PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Les frères et sœurs des enfants en situation de handicap – moteur, sensoriel, psychique ou mental – sont longtemps restés invisibles, ces derniers accaparant toute l’attention des professionnels de santé, des chercheurs et bien souvent de leurs parents. Pourtant, grandir dans ce contexte marque profondément l’histoire d’un enfant, sa construction identitaire, ses relations avec les autres. Ces frères et sœurs sont-ils, comme on le dit, plus altruistes, plus tolérants ? Souffrent-ils du regard, pas toujours tendre, de leurs pairs ? En famille, nombre d’entre eux sont mis à contribution, avec des risques psychosociaux non négligeables, sans que leur rôle d’aidant soit, là encore, reconnu. Psychologues, sociologues, anthropologues et responsables d’associations se penchent dans ce numéro de L’école des parents sur le vécu de ces fratries particulières.
La crise pandémique a mis en évidence les spécificités de la violence de genre en se référant particulièrement à la violence domestique. À partir du concept d’« espace sûr », identifié comme espace domestique de confinement pour la protection contre le virus, il est possible d’identifier les formes structurelles de violence de genre dans la vie des femmes.
L’objectif de cet article est de focaliser, après une analyse de la législation actuelle et des recherches récentes, les contradictions que la crise pandémique a mises en évidence mais également les opportunités. En particulier, la proposition de ce travail est de donner la possibilité d’identifier de nouvelles perspectives et de nouvelles propositions politiques en termes de sécurité et de santé pour les femmes, à partir des concepts-clés de l’épistémologie féministe.
Le centre de planification et d’éducation familiale occupe une fonction importante dans le dépistage, l’orientation et la prise en charge des victimes de violences, aussi bien lors des séances de prévention auprès des collégiens et des lycéens, qu’au cours des consultations pour un conseil en contraception, un dépistage d’infections sexuellement transmissibles ou une demande d’interruption volontaire de grossesse.
Article de Martine Balençon, Anne Clémence Priol, Nathalie Vabres
Paru dans la revue Dialogue, n° 232, juin 2021, pp. 135-145.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfant maltraité, Violence, Santé, Mineur, Psychologie du développement, Prévention, Suivi médical, Expérimentation, Accès aux soins, Soin
Les violences subies pendant l’enfance peuvent gravement affecter le développement et la santé des mineurs. La clinique de la violence chez l’enfant et l’adolescent et son traitement sont très spécifiques. Pédiatres et médecins légistes ont ainsi créé la Société française de pédiatrie médico-légale (SFPML) afin de penser les violences faites aux mineurs, du repérage à l’expertise, pour proposer des actions adaptées à leur particulière vulnérabilité et penser la prévention. L’enfant doit être un sujet de soins et non pas un objet d’investigation. La pédiatrie médico-légale promeut une pratique intégrée dans une dynamique de parcours de soins. L’expérimentation nationale « Santé protégée » a pour objectif d’améliorer la santé globale de ces enfants et adolescents en facilitant l’accès aux soins, le suivi et la coordination. Il paraît important aujourd’hui de mener des actions de prévention et de soins et d’assurer un accompagnement sécurisant des enfants pour limiter l’impact des violences et leur permettre de bien grandir.
Paru dans la revue Dialogue, n° 232, juin 2021, pp. 17-37.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfant maltraité, Victime, Droits de l'enfant, Violence, Justice, Droit civil, Droit pénal, Protection de l'enfance, Statistiques, Politique
Comment définir l’enfant victime ? Répondre à cette question est moins simple qu’il n’y paraît et nécessite de relever trois défis : appréhender la connaissance statistique de ce phénomène, comprendre sa dimension politique et, enfin, saisir le contenu juridique des normes nationales et internationales produites dans ce domaine. Cette contribution met en évidence la diversité des approches possibles pour appréhender le sujet, mais aussi les vides juridiques pouvant exister en la matière. La présente contribution propose de faire le point sur l’état du droit et les perspectives d’évolution qui pourraient être envisagées.
De nombreux enfants sont confrontés à des violences intrafamiliales de forme, nature et origine différentes. Elles peuvent susciter des vécus émotionnels susceptibles de constituer des expériences traumatiques et avoir des effets délétères à long terme sur leur développement et leur vie psychique, particulièrement lorsqu’elles sont répétées et subies à un âge précoce. Inscrit principalement dans le référentiel de la métapsychologie psychanalytique, cet article propose une présentation de la clinique des troubles relationnels qui peuvent mettre en danger ou en échec l’offre de soins psychiques. À partir de cas cliniques issus de la pratique en hôpital de jour puis en réseau libéral de l’auteure, psychologue clinicienne et psychothérapeute, cet article propose des pistes d’aménagement du dispositif et du projet thérapeutique afin de soutenir la relance des processus et des fonctions psychiques demeurés en latence et le traitement élaboratif des expériences traumatiques.
Le consentement et le discernement seraient-ils dans l’inceste le gage qu’il n’y a pas de violence ? À lire la loi française telle qu’elle est et à entendre la défense de beaucoup de parents incestueux, la soumission du sujet incesté à leur entreprise serait la preuve d’une non-violence. Or, l’inceste est violence quelle que soit la façon dont les actes sexuels qui le réalisent sont commis parce que l’inceste ne se réduit pas à l’illégalisme de l’acte sexuel. Les cas cliniques et judiciaires dans lesquels l’allégation d’inceste consenti a été énoncée montrent que l’inceste n’est en fait jamais consenti pour ce qu’il est concrètement : un acte sexuel entre deux personnes interdites de mariage, mais qu’il est toujours une violence absolue dont la mentalisation ne vient que longtemps après. Ce que les victimes ont pu croire, même après révélation des actes, c’est que leur place d’enfant et la relation à celui qui les agresse passent par la confusion entre désir sexuel et désir de lien, la notion d’inceste étant indicible.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3198, 26 février 2021, pp. 24-27.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence, Femme, Équipe pluridisciplinaire, Association, Projet de vie, Accompagnement, Psychologue, Éducateur spécialisé, Droits des femmes, Accès aux droits, Victime
Premières victimes de violences, les jeunes femmes font rarement appel à des dispositifs d’aide. Depuis peu, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), un lieu expérimental unique en France, le Lao Pow’her, leur ouvre ses portes. Son équipe pluridisciplinaire les prend en charge et c’est, pour l’heure, une réussite.
Article de Sihem Mathlouthi, Slah Eddine Ben Fadhel, Mohamed Ghosn el Mersni
Paru dans la revue Recherches familiales, n° 18, 2021, pp. 69-79.
Mots clés : Enfance-Famille, Déviance, Jeune, Trouble du comportement, Relation familiale, Violence, Tunisie
La présente étude tente d’apporter un éclairage sur la déviance chez les jeunes et leurs propres difficultés à autoréguler leurs comportements en se focalisant sur le rôle du climat familial dans cette relation, notamment dans un contexte socioculturel tunisien qui légitime souvent le recours à la violence intrafamiliale.
L’objectif de ce travail est d’examiner d’une part, les liens entre les déficits de l’autorégulation comportementale et les stades d’aggravation de la déviance (i.e., apparition, exploration et explosion) dans lesquels se trouvent les jeunes et, d’autre part, l’effet du climat familial violent perçu sur l’interaction entre les capacités d’autorégulation comportementale et les stades d’aggravation de la déviance.
Les principaux résultats démontrent un déficit plus important dans l’autorégulation comportementale chez le groupe se trouvant en stade d’exploration (stade 2) et d’explosion (stade 3), comparativement au groupe identifié en stade d’apparition (stade 1). Ce lien est expliqué par un effet différencié de la violence intrafamiliale perçue et ce, en fonction des stades d’aggravation de la déviance. La socialisation des jeunes tunisiens dans la rue, le désengagement familial et la dysrégulation éducative parentale, constituent autant de facteurs déterminant dans les déficits de l’autorégulation comportementale chez les jeunes tunisiens déviants.