Nombre de parents et de professionnels estiment que l'enfant doit apprendre à obéir puisque dans la vie, nous ne faisons pas toujours ce que nous voulons. En effet, il existe des lois et des règles, et il est important pour chacun qu'elles soient respectées, puisqu'elles sont à priori garantes de notre sécurité. Pourtant, tous les enfants s'opposent à un moment donné, refusent d'obtempérer ou tout simplement de participer à une activité. Alors que cache ce comportement ? Et comment accompagner la résistance des petits sans nous braquer ou avoir peur de perdre le contrôle ?

L’estime de soi constitue une base primordiale pour la construction de la personnalité de l’enfant. Or, notre modèle éducatif met davantage l’accent sur la confiance en soi, avec laquelle elle est souvent confondue. Comment les adultes peuvent-ils, au quotidien, favoriser le développement d’une estime de soi saine chez les tout-petits qu’ils accompagnent ? Des pistes existent, encourageant les professionnels à s’approprier les attitudes éducatives qui nourriront des besoins fondamentalement humains et propices à l’élaboration d’une bonne estime de soi.

Dans une société de plus en plus "dénaturée", où les enfants jouent bien moins souvent à l'extérieur que leurs propres parents, il devient urgent de recréer une connexion à la nature qui soit ludique, joyeuse, sensorielle et émotionnelle !

Un changement positif des représentations relatives à l’éducation des petits s’est opéré depuis la fin du XXe siècle. Faisant suite à l’évolution de la société, aujourd’hui basée sur l’individu, les pratiques éducatives en cours au sein des établissements d’accueil du jeune enfant se sont modifiées. Elles se sont orientées vers la réponse aux besoins immédiats des tout-petits, oubliant que l’éducation avait pour objectif de conduire à l’émancipation, c’est-à-dire à l’indépendance et à l’autonomie. Ces façons de faire engendrent un climat de peur, défavorable au développement des enfants.

Professionnels de la petite enfance ou parents, nous avons tous un projet éducatif pour le tout-petit dont nous nous occupons au quotidien. Cela témoigne de notre engagement et de notre désir de l’accompagner au mieux dans son développement. Implicite ou au contraire très formalisé, il est l’expression de nos valeurs éducatives et nous guide dans la tâche, à la fois délicate et merveilleuse, que représente l’éducation d’un bébé. Néanmoins, pour que ce projet réponde aux attendus en matière d’accompagnement du jeune enfant, il doit être construit à partir d’orientations éducatives conformes à sa personne et s’appuyer sur des outils pédagogiques adaptés à son développement spécifique.

La pédagogie a longtemps été l'apanage de l'école. Lorsque les professionnels de la petite enfance ont commencé à se préoccuper des questions d'apprentissage, les pratiques pédagogiques mises en œuvre pour les élèves ont d'abord été transposées aux plus petits, avec l'ambition sous-jacente de les préparer à l'école. Il existe pourtant une différence fondamentale entre les bébés et les plus grands scolarisés : le langage. Cette particularité dessine une frontière entre l'enfant préverbal, immergé dans le présent sensorimoteur, et l'enfant verbal, capable de se projeter dan l'avant et l'après, dans l'imaginaire et dans l'abstractions. Ce ne sont pas les mêmes mondes.

Pour les assistantes maternelles, passer d’une pratique éducative de la stimulation par des activités d’éveil à une pédagogie de l’accompagnement par l’expérimentation libre de l’enfant constitue un cheminement qui impacte tous les aspects du quotidien. En effet, leur lutte de longue date pour valoriser leur travail et le faire accepter comme relevant de compétences professionnelles les a conduites à se positionner en faveur de la production de créations visibles. Aujourd’hui, leur orientation pédagogique évolue dans le sens d’un plus grand respect de l’autonomie du tout-petit.

L'enfant a besoin de bornes contraignantes dans la mesure ou celles-ci assurent sa sécurité, et des limites dès lors qu'il doit intérioriser un certain nombre de contraintes liées à la vie sociale et aux valeurs morales. Mais ce qui l'aide le plus à grandir et à explorer son environnement, c'est le cadre qui met en valeur ce qui se passe à l'intérieur. C'est pourquoi la valeur du cadre qui est posé à l'enfant ne tient qu'au processus qu'il rend possible.

Les origines de la "violence éducative" ne sont pas récentes, et nombreux sont les adultes ayant reçu des "fessées" ou subi des gestes humiliants durant leur enfance. Il nous faut donc lutter contre l'apparente "normalité" des comportements violents envers les enfants, qui ont des conséquences dramatiques sur le développement physique et psychique de ceux-ci.