« Qui sont les vrais pauvres ? » Pas de réponse facile à cette question tant la pauvreté, qui est plus un processus qu'un état, est plurivoque. Si la crise de 2008 a accentué les phénomènes de pauvreté et d'exclusion, elle ne les a pas générés. Ils s'inscrivent au contraire dans une histoire sociale longue et ont été soumis à de multiples transformations à prendre en compte pour comprendre la situation contemporaine. On constate aujourd'hui des déplacements tant dans le vocabulaire que dans la perception des « pauvres » par l'Etat social, par les individus mais aussi par les pauvres eux-mêmes. Ainsi ressurgit un discours de stigmatisation des « assistés » conjugué à un reflux progressif des droits sociaux. Dans un entretien avec Robert Castel publié dans ce dossier, ce dernier constate aussi un détricotage de la « société salariale », remettant en cause la relation entre le niveau de pauvreté et le travail. Ce numéro propose ainsi de faire le point sur les évolutions récentes de la pauvreté, ses relations avec les phénomènes d'exclusion à la participation sociale, et les derniers apports théoriques à cette question, nouveau thème de sociologie au programme de l'agrégation de SES.

Pauvreté, exclusion, précarité : autant de mots qui se sont installés dans notre vocabulaire quotidien, en même temps que les phénomènes qu'ils entendent désigner. Pour autant, le flou qui les entoure contribue à entretenir certains amalgames et idées fausses qui entravent toute volonté d'enrayer la « montée des incertitudes » à l'oeuvre. C'est sur ce processus que revient ici Robert Castel, et plus largement sur son parcours de recherche, dans un entretien qu'il a gentiment accepté de nous accorder au mois de mai dernier.

En tant que professeur en charge de l'accompagnement personnalisé, cet article est l'occasion, après deux années de mise en oeuvre, de faire le point sur nos pratiques et surtout d'envisager de quelle manière il serait intéressant de concevoir par la suite l'accompagnement personnalisé, en particulier pour le cycle terminal. C'est ainsi un retour sur nos expériences avec les élèves dans le cadre d'un travail transdisciplnaire que nous proposons.

La notion de déclassement social apparaît dans le nouveau programme de terminale ES au sein du thème de sociologie "comment rendre compte de la mobilité sociale ?". Au delà des enjeux politiques majeurs qu'il cristallise (inégalités entre générations, méritocratie scolaire...) le déclassement social est depuis quelques années l'objet d'intenses débats entre sociologues. Pour certains chercheurs, notamment Camille Peugny et Louis Chauvel, le déclassement social est une réalité statistique nouvelle affectant une part croissante des jeunes générations. D'autres sociologues et économiste, tel Eric Maurin, considèrent au contraire qu'il convient de nuancer l'effectivité du déclassement social et de porter le regard sur la peur suscitée par ce dernier. Ce dossier documentaire se propose d'explorer quelques-unes des problématiques traversant ce débat

L'auteure, économiste à l'Ofce et spécialiste de la précarité sociale, analyse les politiques de lutte contre la pauvreté et discute la question très polémique des effets supposés désincitatifs des minima sociaux en France (les trappes à pauvreté). Elle propose également une comparaison très intéressante avec les Etats-Unis en étudiant les réformes du système de protection sociale américain.

(...) Nous voulons montrer la façon dont l'enseignement des SES contribue, non seulement à la formation du citoyen et de l'esprit critique, mais, de façon plus large, à la formation du "sujet démocratique"