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Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 250, décembre 2023, pp. 60-70.
Mots clés : Territoire-Logement, Logement, Quartier, Temps, Ethnographie, Précarité
Des travaux ont déjà montré que l’épreuve de l’attente transforme les attentes populaires : elle livre les individus à un temps vacant, pendant lequel les espérances se réduisent à petit feu ; elle leur fait vivre une temporalité arbitraire, où ils intériorisent une condition subordonnée. Cet article montre que l’attente peut aussi être une ressource de gouvernement des classes populaires pour des institutions qui cherchent non plus à leur faire accepter leur place, mais à les déplacer. S’engage alors un gouvernement des aspirations par l’attente, qui joue sur deux horizons temporels. D’un côté, il fait miroiter un avenir meilleur (ailleurs) ; de l’autre, il rend le présent insupportable (ici). Si bien qu’il ne laisse d’autre choix aux individus que d’être dans l’attente d’un changement à venir. La démonstration s’appuie sur deux ethnographies longitudinales, dans des quartiers populaires ciblés par des projets urbains impliquant le départ des habitant·es. L’auteur va voir ce qu’il se passe quand il ne se passe (apparemment) rien, dans la période d’attente qui sépare les premières annonces d’un déplacement à venir et le moment de sa mise en œuvre. Il décrit des politiques qui placent les individus sur le qui-vive pendant des années, en prévision d’un changement qui pourrait arriver à tout moment, mais qui se fait attendre. En destinant les habitant·es à une mobilité future, ces politiques impulsent une dynamique de projection qui rend le présent inhabité. En plaçant en suspens la gestion de ces territoires, elles dégradent leurs conditions actuelles d’existence, au point de rendre le présent inhabitable. Contraintes symboliques et matérielles s’articulent pour fabriquer le consentement des habitant·es au départ : ils et elles en viennent à souhaiter partir, pour en finir au plus vite avec cette attente devenue trop éprouvante, quitte à accepter des modalités de départ bien en deçà de leurs espérances.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 205, janvier 2022, pp. 103-108.
Mots clés : Technologie numérique, Précarité, Non-recours, Accès au dossier, Service public, Administration, Accompagnement, Exclusion numérique
En France aujourd’hui, treize millions de personnes sont en difficulté avec le numérique et 40 % des Français sont inquiets à l’idée de réaliser des démarches en ligne. Les fractures sont multiples et d’abord sociales avant d’être numériques. Les questions de lutte contre la pauvreté, de non-recours aux droits et d’accès aux services publics ne sont pas récentes, mais elles sont de plus en plus souvent appréhendées à travers le prisme de la numérisation.
Article de Hugo Grellié, Quentin Le Matt, Margot Valatchy, et al.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 205, janvier 2022, pp. 64-70.
Mots clés : Technologie numérique, Autonomie, Dépendance, Droit social, Administration, Exclusion sociale, Précarité, Inégalité, Accès aux droits, Formation, Exclusion numérique
Hier parfaitement autonomes pour effectuer leurs démarches administratives, nombre de bénéficiaires de prestations sociales sont aujourd’hui confrontés à des services sociaux qui ne sont accessibles qu’en ligne. Le taux de non-recours risque fort d’augmenter pour ce public précaire moins équipé et moins compétent pour l’interaction numérique que le reste de la population. La fracture numérique sera-t-elle une double peine pour les personnes déjà victimes de la fracture sociale ?
Paru dans la revue Informations sociales, n° 205, janvier 2022, pp. 38-46.
Mots clés : Technologie numérique, Administration, Travail social, Accompagnement, Travailleur social, Accès aux droits, Relation d'aide, Précarité, Diplôme, Non-recours, Usager, Équipement informatique, Exclusion numérique
La dématérialisation des démarches administratives modifie en profondeur le travail social. Les plateformes numériques s’imposent dans la relation entre les travailleurs sociaux, qui témoignent d’une complexification des tâches et de l’accompagnement, et leurs publics, responsabilisés quant à la gestion de leur dossier en dépit de la fracture numérique. Des professionnels expriment leurs difficultés face à ces mutations qui soulèvent des problématiques d’accès aux droits.
Paru dans la revue Direction(s), n° 203, décembre 2021, pp. 24-33.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Travail social, Recrutement, Management, Directeur d'établissement, Usure professionnelle, Burn out, Précarité, Emploi précaire, Épanouissement, Conditions de travail, Reconnaissance
Déjà monnaie courante, les difficultés de recrutement dans le secteur social et médico-social se sont accentuées avec la crise sanitaire, confirment les résultats du Baromètre Direction[s]. Ils objectivent la part des postes vacants et l'impact tant pour les salariés que les publics. Si la majorité des équipes de direction projettent un accroissement de ces tensions en 2022, elles restent mobilisées et force de proposition.
Jusqu'ici tout va bien, ou presque, du côté des équipes de direction. C'est ce que révèle le second volet du Baromètre Direction[s] 2021. La plupart des directeurs et cadres répondants se disent satisfaits de leur vie professionnelle même si le découragement et l'usure gagnent du terrain.
Paru dans la revue Direction(s), n° 197, mai 2021, pp. 20-27.
Mots clés : Travail social : Établissements, Contrat à impact social, Évaluation, Établissement social et médicosocial, Indicateur, Management, ASE, Accompagnement, Jeune majeur, Solidarité, Valeur, Accès aux soins, Emploi, Insertion sociale, Précarité, Insertion professionnelle
Elle est souvent perçue comme un énième avatar d'une obsession de la mesure et de la performance des organisations. Pourtant, l'évaluation d'impact social peut être un formidable outil de défense des modèles et des missions du secteur social et médico-social. A condition d'en modeler soi-même les objectifs, les outils et les indicateurs.
Lancées à titre expérimental par Apprentis d'Auteuil, les Toulines ont fait l'objet d'une évaluation d'impact en 2018. Grâce à ses résultats positifs, ce programme d'accompagnement de jeunes majeurs sortant de l'aide sociale à l'enfance a pu tripler le nombre de ses établissements.
L'évaluation d'impact social du Réseau Apreva positionne les garages solidaires comme un maillon de l'accès à l'emploi pour les publics précaires. Elle souligne leur contribution à une meilleure qualité de vie en facilitant l'accès à la vie sociale et aux soins.
Article de Charles Joussellin, Catherine Jobert Balme
Paru dans la revue Soins gérontologie, n° 141, janvier-février 2020, pp. 31-37.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Accès aux soins, Approche historique, Consentement, Définition, Étude de cas, Gériatrie, Liberté, Personne âgée, Précarité, Méthodologie, Recherche, Vieillissement
Le vécu d’une personne à qui il vient d’être demandé un consentement libre, éclairé et exprès mérite d’être interrogé. Des entretiens ont été menés auprès de seize personnes âgées venant de répondre à une demande de consentement alors qu’elles étaient hospitalisées dans un service de gériatrie. Les personnes devaient donner leur avis sur la qualité des informations reçues, leur sentiment de liberté et le vécu de leur consentement. Par une étude qualitative des verbatim avec une analyse par théorisation ancrée, il est montré l’influence majeure de la liberté avec l’acte de choisir et l’importance de l’accompagnement des personnes à qui il est demandé de consentir.