PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Dans un monde où le bruit est devenu une nuisance et une drogue, le silence apparaît autant comme un désir que comme une crainte. Il se décline d’ailleurs en de multiples versions, silence de vie et silence de mort, chez l’analysant et chez l’analyste, dans l’intériorité de la méditation et des initiations, dans les secrets de famille et les passés sous silence institutionnels… Polymorphe et polytopique, le silence laisse souvent entendre ce qui ne peut se dire ; il ouvre à la parole l’espace de l’écoute et offre à la musique la plénitude de son vide. C’est à explorer cette complexe et paradoxale multidimensionnalité du silence entre taire, se taire et faire taire que s’attachera ce numéro de Connexions.
Article de Jean François Dortier, Philippe Moati, Hubert Guillaud, et al.
Paru dans la revue Sciences humaines, n° 304, juin 2018, pp. 34-55.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Santé mentale-Souffrance psychique, Dépendance, Société, Consommation, Technologie de l'information et de la communication, Travail, Internet, Téléphone
Nous sommes tous plus ou moins sous emprise. Sous l’emprise des écrans, qui ont envahi nos vies quotidiennes (7 heures par jour en moyenne !) et nous tiennent captifs bien au-delà de ce qui serait utile pour travailler, s’informer ou se distraire.
Paru dans la revue Lien social, n° 1228, 1er au 14 mai 2018, p. 22.
Mots clés : Travail social : Établissements, Santé mentale-Souffrance psychique, Psychiatrie, Établissement de santé, Pratique professionnelle, Accompagnement, Étude de cas, Transfert d'établissement, Belgique, Seine Saint Denis
Un groupe de travail de l'établissement public de santé de Ville-Evrard publie une étude sur les pratiques d'accompagnement au départ des patients.
Paru dans la revue Forum, n° 154, mai 2018, pp. 49-52.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Écoute, Lien social, Isolement, Reconnaissance, Rencontre, Travail social, Technologie numérique, Souffrance psychique, Précarité, Psychologie, Relation
Relevons d’abord le paradoxe d’avoir à ériger en droit un fait semble-t-il universellement répandu, et ce depuis les origines de l’humanité : l’écoute. Mais n’en est-il pas de même pour d’autres, tels l’air, l’eau, dont la raréfaction, pour ce qui est de leur forme respirable ou potable, a fait apparaître le prix, - les consacrant comme « biens » -, et la nécessité de défendre leur accès ? Sans oublier, dans l’ordre sociétal, le travail et le logement, devenus eux aussi objets de droit. Comme pour les autres biens mentionnés, nous assistons non pas à une extinction passive des possibilités d’écoute, mais à de véritables attaques, procédant de logiques différentes, dans lesquelles des postures perverses le disputent à l’inconscience. [...]
Paru dans la revue Pratiques en santé mentale, n° 2, mai 2018, pp. 2-55.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Citoyenneté, Égalité, Droits de l'homme, Vie quotidienne, Environnement social, Laïcité, Autonomie, Protection juridique, Accompagnement
Le citoyen est défini classiquement comme un être humain considéré comme personne civique. Or, depuis la révolution française de 1789, cette personne civique accède à l’égalité de droit. Précisons en élargissant la définition sous la forme d’une triade. La citoyenneté comprend trois aspects de droits et de devoirs. Le premier, politique, inscrit le citoyen comme acteur de la souveraineté collective. Le second, civique, instaure une égalité de droit entre les citoyens. Le troisième, social, offre la possibilité de bénéficier de prestations et de soutiens. Pour résumer cette triade composant une citoyenneté complète, il suffirait de conjuguer trois principes : liberté, égalité et solidarité. Une raison principale pour laquelle nous militons à Santé Mentale France réside dans une volonté de respect de cette pleine citoyenneté pour les personnes confrontées à des difficultés psychiques. Dans ce numéro, trois types de contributeurs : des utilisateurs de service de santé mentale, des praticiens professionnels et des théoriciens. Toutefois, les dix articles réunis se distribuent en fonction d’un enchaînement tenant au choix thématique de chacun sans tenir compte du statut des auteurs. Dans la conception de la citoyenneté française, le devoir de solidarité se conjugue avec le droit à l’égalité. Prenant en compte cette conception d’égalité citoyenne, nous devons considérer les personnes handicapées psychiques en tant que citoyens comme les autres. Ainsi le veut la citoyenneté bien comprise, entre humains semblables, reconnus dans une égale dignité. L’essentiel réside dans la reconnaissance de leur personne singulière, comme pour tout un chacun. La personne signifie l’existence de sensations, sentiments, désirs et pensées propres. La citoyenneté inscrit cette dimension existentielle dans le registre politique, civique et social, à savoir le citoyen, être humain doté d’un droit à la liberté, l’égalité et la solidarité. Voilà pourquoi la citoyenneté constitue une donnée fondamentale de la personne, donc une priorité.
Dans les schizophrénies, habiter ne va pas de soi. L'accompagnement au logement est donc déterminant pour le maintien des patients dans la communauté. Cet accompagnement parfois difficile et infructueux doit être considéré à la lumière d'une clinique de l'habiter, pour penser l'inscription dans un "chez soi". Par ailleurs, face aux retentissements de la maladie sur le fonctionnement quotidien, les soignants peuvent s'appuyer sur les outils de la réhabilitation psychosociale, en particulier ceux de la remédiation cognitive.
En psychiatrie, le MOHOST (Model of Human Occupation Screening Toll), utilisé en ergothérapie, permet de préciser le profil occupationnel des patients, puis de définir des objectifs personnalisés en accord avec leurs valeurs et habitudes, en lien avec leur environnement.
Paru dans la revue Lien social, n° 1227, 17 au 30 avril 2018, pp. 18-19.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Concept, Psychiatrie, SDF, Squat, Santé mentale, Politique sanitaire, Innovation sociale, Guérison, Réinsertion sociale, Médecins du Monde, Un chez soi d'abord, Logement d'abord, Marseille, Etats Unis
Vincent Girard se présente comme rugbyman, il est aussi psychiatre. En 2005, il a importé des États-Unis la pratique du rétablissement en faisant de Marseille son terrain d'expérimentation.
Toutes les pathologies psychiatriques sont surreprésentées en prison, et un quart des détenus souffrant de troubles psychiatriques présentent une comorbidité addictive. Face à une pénalisation accrue de la folie, quels sont les enjeux éthiques et cliniques pour la psychiatrie ? Comment soigner et penser la rencontre avec l'autre dans des contraintes d'espace et de temps maximales ? Comment établir des frontières claires avec le judiciaire pour négocier les conditions du soin psychique ?