PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Empan, n° 116, décembre 2019, pp. 74-79.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, ASE, Mineur non accompagné, Psychologie, Relation d'aide, Traumatisme, Rencontre
Je suis psychologue et je travaille dans un centre départemental de l’enfance et de la famille au sein d’un service qui accueille provisoirement des mineurs migrants orientés par l’Aide sociale à l’enfance. Ces mineurs non accompagnés sont pour la plupart orphelins et polytraumatisés. À partir des portraits de ces jeunes, nous interrogerons les conditions de la rencontre avec un clinicien dans le contexte spécifique d’un accueil temporaire. Nous tenterons de relever l’émergence d’une parole subjective et la trace parfois brûlante de ces parcours traumatiques non encore élaborés.
Parce qu’elles sont femmes et souvent seules, les migrantes sont confrontées aux risques de violences sexuelles : harcèlement, agressions, viols, prostitution, traite des êtres humains… Sur la route de la migration, le corps de la femme devient une marchandise que tous cherchent à exploiter sexuellement.
Article de Maïté Berbessou, Karine Campistron, Manon Cornet
Paru dans la revue Empan, n° 116, décembre 2019, pp. 55-60.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Droit des étrangers, Accompagnement social, Relation éducative, Politique sociale, Éthique, Déontologie, Centre d'accueil pour demandeurs d'asile
Au milieu de décisions politiques réduisant fortement les budgets, le cada du Sardelis essaie de maintenir un accompagnement de qualité et égalitaire. L’ouverture d’un nouveau service en septembre, avec peu de moyens humains supplémentaires, est venue bousculer un quotidien déjà bien rempli, remettant en question le sens de notre travail. À travers cet écrit, nous nous interrogeons et nous inquiétons de notre avenir et de celui des résidents avant tout. Que pourrons-nous continuer à leur proposer, dans le respect de leur dignité et de notre éthique professionnelle ?
Paru dans la revue Empan, n° 116, décembre 2019, pp. 50-54.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Droit des étrangers, Migration, Protection sociale, Accès aux soins, PUMA, CAF, Preuve, OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides)
Si, aujourd’hui, les migrations internationales ont une forte résonance médiatique, il semble important de mieux connaître qui sont les migrants et sous quelles étiquettes ils peuvent être présentés. Quels sont leurs droits sur le sol français, et notamment leurs droits en matière de protection sociale ? Quels sont les obstacles à l’exercice de ces droits ? Par quelle procédure doit passer un migrant pour espérer obtenir une protection internationale en France et y (re)construire sa vie ?
Paru dans la revue Empan, n° 116, décembre 2019, pp. 44-49.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Accueil, Droit des étrangers, Guerre, Classe sociale, Hébergement, Politique, Réfugié, Témoignage, Souffrance psychique, Mutilation sexuelle, Centre d'accueil pour demandeurs d'asile, OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides)
Fati est arrivée en France en 2008. « Tout simplement la guerre. » Elle est venue pour protéger ses enfants. Elle attendra pas moins de cinq ans pour obtenir… une protection subsidiaire. Une décision temporaire. Après un CADA, elle a connu les centres d’accueil d’urgence, les centres d’hébergement, puis les logements hlm. Fati était sage-femme dans son pays africain. Ici, elle n’est rien. Alors elle se bat pour que ses enfants puissent faire des études et elle aimerait créer une association qui viendrait en aide, sur le plan sanitaire, aux personnes de son pays. Fati parle à la France. Pour qu’elle se décide enfin à adopter une vraie politique d’accueil.
Paru dans la revue Empan, n° 116, décembre 2019, pp. 36-43.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Migration, Droit des étrangers, Solidarité, Accueil, Crise, Terrain, Délit, Démocratie, Amnesty International
Dans un contexte actuel de criminalisation de la solidarité, nous vivons une terrible crise de l’accueil.
Après avoir rappelé que la migration est consubstantielle à l’être humain, le propos concerne la nécessité absolue qu’il y a aujourd’hui à défendre le droit d’asile, les droits des migrants, et les acteurs de la solidarité. L’action d’Amnesty International, qui y prend toute sa part, est largement décrite, qui conjugue l’action globale auprès des institutions (campagnes à grande échelle, plaidoyers et préconisations) et l’action de terrain par le soutien quotidien aux demandeurs d’asile.
Accueillir, c’est faire une place à la parole de l’autre et son symptôme, dans ce qu’il peut avoir de dérangeant, c’est accompagner cette parole subjectivante sur la scène institutionnelle. Le refuser, on aboutit à un « encampement du monde ». L’accepter, dans la perspective d’une clinique du transfert, c’est témoigner d’une position désirante réciproque, mutuellement subjectivante. La clinique, c’est accueillir un désir de passage…
Article de Mathilde Lambert, Jonathan Lachal, Marie Rose Moro, et al.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 3, juillet -septembre 2019, pp. 311-322.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Enfant de migrant, Adolescent, Histoire familiale, Pouvoir, Identité, Algérie
Les adolescents franco-algériens portent, malgré eux, l’Histoire commune faite d’un rapport de domination d’un peuple sur l’autre. L’article cherche à saisir comment ces identités plurielles se mêlent lors de cette période de construction, durant laquelle la vulnérabilité transculturelle est accrue. Traversée par un passé non travaillé qui complique les projections dans l’avenir, la construction adolescente nous invite à créer des espaces de narrativité permettant la métaphorisation de l’Histoire.
De nombreuses trajectoires migratoires contemporaines en Afrique de l’Ouest sont comprises à travers le langage commun local en tant qu’« aventure ». L’analyse des expériences restituées par les discours d’acteurs se qualifiant eux-mêmes d’« aventuriers » révèle que la vie d’aventure engendre la perte d’une fraction de soi. Cet article donne à penser le sens de ce deuil identitaire invariablement ressenti, en montrant qu’il ouvre un espace ontologique de liberté au sein duquel l’aventurier se produit au monde par l’exercice de son autonomie. Dès lors se dévoile, au-delà de l’argument économique, l’un des fondements sémantiques et culturels des pratiques d’aventure qui insiste particulièrement sur la quête initiatique de soi et son cheminement intérieur et solitaire.
Article de Francesca Carbone, Adeline Sarot, Marie Rose Moro
Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 2, avril-juin 2019, pp. 202-210.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Relation d'aide, Droit d'asile, Bénévolat, Accueil, Immigration, Italie
L’article traite des aspects ambigus de la relation d’aide entre demandeurs d’asile et bénévoles en Italie. À l’aide de la méthode complémentariste, de l’approche transculturelle et situationnelle, nous montrons que l’ethnocentrisme et la violence symbolique ne concernent pas seulement le dispositif d’accueil officiel, mais ils caractérisent aussi certaines organisations qui proposent un accueil alternatif des migrants, fait « par le bas ». Si motivée par des raisons inconscientes, l’aide génère déséquilibres et limite l’émancipation des sujets.