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Paru dans la revue Empan, n° 119, septembre 2020, pp. 78-86.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Image, Narcissisme, Complexe d'Œdipe, Perception, Causalité, Psychisme, Mythe, Psychanalyse, Inconscient, Perte
L’auteur propose de comprendre la mesure du vivant et la disparition de la causalité psychique comme l’opposition « mortelle » entre Œdipe et Narcisse, question centrale dans les débats scientifiques contemporains.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 147, 3e trimestre 2020, pp. 11-79.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Langage, Bureaucratie, Éducation spécialisée, Vocabulaire, Anthropologie, Soin, Behaviorisme, Symptôme, Inconscient, Éthique, Image de soi, Résistance, Parole, Technologie numérique, Souffrance, Usure professionnelle, Autisme, Certification, Subjectivité
Depuis plus d’une décennie, les effets du fonctionnement néolibéral, marqués par des logiques gestionnaires majeures, entament fortement les organisations du travail, nos façons de penser et de vivre. Souvent à l’insu des professionnels eux-mêmes, des glissements sémantiques se sont opérés du monde de l’industrie vers le langage « ordinaire », affectant ainsi notre rapport au monde. Cette manière de penser les choses peut aller jusqu’à dénaturer le sens de nos métiers, et conduire à réifier l’enjeu d’une rencontre.
Dans quelle mesure cette novlangue a-t-elle infiltré nos univers, y compris le travail social ? Michel Foucault, dans son dernier enseignement, parlait d’un déplacement du pouvoir : de la pratique disciplinaire, ou du contrôle des corps, nous sommes passés à l’exercice du biopouvoir au profit d’une gestion des populations.
Ce dossier recueille des analyses, des témoignages et des expériences sur la façon de subvertir ce discours en pouvant parfois manier la langue de l’Autre, sans en être dupe.
Comment continuer à exister, à agir ? Est-il possible de résister ?
Depuis les propositions freudiennes concernant la féminité, des psychanalystes poursuivent leur réflexion : le complexe de castration, le refus du féminin, le masochisme, mais également la perversion, la frigidité, l’homosexualité féminines, constituent autant de questions parmi d’autres. Nous comptons dans ce numéro revenir sur des textes anciens, parfois inédits, mais aussi réfléchir sur la sexualité féminine telle qu’elle se présente actuellement dans nos cabinets, sur fond de différences culturelles, d’évolution des techniques de procréation, de discussion autour du genre, de développement des réseaux – où des formes auparavant marginales de sexualité peuvent révéler ou développer leurs codes, voire devenir une mode.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 145, 1er trimestre 2020, pp. 11-80.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychiatrie, Folie, Anthropologie, Schizophrénie, Santé mentale, Sécurité, Danger, Rencontre, Transfert, Accueil, CMPP, Psychothérapie, Thérapie de groupe, Pluridisciplinarité, Vulnérabilité, Enfant, Parents, Langage, Communication non-verbale, Enfant maltraité, Psychiatrie infantile, Protection de l'enfance, Pharmacie, Psychologue, Acculturation, Hospitalisation d'office, Éthique, Travail d'équipe, Établissement social et médicosocial, MAS, Inconscient, Antipsychiatrie
La psychiatrie, aujourd’hui, ne s’attache plus à l’accueil de la souffrance du sujet, mais à la gestion de ses symptômes. Il ne s’agit plus de soigner la folie de l’autre par la pluralité des soins, mais de diagnostiquer, trier, adapter, éduquer, remettre au travail ou reléguer. Ainsi les institutions sont mises en question dans leurs organisations – qui seraient inadaptées – et non pour le manque de moyens humains et l’inadéquation des formations. Les professionnels sont interpellés sur leurs capacités à faire évoluer leurs pratiques vers des recherches plus « scientifiques ». Le temps long et la continuité des soins ne sont plus les points de référence.
Évacués le travail collectif, le travail d’équipe, la pluridisciplinarité ? Abandonnée la créativité indispensable des professionnels dans l’inattendu de la rencontre singulière ? Rendu invisible le travail de soutien des équipes d’éducateurs et travailleurs sociaux pour adultes en ambulatoire ou en hébergement, qui se débrouillent au jour le jour ? Quelle est la situation aujourd’hui ?
Paru dans la revue Dialogue, n° 227, mars 2020, pp. 57-73.
Mots clés : Enfance-Famille, Couple, Thérapie de couple, Conjoint, Narcissisme, Altérité, Conscience de soi, Inconscient, Séparation, Psychisme, Souffrance psychique
Cet article se propose d’éclairer les processus inconscients mobilisés dans la thérapie analytique du couple. Ceux-ci se centrent autour de deux axes : le pôle narcissique du lien et le pôle objectal du lien. Dans chacun de ces axes, la réflexion de l’auteur s’oriente sur les effets dans le couple des difficultés de séparation, de différenciation, de subjectivation et s’alimente de vignettes cliniques. La compréhension des difficultés de séparation psychique explique l’altération dans la rencontre de l’autre. L’article propose un éclairage sur le dispositif de thérapie en couple et son bénéfice.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 69, mars 2020, pp. 60-70.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Institution, Séparation, Sujet, Fantasme, Inconscient, Psychanalyse, AEMO, Exhibitionnisme
Ce thème de l’obscène nous renvoie à ce que notre culture tend à masquer de l’autre scène de l’être humain, de son désir. L’obscène nous oblige en quelque sorte à regarder ce qui est ordinairement refoulé de la négativité du sexuel : tout cet autre côté inconscient des fantasmes et des identifications imaginaires qui enveloppent et regardent tout un chacun. Sous le concept d’institution du sujet introduit par Pierre Legendre ce texte se propose de faire valoir en quoi c’est bien en regard de l’économie confusionnelle de l’inceste (et du meurtre associé) qui gouverne l’autre scène, que le sujet doit pouvoir subjectivement advenir comme tel, dans sa parole, en étant langagièrement et juridiquement institué dans l’ordre généalogique (œdipien) de la Loi.
Article de Muriel Katz Gilbert, Manon Bourguignon, Giuseppe Lo Piccolo
Paru dans la revue Dialogue, n° 226, décembre 2019, pp. 91-111.
Mots clés : Enfance-Famille, Transmission, Inconscient, Filiation, Deuil, Médiation, Photographie, Génocide, Séparation, Traumatisme, Histoire familiale, Transfert, Généalogie, Famille
La déshumanisation à l’œuvre dans le projet génocidaire et l’héritage d’un tel événement traumatique entraîne une catastrophe de la transmission et de la filiation. S’ensuit une impasse des processus d’identification et de différenciation sur plusieurs générations. Dans cette contribution, on interroge la nature des obstacles entravant le processus de deuil, de séparation et l’investissement de la vie après une catastrophe sociale. Il s’agit pour cela de rendre compte du travail de subjectivation nécessaire à l’appropriation de sa propre histoire et de celle de sa propre famille de manière à pouvoir engager un processus de séparation/différenciation. À travers une étude de cas, l’article montre la pertinence d’une rencontre clinique « médiatisée » pour la compréhension et la perlaboration du vécu traumatique d’une famille survivante qui vit entre-soi. Nous discuterons, en particulier, l’apport de la photographie comme une première tentative de figuration des affects et de mise au travail des processus intermédiaires garants de leur symbolisation.
Le dialogue Freud-Ferenczi a ouvert la psychanalyse à de nouvelles problématiques qui nécessitent de penser l’originaire et le réel : pathologies marquées par des conflits intra- et inter-psychiques de plus en plus précoces, influence de facteurs exogènes (traumas, désordre familial, ou social, modes de communication, etc.). L’observation-adaptation de la clinique à ces souffrances implique des modifications dans la représentation du fonctionnement psychique inconscient (« méta-psychologies en mouvement »), lesquelles engendrent des questions cruciales pour la formation des psychanalystes : finalité de leur propre analyse, travail sur les transferts, intégrations de modèles métapsychologiques de tendances diverses pour aborder la complexité des problématiques singulières, modalités et politique de transmission au sein des écoles comme en leurs marges.
Article de Cécile Chanot, Valérie Guérin, Gérard Portier
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 143, 3e trimestre 2019, pp. 92-98.
Mots clés : Travail social : Établissements, Accompagnement, Jouissance, Soin, Désir, Transfert, Approche clinique, Inconscient, Éducateur spécialisé, Psychologue, SESSAD, Pulsion
Certains sujets sont en proie à de tels mouvements de la jouissance qu’il est parfois difficile, en tant que clinicien, de garder les pieds sur terre et toute sa raison. La course en avant pulsionnelle ne trouve alors parfois, comme butée, que le passage à l’acte, le rejet, la loi ou la protection. Les cliniciens aux prises, dans leur clinique, avec de tels affects ont l’obligation d’inventer des modalités de vidage et d’éclairage. Ici, la situation de Nathalie sera prétexte pour présenter une pratique en sessad qui propose un traitement de la jouissance prenant en compte la dimension inconsciente, tant du côté du patient que de celui du clinicien, par la modalité du travail en binôme, éducatrice-psychologue au quotidien.
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 77-94.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Inconscient, Supervision, Analyse de la pratique, Épistémologie, Fantasme, Groupe, Approche clinique, Transfert, Contre-transfert
Convoqué pour faire un travail 1) qui n’est pas psychanalytique 2) qui ne s’inscrit ni dans une psychanalyse, ni dans une psychothérapie 3) dont le prétexte professionnel porte essentiellement sur des faits, des événements 4) s’effectue en groupe et 5) dont le dispositif groupal est considéré comme déterminant, comment être et rester psychanalyste ?
Si « c’est la théorie qui décide de ce qu’on observe » (A. Einstein), la clinique des situations plurielles et plurisubjectives oblige le psychanalyste à penser son travail dans la perspective de « l’extension de la psychanalyse » et des conséquences d’une « métapsychologie de troisième type » (R. Kaës). Mais le travail sur le fantasme – objet essentiel du psychanalyste – requiert de changer d’épistémologie et de quitter le paradigme de la psychologie, fondée sur une relecture en amont du concept freudien d’Inconscient. Dans ces situations, que peut être un travail de psychanalyste groupal, qu’est-ce qui le légitime ?