PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article vise à rendre compte du succès des jeux de hasard, en dépit de leur irrationalité économique supposée, puisque ces prises de risques financières conduisent généralement à perdre de l’argent. L’enquête s’appuie sur un traitement inédit du volet « Jeu pathologique » du « Baromètre santé » de l’Inpes-OFDT (2010) et sur une cinquantaine d’entretiens avec des joueurs destinés à montrer qu’une approche sociologique permet de comprendre l’attraction de ces produits. Une typologie des modalités d’investissement dans ces pratiques ludiques est proposée, croisant le degré de prise de risque et le sentiment de contrôle du joueur. Ces usages des jeux traduisent des attitudes différentes face au risque et aux décisions instrumentales, qui ont des conséquences sur le développement éventuel d’une dépendance à la pratique. Il apparaît que les prises de risques ludiques sont d’autant moins maîtrisées qu’elles sont perçues par celui qui les prend comme des voies alternatives d’enrichissement dans un contexte de limitation des ressources et comme des moyens de regagner une forme de contrôle sur son devenir social. Les carrières d’addiction constituent l’aboutissement extrême d’une série de pièges de la raison.
Paru dans la revue Le Sociographe, hors-série n° 8, novembre 2015, pp. 197-212.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Culture-Loisirs, Travail social : Métiers, Jeu, Relation pédagogique, Contrainte, Interaction, Règle, Apprentissage, Cour de récréation
Les pratiques éducatives consistent à créer un environnement favorable à l’épanouissement affectif, relationnel, moral, intellectuel de l’enfant. Au sein de cet environnement, le jeu a toute sa place. Mais son rôle est paradoxal : est-il un vecteur de liberté ou favorise-t-il l’apprentissage implicite de contraintes ? Appliqué au cadre spécifique de la pratique pédagogique, quelles formes revêt-il ? Quelle dialectique du jeu et de la situation pédagogique est-il possible de construire ? Cette contribution vise ainsi à établir les règles du jeu, autrement dit les fondements et les processus communs des situations pédagogiques et ludiques, en termes d’institution, d’interaction, de médiation et de rite. Une fois ce cadre établi, il sera temps d’interroger la place de la contrainte et le jeu que cela entraîne.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 38, 2015, pp. 35-44.
Mots clés : Souffrance, Travail, Jeu, Espace transitionnel
La souffrance relève de l’insupportable. Les analyses en sociologie et en psychodynamique du travail opposent, dans une tentative d’explication, les facteurs macrosociaux à la dimension microsociale. Si souffrance au travail il y a, la question qui se pose est « pourquoi et comment ça tient ? ». Ne faut-il pas faire intervenir un troisième terme au niveau de l’explication ? Des concepts tels ceux d’espace intermédiaire ou de jeu prendront toute leur importance.
Article de David GROZDANOVITCH, David GRAEBER, Arthur KROPOTKINE, et al.
Paru dans la revue Revue du MAUSS, n° 45, janvier 2015, pp. 5-214.
Mots clés : Jeu, Don, Théorie
Que fait-on quand on joue ? Si l'activité ludique est si mal comprise et si difficile à cerner, c'est parce qu'il ne suffit pas de dire que jouer c'est ce que font ceux qui jouent à tel ou tel jeu déterminé (au tennis, aux échecs, à la loterie, au casino, une pièce de théâtre, etc.). Car on peut très bien pratiquer ces jeux hors de tout esprit ludique. Et, symétriquement, il est parfaitement possible, et même souvent hautement recommandable, d'entretenir un rapport ludique aux activités réputées sérieuses. Il reste donc à caractériser dans toute sa généralité l'esprit du jouer, l'esprit de jeu. On défend ici l'hypothèse que l'esprit de jeu n'est pas autre chose que l'esprit du don déployé dans le registre ludique