PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Sarah Croché, Marie Claude Derouet Besson, Jean Louis Derouet, et al.
Paru dans la revue Education et sociétés, n° 40, 2017, pp. 5-266.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Approche historique, Éducation, Sociologie, Formation
La revue a vingt ans. Elle est née avec l’appui d’un consortium international d’institutions scientifiques qui souhaitaient à la fois construire un lieu d’expression pour la sociologie de l’éducation de langue française et l’inscrire dans un large espace de dialogue international. Le dossier des numéros 40 et 41 tente de rendre compte des évolutions qu’elle a accompagnées et analysées au cours de ces vingt ans.
La première est une globalisation, à la fois cadre et objet pour la sociologie et ouverture sur de nouveaux espaces de coopération scientifique. Ce processus porte un retour des préoccupations d’intégration et d’éducation morale, l’affirmation des objectifs de développement durable sans que ces nouvelles perspectives effacent les engagements concernant l’égalité, centraux dans les débats du siècle précédent.
La période a aussi été marquée par d’importants changements dans les rapports entre science, politique et sociétés. Les difficultés de mise en œuvre des politiques de démocratisation avaient entraîné une crise de confiance. Celle-ci s’est reconstruite à partir de réseaux d’experts et de centres de ressources liés aux organisations internationales. Les processus de diffusion de la connaissance ont de même été bouleversés par le développement des équipements numériques : open science, blogosphère, réseaux sociaux. La concurrence s’accroît entre les différents discours de vérité qui parcourent les sociétés.
Toutes ces évolutions appellent un renouvellement de la critique sociale : la définition d’un nouveau cosmopolitisme ouvert aux différences, mais intransigeant sur les valeurs fondamentales, une approche de la redistribution qui pense ensemble les difficultés des pays du Nord et des pays du Sud, des fonctionnements démocratiques qui ne laissent pas la définition du bien commun aux mains des experts.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 23, n° 3-4, 2017, pp. 105-123.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Adolescent, Jeune, Médicament, Motivation
Cet article porte sur le détournement de médicaments psychotropes chez les adolescents et jeunes adultes. Il propose une revue de la littérature internationale pour apporter des éléments d’information sur ces conduites multidimensionnelles peu explorées par les chercheurs français. Il s’agit de fournir des éclairages sur les profils des jeunes les plus vulnérables ainsi que sur les ressorts de ces pratiques en vue d’élaborer des réponses adaptées à ceux qui dérapent avec les médicaments.
Article de Sophia Achab, Daniele Zullino, Julie Caillon, et al.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 23, n° 3-4, 2017, pp. 5-80.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Internet, Addiction, Médecine, Technologie numérique, Évolution, Jeu, Argent, Réduction des risques, Outil, Jeune, Jeu vidéo, Consultation médicale, Espace transitionnel, Qualité, Information
Article de Farhad Khosrokhavar, Florence Bergeaud Blacker, François Gauthier, et al.
Paru dans la revue Revue du MAUSS, n° 49, premier semestre 2017, pp. 5-236.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Religion, Politique, Idéologie, Laïcité, Croyance
Vers la fin du siècle dernier, tout semblait simple : nous allions sortir définitivement du totalitarisme, des dictatures, et même de l'Histoire, pour voir s'épanouir partout dans le monde des démocraties fondées sur le règne de la Raison et dans lesquelles (selon la « théorie de la sécularisation », universellement partagée) la religion, reléguée dans la sphère privée, ne jouerait plus de rôle politique.
Vingt ou trente ans après, il apparaît que nous sommes bien loin du compte. Partout, on voit se déchaîner les passions politiques et il apparaît qu'elles sont inséparables des passions religieuses. Le monde est en réalité « aussi furieusement religieux, voire plus que jamais » (Peter Berger). La sociologie avait renoncé à comprendre la religion, pour se contenter d'aider à changer le monde. Nous ne pouvons plus rester sur ce constat d'échec théorique, qui est aussi un échec pratique. Il faut rouvrir le dossier de la nature et de la fonction de la religion, et interroger résolument les rapports qu'elle entretient aujourd'hui avec la politique, la violence et le marché. Rien n'est plus urgent.
En Espagne, en 2004 la loi organique dite « des mesures de protection intégrale contre la violence de genre » (LOIVG) est votée. Cet article, basé sur une enquête qualitative dans l’espace judiciaire créé par cette loi, explore comment sa mise en œuvre, dans ses dimensions spectaculaires et dans ses dimensions les plus banales et ordinaires, contribue à la production d’un nouveau personnage sur la scène sociale espagnole, celui de la « femme-victime ». Cette recherche s’inscrit dans un cadre plus vaste, qui s’intéresse aux mouvements récents de transformation de l’espace social des victimes en Espagne. Un espace traversé aujourd’hui par un double mouvement : il inclut toujours plus de sujets, et il s’administre et se normalise toujours plus.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 45, 2017, pp. 93-105.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Enseignement supérieur, Diplôme, VAE, Expérience
La VAE ouvre la possibilité de certifier des résultats d’apprentissage acquis dans des périmètres non formels d’éducation et de formation par l’obtention de certifications. Dans le cadre du doctorat par VAE, lorsque les institutions d’enseignement supérieur se positionnent en faveur du développement de ce dispositif, elles sont soumises à l’application d’un double cadre juridique qui relève des décrets d’application de la loi de modernisation sociale de 2002 et de la réglementation relative à la formation doctorale. Des compromis pratiques qui permettent la coopération apparaissent au fil des négociations et des prises de décisions institutionnelles. Une lecture analytique permet de mettre en exergue les représentations et les clivages entre les acteurs concernés, tout autant que de démontrer l’hypothèse selon laquelle si les processus transactionnels constituent un vecteur de développement du dispositif VAE au niveau doctoral c’est parce qu’ils permettent de surmonter les obstacles issus des tensions conflictuelles entre acteurs.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 45, 2017, pp. 77-91.
Mots clés : Émotion, Théorie, Affectivité, Coordination
Le statut du corps et le rapport aux objets apparaissent bien souvent comme secondaires dans l’analyse de la vie sociale. Il en va de même pour les émotions, présentées comme un mode de communication irrationnel. Notre point de vue est différent : il souligne l’importance de la matérialité. Les émotions sont spécifiques à la corporéité, donc à la matérialité. Les émotions n’émergent pas à l’état pur en dehors de situations ou de contextes concrets dont on fait l’expérience.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 45, 2017, pp. 63-75.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Anthropologie, Objet, Famille, Migration, Identité, Génération, Mémoire, Histoire familiale, Mode de vie, Portugal, Mozambique, Brésil
Le texte rend compte d’une ethnographie réalisée au Brésil avec trois familles portugaises dont le parcours de vie transcontinental est passé par le Portugal, le Mozambique et le Brésil. Il montre que les objets qui ont accompagné les migrations de ces familles font partie de ce que Jean Remy (2015) désigne par la « matérialité du social ». Ces objets ont servi à reproduire, dans les nouvelles maisons, les habitudes incorporées dans les maisons du passé, à soutenir les processus de construction de la mémoire familiale et à consolider la reconstruction d’une position de classe. Ils ont été la matérialité du déroulement de leurs vies.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 45, 2017, pp. 47-60.
Mots clés : Travail-Emploi, Économie sociale et solidaire, Entreprise, Partenariat, Échange, Négociation, Le Relais, France, Sénégal
Les idées et pratiques d’entreprises appartenant au secteur de l’Économie sociale et solidaire (ESS) française se diffusent à l’international, notamment en Afrique subsaharienne. Les entreprises concernées revendiquent un partenariat dit « gagnant-gagnant », basé sur la réciprocité. L’échange, la négociation, le don/contre-don étant à la base du partenariat selon les acteurs d’organismes étudiés, l’approche de la transaction sociale appuie l’analyse de la transposition d’un type d’entreprise à but socio-économique appelé Le Relais, de la France vers le Sénégal. Comment ce réseau d’entreprises français du secteur de l’ESS trouve-t-il sa place en gardant son « esprit » dans un contexte totalement différent ? Un modèle d’entreprise du secteur de l’ESS français a-t-il vocation à s’étendre, à se généraliser ? L’analyse repose sur des données empiriques issues d’une recherche doctorale sur des coopérations entre organismes français et sénégalais.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 46, 2017, pp. 149-162.
Mots clés : Travail social : Métiers, Handicap mental, Éducateur spécialisé, Pratique professionnelle, Identité professionnelle, Valeur, Profession médicale, Délégation, Médicament, Contention, Suisse
Cet article mobilise les outils théoriques de la sociologie des professions pour questionner l’impact de l’intervention étatique sur l’éducation sociale dans le domaine du handicap. Partant d’une enquête empirique, il analyse les dimensions objectives de cette intervention en termes de délimitation de territoires et de division du travail, mais aussi ses dimensions symboliques, en termes de valeurs professionnelles et de critères du travail bien fait. L’analyse qualitative met au jour les injonctions contradictoires, mais aussi les dilemmes éthiques auxquels font face les professionnel-le-s dans leur travail quotidien.