PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Jean Marie Villat, Catherine Ducommun Nagy
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 2, juin 2016, pp. 129-149.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Jeunesse-Adolescence, Placement, Institution, Trouble du comportement, Maintien du lien, Thérapie familiale, Approche systémique, Internat, Maintien à domicile, Accompagnement, Environnement social, Expérimentation, Prévention, Évaluation, Fondation François Louis Borel, Suisse
Cet article présente un programme expérimental appliqué durant trois ans à la Fondation François-Louis Borel, en Suisse Romande, visant à mieux répondre à deux objectifs dans la prise en charge d’enfants et d’adolescents faisant l’objet d’une demande de placement institutionnel en raison de troubles du comportement : respecter le plus possible le droit de l’enfant à grandir dans sa famille en individualisant au maximum les modalités d’encadrement institutionnel et prévenir le risque de renforcement de la légitimité destructrice que le placement peut générer, un but fondé sur des notions issues de la thérapie contextuelle. Il se termine par une évaluation détaillée de ces résultats qui démontre des possibilités innovantes et prometteuses dans l’accompagnement d’enfants et d’adolescents par une institution.
De nombreuses femmes se sont retrouvées mères d’enfants nés d’un viol qu’elles avaient subi pendant le génocide de 1994. Ces rescapées du génocide ont été violées, torturées et parfois laissées pour mortes par les génocidaires. Elles se sont retrouvées avec des enfants qu’elles n’avaient pas désirés et dont l’existence même leur a souvent valu d’être rejetées par leur famille et mises au ban de la communauté. Les enfants considérés comme les enfants des bourreaux n’ont pas pu bénéficier d’une famille accueillante et aimante. Leurs mères n’ont pu bénéficier pour les élever ni d’un tissu affectif soutenant ni de l’aide financière octroyée pour les enfants rescapés du génocide. Nous sommes parties à leur rencontre pour voir ce qu’étaient devenues ces familles stigmatisées, précarisées affectivement et paupérisées matériellement vingt ans après les massacres. L’objectif de l’étude était de relever les fragilités et les ressources psychiques et relationnelles dont disposent ces familles, afin de dégager les moyens et les conditions d’un dispositif systémique susceptible d’aider ces enfants nés du viol et leurs mères à se relever et à se reconstruire.
Article de Catherine Denis, Julie Cengiarotti, Barbara du Fays, Lidvine Regout
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 1, mars 2016, pp. 73-93.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Parentalité, ASE, Couple, Séparation, Conflit, Mandat judiciaire, Intérêt de l'enfant, Thérapie familiale, Approche systémique
Dans le champ de l’Aide et de la Protection de la Jeunesse, un travail familial sous mandat peut être envisagé lorsqu’un conflit grave entre des parents séparés met en danger les enfants. Après avoir envisagé les différentes manières dont la parentalité peut être atteinte par ce conflit et l’impact de celui-ci sur les enfants, les auteurs décrivent différentes modalités d’intervention destinées à travailler avec des parents séparés en grand conflit, tout en attirant l’attention du lecteur sur quelques écueils à éviter. Un travail de mise en sens de l’histoire du couple est proposé. Par ailleurs, la possibilité de coopérer, entre parents et beaux-parents, sur des aspects concrets de l’éducation des enfants est encouragée. Enfin, lorsque ces tentatives se sont révélées infructueuses, un travail dyadique entre chaque parent et son enfant est proposé, en soutien à leur relation fragilisée par le conflit parental.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 36, n° 3, septembre 2015, pp. 277-288.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Accompagnement de la personne et identité, Thérapie familiale, Approche systémique, Personnalité, Diagnostic, Psychothérapeute, Théorie, Individu, Enfant, Idéologie, Relation familiale, Attachement
Le diagnostic de personnalité est indispensable pour les thérapeutes exclusivement systémiciens. Il est nécessaire d’intégrer dans la pensée systémique un diagnostic de personnalité basé sur la théorie de l’attachement, les réorganisations de l’attachement désorganisé et les adaptations post-traumatiques. Idées fondamentales pour combattre les risques de l’extrémisme systémique et des psychopédagogismes stéréotypés qui en découlent, comme par exemple celui de la dépathologisation ou de l’émancipation manquée du patient désigné. Nous devons récupérer la richesse de la dimension individuelle : le patient n’est pas un symbole vide dans l’organigramme d’une structure familiale.
Si l’on considère désormais qu’inviter la fratrie constitue une ressource en thérapie familiale systémique, ce n’est pas pour autant que les thérapeutes l’incluent systématiquement dans les thérapies, même lorsque le patient identifié est un adolescent. Une recherche portant sur des adolescents consommateurs de cannabis ayant suivi une thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) au CHU Brugmann à Bruxelles a permis d’explorer la place de la fratrie dans le processus thérapeutique. A l’aide de questionnaires semi-directifs adressés aux adolescents, aux membres de la famille et à leurs thérapeutes, complétés par une passation du blason fraternel, les auteurs ont étudié la façon dont la fratrie d’adolescents, consommateurs de cannabis, avait été mobilisée dans la thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) dont ils avaient bénéficié. Les résultats suggèrent que, même dans les cas où les thérapeutes n’ont pas rencontré les frères et sœurs, les fratries sont pointées comme ayant joué un rôle significatif dans le traitement, par les parents et les adolescents. Ceci nous invite à reconsidérer la façon dont nous impliquons la fratrie lorsqu’il s’agit de mettre en place un dispositif d’aide aux adolescents en souffrance et à leur famille.
La MDFT ou thérapie familiale multidimensionnelle s’adresse aux adolescents présentant une conduite addictive et/ ou des comportements délictueux. A partir d’un travail avec l’adolescent et son environnement familial et extrafamilial, elle vise à réinscrire l’adolescent dans une trajectoire développementale constructive et un mieux-être. Son efficacité et sa validité scientifique étant reconnues, l’illustration clinico-pratique de ce modèle est essentielle. Ainsi, après un rappel théorique des principes fondamentaux de la MDFT, le lecteur sera amené à suivre le déroulement des trois étapes de la thérapie de Jean ainsi que l’évolution du travail effectué sur chacun des axes ciblés avec l’adolescent, avec les parents, avec la famille et avec l’environnement.
La bouche : elle prend, elle donne, elle embrasse ou elle mord, elle chuchote ou elle hurle... Lieu de contact, lieu de rencontre, lieu de passage, elle initie des transformations tant physiques que psychiques. N’y a-t-il pas, en effet, plus de neurones dans le tube digestif que dans le cerveau ? Son rôle est structurant. Qu’elle se mette à engloutir compulsivement ou à expulser, qu’elle se ferme, qu’elle vocifère en tous sens, elle marque des distorsions dans l’équilibre personnel et dans les communications avec autrui. Le groupe familial, lieu des premières constructions psychiques, est particulièrement concerné par tout ce qui touche à l’oralité. Ce numéro centré sur l’approche clinique tant du côté de l’enfant que des adolescents et de la famille parcourra les problématiques orales dans leurs manifestations normales et pathologiques et dans les soins psychiques qu’elles nécessitent parfois.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 36, n° 2, pp. 187-200.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Atelier d'écriture, Groupe, Relation, Identité, Émotion, Écriture, Thérapie familiale
Le groupe peut être considéré comme un espace structurant d’appartenance, favorisant les interactions entre pairs et permettant aux patients d’expérimenter la relation à l’autre et à soi dans sa richesse et sa complexité, à travers l’écrit qu’il s’agira d’apprivoiser. La structure même du groupe ainsi que les activités proposées permettent à ses membres de s’évaluer sur les plans cognitifs, relationnels et émotionnels.
L’atelier d’écriture va explorer des stratégies de créativité dans le domaine du langage écrit, dans le double but de créer un sentiment d’appartenance au sein du groupe et de mettre en œuvre des processus innovants de résolution de problème dans une perspective systémique.
Cet article illustre le processus de transformation que vit l’adulte quand il devient parent, à partir de situations cliniques tirées de notre pratique en consultation Petite Enfance, de témoignages de parents de notre entourage, et – mais nous pouvons seulement y renvoyer le lecteur et non les citer dans l’article – de blogs et bandes dessinées qui s’attachent à décrire la parentalité d’aujourd’hui de manière drôle et décapante. Cette transformation présentée comme naturelle est en fait une aventure psychologique complexe, qui a ses dangers propres et ses écueils, mais qui est aussi porteuse d’évolution. Il s’agit de garder présent à l’esprit, quand nous rencontrons une famille, le processus dans lequel les parents sont engagés et l’investissement que cela représente pour eux.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 36, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 71-84.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Toxicomanie-Addictions, Adolescent, Groupe d'appartenance, Autonomie, Attachement, Addiction, Cannabis, Approche systémique, Relation familiale, Thérapie familiale
Quelles articulations peut-on découvrir entre les dépendances physiologiques de l’enfant (aux parents, aux familles d’origine), le besoin à l’adolescence de devenir indépendant et donc de choisir ses appartenances et la dérive vers l’addiction ? Quelques rappels théoriques sur les appartenances nous permettront de « poser le décor », puis nous proposerons une réflexion sur la fonction de l’addiction à l’adolescence et en quoi cette addiction répond également aux changements sociétaux de notre époque. Pour illustrer le propos, nous avons travaillé avec des familles d’adolescents fumeurs de cannabis. Nous avons utilisé les métaphores relationnelles développées par Edith Tilmans-Ostyn, tant au niveau des relations familiales qu’au niveau des relations avec le produit. Enfin nous avons créé un questionnaire sur le sentiment d’appartenance que nous avons travaillé avec les adolescents.