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Réponses 11 à 20 sur un total de 244

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Un pouvoir domestique masculin : l’écoute de musique comme instrument de la domination genrée au sein du foyer

Article de Garance Clément, Fiona Del Puppo

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 245, décembre 2022, pp. 20-35.

Mots clés : Culture-Loisirs, Couple, Musique, Relation femme-homme, Pouvoir, Genre, Enquête, Suisse

À partir d’une enquête par entretien et observation menée auprès d’habitant·es du canton de Genève, en Suisse, cet article étudie le rôle de la musique dans la constitution d’un « pouvoir domestique masculin » et la manière dont ce pouvoir est modulé par la classe et la configuration conjugale. Une première partie révèle les modalités de la domestication de la musique selon le genre et la classe, et dégage trois logiques principales à travers lesquelles les hommes assoient la légitimité de leur pratique d’écoute et sa primauté sur celle de leur conjointe : la défense d’une « passion » pour la musique, la forte intensité de l’écoute (volume, fréquence, attention) et la mise en avant de compétences techniques. Une deuxième partie analyse ensuite la façon dont l’écoute musicale masculine contribue à l’exercice d’un contrôle sur l’organisation spatiale et sonore de la sphère domestique. L’article montre que l’appropriation masculine de l’espace domestique par la musique est plus marquée chez les classes supérieures et dans les couples hétérosexuels caractérisés par une forte distance sociale entre conjoints au profit des hommes.

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Qui a peur des sciences sociales ?

Article de Jérôme Bourdieu, Sara Dezalay, Johan Heilbron, et al.

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 243-244, septembre 2022, pp. 4-137.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sciences humaines et sociales, Société, Idéologie, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Approche historique, Autonomie, Enquête, Chercheur, Danemark, URSS, Grèce, Allemagne

Les sciences sociales sont attaquées ! Le ministre de la recherche en personne menace la sociologie et lance une grande inquisition contre l’"islamo-gauchisme" qui "gangrène" l’Université, un président de région veut couper des crédits à un institut d’études politiques, de grandes mobilisations s’élèvent contre le "wokisme"…
Enfin les sciences sociales retrouvent leur place en dissidence ! Enfin le pouvoir réagit ! Quel triomphe pour la sociologie !
Ce numéro revient sur les attaques dont la sociologie a récemment fait l’objet et montre qu’elles mettent en cause des acquis les plus élémentaires des sciences sociales, tout en revenant sur le paradoxe apparent de ces sciences sociales : toujours politiques parce qu’elles parlent du monde social, elles n’ont de force sociale que parce qu’elles se revendiquent de la science.
Une autre perspective s’ouvre alors qui fait de ces attaques contre les sciences sociales un objet d’analyse : comment expliquer sociologiquement les réticences à la sociologie ?

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Réformer le militantisme, relancer le mouvement climat : sur la genèse d’Alternatiba

Article de Nicolas Brusadelli, Yannick Martell

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 242, juin 2022, pp. 4-21.

Mots clés : Territoire-Logement, Écologie, Militantisme, Vie associative, Action collective

Le succès militant d’Alternatiba chez les jeunes générations, antérieur à la résurgence du mouvement climat, constitue une énigme sociologique en soi, au regard notamment de la faiblesse des ressources dont disposaient ses promoteurs. En revenant sur la genèse de l’organisation, cet article montre que ces derniers ont dû opérer, pour dépasser le cercle des militants écologistes habituels, une double rupture avec l’altermondialisme des années 2000. D’une part, ils ont en effet dépolitisé temporairement la question écologique, en mettant l’accent sur les « alternatives » concrètes et en assumant une posture volontairement consensuelle. De l’autre, ils ont compensé la faiblesse de leurs ressources organisationnelles par une forte rationalisation instrumentale des pratiques bénévoles. Ce faisant, l’enquête montre – au moyen d’observations, d’une passation de questionnaires et d’une campagne d’entretiens – qu’ils ont réussi à attirer de nouveaux publics, relativement jeunes et porteurs de savoirs d’entreprises. Mais aussi que l’entrée en mobilisation de ces fractions des classes moyennes supérieures s’est accompagnée, dans ce qui était l’espace social et politique de l’altermondialisme, de conflits relatifs aux formes légitimes du militantisme.

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Moraliser le capitalisme ?

Article de Charles Bosvieux Onyekwelu, Valérie Boussard, Sophie Pochic, et al.et al.

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 241, mars 2022, pp. 4-105.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Capitalisme, Morale, Éthique, Féminisme, Entreprise, Égalité, Syndicat, Discrimination, Ressources humaines, Cadre, Écologie, Agriculture, Groupe de pression, Valeur sociale, Paris, New York

- Moraliser le capitalisme ou capitaliser sur la morale ? Charles Bosvieux-Onyekwelu, Valérie Boussard
- Le féminisme de marché, ou comment la demande d’égalité « pour toutes » est devenue une égalité pour certaines. Sophie Pochic
- Les stigmates de la vertu : Légitimer la diversité en entreprise, à New York et à Paris. Laure Bereni
- Le lobbying ou l’emballage vertueux des marchandises : Quand les agro-industriels s’opposent aux agrocarburants au nom de l’environnement. Armèle Cloteau
- Un éthos pondérateur : Adoucir et filtrer la critique écologique, l’ouvrir au capitalisme. Et vice versa. Jean-Baptiste Comby
- De quoi le capitalisme se soucie-t-il ? Entretien avec Emily Barman

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Les structures du travail

Article de David Pichonnaz, Kevin Toffel, Lilian Mathieu, et al.

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 240, décembre 2021, pp. 4-77.

Mots clés : Travail-Emploi, Travail, Sociologie du travail, Profession, Socialisation, Enseignant, Militantisme, VAE, Expérience, Aide soignant, Qualification professionnelle, Diplôme, Organisation du travail, Université, Création d'entreprise, Taylor (Frederick Winslow)

- Pour une sociologie structurale du travail
- L’engagement enseignant des soixante-huitards
- L’expérience comme ressource alternative pour des femmes des classes populaires ? : passer le diplôme d’État d’aide-soignante par VAE
- Note de lecture : Taylor, la division du travail et les « espèces humaines »
- Les passeurs de l’entrepreneuriat à l’université

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Santé critique 2

Article de Maud Gelly, Audrey Mariette, Laura Pitti, et al.

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 239, septembre 2021, pp. 4-81.

Mots clés : Santé-Santé publique, Santé publique, Sociologie, Médecine, Parcours professionnel, Recherche en sciences sociales, Quartier, Pouvoir, Urgence médicale, Gens du voyage, Discrimination, Maladie professionnelle, Risque professionnel, Salarié, Québec (Province du), France, Ile de France

- La santé publique comme objet sociologique : Trajectoires de recherche, productions scientifiques et configurations institutionnelles / Maud Gelly, Audrey Mariette, Laure Pitti
- Faire de la médecine et de la santé un objet de sociologie générale : Entretien avec Patrice Pinell
- Venir à la sociologie par la santé publique, faire de la santé publique en sociologue : Entretien croisé avec Cécile Fournier, Gabriel Girard
- Subvertir la médecine, politiser la santé en quartiers populaires : Dynamiques locales et circulations transnationales de la critique sociale durant les années 1970 (France/Québec) / Audrey Mariette, Laure Pitti
- La racialisation des patient·e·s « roms » par les médecins urgentistes : Invisibilisation des précarités et révélation des ambitions professionnelles / Dorothée Prud’homme
- Dispensé·e·s d’être malades : Les travailleur·euse·s des toutes petites entreprises (coiffure, restauration, bâtiment), des salarié·e·s jamais malades ? / Fanny Darbus, Émilie Legrand

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Une carte d’identité littéraire ? L’invention de l’écrivain "beur" dans la France des années 1980

Article de Kaoutar Harchi

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 238, juin 2021, pp. 4-21.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Littérature, Identité culturelle, Personne issue de l'immigration, Représentation sociale, Algérie

En France, du début des années 1980 jusqu’au début des années 1990, dans un contexte socio-politique fortement marqué par l’évidence du problème que constituerait la migration postcoloniale, et en particulier algérienne, des récits littéraires apparaissent sur la scène publique et sont qualifiés de « beur » par les élites éditoriales et médiatiques, sans que leurs auteurs ne revendiquent ce terme. Ainsi, le présent article cherche à identifier et analyser les pratiques professionnelles, symboliques et matérielles, à l’origine d’une forme lettrée d’assignation sociale. Pour cela, nous recourons au concept d’identification – entendu comme toute action sociale où l’attribution identitaire est extérieure et s’exerce sur un individu, dans le cadre d’une institution sociale – et mettons en évidence la prégnance, au fondement de ladite classification littéraire, de rapports de classe articulés à des catégories fondées sur l’origine, susceptibles de perpétuer des modes de pensée essentialistes.

Les variantes du goût universitaire : hétérogénéité des styles de vie et enjeux de transmission culturelle à l’université

Article de Louis Gabrysiak

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 238, juin 2021, pp. 82-105.

Mots clés : Ecole-Enseignement, Université, Enseignant, Culture, Mode de vie

Cet article s’intéresse, à partir d’une double enquête quantitative et qualitative, aux styles de vie des universitaires et aux luttes culturelles internes à l’université. L’université a connu, ces dernières décennies, des transformations morphologiques importantes : l’augmentation du nombre d’étudiant·e·s comme d’enseignant·e·s-chercheur·e·s est allée de pair avec une modification des équilibres disciplinaires, les disciplines les plus classiques, lieux de la culture la plus patrimoniale, connaissent un déclin au profit de disciplines plus récentes, davantage ajustées aux exigences de « professionnalisation », au monde économique. Ce qui nous conduit à interroger l’homogénéité du groupe des universitaires sous l’angle de leurs origines sociales comme de leur rapport à la culture, et permet par là même d’éclairer quelques-unes des tensions qui traversent aujourd’hui l’institution, quant au type de culture qu’elle doit légitimer et transmettre. L’aristocratisme ascétique et la consommation d’œuvres culturelles classiques et patrimoniales continuent d’apparaître dominants dans l’espace universitaire. Mais de nouveaux styles de vie, davantage proches d’une forme d’hédonisme, faits d’un rapport plus distant aux humanités classiques et portés par des disciplines nouvelles viennent concurrencer les disciplines classiques et leur culture, œuvrant alors à la redéfinition du périmètre de la culture légitime.

Le charme discret de la mixité : comment attirer des ménages bourgeois dans les écoquartiers

Article de Marie Piganiol

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 238, juin 2021, pp. 56-81.

Mots clés : Territoire-Logement, Quartier, Classe sociale, Bourgeoisie, Mixité sociale, Logement social, Paris

Les écoquartiers, en vogue dans les villes françaises depuis la fin des années 2000, présentent la spécificité d’être à la fois socialement mixtes et habités par une part substantielle de ménages bourgeois. Ceux-ci y occupent des logements onéreux entourés d’habitat social, alors que d’ordinaire, ils redoutent leur proximité et préfèrent l’entre-soi des quartiers cossus. Comment expliquer ce paradoxe ? Enquêtant sur la fabrique concrète d’un écoquartier parisien, cet article analyse les ressorts politiques et économiques d’une mixité inhabituelle. L’argument proposé est qu’en focalisant la politique de mixité sur le logement social, les élus abandonnent le peuplement des logements privés aux promoteurs. Privilégiant des logements haut de gamme, jugés plus lucratifs, les promoteurs ont ciblé les ménages les plus solvables, conduisant les urbanistes et les architectes à ajuster le quartier à ces habitants peu familiers de la mixité. Ces derniers ont rendu la mixité discrète à l’intérieur du quartier et travaillé au caractère distinctif des espaces publics et privés, conformément aux aspirations des classes supérieures.

Passer à Shanghai : mobilité géographique et déplacement social d’une jeunesse française qualifiée

Article de Aurélia M. Ishitsuka

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 238, juin 2021, pp. 42-55.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Jeune, Classe sociale, Bourgeoisie, Mode de vie, Immigré, Mobilité sociale, Shanghai

À partir d’une enquête ethnographique, l’article rend compte de l’expérience de déplacement social vécue par une jeunesse française qualifiée à Shanghai. Il montre que la mobilité géographique procure aux étudiant·e·s, stagiaires et jeunes diplômé·e·s un sentiment partagé d’élévation sociale car elle les rapproche des adultes installé·e·s des classes supérieures mondialisées. L’analyse donne à voir comment les jeunes Français·e·s adoptent un mode de vie luxueux qui leur restait inaccessible en France et se livrent à un jeu social d’anticipation des positions aspirées en passant pour expatrié·e·s dans les espaces de loisirs sélectifs de la ville globale chinoise. À travers le concept de passing, l’article révèle que si la migration temporaire offre aux jeunes gens des opportunités d’ascension sociale, le coût à payer est l’anxiété du faussaire qui sait son statut acquis difficilement rapatriable.