PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Empan, n° 131, septembre 2023, pp. 40-50.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie, Relation enfant-mère, Traumatisme, Corps, Résilience, Soutien à la parentalité, Image mentale, Psychisme, Implication personnelle
Léa a été exposée à un traumatisme brutal. À 2 ans, elle n’avait aucune représentation pour donner sens à la violence de ses éprouvés. La continuité des soins et ma présence auprès de Léa immédiatement après les événements ont facilité le travail thérapeutique. La compréhension du traumatisme s’est déclinée en différentes étapes en fonction des capacités d’intégration de Léa, pour arriver à la figuration, la mise en lien et en mots des événements. Le thérapeute contient l’impensable sans verbaliser le récit « de l’extérieur », ce qui conduirait à une néo-histoire non élaborée.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 3, septembre 2023, pp. 249-264.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption, Rencontre, Relation enfant-parents, Récit de vie, Attachement, Outil, Thérapie, Médiation, Dessin, Filiation
La rencontre adoptive est une rencontre entre un enfant en mal de parent et des adultes en mal d’enfant. Les uns et les autres ont besoin de traiter un malheur, celui de ne pas avoir de parent, celui de ne pas avoir d’enfant, alors ils vont apprendre à s’accorder, d’un côté en s’adaptant aux besoins spécifiques et espoirs d’un enfant, d’un autre côté en gratifiant les parents comme de bons parents. Mais cela nécessite une élaboration mentale permettant au fil du temps le nouage des histoires des uns et des autres. C’est donc dans ce nouage que se créent l’identité et le sentiment de filiation pour l’enfant pleinement reconnu comme l’un des siens par la famille adoptive. Il est question d’une construction à laquelle doivent aider les thérapeutes.
Le génogramme est un outil très présent dans le travail avec les familles : facile à manier, il permet de représenter la complexité des relations dans le groupe familial sous forme schématique. Il sert alors de base pour approfondir de quoi sont faits les liens familiaux et pour explorer les sous-systèmes, la dimension transgénérationnelle ou encore l’histoire de la famille. Il est aussi présent durant la formation des thérapeutes et dans le travail clinique familial de couple ou individuel. Dans cet article il sera question de son utilisation dans le cadre du travail systémique individuel et de la formation des futurs intervenants. Nous présenterons trois différentes manières d’aborder le génogramme, à savoir le génogramme 3FVS, le génogramme et la topoanalyse et le génogramme professionnel, dans deux contextes d’applications : la clinique et la formation. Nos propos seront illustrés des exemples concrets. Nous souhaitons aussi attirer l’attention des lecteurs sur la richesse et la créativité des méthodes propres à la systémique pour développer des représentations qui dépassent le caractère apparemment « simplifié » du génogramme.
À travers cet article, nous exposerons notre travail clinique auprès de familles en exil. La demande d’asile s’accompagne souvent de violences, de pertes et de traumatismes, qui peuvent être la source d’un déséquilibre profond au sein de la famille ainsi que d’une fragilisation des liens. En outre, la procédure d’asile, la précarité du séjour, la vie en centre collectif sont autant de facteurs déstabilisants et déstructurants. Dans cet article nous proposerons une modélisation systémique nommée 3R (réhumaniser, retisser, remobiliser) dont l’objectif est de soutenir les familles dans ce contexte difficile en réactivant un sentiment de dignité humaine, d’appartenance familiale et de pouvoir d’action.
L’objectif de cet article est de réfléchir, à partir d’une situation clinique, à comment des symptômes psychopathologiques à l’adolescence interrogent des problématiques familiales métissées. La thérapie plurifocale, dans une maison des adolescents, permet un diagnostic différencié de la symptomatologie d’une adolescente expatriée, avec l’émergence d’un fonctionnement psychotique, une problématique limite, un stress post-traumatique et un état dépressif. L’expatriation de la famille semble structurée sur une répétition transgénérationnelle, associée à des conflits identitaires douloureux et des appartenances culturelles vécues comme incompatibles.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 245-259.
Mots clés : Enfance-Famille, Exil, Parentalité, Droit d'asile, Témoignage, Émotion, Séparation, Genre, Santé mentale, Paternité, Maternité, Thérapie, Contre-transfert, Anxiété, Pauvreté, Maintien du lien, Technologie numérique
Se séparer de ses proches, vivre loin d’eux et d’elles : l’exil de la plupart des demandeurs et demandeuses d’asile en France est indissociable de l’éloignement physique de membres de leurs groupes sociaux et familiaux, de leurs « proches ». Parmi ces séparations, celles qui concernent les enfants sont souvent évoquées dans le discours des personnes exilées, et nommées comme particulièrement douloureuses. Elles provoquent chez l’interlocuteur ou l’interlocutrice – médecin, chercheur·euse, psychologue, assistante sociale, avocat·e – des émotions contrastées et des représentations complexes : de la perplexité à la sidération, du jugement moral à l’empathie. Ces émotions et représentations – les miennes et celles dont ont pu me faire part des collègues – ont aiguillonné l’écriture de cet article : elles étaient le signe d’un impensé qui, en tant que tel, pouvait faire obstacle au processus thérapeutique.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 2, juin 2023, pp. 165-170.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mort, Deuil, Maintien du lien, Interaction, Mémoire, Thérapie, Culture
Nous nous appuierons ici sur une vision du processus de deuil en deux temps distincts, celui de l’adaptation à un quotidien où le défunt n’est plus et celui de l’évolution du lien avec le défunt. Ce second temps correspond à la dimension relationnelle du deuil et renvoie à tout ce qui peut rester en suspens, au cours du temps, entre les vivants et leurs proches défunts. Certaines thérapies du deuil invitent ainsi les personnes endeuillées à des formes d’interactions et de dialogues avec le défunt afin d’offrir la possibilité de pouvoir dire, sentir, faire ou entendre ce qui importe à chacun. Grâce à la mise en place d’interactions significatives entre vivants et morts, tant leur lien que les images du défunt se modifient, conduisant à davantage d’apaisement. Par ailleurs, ces interactions peuvent venir soulever la question du mode d’existence du défunt, certains considérant qu’il est constitué de souvenirs et de représentations et d’autres estimant qu’il poursuit une existence invisible et autonome par-delà la mort.
Ce numéro de la revue Rhizome explore différentes formes d’expressions artistiques. Certaines affichent des vertus thérapeutiques, d’autres ont des visées politiques ou sont reconnues dans le domaine de l’art.
La lecture de ce numéro nous encourage à ne pas chercher à circonscrire ces expressions a priori à tel ou tel champ, mais plutôt à les valoriser comme autant d’échappées créatives.
Ce numéro est constitué des articles suivants :
- L’hospitalité en chantier, art et design à l’hôpital public
- Ce que l’architecture fait au soin et inversement
- Les médiations thérapeutiques
- Proposer des ateliers de médiation musicale en psychiatrie
- Les « prescriptions culturelles® » : une thérapie par la beauté
- « L’effet Mozart » et le rétablissement
- Se raconter par l’écriture, un atelier à destination des personnes migrantes
- La plume thérapeutique
- Des paysages
- « L’art brut a changé ma vie »
- Des arts visibles pour s’émanciper
Article de Mélanie Georgelin, Perrine Ruby, Daniel Marcelli, Martine Menèset al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 95, mars 2023, pp. 7-148.
Mots clés : Enfance-Famille, Rêve, Enfant, Adolescent, Thérapie familiale, Création, Créativité, Littérature, Livre pour enfant, Thérapie
L’actualité nous convoque sans cesse autour de cette question : a-t-on encore la possibilité de rêver ? Rêve de la nuit, rêve éveillé, rêverie, espoir, cauchemar… Nos enfants et nos adolescents rêvent-ils ? Si oui, à quoi ? Si non, pourquoi ? Que nous apprennent les récentes avancées dans le champ des neurosciences, en psychologie et en psychanalyse ?
Les auteurs de ce numéro donnent place à ce matériau précieux en interrogeant son potentiel thérapeutique et ses impasses. En classe, en famille et en consultation, quel est le pouvoir des rêves intimes et collectifs ? Et que se passe-t-il lorsque le rêve tourne au cauchemar ou qu’il vient à manquer ? Les parcours difficiles, le handicap, le trauma, l’exil, l’urgence écologique entament-ils cette capacité ? Les groupes de pairs, les professionnels et la culture pourraient-ils relancer la machine à rêver ?