’indicateur universel de référence pour comparer les performances des pays. Par construction, cet indicateur censé représenter la richesse d’une société et son progrès occulte pourtant toute une série d’activités essentielles à la reproduction de celle-ci – de même que les éventuels dégâts apportés aux patrimoines essentiels (social et naturel) par le processus de croissance. Après avoir rappelé les limites du PIB et les dégâts de la croissance, l’article s’interroge sur les reconceptualisations préalables nécessaires à l’adoption de nouveaux indicateurs de richesse.

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Des biens communs au commun

Article de Etienne Verhaegen

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 1 & 2, juin 2018, pp. 19-33.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Action collective, Concept, Communauté, Valeur sociale, Mutualisation

Cette contribution propose de poursuivre un travail épistémique autour de l’idée de « commun » en en dégageant les différentes approches et finalités, de même que les courants de pensée dans lesquelles elles s’inscrivent. Pour ce faire, elle adopte une approche lexicographique, en repartant des termes communément utilisés : biens communs, bien commun, commoning et commun. Elle soutient qu’il n’y a pas de superposition de ces syntagmes, mais plutôt qu’ils reflètent une progression dans la construction de l’idée de commun – où chaque stade se nourrit du précédent, lui donne sa raison d’être et l’élargit. Elle en conclut qu’on ne peut épuiser le défi de l’avenir des communs au seul développement d’un ensemble de pratiques sociales unifiées par la volonté de l’« agir les uns avec les autres » ou l’« agir les uns pour les autres ». Il doit déboucher sur des questions de réinterprétations juridiques et constitutionnelles, de rééquilibrages des rapports entre le privé et le public, et de contrôle démocratique des institutions.

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La perspective du care ou la politique des autres

Article de Pascale Molinier

Paru dans la revue Les Politiques sociales, 78ème année, n° 1 & 2, juin 2018, pp. 8-18.

Mots clés : Travail social : Métiers, Care, Travail social, Travail des femmes, Féminisme, Éthique, Valeur sociale

Cet article situe la perspective du care, et plus particulièrement celle de « l’école française du care » telle qu’elle s’est développée depuis 2005, dans le champ plus large des théories féministes. Il discute de la place marginale que celles-ci ont longtemps accordée aux affects et aux activités féminisées de l’espace privé. L’autrice revient sur la difficulté de traduire le mot anglais et souligne l’importance d’une « perspective » orientée vers une nouvelle figure du prolétariat : les travailleuses du care – souvent femmes et migrantes. Elle développe ensuite les articulations entre travail et éthique, pour conclure sur ce qui n’est pas le care, à propos de certaines techniques de vente. L’article en son entier insiste sur la dimension critique et politique du care.

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Cliniques transculturelles 4

Article de Thierry Baubet

Paru dans la revue L'Autre, vol. 19, n° 1, janvier-juin 2018, pp. 10-88.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Altérité, Traumatisme, Contre-transfert, Intégrisme, Bilinguisme, Récit de vie, Pays d'origine, Veuvage, Prison, Rite, Consultation, Québec, Cameroun, Chine

On ne trouvera dans ce dossier, le quatrième d’une série, ni doctrine, ni recette, mais un ensemble de textes éclairant la question de l’altérité en clinique, depuis des terrains variés et dans des champs disciplinaires différents. Il sera question de pratiques sociales, des relations avec les morts, des résonances transgénérationnelles du traumatisme, de fanatisme, de voyages, ici, ailleurs et dans la migration, en France ou au Québec, en Nouvelle-Calédonie, au Cameroun … Des points de vue variés, issus des sciences humaines, de la clinique, et de la médecine pour nourrir nos réflexions et nos pratiques transculturelles…

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Coconstruction de l’alliance en thérapie de couple : la technique du rituel du feedback

Article de Marco Macaione, Joëlle Darwiche, Fabienne Fasseur, et al.

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 1, mars 2018, pp. 107-123.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Relation soignant-soigné, Psychothérapeute, Thérapie de couple, Approche systémique, Modèle, Échange, Grouded theory (méthode)

Dans le cadre de l’Intervention systémique brève, le rituel du feedback consiste à revenir de manière ritualisée sur ce qu’il s’est passé au cours de la séance précédente et sur la période écoulée. Cette technique vise notamment à favoriser l’alliance thérapeutique entre patients et thérapeutes. Au moyen de l’analyse de données qualitatives par la méthode de la Grounded Theory, l’étude présentée dans cet article propose une description des échanges entre patients et thérapeutes lors du rituel du feedback et un modèle de compréhension de ces échanges. Elle vise également à renseigner les thérapeutes qui souhaitent intégrer cette technique dans leur pratique clinique.

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Les dérives de l’idéologie gestionnaire dans le champ de la santé mentale

Article de Stéphan Hendrick

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 1, mars 2018, pp. 79-106.

Mots clés : Travail-Emploi, Gestion, Travail, Idéologie, Organisation du travail, Modèle, Pouvoir, Usure professionnelle, Évaluation, Contrôle, Rentabilité, Salarié, Résistance, Non-violence, Hôpital psychiatrique, Psychiatrie, EHPAD, MECS, Gaulejac (Vincent de), Omer (Haim)

L’idéologie gestionnaire, mise en exergue par Vincent de Gaulejac, vise à organiser le travail dans les entreprises autour de valeurs telles que contrôle, efficacité et maximisation du rapport coût/bénéfice. Appliqués aux entreprises publiques ensuite et aux institutions de soins en santé mentale enfin, ces principes ont pour effet de pervertir les finalités et les modèles de travail de ces organisations comme en témoignent les exemples cités dans cet article. Au fil de l’analyse se profile une conception des soins en santé (mentale) qui n’a plus de rapport avec les besoins réels des patients et de la société. Cette conception participe au contraire d’une corruption des soins en santé mentale et du vivre ensemble, s’inscrivant dans un plan général visant à soumettre tous les rouages de notre société au primat d’une marchandisation radicale et définitive de tous les rapports sociaux. Un dévoiement en appelant un autre, le risque de dérive totalitaire n’est plus exclu. Des voies d’échappement sont néanmoins possibles comme la résistance non-violente proposée par Omer (2003, 2017).

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Psychose et systémique : qu’est devenu le lien originel ?

Article de Olivier Pirson, Claude Salmon

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 1, mars 2018, pp. 49-77.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie familiale, Théorie, Approche systémique, Étude de cas, Psychose, Schizophrénie, Diagnostic, Hôpital psychiatrique, Observation, Bateson (Gregory), Selvini Palazzoli (Mara)

Dans un premier temps, nous allons essentiellement nous focaliser sur les apports des pionniers de la thérapie familiale, sur les plans mondial (G. Bateson) et européen (M. Selvini Palazzoli). La cohérence des différentes théories et leurs écueils ont permis d’évoluer d’une thérapie de la famille à une thérapie avec la famille, actrice de premier plan. Une situation clinique illustre la pertinence toujours actuelle de ces conceptions et leur complémentarité. Le deuxième temps de cet article se veut essentiellement pratique.

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La fratrie face à une perte parentale : lieu de création et de transformation des émotions

Article de Adélie Lorrain, Isabelle Duret

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 1, mars 2018, pp. 31-47.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Fratrie, Perte, Deuil, Mort, Parents, Émotion, Mythe, Rite, Sécurité, Souffrance psychique, Transmission, Groupe d'appartenance

L’objet de cet article est de mettre en évidence le pouvoir créateur du sous-système fraternel à partir d’une étude portant sur le deuil parental. Au travers de situations cliniques de quatre fratries non consultantes ayant accepté de nous rencontrer pour témoigner dans l’après-coup de leur expérience, nous mettrons en lumière la façon dont ces fratries ont pu rebondir et se réorganiser d’un point de vue mythique et rituel suite à une perte parentale. Nous présentons ici le pouvoir créatif de ces fratries et leur capacité à transformer les émotions sans nécessairement les verbaliser.

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Famille en deuil, deuils en famille : une prise en charge familiale

Article de Annie Dupays Guieu

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 1, mars 2018, pp. 17-29.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Deuil, Thérapie familiale, Traumatisme, Individu, Famille, Relation familiale, Attachement, Résilience, Approche systémique, Approche clinique

L’auteur relate une intervention thérapeutique auprès d’une famille endeuillée. Le thérapeute articule dans sa méthodologie la prise en compte de la blessure individuelle et la blessure du lien familial. Ce soutien s’étaye sur l’apport des théories de l’attachement et sur le concept de résilience.

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Le procès européen fait au logement social : le droit européen et la faillabilité du logement social en France, aux Pays-Bas et en Suède

Article de Brice Daniel

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 221-222, mars 2018, pp. 64-79.

Mots clés : Territoire-Logement, Logement social, Droit européen, Politique sociale, Aide au logement, Union européenne, Bailleur, France, Pays Bas, Suède

Cet article étudie les effets de l’institutionnalisation du droit de la concurrence de l’Union européenne sur les politiques de logement social néerlandaises, suédoises et françaises. Cette comparaison permet de mesurer la réduction de la marge de manœuvre financières des bailleurs sociaux induite par la libéralisation progressive du secteur. En analysant les conséquences de cette libéralisation au sein de trois traditions de logement social, il donne à voir la manière dont la Commission européenne et certains acteurs nationaux ont œuvré concomitamment à une extension du champ d’application du droit de la concurrence de l’Union européenne aux politiques nationales de logement. Si cet article montre comment ce droit prive les bailleurs sociaux d’une partie de leurs recettes financières et par là les fragilise financièrement, il pointe cependant des singularités nationales et des possibilités pour certains États de résister partiellement à ces logiques d’affaiblissement.

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Les réaménagements de la consommation en contexte de récession

Article de Pierre Blavier

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 59-1, janvier-mars 2018, pp. 7-36.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Chômage de longue durée, Consommation, Foyer, Budget familial, Conditions de vie, Changement, Recherche, Crédit, Espagne

Cet article porte sur les réaménagements de consommation face au chômage de longue durée, à travers le cas des chômeurs espagnols dans la récession de 2008. Pour ce faire, il présente l’étude approfondie par ethnocomptabilité du budget d’un couple de chômeurs issus des petites classes moyennes. Il décrit et analyse les modifications de leurs consommations en termes monétaires (coefficients budgétaires) mais aussi pratiques (organisation des dépenses de manière à les réduire). L’article montre que ces changements engagent une dimension matérielle en termes de conditions de vie (privation), mais aussi un versant symbolique à travers les rapports au futur selon que sont distinguées différentes échéances de consommation (du quotidien au long terme). Enfin, le crédit immobilier est un poste budgétaire structurant et gagnerait à être mieux documenté dans les enquêtes de consommation. Cette contribution ouvre la voie à une comparaison raisonnée et empiriquement étayée des pratiques budgétaires et des conditions de vie à l’échelle européenne, en remettant au centre leur dimension monétaire sans pour autant s’y restreindre.

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Travailler le droit : lectures et perspectives sociologiques

Article de Jérôme Pelisse

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-1, janvier-mars 2018, pp. 99-125.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Sociologie du travail, Droit, Travail, Relation professionnelle, Code, Droit du travail

Dans un contexte de réformes profondes du Code du travail, cette note critique propose une réflexion sur l’articulation entre deux domaines de la sociologie portant respectivement sur le travail et sur le droit. Une revue de la littérature permet de montrer que leurs croisements sont contemporains de la naissance de la sociologie d’une part, et du droit du travail d’autre part, puis de souligner les circulations et les renouvellements récents, entre France et États-Unis, auxquels a donné lieu la question de la part du droit dans l’analyse du travail. Prendre en compte le droit pour étudier le travail et ses transformations apparait aujourd’hui indispensable, tant ces deux institutions se constituent mutuellement. C’est ce que les travaux empiriques ou plus théoriques abordés dans cette note établissent, mettant en évidence l’importance contemporaine des acteurs et des usages sociaux du droit, aussi bien du travail que dans le travail.

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De la génétique à l'épigénétique : une révolution "post-génomique" à l'usage des sociologues

Article de Michel Dubois, Catherine Guaspare, Séverine Louvel

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-1, janvier-mars 2018, pp. 71-98.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Sciences humaines et sociales, Biologie, Génétique, Pluridisciplinarité

Cette note critique étudie l’impact de la révolution dite « post-génomique » pour les sciences sociales à partir de cinq ouvrages publiés entre 2016 et 2017. Il s’agit non seulement d’introduire le lecteur français à l’actualité des débats dans les pays anglo-saxons sur la redéfinition en cours des frontières entre sociologie et biologie, mais également et surtout de contribuer à la réflexion sur l’évolution des pratiques de recherche interdisciplinaire. Une attention particulière est accordée au domaine émergent de l’épigénétique et à la manière dont il est représenté par ces ouvrages comme le lieu par excellence de la révolution post-génomique. L’article souligne l’importance pour les sociologues de prendre conscience des opportunités associées à cette révolution, tout comme de s’affranchir d’un certain nombre d’idées reçues. Il insiste également sur la nécessité de maintenir une distance critique suffisante par rapport à un domaine de recherche « prometteur ».

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Quarantième anniversaire : une vague de jeunes chercheurs

Article de Florent Castagnino, Julien Larregue, Kamel Boukir, et al.

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 1, mars 2018, 239 p..

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Chercheur, Objet de recherche, Criminologie, Contrôle, Trafic de drogue, Police, Criminalité, Réseau, Comparution immédiate, Prison, Détenu, Participation

Déviance & Société a choisi d’organiser un concours pour les jeunes chercheurs, ceux qui ont soutenu leur thèse postérieurement au 1er janvier 2011 ou qui sont encore en train de la rédiger. Manifestement, l’initiative a trouvé un écho : le Groupe de travail a reçu 17 propositions. Dix articles ont passé la phase d’admissibilité...

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Féminin et délinquance

Article de Jean Yves Chagnon, Jacques Dayan, Luc Henry Choquet, et al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 36, vol. 1, n° 101, janvier-mars 2018, pp. 9-191.

Mots clés : Justice-Délinquance, Délinquance, Femme, Adolescent, Fille, Prévention de la délinquance, Violence, Détention, Prison, Enfermement, Intégration, Exclusion sociale, Identité, Boulimie, Délit, Abus sexuel, Traumatisme, Homicide, Criminalité, Agressivité

La délinquance, on le sait, n’est pas un concept psychopathologique mais socio-judiciaire qui désigne à la fois une conduite caractérisée par la commission d’un délit ou d’un crime et l’ensemble des délits et crimes commis dans une communauté sociale (Chagnon, 2010 ; Dayan, 2012).

Du point de vue de la psycho(patho)logie clinique, il est ainsi vain aujourd’hui de postuler l’existence d’une personnalité dite délinquante, même si de nombreux psychanalystes – spécialistes de l’adolescence dans le sillage de A. Aichhorn ou A. Freud –ont écrit tout à la fois sur les fonctionnements intrapsychique et intersubjectif du délinquant et sur les modalités d’une prise en charge psychanalytique nécessairement ajustée de ces sujets. F. Marty et coll. (2002) avaient commenté certains de ces textes, qu’ils avaient publiés dans la première partie du XXe siècle. Certains sont néanmoins restés inédits. Ils en avaient souligné la « modernité » et le pouvoir génératif pour l’école française de psychanalyse de l’adolescent à venir.

Aujourd’hui, le curseur s’est donc déplacé sur l’acte violent, éventuellement délinquant, sa place et sa fonction dans l’économie psychique du sujet adolescent, en cours de subjectivation. L’acte de délinquance isolé peut être commis par n’importe quel individu si certaines circonstances narcissiquement douloureuses, auxquelles sont très sensibles les adolescents, se produisent, qui plus est dans un groupe à risque sur le plan psychosocial. Il peut alors prendre une valeur symbolisante, identifiante et subjectivante inattendue, ce qui a amené un renouvellement contemporain des théories sur le langage de l’acte. À l’extrême du spectre psychopathologique, les conduites psychopathiques (15-20% des faits de délinquance) continuent de "défier" les approches éducatives et soignantes. Ces conduites de délinquance s’articulent davantage, à l’heure des nouvelles TIC, aux mutations des métacadres sociaux et institutionnels, pour le meilleur comme pour le pire ; elles interrogent donc les valeurs « civilisationnelles », comme l’actualité de ces dernières années nous l’a montré.

Ce dossier traite de la délinquance et du féminin, et pas seulement au féminin, sans omettre cet aspect. Du point de vue épidémiologique, les statistiques retenues par l’Observatoire national de la délinquance rapportent que 18-20% des délinquances peuvent être attribuées à des mineurs ; parmi celles-ci, 14% sont attribuées à des filles et seulement 4 % d’entre elles seraient incarcérées. Leur implication croissante dans des actes d’agressions violentes est évoquée et débattue : a-t-on affaire à une réelle augmentation des comportements violents des adolescentes (en termes juridiques : les violences physiques non crapuleuses) ou aux effets d’une politique plus répressive sur ce type de délinquance ? Quoi qu’il en soit, le discours des adolescentes prend des intonations phalliques qui frappent l’imaginaire : il s’agit de « ne pas se laisser faire » ou encore "baiser, avoir des couilles", ce qui sur le plan des comportements peut s’accompagner de l’endossement des emblèmes "virils", voire dériver vers de franches agressions destructrices, valorisant l’exploit phallique en réunion, humiliant, maltraitant le/la faible, comme le démontre la participation de certaines filles aux viols en réunion.

Au-delà de ces aspects peut être encore marginaux, ces conduites adolescentes interrogent le rapport aujourd’hui entretenu par les deux sexes avec le féminin dans ses différentes déclinaisons : féminin maternel, féminin érotique, féminité, plus proche des emblèmes de genre. La grande nouveauté adolescente, Ph. Gutton (1991) nous l’a montré avec force, est la découverte de la complémentarité des sexes et du féminin génital. L’éclosion, sur fond de fragilités narcissiques héritées de l’enfance, des actes de délinquance à l’adolescence, avec la période fragile des 14-16 ans, interroge donc, quel que soit le sexe, ce rapport au féminin.

C. Balier (1988), à partir de son expérience de la grande délinquance ou criminalité suivie en prison, a montré que la question du refus de la passivité et du féminin (même si l’on ne peut rabattre l’une sur l’autre) était centrale chez ces sujets, et s’enracinait dans les ratés de l’adolescence. À un premier niveau, qui sous-tend le narcissisme phallique, il s’agit du roc du féminin, le refus par un homme d’occuper une position féminine passive vis-à-vis d’un autre homme, trop blessant pour l’Idéal du Moi viril ; mais en deçà des vicissitudes du complexe d’Œdipe négatif et de la « gestion » des pulsions homosexuelles à l’égard d’une figure paternelle, c’est bien la difficulté à occuper des positions passives ou mieux réceptives primaires qui semble en jeu : du fait de la massivité des traumatismes primaires, les formes passives (être aimé, choyé, bercé, etc.) sont lourdes d’une menace passivante mortifère (être écrasé, empiété, maltraité), contre lesquelles se mettent en place les défenses narcissiques phalliques, limitant les possibilités d’introjection pulsionnelle et le développement de relations objectales marquées du sceau de la sollicitude. Ces particularités sont remises au travail par le processus adolescent qui confronte à l’appropriation et l’intégration subjective. L’environnement contemporain surexcitant est alors mis en cause dans ces mutations des modes de fonctionnement, des pathologies et des relations humaines, de même que les valeurs groupales, sociétales et culturelles qui sous-tendent les institutions, comme la justice des mineurs (Chagnon, Houssier, 2014).

Ce dossier, composé de contributions pluridisciplinaires, se propose de traiter ces questions sous l’angle théorique, clinique, thérapeutique, à la fois du point de vue de l’épidémiologie, de la sociologie et de la clinique psychanalytique non seulement individuelle, mais également groupale et institutionnelle.

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Éducation et cultures en contexte plurilingue : analyse de l’expérience de la jeunesse guyanaise

Article de Blaise Dit Manga Bitegue

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 19, automne 2017.

Mots clés : Ecole-Enseignement, Éducation, Bilinguisme, Scolarisation, Tradition, Oralité, Lien social, Jeune, Guyane

Malgré l’apparition d’un discours des pouvoirs publics visant la promotion de la cohésion sociale du territoire, au regard des stratégies en œuvre ou en projet, cet article met en évidence la variété des contextes de scolarisation et leur rôle dans les situations d’échec scolaire de nombreux jeunes de Guyane.
Ainsi, il sonde les principales difficultés liées aux exigences de la scolarisation dans la langue française et son poids en matière de réussite scolaire par rapport à la tradition orale et à d’autres réalités linguistiques et culturelles locales.
Cette recherche met au jour les paradoxes d’une démarche fondée sur la confrontation nécessaire entre les atouts du territoire, le passé culturel, la vie quotidienne des jeunes, issus pour la plupart des familles fragiles, pratiquant des langues minoritaires et le modèle du discours officiel par rapport aux jeunes de l’hexagone.
Enfin, elle expose la part qui reste à travailler dans l’éducation et dans la participation des jeunes au processus de construction de la société guyanaise d’aujourd’hui. Elle souligne en conclusion que bon nombre des faiblesses relevées sur le terrain résultent de la difficulté permanente d’articulation de la langue d’enseignement avec les langues parlées sur le territoire. Ces dernières n’étant pas traditionnellement associées à l’école et qui ne sont pas traditionnellement associées à l’école. Les problèmes rencontrés sur le terrain de cette ancienne colonie française soulignent la nécessité d’une prise en compte collective de cette situation.

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Entrer par les coulisses dans les parcours en protection de l’enfance : une approche par les pairs

Article de Pierrine Robin

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 19, automne 2017.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Socialisation, Enfant placé, Devenir, Relation interpersonnelle, Fratrie, Récit de vie, Protection de l'enfance

À l’intersection d’une sociologie du parcours de vie et d’une sociologie de l’enfance, cet article invite à s’intéresser à la socialisation horizontale, aux rapports entre enfants, dans les parcours en protection de l’enfance. À partir d’une approche d’enquête par les pairs, cette recherche vise à mieux saisir les ruptures, les tournants, et les bifurcations dans les parcours des enfants confiés. À trois temps du parcours (la sortie du milieu familial, l’installation et le déplacement dans l’accueil, et la sortie des dispositifs), nous cherchons à analyser le rôle crucial que peuvent jouer les enfants dans la construction des continuités et des discontinuités au cours du parcours.

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Temps longs et temps courts dans les parcours de jeunes adultes en situation de précarité

Article de Eddy Supeno, Sylvain Bourdon

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 19, automne 2017.

Mots clés : Lien social-Précarité, Jeune en difficulté, Précarité, Temps, Récit de vie, Emploi, Amour, Devenir

Le déclin d’un temps social homogène dans les sociétés dites industrialisées entraîne une pluralisation des temporalités sociales, un processus visible notamment dans la délinéarisation des parcours des jeunes adultes en raison de la densité des transitions rencontrées dans leur passage à l’âge adulte. Ceux en situation de précarité y sont particulièrement sensibles, car ce monde social, plus fragmenté temporellement, complexifie l’influence des forces à l’œuvre dans leur parcours, notamment en cas de transition imprévue. Cet article propose une architecture conceptuelle articulant temps longs et courts, illustrée d’exemples empiriques. Les résultats montrent que les jeunes adultes se livrent à un travail de réécriture de leur passé et de leur futur dans leurs bifurcations biographiques.

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Jeunes autochtones et protection de la jeunesse : leur point de vue sur leur prise en charge

Article de Marie Hélène Gagnon Dion, Jacinthe Rivard, Céline Bellot

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 19, automne 2017.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Jeune en difficulté, Parole, Communauté, Perception, Prise en charge, Famille en difficulté, Québec (Province du)

La surreprésentation des jeunes autochtones dans les systèmes de protection de l’enfance au Canada est une réalité préoccupante. Cet article vise à partager le point de vue de jeunes autochtones quant à leur prise en charge par le système québécois de protection de la jeunesse. L’article s’appuie sur les données d’une recherche sur la judiciarisation de la pauvreté dont l’un des volets s’est tenu à Val-d’Or, au Québec, auprès de jeunes autochtones vivant en milieu urbain. L’étude s’inspire de la perspective de l’interactionnisme symbolique et aborde sous un nouvel angle la surreprésentation des jeunes autochtones dans le système de protection de l’enfance, en questionnant la signification qu’ils donnent à l’intervention de la protection de la jeunesse dans leur vie. Les jeunes autochtones rencontrés voient leur prise en charge comme une mesure de protection qui leur a permis de se soustraire à des conditions de vie difficiles. Ces résultats mettent en évidence qu’une action au niveau des conditions de vie des familles autochtones devrait être privilégiée pour éviter la surreprésentation des enfants autochtones dans les services de protection de l’enfance.

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Typologie des trajectoires d’insertion sociale des jeunes après un placement à l’enfance dans le District de Bamako (Mali)

Article de Moriké Dembele, Kawélé Togola

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 19, automne 2017.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Insertion sociale, Devenir, Placement, Précarité, Mali

L’objectif de cet article est de comprendre les trajectoires d’insertion sociale des jeunes sortis des établissements de placement dans le district de Bamako (Mali). L’analyse du corpus empirique a permis de construire quatre trajectoires d’insertion sociale : les insérés stables à trajectoire ascendante, les insérés non stables à trajectoire discontinue, les insérés à trajectoire précaire et les insérés à trajectoire précaire et à risque. La répartition des quatre-vingts jeunes rencontrés entre ces différents profils d’insertion sociale atteints au moment des enquêtes montre que moins du tiers appartiennent à la classe des insérés stables à trajectoire ascendante indistinctement de l’établissement de placement. De même, la majorité des jeunes est classée dans la trajectoire précaire. Ces niveaux d’insertion sociale sont en lien avec divers types de soutiens obtenus par les jeunes à différentes phases de leur trajectoire, notamment les soutiens provenant de la famille ou des institutions de placement. Le devenir social de ces jeunes doublement fragilisés d’un côté, par leur situation familiale et de l’autre, par leur séjour plus ou moins prolongé dans des établissements de placement, se réalise difficilement sans « béquille sociale » dans un contexte de crise généralisé d’insertion sociale.

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Gémellité et inhibition intellectuelle : construction d'un espace de pensée séparé en psychothérapie psychanalytique de l'enfant

Article de Anne Marie Paul

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 2/2017, juin-décembre 2017, pp. 271-281.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Gémellité, Inhibition, Séparation, Psychothérapie, Psychanalyse

Cet article présente une partie du travail de psychothérapie psychanalytique mené avec une fillette jumelle présentant une inhibition intellectuelle avant l’entrée dans l’apprentissage de la lecture. Il met en évidence l’importance des fantasmes archaïques gémellaires de dévoration et d’empiètement de l’espace psychique, et leur rôle dans la mise en place défensive d’un empêchement de penser faisant craindre l’installation d’un retard mental. Ces fantasmes ont pu prendre forme dans l’espace potentiel de la thérapie grâce à l’utilisation du transfert, et faire l’objet d’une transformation conduisant à une reprise du processus de symbolisation.

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L'impact des relations précoces sur le développement cérébral : le trouble réactionnel de l'attachement vu par les neurosciences

Article de Véronique Neuville, Guadalupe Puentes Neuman, Miguel M. Terradas

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 2/2017, juin-décembre 2017, pp. 417-436.

Mots clés : Santé-Santé publique, Attachement, Neurologie, [DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNE], Cerveau, Développement cognitif, Enfant

L’attachement demeure un vaste champ de recherche de par l’importance de la qualité des relations précoces sur le développement de l’individu. Depuis l’émergence des connaissances concernant les neurosciences, de nouvelles perspectives s’ouvrent quant à l’impact des troubles d’attachement, et plus particulièrement du trouble réactionnel de l’attachement, sur le développement des structures cérébrales de l’enfant. Actuellement, les recherches semblent converger vers des perturbations, pouvant devenir permanentes, des systèmes de régulation des émotions au niveau limbique telles que la peur et l’anxiété, mais également du fonctionnement des structures corticales supérieures altérant les capacités d’attention, le contrôle des comportements, les habiletés sociales, les capacités réflexives et les apprentissages. Cet article présente une synthèse des connaissances actuelles concernant l’impact des relations d’attachement perturbées sur le développement cérébral et la santé mentale de l’individu.

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Langage, pratiques de littératie et apprentissage de l'écrit

Article de Malika Bennabi Bensekhar, Adeline Sarot, Marie Rose Moro

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 2/2017, juin-décembre 2017, pp. 371-389.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Écriture, Éducation familiale, Langage, Réussite scolaire, Recherche-action, École

Il est établi qu’une introduction précoce dans le monde de l’écrit a un effet positif sur la maîtrise des formes verbales les plus attendues dans le contexte scolaire, par le fait de leur proximité avec les normes de l’écrit. Cet effet est en partie lié à des facteurs portés d’abord par le milieu familial, puis par l’école. Dans une recherche-action menée en zone d’éducation prioritaire (Picardie), nous avons porté notre attention sur les enfants les plus en difficulté, en explorant leurs compétences langagières tout en analysant les pratiques éducatives familiales qui les initient à la littératie.

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