PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Première grande exposition temporaire du musée de l'Homme qui a rouvert en octobre 2015, Nous et les autres : des discriminations au racisme (mars 2017-janvier 2018) s'inscrit dans la continuité des fondements et des engagements de l'institution, musée-laboratoire militant pour la prise en compte de la diversité et l'absence de hiérarchie entre les êtres humains. Avec ce sujet, le musée de l'Homme prend part aux débats d'actualité en abordant de front la question de l'identité, ses marqueurs, ses mythes, ses replis comme ses revendications.
Nous et les autres vise à éclairer scientifiquement le processus d'exclusion et de haine de l'autre. L'exposition montre le mécanisme général de catégorisation sociale et son insertion dans une vision inégalitaire. Evoluant dans un monde aux multiples visages, nous tendons à ordonner les êtres à partir de critères de différenciation comme le sexe, la couleur de peau, la religion, le statut social.
Si cette classification n'induit pas nécessairement de hiérarchisation, elle infère une assignation identitaire, le plus souvent génératrice de stéréotypes, de préjugés voire de discriminations. La ségrégation aux Etats-Unis, l'obsession de la pureté raciale du nazisme, l'opposition entre Hutu et Tutsi au Rwanda, l'assimilation forcée des Aïnus au Japon, le sort des Pygmées en Afrique centrale : autant d'exemples historiques appartenant à des contextes socio-politiques d'expansion coloniale ou de nationalisme, plus ou moins lointains et révolus, convoqués et développés pour illustrer ces mécanismes de racialisation des identités collectives qu'Etats, élites intellectuelles, médias et sociétés civiles contribuent à légitimer, institutionnaliser et diffuser.
Après l'analyse scientifique et le décryptage historique, parole est donnée à des hommes et des femmes, citoyens français de culture française, perçus comme arabes, noirs ou asiatiques. Leurs récits personnels, qui manifestent la complexité de cette expérience intime et sociale d'être regardés comme non-blancs et d'avoir à penser sa "couleur", permettent la rencontre avec des êtres aussi singuliers que représentatifs de la société, mettant à mal l'opposition entre nous et les autres.
Au-delà de l'étude critique et de l'expérience sensible, vient le temps de la réflexion collective. Comment les pouvoirs publics réagissent-ils face aux discriminations ? Quelles différences entre des politiques nommées "multiculturalistes" ou "universalistes" ? Quelles conclusions tirer des expériences de "discrimination positive" ? Pour aborder ce sujet sensible et les enjeux de société qu'il représente, cet ouvrage réunit des contributions de chercheurs issus de tous les champs disciplinaires pertinents (anthropologie, démographie, génétique, histoire, philosophie, sociologie, etc.), enrichies d'une iconographie et d'une infographie inédites rendant compte des résultats de recherche les plus actualisés.[présentation de l'éditeur]
Livre de Claude Dubar, Sandrine Nicourd, édité par la Découverte, publié en 2017.
Mots clés : Récit de vie, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Formation, Ethnologie, Habitus, Classe sociale, Approche historique, Société, Entretien, Analyse de contenu, Parcours de vie, Constructivisme, Ecole de Chicago
Lusage des données biographiques connaît actuellement un nouvel essor en sociologie, soulevant une série de questions. Quelles dynamiques sociales révèle lanalyse de cas individuels ? Pourquoi certains sociologues considèrent-ils les données biographiques comme des sources essentielles de connaissance des réalités sociales, tandis que dautres les jugent peu fiables ? Quelles utilisations les sociologues font-ils des matériaux biographiques ?
Ce livre montre que la complexité des processus de socialisation et les multiples temporalités de la vie invitent à utiliser les données biographiques en les associant à des perspectives théoriques et des méthodologies spécifiques.
Létude des biographies nécessite une pluralité de regards : leur contextualisation sociohistorique à travers les dimensions dâges et de générations (parcours de vie), les évolutions des positions sociales au sein de champs sociaux (trajectoires) et les différentes sphères de socialisation (carrières).
Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laëtitia Perrais a été enlevée à 50 mètres de chez elle, avant d'être poignardée et étranglée. Il a fallu des semaines pour retrouver son corps. Elle avait 18 ans. Ce fait divers s'est transformé en affaire d'Etat : Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a reproché aux juges de ne pas avoir assuré le suivi du "présumé coupable", précipitant 8 000 magistrats dans la rue, en février 2011.
Mais Laëtitia Perrais n'est pas un fait divers. Comment peut-on réduire la vie de quelqu'un à sa mort, au crime qui l'a emporté ? Pendant deux ans, Ivan Jablonka a rencontré les proches de la jeune fille, sa soeur jumelle, ses parents, ses amis, les responsables des services sociaux, ainsi que l'ensemble des acteurs de l'enquête, gendarmes, juges d'instruction, procureurs, avocats et journalistes, avant d'assister au procès du meurtrier, en octobre 2015.
De cette manière, Ivan Jablonka a pu reconstituer l'histoire de Laëtitia. Il a étudié le fait divers comme un objet d'histoire, et la vie de Laëtitia comme un fait social. Car, dès sa plus jeune enfance, Laëtitia a été maltraitée, accoutumée à vivre dans la peur, et ce parcours de violences éclaire à la fois sa fin tragique et notre société tout entière : un monde où les femmes se font harceler, frapper, violer, tuer.
Ivan Jablonka poursuit son projet d'exploration des frontières entre littérature, histoire et sciences sociales. Ce livre est une expérience d'écriture autant qu'une enquête, destinée à rendre à Laëtitia sa singularité et sa dignité. Ivan Jablonka est historien et écrivain. Il a publié, dans la "Librairie du XXIe siècle", aux Editions du Seuil, Histoire des grands-parents que je n'ai pas eus (2012) et L'histoire est une littérature contemporaine (2014).
Que deviennent nos modèles alimentaires ? Quels sont les effets de la transformation de l'organisation de la vie quotidienne sur les manières de manger ? Que recouvre ce sentiment de crise, de risque exacerbé dans l'alimentation moderne ? Quels sont les impacts de la mondialisation ? L'auteur dresse l'inventaire des apports des sciences sociales à la compréhension des « mangeurs modernes ». Il montre comment le concept d'« espace social alimentaire » permet de penser l'alimentation comme un facteur structurant d'une organisation sociale.
Livre de Laurence Bachmann, Pascal Eric Gaberel, Marianne Modak, Claire Ansermet, édité par EEESP, publié en 2016.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Concept, Sociologie, Approche historique, Évolution, Rôle, Père, Mère, Identité, Famille, Modèle parental, Modèle familial, Soutien à la parentalité, Contrôle social, Travail social, Norme sociale, Bien-être, Indicateur, Travail ménager, Éducation familiale, Famille monoparentale, Précarité, Séparation, Divorce, Homoparentalité, Genre
Le travail social auprès des familles confronte souvent les professionnel-le-s à des évidences - "être parent, ça ne s'apprend pas", "une mère doit rester près de son enfant", "la famille monoparentale est un problème". Fondé sur des connaissances sociologiques récentes, ce livre dépasse ces à priori en questionnant la notion même de parentalité. Il est un outil indispensable pour la pratique sociale et éducative.
Livre de Dominique Boullier, édité par A. Colin, publié en 2016.
Mots clés : Sociologie, Sciences humaines et sociales, Technologie numérique, Approche historique, Informatique, Internet, Usager, Identité, Sociabilité, Inégalité, Cognition, Éducation, Économie, Administration, Milieu urbain, Démocratie, Réseau, Réseau social
"Le numérique au sens large (informatique, réseaux, médias, Internet) a envahi lensemble des activités humaines, des plus personnelles aux plus collectives, et profondément modifié notre rapport aux autres, à lespace, au temps. Porteur dinnovations permanentes, il fascine et effraie tout autant, et fait lobjet de multiples débats, analyses, controverses.
Pour saisir ce quest vraiment la « révolution » numérique et ses principaux enjeux, cet ouvrage didactique vient fournir aux étudiants et aux chercheurs des cadrages théoriques, des concepts clés ainsi quune synthèse critique des travaux réalisés sur le sujet. Après avoir dressé une histoire du numérique, il en analyse les usages, les dimensions économiques, cognitives, organisationnelles et socio-politiques. Il interroge enfin le rôle des sciences sociales et leur responsabilité pour faire exister des « social data sciences » dans le cadre du nouveau domaine des « humanités numériques »."
Livre de Daniel Bertaux, édité par A. Colin, publié en 2016.
Mots clés : Récit de vie, Analyse de contenu, Ethnologie, Sociologie, Enquête, Analyse comparative
Chaque parcours de vie d'une personne est une synthèse de multiples déterminations, d'interactions et des actions de la personne elle-même. Aussi chaque récit d'un parcours de vie contient des informations et des significations sur des niveaux très divers de réalité.Comment le sociologue doit-il s'y prendre pour recueillir des récits de vie ? Comment construire cet objet sociologiquement, comment développer l'enquête et la mener à bien, comment y insérer des moments d'observation directe des interactions ? Comment recomposer un modèle qui en donne une description la plus riche et la plus fidèle possible ? C'est à ces nombreuses questions que répond l'ouvrage, dont la 4e édition a été remaniée. (4è. couv.)
Livre de Nicolas Jounin, édité par La Découverte, publié en 2016.
Mots clés : Lien social-Précarité, Sociologie, Enquête, Quartier, Étudiant, Classe sociale, Observation, Expérience pédagogique, Domination
"Une demi-heure de métro sépare les quartiers parmi les plus pauvres de France de ses zones les plus riches. Partis de Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris, une centaine détudiants ont enquêté sur trois quartiers bourgeois du VIIIe arrondissement de la capitale. Pour sinitier à la démarche sociologique, ils ont dû se familiariser avec un monde nouveau et étrange, dont les indigènes présentent des coutumes et préoccupations insolites.
Des premières incursions anonymes et timides jusquaux face-à face sans échappatoire, ce livre raconte de manière crue et joyeuse les batailles livrées pour mieux connaître un monde social dominant. Lenjeu : renverser lhabitude qui veut que ce soit « ceux den haut » qui inspectent lexistence de « ceux den bas ». [présentation de l'éditeur]
Livre de Emmanuel Jovelin, Antigone Mouchtouris, édité par Ed. Le Manuscrit, publié en 2016.
Mots clés : Sociologie, Émotion, Honte, Souffrance, Stigmatisation, Pudeur, Discrimination, Immigré, Enfant, Prostitution, Foyer de l'enfance, Prénom, Camp de concentration
"Les émotions comme la honte et les remords sont des sentiments qui prennent leur source dans les rapports intimes des individus avec la société. L'originalité de cet ouvrage est de démontrer que pour l'individu, la transgression des règles et des interdits crée un mal-être. Ne pas être dans les normes de la représentation sociale peut devenir une souffrance mais aussi un levier pour modifier l'existant et a permis la société d'avancer au niveau des acquis sociaux. Cet ouvrage regroupe les recherches et réflexions de nombreux chercheurs européens qui ont ainsi donné naissance à « la vie intime des sentiments sociaux »."
Lagression sexuelle est un acte, par essence, impensable. Cette violence bouleverse, par ce quelle fait subir à la victime, par ce quelle met en jeu chez lauteur, mais aussi par son écho dans lensemble du corps social. Après des décennies doccultation de cette réalité, les législations et les pratiques juridiques, sanitaires, sociales et éducatives de différents pays ont pris acte de lampleur des enjeux liés aux violences sexuelles et en ont été profondément modifiées. Les dispositifs qui se mettent en place actuellement privilégient, en particulier, la parole de la victime, parole dont lagression la privée. Mais se pose, dans le même temps, la question des réponses sociales apportées à lauteur dagression sexuelle, réponses qui oscillent entre la tentation de lexclusion définitive et la promotion de dispositifs de soin, qui se présentent le plus souvent sous la forme dune injonction adressée aux soignants de développer des approches thérapeutiques avec des sujets présumés jusqualors inaccessibles à tout changement. Exerçant en France, en Suisse, en Belgique ou au Canada, les auteurs rendent compte de diverses pratiques, cliniques notamment, auprès des auteurs dagressions sexuelles, ainsi que de dispositifs de prévention ou daccompagnement des professionnels.