PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues (le mensuel des professionnels), n° 319, juillet-août 2014, pp. 72-76.
Mots clés : Crise, Adolescent, Violence
Les paradigmes de la crise d'adolescence sont ébranlés et posent question. A quoi attribuer l'inquiétante violence de certains jeunes, leur manque de repère, d'identification, de désir ? Un socle social, économique, environnemental se serait-il substitué au complexe oedipien pour organiser la rupture nécessaire à la maturation psychique ?
Depuis toujours, le sport est un mobilisateur du lien social, comme il en révèle ses apories. L'origine étymologique de ce terme anglais renvoie au "disport", à l'amusement. Des jeux du cirque aux jeux olympiques, des sphères politiques à celles des finances, le sport relève d'une articulation entre corps social et mise en acte pulsionnelle du corps subjectal. Entre la proie et l'ombre, la professionnalisation des sports les plus populaires a transformé progressivement une modalité d'expression individuelle et/ou groupale en métier ; la performance en est devenue une obligation, oblitérant souvent les aspects les plus ludiques que les amateurs recherchent, encore et encore
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 93, mars 2014, pp. 128-135.
Mots clés : Adolescent, Jeune en difficulté, Danger, Violence, Urgence, Médiation, Réparation, Discrimination, Savoir, Information, Recherche-action
Face à la violence de certains jeunes, les équipes professionnelles peuvent avoir du mal à trouver des réponses adaptées. Bien souvent, ces réponses sont données dans l'urgence, évacuant par là-même le temps d'élaboration nécessaire pour comprendre la demande de ces jeunes.
Une recherche-action, à destination des responsables des structures travaillant avec ces jeunes, a pour objectif de clarifier les missions de chacun, de croiser les regards sur un quartier et de mettre en commun des stratégies et des actions pouvant être complémentaires. Revenir vers les jeunesses, pour comprendre et prendre en compte leur demande, permet de travailler avec elles à développer des outils et à les mettre en ouvre dans des actions transversales au quartier, au collège et aux structures qui les connaissent. Dans un deuxième temps, il est possible de revenir vers le réseau professionnel, avec des outils de réflexion et d'analyse.[présentation de l'éditeur]
Cet article est fondé sur une recherche portant sur mixité au quotidien et violence de genre dans les collèges et lycées. La méthode inclut une lecture pluridisciplinaire de deux matériaux : des interviews approfondies avec 39 chefs d'établissement, des observations prolongées (900 heures) dans cinq établissements. Comme la plupart des recherches actuelles sur ce thème, celle-ci fait apparaître que les élèves se socialisent mutuellement dans un système de contrôle réciproque très contraignant, qui construit activement une hiérarchie entre les sexes sur le mode de l'hétéronormativité. Néanmoins, elle met aussi en évidence la possibilité de jouer dans les interstices des clivages catégoriels imposés, notamment aux filles. Pour ce faire, les adolescents doivent louvoyer entre d'un côté la pression uniformisante qui pèse particulièrement (mais pas uniquement) sur les femmes (« toutes les mêmes ») et de l'autre le clivage, notamment le clivage des femmes, qui leur interdit à elles de se vivre comme sujets, et à eux de les reconnaître comme sujets.
Article de Jean Pierre DURIF VAREMBONT, Rebecca WEBER
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 17, printemps 2014, pp. 151-165.
Mots clés : École, Adolescent, Socialisation, Mixité, Violence, Insulte, Sexualité, Communication, Groupe d'appartenance
Cet article s'appuie sur une recherche de terrain menée sur les pratiques genrées entre pairs, y compris de violence, et les enjeux socio-éducatifs de la mixité en milieu scolaire. Des entretiens semi-directifs avec des chefs d'établissement ainsi qu'une année d'observation ethnographique dans cinq établissements représentatifs nous ont fait repérer comment le sexuel fait constamment irruption, le plus souvent sous la forme d'insultes et d'un langage ordurier que les adultes ont du mal à comprendre alors qu'il est banalisé par les élèves. Cette langue adolescente véhicule des stéréotypes de genre extrêmement marqués. Aussi, nous proposons d'analyser l'usage de ce langage et du recours aux stéréotypes dans une double fonction : une fonction de socialisation et d'intégration à travers les normes du groupe des pairs, mais aussi une fonction psychique de défense contre l'angoisse et d'étayage identitaire.
Loin de marquer un défaut d'intelligence ou de jugement, les bêtises de l'enfant nécessitent de l'initiative, et un début de savoir, au moins de ce qui s'y révèle. Elles appréhendent la limite et en jouent. Jamais tout à fait cachées, si ce n'est à l'autre, à la partie de la personne qu'elles défient ou ignorent, elles en attendent alors compréhension ou rétorsion. À l'entrée dans l'adolescence qualifiée par le singulier « âge bête », la bêtise aurait-elle changé de sens ? Quand les bêtises chez l'enfant questionnent l'autre dont il vérifie les capacités de contenance, elles prennent chez l'adolescent, mais aussi dans le discours tenu sur lui par l'adulte, un sens singulier directement sexuel ou de mort (« tu ne vas pas faire une bêtise ? »), voire qui dénie la gravité d'un fait (« mon enfant a fait une bêtise »). Appréhender la bêtise dans la variété de ses sens et l'originalité de son acte, telle est la visée de ce numéro.
Mots clés : Développement cognitif, Enfant, Psychomotricité, [DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNE], Adolescent, Passage à l'acte, Anxiété, Cadre thérapeutique, Transfert, Violence, Fille, Féminité, Corps, Foyer de l'enfance, Juge des enfants, Délinquance juvénile, Criminalité, Protection de l'enfance, Différenciation sexuelle, Institution, Thérapie
L'acte est le premier outil de communication du petit avec son environnement, par la tétée ou le sourire. Il est également au premier plan de bien des motifs de consultation comme l'hyperactivité de l'enfant, les scarifications et les tentatives de suicides à l'adolescence. L'acte est encore au coeur de pratiques qui mobilisent patient et thérapeutes, que ce soit en psychomotricité ou dans des thérapies médiatisées. Ce numéro se propose d'explorer cette clinique de l'acte, dans le développement du sujet, dans son excès et son empêchement, et dans sa valeur d'accès à la symbolisation.