PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’association d’acteurs religieux à la politique de lutte contre la radicalisation reste encore un angle mort des premières recherches sur cette politique publique. Des travaux commencent à documenter la mise en œuvre de cette politique et les catégories d’acteurs qui y prennent part. Mais on en sait finalement peu sur ce « répertoire religieux » au sein de ces dispositifs d’action publique qui ont vu le jour depuis 2014 en France. Prenant acte de ce constat, cet article vise à rendre compte de l’association d’acteurs religieux ou professionnels du religieux dans cette politique en milieu pénitentiaire, dont elle constitue un observatoire privilégié. L’article s’attache dans un premier temps à resituer cette mobilisation d’acteurs religieux comme ressource d’action publique au niveau macrosociologique en la mettant en perspective avec la conversion française à la radicalisation et des transformations récentes de la laïcité. En se situant au niveau plus méso de l’organisation pénitentiaire, il montre ensuite comment la médiation du fait religieux procède de manière incrémentale à la suite des déceptions induites par le pari initial de mobiliser les aumôniers comme des remparts contre l’extrémisme. Il interroge pour finir la division du travail religieux entre aumôniers et médiateurs. Si la conjoncture terroriste des années 2010 a favorisé l’infléchissement d’une certaine doxa laïque ouvrant à la coopération avec des acteurs religieux, la place accordée aux savoirs universitaires, à l’islamologie et aux sciences des religions pour tenter d’opposer une riposte sur le terrain idéologique à la violence politique d’inspiration islamique n’en est pas moins évocatrice de la prégnance du sentier de dépendance lié aux principes de laïcité et de séparation.
Article de Gilles Chantraine, David Scheer, Clément Beunas
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 3, 2022/3, pp. 273-287.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Administration pénitentiaire, Radicalisation, Religion, Intégrisme, Islam, Terrorisme, Détenu, Détention, Pratique religieuse, Prévention, Accompagnement, Belgique, France
À la suite des attentats djihadistes perpétrés durant la décennie 2010, la « lutte contre la radicalisation » s’est imposée comme une préoccupation majeure des États d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, et a suscité le développement d’un vaste arsenal visant à endiguer ce phénomène. Au cœur de ces stratégies politiques, les administrations pénitentiaires occupent une place cruciale qui s’explique en partie par les critiques sévères qui leur ont été adressées quant à leur rôle supposé dans la radicalisation des détenus. Dans ce cadre général, ce numéro thématique de Déviance et Société vise à étudier ce que la lutte contre la radicalisation fait à la prison, et analyse, sur la base d’études de cas, les manières dont l’impératif de lutte contre la radicalisation a été décliné par les administrations pénitentiaires belges et françaises. Il relève, au-delà de leurs spécificités nationales, les multiples points de jonction, les paradoxes similaires et les tensions communes qui caractérisent la lutte contre la radicalisation en détention.
Paru dans la revue Dedans dehors, n° 116, octobre 2022, pp. 4-7.
Mots clés : Justice-Délinquance, Détention, Conditions de vie, Prison, Détention provisoire
Ces derniers temps, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer la mise en place d’une régulation carcérale. L’objectif : lutter contre la surpopulation alarmante dans les maisons d’arrêt françaises. En dépit de la forte implication d’acteurs volontaristes, les expérimentations menées localement peinent cependant à convaincre de leur efficacité et montrent que, faute d’être contraignant, un tel mécanisme échoue à endiguer la surpopulation.
Paru dans la revue Dedansdehors, n° 116, octobre 2022, pp. 16-39.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détention, Délinquance, Vie quotidienne, Violence, Témoignage, Conditions de vie, Administration pénitentiaire, Psychiatrie
Entrées en prison pour quelques mois ou années, certaines personnes détenues se retrouvent à purger une peine excédant de loin la durée de leur condamnation initiale, pour des faits uniquement commis en détention. Les mesures prises par l’administration, tels que les transferts et les gestions ultrasécuritaires, alimentent le plus souvent l’engrenage. Mécanique d’un cercle vicieux.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3276, 30 septembre 2022, pp. 6-11.
Mots clés : Justice-Délinquance, Justice, Justice des mineurs, Réforme, Code, CEF, Financement, Prévention, Récidive, Insertion sociale, Accompagnement, Mixité, Gestion, Prise en charge
Dossier composé de 3 articles :
Justice des mineurs : un an après, une réforme à la peine
CEF : un enfermement inefficace
Les mineures dans l’angle mort du système
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3272, 2 septembre 2022, pp. 22-25.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Accompagnement, Sortant de prison, Atelier, Cinéma, SAS (Structure d'accompagnement à la sortie), Prison des Baumettes, Association Lieux fictifs, Marseille
A la prison des Baumettes, à Marseille, l’association Lieux fictifs initie les détenus au cinéma. Dans le cadre d’un festival, ils reçoivent une formation à la critique et à l’analyse de l’image. Et peuvent ensuite être membres du jury et se rendre à la remise du prix Renaud-Victor.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3271, 26 août 2022, pp. 6-11.
Mots clés : Justice-Délinquance, Handicap-Situations de handicap, Justice, Droit, Citoyenneté, Personne handicapée, Loi, Handicap, Aidant familial, Avocat, Accès aux droits, Accessibilité
Dossier composé de 3 articles :
Droits fondamentaux : la justice face aux défis du handicap
Prison : le grand flou
Une permanence juridique à la portée de tous
Conséquence d’un état de vulnérabilité et d’exclusion, la mendicité était, jusqu’en 1994, un délit passible d’une peine de prison. Depuis, si elle est autorisée sous certaines conditions, des arrêtés anti-mendicité sont pris dans des territoires lorsqu’elle porte atteinte à l’ordre public.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 2, 2022/2, pp. 153-187.
Mots clés : Justice-Délinquance, Droit, Droit pénal, Cour d'assises, Magistrat, Tribunal, Procédure, Procès, Criminologie, Instruction judiciaire, Sociologie
Cet article interroge les usages que font les magistrats du procédé de correctionnalisation pour transformer des crimes en délits, en passant sous silence des circonstances aggravantes prévues par les textes de loi. Il met en évidence que le légalisme en matière de qualification des faits est concurrencé par les standards professionnels d’une « bonne justice », attentive à la valeur des procès, aux résultats judiciaires et à l’efficience des réponses pénales, justifiant pour les magistrats la mise en œuvre d’une sélection des crimes articulée à des critères extra-légaux. Les magistrats apprécient au cas par cas le « mérite » d’un dossier criminel à être jugé par une cour d’assises, dont la procédure se démarque du traitement des délits par son prestige, son potentiel répressif et sa lourdeur gestionnaire. Notre attention se porte sur le sens commun professionnel qui se dégage des caractéristiques typiques des crimes disqualifiés.
Paru dans la revue Lien social, n° 1318, 24 mai au 6 juin 2022, pp. 26-27.
Mots clés : Justice-Délinquance, Jeunesse-Adolescence, Code, Justice des mineurs, Mineur, Juge des enfants, Mesure éducative, Évolution, Ordonnance du 2 février 1945
Décrié par les acteurs de la protection de l’enfance, le Code de justice pénale des mineurs pourrait bien ne pas être que négatif. Démonstration d’apports constructifs qui pourraient s’avéfrer non négligeables