PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 410, mai-juin 2024, pp. 71-75.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Schizophrénie, Ennui, Souffrance psychique, Absence
Si pour certains se confronter au « vide » est une épreuve particulièrement douloureuse, voire insurmontable, d’autres vont tout mettre en œuvre pour combler ce gouffre sans bords. Tout le travail du schizophrène consistera alors à « exploiter » au mieux ce vide afin de lui donner un bord suffisamment sécurisant. À partir du cas de Thibaud, l’auteur rend compte, d’un point de vue théorique et clinique, des notions de « vide » et de « trop-plein » dans la schizophrénie.
Article de Bruno Falissard, Christophe Libert, Guillaume Bronsart, et al.
Paru dans la revue L'Ecole des parents, hors-série n° 5, automne 2023, pp. 7-60.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Souffrance, Stress, État dépressif, Trouble du comportement alimentaire, Schizophrénie, Trouble de la personnalité, Anxiété, Traumatisme, Psychiatrie infantile, Neurosciences, Coopération, Relation soignant-soigné, Protection de l'enfance, Psychologue clinicien, Psychanalyse, Risque, Âge, Genre, Thérapie comportementale et cognitive, Fil santé jeunes
Pas une journée ne passe sans un nouveau message d’alerte sur la « santé mentale » des jeunes. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Depuis la crise sanitaire et les confi nements successifs, plusieurs indicateurs montrent que cette période inédite a eu un impact délétère sur le psychisme des enfants et des adolescents. Que disent plus précisément les études ? Comment comprendre cette souffrance ? Et surtout, comment la repérer, la prendre en charge, alors que le secteur de la psychiatrie – et notamment de la pédopsychiatrie – est lui-même confronté à une crise de moyens, de vocations crûment mise en lumière par la pandémie ? Ce hors-série fait le point sur la situation, donne la parole aux professionnels, qui tentent de réinventer leurs pratiques, aux associations, qui multiplient les initiatives pour mieux répondre à la détresse de ces jeunes, et à tous ceux qui se mobilisent pour faire face à ce qui est devenu un véritable enjeu de santé publique.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXV, n° 2, juillet-décembre 2022, pp. 59-75.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Approche historique, Psychiatrie, Folie, Hystérie, Schizophrénie, Épilepsie, Anorexie, Trouble de la personnalité, Identité, Crise, Jeanne d'Arc
Jeanne d’Arc (1412-1431) est l’une des figures les plus emblématiques de l’histoire de France. Refusant le destin qui lui était assigné – mariage et maternité – elle quitte sa famille pour l’armée, délivrant Orléans à l’âge de 17 ans avant d’être capturée puis brûlée vive deux années plus tard. Objet de fascination, la trajectoire unique de cette adolescente a suscité maintes interrogations de la part des médecins qui se sont intéressés à sa vie et aux évènements qui l’ont ponctuée. Dans ce travail, nous proposons de retracer l’ensemble des rétro-diagnostics attribués à Jeanne d’Arc depuis le XIXe siècle. Loin de vouloir nous astreindre à un exercice similaire de pathologisation du personnage, nous souhaitons, à l’aune des éléments biographiques et des diagnostics évoqués, proposer d’imaginer Jeanne d’Arc sous les traits d’une adolescente comme les autres.
En France, les politiques de santé publique en psychiatrie visent à l’inclusion sociale et à la mise en place de projet pour les patients souffrant de troubles psychotiques. La possibilité de s’inscrire dans des projets dépend de la capacité à investir de la temporalité psychique. Elle suppose d’investir le temps chronométrique qui doit pouvoir se lier à une représentation subjective et affectée du temps. Néanmoins, chez les patients psychotiques, les capacités de liaison apparaissent particulièrement mises à mal par les processus de déliaison. Ainsi, nous nous interrogeons sur la nature de l’investissement du temps chez ces patients. Nous proposons en premier lieu un aperçu de la littérature psychanalytique et psychiatrique sur le concept de temporalité psychique. La littérature montre que si certains patients inhibés ont une représentation figée du temps, d’autres patients investissent une représentation confuse ou désorganisée de la temporalité. Afin d’illustrer nos propos nous avons souhaité étudier l’investissement de la temporalité dans le protocole de Rorschach et de TAT d’Élise, une patiente schizophrène. Chez cette patiente, l’utilisation des processus primaires semble lui permettre d’investir une temporalité dynamique et vivante. D’une part, ils organisent une rythmicité entre l’organisation et la désorganisation de la pensée. D’autre part, ils lui permettent une alternance entre un passé lié à des affects mélancoliques et un futur marqué par les mouvements maniaques. Enfin les processus primaires semblent avoir permis l’inscription en souvenir d’une idée délirante.
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Les frères et sœurs des enfants en situation de handicap – moteur, sensoriel, psychique ou mental – sont longtemps restés invisibles, ces derniers accaparant toute l’attention des professionnels de santé, des chercheurs et bien souvent de leurs parents. Pourtant, grandir dans ce contexte marque profondément l’histoire d’un enfant, sa construction identitaire, ses relations avec les autres. Ces frères et sœurs sont-ils, comme on le dit, plus altruistes, plus tolérants ? Souffrent-ils du regard, pas toujours tendre, de leurs pairs ? En famille, nombre d’entre eux sont mis à contribution, avec des risques psychosociaux non négligeables, sans que leur rôle d’aidant soit, là encore, reconnu. Psychologues, sociologues, anthropologues et responsables d’associations se penchent dans ce numéro de L’école des parents sur le vécu de ces fratries particulières.
La "santé mentale" est devenue le langage des institutions internationales pour parler de la psychiatrie, dans le fil des directives édictées par le Livre vert de la santé mentale positive produit par les instances européennes. Elle est désormais rabattue sur l'outil gestionnaire d'une "clinique du cerveau" et de la psychiatrie sécuritaire.
Des actions et des pratiques de résistance à cette tendance sont ici mises en discussion. De quelle santé mentale s'agit-il ? De quelle psychiatrie démocratique ? Ce numéro interroge la place de la psychiatrie dans la société : avec quelle éducation, quelle socialisation, quel sujet social, quels besoins collectifs pour vivre ensemble sans précarisation ni exclusion ? Les textes qui suivent proposent des réponses, pistes explorées et fécondes, réaffirmant les principes qui ont guidé les grands mouvements désaliénistes du XXe siècle, et une praxis de résistance à inventer aujourd'hui.