PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 78, juin 2022, pp. 25-40.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Posture professionnelle, Relation travailleur social-usager, Participation, Solidarité, Valeur, Politique sociale
La reconnaissance des personnes accompagnées passe par la reconnaissance des accompagnants, de leurs valeurs métiers et plus largement de la justice sociale entre humains. Cette reconnaissance nécessite un processus « par le bas » partant de la demande avec autrui, se différenciant d’une approche « par le haut » partant de mandats politiques pour ou/et sur autrui. Car si le travail social a une obligation de moyens centrés sur la relation, l’écoute et la parole, il n’a pas d’obligation de résultat comme veulent l’imposer de plus en plus de gouvernants institutionnels comme politiques. Dans la tourmente des archipels générés par l’idéologie gestionnaire, les travailleurs sociaux sont en souffrance comme les canaris des mines qui sentent venir le coup de grisou, appelant à (re)faire société, « retrouver l’individu acteur de l’association qu’il forme avec les autres » pour ensemble (re)construire un monde commun.
Si l’on parle facilement de savoirs usagers, ou de savoirs d’expérience pour décrire les connaissances, capacités et compétences des personnes usagères d’établissements et de services sociaux et médico-sociaux, la notion d’expertise usagère est plus difficilement employée, voire même souvent décriée. Cependant, cette dernière démontre les opérationnalités de ce savoir que nous entendons dévoiler
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 16, 2022-1, pp. 174-189.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Quartier, Quartier prioritaire, Banlieue, Politique de la ville, Intervention sociale, Médiation, Éducateur de rue, Prévention spécialisée, Travail social, Animation, Sécurité, Contrôle social, Discrimination, Partenariat, Coopération, Conflit
Au début des années 2000, deux modèles principaux d’intervention sociale sont en concurrence pour assurer la régulation sociale des désordres dans les quartiers populaires : d’un côté, celui de la « prévention-intégration » incarné par les éducateurs de rue, de l’autre, celui de la « médiation-sécurité » représenté par les médiateurs sociaux. Aujourd’hui, dans un contexte de ghettoïsation socio-ethnique de nombreuses cités d’habitat social, les intervenants sociaux liés aux champs de la médiation-sécurité et de l’animation, bien que socialement moins bien reconnus que les travailleurs sociaux qualifiés, ont en grande partie supplanté les éducateurs pour assurer la paix sociale de ces territoires. Cependant, ces acteurs sociaux ethnicisés, assimilés aux « cités sensibles » dont ils sont issus, vivent des épreuves de stigmatisation et de discrimination de la part d’autres professionnels chargés du contrôle et de la répression des phénomènes de déviance et de délinquance. En effet, des forces de l’ordre ainsi que des travailleurs sociaux patentés se méfient des médiateurs au point de les percevoir comme des adversaires plutôt que des partenaires.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 36, décembre 2021, pp. 23-35.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Histoire sociale, Aide alimentaire, Représentation sociale, Bénévolat, Relation travailleur social-usager, Chômage, Action humanitaire, ONG, Précarité, Loi 2016-138 du 11 février 2016, Amendement Coluche
Cet article retrace l’histoire de l’aide alimentaire en France avec un regard particulier sur trois thématiques : la relation entre le monde associatif et l’action de l’État, la question des représentations des bénévoles à l’égard des usagers, leurs motivations et la représentation que peuvent en avoir d’autres acteurs. Enfin, l’article évoque aussi l’histoire récente, marquée par la multiplication des initiatives locales aux côtés des grands organismes que sont les Banques Alimentaires et les ONG historiques.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 76, décembre 2021, pp. 157-164.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Travail social, Travailleur social, Formation professionnelle, Recherche, Sciences humaines et sociales, Suisse romande
Le développement de la discipline du travail social intègre en Suisse des influences culturelles et linguistiques multiples. Considérant ces influences, il peut être questionné quel est l’apport de la discipline du travail social à la profession du travail social. En référence à des travaux provenant de Suisse alémanique, la discipline du travail social est à considérer comme une science appliquée, au service de la profession du travail social. Elle doit être orientée vers la résolution de problématiques spécifiques à ce champ professionnel et à ses mandats. Au final, il y a un intérêt qu’elle soit pleinement légitime, notamment pour ce qui concerne la lutte pour les ressources et la justice sociale.
Article de Catherine Spieser, Guillaume Filhon, Auriane Guilbaud, et al.
Paru dans la revue Informations sociales, n° 203-204, novembre 2021, pp. 5-166.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Protection sociale, Sécurité sociale, OIT, Mondialisation, Épidémie, Union européenne, Echelle mondiale
La mondialisation transpose désormais les questions de protection sociale à l’échelle transnationale. Une série de mécanismes mobilisent de nombreux acteurs publics et privés, à l’origine de normes, d’expertises et de nouveaux modèles d’organisation ou d’intervention en faveur d’une prise en charge collective des risques sociaux. La protection sociale est ainsi façonnée par des réseaux impliquant des acteurs internationaux, dont l’influence s’exerce aussi au plan national.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 74, juin 2021, pp. XXXIII-XLIV.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Idéologie, Politique, Institution, Précarité, Usager, Ressources humaines, Management, Langage, Action sociale et médicosociale
Depuis quelques décennies, l’action sociale se réfère à une novlangue construite sur la base d’une pensée unique et à dominante libérale. Un langage qui illustre également de nouveaux modes de gestion des institutions et de management des acteurs professionnels. Ce choix d’un modèle entrepreneurial de l’action sociale poursuit avant tout un objectif d’économie de la dépense publique, tout en maintenant, de la part de l’État, un contrôle sur la définition et la gestion de la question sociale. Le salarié doit dès lors répondre à des critères de compétence, d’employabilité ; l’adéquation qualification individuelle et qualification du poste n’est plus centrale. Le secteur social et médico-social connait une désaffection des nouvelles générations d’étudiants. D’où, le constat d’un affaiblissement de l’autonomie professionnelle et des métiers en acte, corrélé à une logique d’exécution de tâches s’inscrivant dans l’exigence de la gestion du temps et de la rationalité de l’acte professionnel. L’ubérisation de l’emploi, la précarité salariale et l’intérim s’intensifient.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 74, juin 2021, pp. 67-78.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Langage, Éthique, Implication personnelle, Militantisme, Interprétation, Représentation sociale, Politique
Contre les langues de bois technocratiques et marchandes, les travailleurs et travailleuses sociaux « engagés » revendiquent souvent une démarche éthique, un projet politique… Mais ces manières de dire et penser les engagements sont-ils bien des fins en elles-mêmes ? Ne relèvent-elles pas elles aussi d’une forme d’idéalisme, ou de… langue de bois ?
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 74, juin 2021, pp. XXIII-XXXI.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Législation, Anthropologie, Travailleur social, Posture professionnelle, Politique sociale, Langue, Usager
La technicité du langage des intervenants sociaux vient mettre en exergue la singularité d’un système où les mots évoluent de façon telle que le cœur métier des travailleurs sociaux peut être questionné. Les mots et expressions mobilisés par les professionnels peuvent, dans certaines situations, participer à ajouter une difficulté supplémentaire à celles rencontrées par les usagers aux prises avec cette langue parfois étrangère. Dans ce mouvement et au travers du jeu des mots, se pose également la question du sens lié aux dispositifs sociaux.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 74, juin 2021, pp. 27-35.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Langue, Vocabulaire, Implication personnelle, Interprétation, Culture professionnelle, Mythe
Relation, lien, rencontre, sujet, autrui... autant de mots qui volètent dans le ciel apparemment sans nuages du travail social et qui doivent faire face à ceux, autrement moins poétiques et plus cruels, du libéralisme ambiant : projet, contrat, parcours, compétences, individualisation… Le domaine tente de concilier ces extrêmes et dans la veine métaphorique du Petit prince, il s’acharne à faire enfler les premiers, quitte à les parer de majuscules, pendant que les seconds s’inscrivent de plus en plus profondément dans les pratiques, et bien souvent, dans les têtes. Mais puisque l’offensive est pratique et politique, c’est peut-être de langage et de métaphore qu’il conviendrait de changer pour pouvoir mener la bataille et, qui sait, passer du Petit prince de Saint Exupéry au Prince de Machiavel.