PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Toxicomanes ? Drogués ? Usagers de drogues ? Consommateurs de produits psychoactifs ? Si cette dernière terminologie apparaît être la moins stigmatisante et la plus adéquate, l’entrée choisie -pour ce Rhizome- de l’usage et des usagers permet d’appréhender leur multiplicité, ainsi que la pluralité des problématiques induites au-delà de l’addiction pathologique. Patrick Pharo précise d’ailleurs dans ce numéro pourquoi les troubles liés à une substance et les troubles addictifs ont été confondus, et nous invite à distinguer les deux.
Ce Rhizome est publié dans un contexte où le bienfondé de la judiciarisation de la consommation est discuté. Deux contributions documentent les enjeux de la définition de ce qui est légal ou non. De manière schématique, certaines substances ont des propriétés pharmacologiques et sont légales et contrôlées, tandis que d’autres produits sont eux considérés comme des « drogues illicites ». Aujourd’hui, la fin du « consensus sur la guerre à la drogue » appelle à redéfinir l’objet de l’intervention et la place du (prendre) soin. Selon Anne Copell, il n’y a pas d’autres choix que d’apprendre à « coexister avec les drogues en limitant autant que possible les risques et les dommages ».
Paru dans la revue Esprit, n° 429, novembre 2016, pp. 115-123.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Usager, Consommation, Réduction des risques, Expérience
Inspirée d’expériences à l’étranger, l’ouverture de deux « salles de shoot » en France s’inscrit dans une politique publique de réduction des risques. Il s’agit de suspendre le jugement moral au profit de la santé et de la réinsertion sociale des usagers de drogue, ainsi que de la sécurité des riverains.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 21, printemps 2016, pp. 7-110.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Réduction des risques, Prévention sanitaire, Cannabis, Travail, Travail éducatif, Mineur, Alcool
L’usage de substances psychoactives se répand partout, de la rue au milieu festif, de l’usine au chantier, du stade à l’école… et fait l’actualité.
Mais que savons-nous des hommes et des femmes s’inscrivent dans la prévention et la réduction des risques qui lui sont liés ou encore apportent des soins à ceux qui en souffrent?
Que savons-nous de leur travail, qu’il soit professionnel, bénévole, militant?
Que savons-nous des outils qu’ils mettent en œuvre et des nouveaux dispositifs qu’ils expérimentent?
Qu’advient-il des principes qui structurent leur pratique et des valeurs auxquelles ils se réfèrent à l’épreuve de la professionnalisation et de l’institutionnalisation?
Ce dossier interroge les différents sens de l’usage moins pour eux-mêmes que pour répondre à ces questions.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 2, juin 2016, pp. 171-186.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Stratégie, Cybernétique, Soi, Psychothérapie, Alcoolisme, Modèle, Bateson (Grégory), Ecole de Palo Alto
Réfractaires à la raison comme à la volonté, les addictions représentent l’une des problématiques les plus épineuses à traiter dans le champ de la santé mentale en raison du plaisir, fut-il ténu et apparié souvent à une forme de douleur, que ce type de conduites génère. Pour complexe que soit la chose, le modèle stratégique offre aujourd’hui une opportunité thérapeutique efficace et pertinente sur ce sujet. La présente communication entend fournir les principales lignes de force d’une intervention stratégique visant à rendre les addictions, et par extension tout problème lié au « plaisir », accessibles à une solution. Il entend le faire en se confrontant aux thèses avancées par Bateson, notamment au travers de son article « La cybernétique du ‘soi’ : une théorie de l’alcoolisme ».
Article de Charlène Guéguen, Bernard Golse, Sylvain Missonnier
Paru dans la revue Dialogue, n° 212, juin 2016, pp. 39-50.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Enfance-Famille, Couple, Toxicomanie, Parentalité, Traitement de substitution, Grossesse, Différenciation sexuelle
Dans la rare littérature dédiée à la dynamique conjugale des sujets toxicomanes, plusieurs particularités sont mises en avant : l’indifférenciation sexuelle, la structure conjugale en triade, mais aussi l’investissement du toxique comme « mythe fondateur » du couple. L’article tend à mettre en évidence, chez des couples sous traitement de substitution, de quelle façon l’accès à la parentalité peut être source de bouleversements intenses, notamment par la réintroduction brutale de la différenciation sexuelle. À partir d’entretiens conjugaux, il a été relevé un vécu corporellement et psychiquement effractant au moment de la naissance du premier enfant. On observe une réorganisation de la dynamique conjugale avec une impossibilité à poursuivre la vie conjugale sur le plan sexuel et une confusion des rôles parentaux.
Dès le début du XXe siècle la question des stupéfiants fut au centre des réunions internationales. Des conventions furent adoptées pour en limiter la production et le commerce jusqu’à la Convention des Nations unies de 1961 dite « Convention unique sur les stupéfiants » qui engage les États parties à « interdire la production, la fabrication, l’exportation et l’importation, le commerce, la détention ou l’utilisation de tels stupéfiants à l’exception des quantités qui pourront être nécessaires exclusivement pour la recherche médicale et scientifique », qui figurent dans les différents tableaux annexés, parmi lesquels les opiacés, le cannabis, la cocaïne, etc..
Curieusement, les psychotropes et autres produits nuisibles à la santé, tel le tabac, régulièrement consommés dans les pays occidentaux, ne figurent pas dans les textes internationaux prohibitionnistes.
On connaîtra certes des prohibitions de l’alcool, comme aux États-Unis dans les années 1920, dont le résultat catastrophique contraindra les autorités à y mettre fin. En France, comme dans d’autres pays d’Europe, les ravages de l’alcool ont pu être contenus - notamment par la loi Évin limitant la publicité publique - et les campagnes contre l’usage du tabac ont quelque peu réduit la consommation.
Article de Murielle Henry, Christelle Humblot, Philippe Nielsen
Paru dans la revue Les Cahiers dynamiques, n° 66, avril 2016, pp. 102-107.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Toxicomanie-Addictions, Jeune en difficulté, Adolescent, Prévention, Addiction, Thérapie, Protection de l'enfance, MDFT (Multi Dimensional Family Therapy), Genève
Je peux t’aider à te débarrasser de ton juge ! » C’est ainsi que Philip Nielsen, psychologue, psychothérapeute et responsable du Centre Phenix Mail accueille les jeunes qui viennent le rencontrer. Ses locaux, chaleureux, sont installés rue des Rois à Genève et c’est avant de « croquer un morceau » que ce spécialiste de la prévention et du traitement des addictions, répondra à nos questions. Il nous donnera également matière à détailler ce qui fait la spécificité d’une des approches thérapeutiques des addictions : la mdft (Multi Dimensional Family Therapy ou thérapie familiale multidimensionnelle).
Article de Mélanie Carles, Manuel Gallardo, Catherine Herbert
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 53, mars 2016, pp. 37-48.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Errance, Toxicomanie, Relation d'aide, Soin, Accompagnement
Dans notre pratique, nous sommes confrontés à l’errance qui renvoie à des réflexions sur l’idéal et le rejet, l’aliénation et la résistance. Il est difficile de nommer et d’identifier les errants toxicomanes. L’accès à l’histoire de leur vie est le plus souvent fait de façon morcelée. Pour les personnes reçues, nous pourrions parler de « choix subi ». En tant qu’intervenants sociaux et médicaux au CAARUD-CSAPA (Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues-Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) nous sommes là pour les usagers quand ils le souhaitent. C’est un travail relationnel et de partage. C’est aussi donner une signification à cette expérience de l’errance et des produits au-delà de l’individuel, qui prend racine et s’enrichit dans le social. Comment le soin de l’autre et l’acceptation du soin de/par l’autre peuvent-ils être révélateurs du rapport de soi au monde et du monde à soi ? Notre travail est aussi une façon de réapprendre ou apprendre la relation à l’autre, de les accompagner pour tenter de vivre, à trouver du sens à leur vie, à ne plus se sentir si vulnérables.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 53, mars 2016, pp. I-XIII.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Toxicomanie, Accompagnement, Réduction des risques, Errance, Addiction
L’errance est un concept complexe à définir, allant d’un choix à une contrainte. Elle peut être la caractéristique commune d’un public hétérogène. Cet article axe sa réflexion sur le public toxicomane, accueilli en CAARUD (Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues). Que l’errance se situe en amont des consommations de psychotropes où qu’elle en soit l’effet, un lien entre errance et dépendance aux toxiques est observable. Bien que dévalorisée dans notre société contemporaine, quel sens peut avoir cette situation d’errance, qu’elle soit psychique et/ou physique, pour les personnes addicts et comment cette composante du public toxicomane est prise en compte par les CAARUD dans leur accompagnement ?
La prise en charge d'un adolescent "accro" aux conduites à risque ne saurait se satisfaire de seuls recadrages éducatifs. Ces mises en danger sont souvent des tentatives pour fuir le traumatisme psychique d'un secret de famille.