Documentation sociale

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Réponses 71 à 80 sur un total de 3173

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L'espace comme condition de l'expérience

Article de Laurent Duclos

Paru dans la revue Education permanente, n° 237, décembre 2023, pp. 5-180.

Mots clés : Formation, Apprentissage, Expérience, Espace

"En sciences de l'éducation et de la formation, l'espace n'est jamais devenu l'objet d'un savoir structuré. Certains travaux ont concerné les "milieux associés" à la formation et convoqué un ensemble de notions a priori solidaires de la notion d'espace – il en est ainsi des notions de situation ou d'environnement qui composent le noyau dur de la didactique professionnelle – mais leur composante spatiale n'a jamais été clairement identifiée. Les contributions de ce numéro explorent les relations qui s'établissent entre l'espace, ses composantes, ses usages et sa constitution même. Elles examinent notamment la manière dont la spatialité peut être investie dans l'intention d'occasionner ou de précipiter les apprentissages et de construire l'expérience du sujet.
Au-delà de l'espace conçu comme simple auxiliaire d'un modèle pédagogique, peut-on parler d'espaces apprenants ? Comment intervenir pour peupler ces derniers de ressources dispositives, d'invitations et d'indices constituant autant d'affordances susceptibles d'élargir le champ d'expérience et d'augmenter le pouvoir d'agir du sujet ? "
(Présentation de l'éditeur)

Ce dossier est composé des articles suivants :
- Christian H. HANSER : Une pédagogie de l'abri : l'hospitalité d'une "cabane itinérante"
- André CHAUVET : Accompagner en d'autres lieux : espace potentiel et inventivité circonstancielle
- Xavier BARON : Espaces de travail : quelle contribution à la production de valeur ?
- Marie-Christine LLORCA, Pascal MICHE : Ouvrir les espaces d'apprentissage
- Caroline FAIRET, Muriel GROSBOIS : Dynamique(s) des espaces et apprentissage de l'anglais
- Hervé DANGOUMAU : Le théâtre-forum, un espace scénique et psychique au service du développement professionnel
- Pauline BALTHAZAR : En marge des terroirs viticoles, des espaces d'innovation
- Lucie PETIT : Circuler entre différents espaces de production-formation. L'expérience d'apprentissage d'un nouveau métier
- Anne-Lise ULMANN : L'intervenant dans l'espace : ce que l'espace fait à la formation
- Margaux TRARIEUX : Les associations d'élèves en "grande école de commerce" : un espace distinctif et transformatif
- Christel TOURAILLE, Hélène CROCE-SPINELLI : Des gestes aux espaces d'apprentissage en cuisine
- Christina ROMAIN, Marion TELLIER : La corporalité de l'espace, un enjeu de formation.

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Un ballon à inventer, une lune à décrocher : une séance de psychodrame éclairée par la théorie du jeu de Walter Benjamin

Article de Olivier Taïeb, Heidi Schweinschwaller, Stéphanie Torremocha, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 231-244.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Groupe thérapeutique, Psychodrame, Jeu, Utopie, Walter (Benjamin)

Cet article, à partir d’une scène de psychodrame psychanalytique de groupe pour adolescents, cherche à montrer l’intérêt dans la clinique de ce que Walter Benjamin dit du jeu et de son élan utopique dans son célèbre essai L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique. En proposant un lieu non-lieu, le potentiel utopique du jeu est, en effet, un outil formidable contre la répétition et le retour du même.

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La logique du tiers inclus : les mathématiques en séance

Article de Dinah Rosenberg

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXVI, n° 2, juillet-décembre 2023, pp. 185-194.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfant, Psychothérapie, Mathématiques, Créativité, Développement cognitif, Langage, Pulsion

Cet article propose d’interroger un usage possible des mathématiques en séance de psychothérapie. L’abstraction du langage mathématique le situe au plus loin du corps. Mais, précisément par son abstraction qui semble le rendre moins pulsionnel et peu métaphorique, il peut sous couvert de neutralité, a contrario, devenir le territoire d’un plaisir partagé et d’une érotisation permettant de relancer un processus créatif. Cette proposition est présentée à partir d’un cas clinique d’enfant en psychothérapie.

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La marchandisation, un processus aux multiples facettes. Enseignements à partir du secteur de l’aide à domicile en France

Article de Amélie Artis, Florence Gallois

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 47-69.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Aide à domicile, Secteur privé, Économie, Politique sociale, Politique de l'emploi, Financement, APA, Concurrence, Privatisation, Rémunération, Monnaie

L’usage de la notion de marchandisation est souvent flou et multiforme. Cet article cherche à mieux spécifier la marchandisation en construisant et opérationnalisant une grille d’analyse prolongeant les travaux de K. Polanyi et d’A. Ebner. Il s’appuie sur l’analyse de l’aide à domicile en France, un secteur initialement constitué d’associations et organisations publiques. Cela permet de démontrer que la marchandisation est un processus progressif qui prend plusieurs dimensions cumulatives qui sont la commodification, c’est-à-dire la transformation en marchandise associée à l’introduction d’échanges monétaires, la privatisation, avec l’entrée d’agents privés ayant un objectif d’accumulation, et la marchéisation associée à l’introduction de règles de marchés.

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L’inclusion scolaire, une chance de transformation en profondeur de nos pédagogies

Article de Bernard Defrance

Paru dans la revue Empan, n° 132, décembre 2023, pp. 14-16.

Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Enfant handicapé, Intégration scolaire, AESH, Violence institutionnelle, Précarité, Formation, Pédagogie, Action éducative

L’AESH est une des nombreuses fonctions existantes au sein du système éducatif français. L’articulation et la coordination de celles-ci s’avèrent un problème majeur. La politique inclusive scolaire n’est-elle pas alors la chance pour chacun d’écarter clivage et morcellement afin de transformer nos pédagogies ?

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Urgence et tri des malades : la production de files d’attente socialement stratifiées pour l’accès aux soins d’urgence

Article de Sylvie Morel

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 250, décembre 2023, pp. 100-117.

Mots clés : Santé-Santé publique, Urgence médicale, Accueil, Malade, Temps, Hôpital

La littérature sociologique consacrée à l’hôpital, et plus particulièrement aux services d’urgences, a depuis longtemps documenté l’existence d’un tri des patient·es, qui a pour fonction de les faire attendre ou non, en vue de les inclure vers la filière de soins appropriée à leur état. À partir d’une relecture de journaux de terrain au prisme d’une sociologie politique de l’attente, nous proposons ici d’appréhender les filières de soins comme autant de files d’attente pour l’accès aux soins d’urgence, mais également de penser le tri comme un dispositif de gouvernement de/par l’attente. Nous montrerons ainsi que ce dispositif produit des files d’attente différentes et socialement stratifiées ayant chacune sa politique du tri dont les contours se définissent dans sa relation avec les autres. Une statistique « armée » par l’ethnographie révèle que les disparités repérées sont le signe d’une qualité de soin variée selon les files d’attente, celle-ci étant appréciée à l’aune du temps d’attente. Sa mesure ethnographique permet de dévoiler in fine l’existence d’un accès aux soins d’urgence à plusieurs « vitesses sociales ».

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L’administration inégalitaire de l’attente : tri et relégation au guichet de la demande de logement social

Article de Pierre Antoine Chauvin

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 250, décembre 2023, pp. 80-97.

Mots clés : Territoire-Logement, Logement social, Demande, Temps, Administration, SDF

Cet article s’intéresse au rôle des administrations dans la mise en œuvre du droit au logement et dans la distribution inégale des chances et des délais d’attente pour l’accès au logement social. À l’image de ce que l’on observe depuis plusieurs années à l’entrée de l’enseignement supérieur, le placement des candidat·es au logement social s’opère aujourd’hui dans un champ toujours plus segmenté : diversification des filières, foisonnement de labels et de critères de priorisation, développement d’« itinéraires bis » pensés comme temporaires, multiplication des dispositifs d’accompagnement, etc. À l’appui d’un suivi statistique de 696 familles sans domicile hébergées à l’hôtel à Paris, cette enquête montre que l’inflation des labellisations « prioritaires » a engendré une spécialisation et une hiérarchisation entre les files d’attente dites « prioritaires » à l’entrée du parc social. Elle révèle de surcroît que toute sortie de la file d’attente se paye au prix d’une relégation durable dans la compétition. L’auto-élimination des candidat·es enregistre en premier lieu le poids exorbitant du capital économique dans le tri des prétendant·es. Elle affecte singulièrement les familles sans domicile les plus éloignées de l’emploi, mais aussi celles qui détiennent un petit capital social leur permettant de trouver d’autres portes de sortie chez des tiers ou dans le parc privé. L’article met, par ailleurs, en évidence le poids des stratégies de placement élaborées par les agent·es du guichet qui appartiennent, dans leur grand majorité, aux classes moyennes salariées du public. Les délais d’attente sont prescrits aux candidat·es en fonction d’attendus moraux mais aussi de stéréotypes sociaux. Pris dans leur ensemble, ces mécanismes de tri contribuent à la stratification interne aux classes populaires et à la redistribution inégalitaire dans l’espace résidentiel d’individus partageant pourtant, initialement, un certain degré de proximité sociale.

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La fabrique temporelle du consentement : les habitant·es des quartiers populaires dans l’attente du délogement

Article de Charles Reveillere

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 250, décembre 2023, pp. 60-70.

Mots clés : Territoire-Logement, Logement, Quartier, Temps, Ethnographie, Précarité

Des travaux ont déjà montré que l’épreuve de l’attente transforme les attentes populaires : elle livre les individus à un temps vacant, pendant lequel les espérances se réduisent à petit feu ; elle leur fait vivre une temporalité arbitraire, où ils intériorisent une condition subordonnée. Cet article montre que l’attente peut aussi être une ressource de gouvernement des classes populaires pour des institutions qui cherchent non plus à leur faire accepter leur place, mais à les déplacer. S’engage alors un gouvernement des aspirations par l’attente, qui joue sur deux horizons temporels. D’un côté, il fait miroiter un avenir meilleur (ailleurs) ; de l’autre, il rend le présent insupportable (ici). Si bien qu’il ne laisse d’autre choix aux individus que d’être dans l’attente d’un changement à venir. La démonstration s’appuie sur deux ethnographies longitudinales, dans des quartiers populaires ciblés par des projets urbains impliquant le départ des habitant·es. L’auteur va voir ce qu’il se passe quand il ne se passe (apparemment) rien, dans la période d’attente qui sépare les premières annonces d’un déplacement à venir et le moment de sa mise en œuvre. Il décrit des politiques qui placent les individus sur le qui-vive pendant des années, en prévision d’un changement qui pourrait arriver à tout moment, mais qui se fait attendre. En destinant les habitant·es à une mobilité future, ces politiques impulsent une dynamique de projection qui rend le présent inhabité. En plaçant en suspens la gestion de ces territoires, elles dégradent leurs conditions actuelles d’existence, au point de rendre le présent inhabitable. Contraintes symboliques et matérielles s’articulent pour fabriquer le consentement des habitant·es au départ : ils et elles en viennent à souhaiter partir, pour en finir au plus vite avec cette attente devenue trop éprouvante, quitte à accepter des modalités de départ bien en deçà de leurs espérances.

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Jusqu’où attendre son retour ? Le placement d’enfants ou la lente dépossession des parents de classes populaires

Article de Hélène Oehmichen

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 250, décembre 2023, pp. 40-57.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Parentalité, Temps, Contrôle social, Placement, Durée

La loi prévoit aujourd’hui que, lorsqu’un·e enfant est retiré·e de sa famille pour être placé·e, le placement se termine dès que les institutions judiciaires et administratives actent la fin du danger au domicile parental. Le placement ouvre ainsi le temps d’une parentalité suspendue à l’attente du retour de l’enfant. À partir d’une enquête ethnographique et statistique sur les institutions de placement et sur les parents concernés, l’article explore la façon dont l’attente et la menace de sa prolongation sont utilisées comme levier de contrôle et de normalisation des classes populaires – et plus particulièrement des mères. Cela passe notamment par l’imposition d’attentes intermédiaires. Leur respect conditionne la durée du placement, ce qui participe à la reproduction de l’ordre social – ordre de classe, de genre et de santé. Pour la majorité la plus dominée des parents, le placement perdure. Face à ce provisoire qui dure, les parents – socialisés de façon différentielle par les attentes, intermédiaires et finale, et conscients de l’inefficacité des efforts accumulés – développent deux types stratégies de cessation de l’attente : la déparentalisation et l’institutionnalisation de leur parenté.

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Travail et emploi dans un centre hospitalier de dépistage et vaccination : aux marges de la réponse à la pandémie de COVID-19

Article de Zoé Richard, Fanny Chabrol, Valéry Ridde

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, novembre-décembre 2023, pp. 339-358.

Mots clés : Santé-Santé publique, Épidémie, Sociologie, Vaccination, Dépistage, Équipe soignante, Hôpital, Souffrance psychique, Inégalité, Service public, Conditions de travail, Santé mentale, Emploi, Covid-19

Dès mars 2020, les hôpitaux publics ont constitué l’épicentre de la réponse à l’épidémie de COVID-19 en France. Malgré la situation critique de services publics hospitaliers saturés, des interventions de santé publique de contrôle de l’épidémie ont été déployées dans certains hôpitaux. À partir d’une enquête ethnographique menée dans un centre de dépistage et de vaccination COVID-19 d’un hôpital de Seine-Saint-Denis, cette contribution s’attache à analyser les enjeux associés à la mise en flexibilité de l’hôpital pour les travailleurs évoluant aux marges de la réponse à la pandémie. Les auteurs mettent en lumière la façon dont la mise en œuvre du dépistage et de la vaccination a reposé sur de jeunes travailleurs marginalisés dans les hiérarchies sociales et hospitalières. Pour eux, le contexte pandémique a représenté une opportunité d’emploi et de travail ambivalente, à la fois sécurisante et précarisante. Ils ont accédé à un espace de moindre souffrance au travail dans ses dimensions physique, mentale et sociale. Ils ont aussi été confrontés à une importante instabilité et imprévisibilité, mettant en exergue les inégalités (re)produites par une institution publique hospitalière dégradée.

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