PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 14-21.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Morale, Politique, Philosophie, Émotion, Passion, Esthétique, Éthique
Le discours actuel de la philosophie sur les émotions prend parfois l’allure d’un catalogue. La question des émotions a toujours occupé une place centrale dans la réflexion philosophique. Dans la philosophie morale, les émotions servent à poser le problème de la maîtrise de soi. La philosophie politique se sert des émotions pour élaborer une conception de la nature humaine et du gouvernement. Enfin, la philosophie esthétique parle des émotions à propos des œuvres de l’esprit comme miroir de notre existence.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 43, janvier 2024, pp. 139-146.
Mots clés : Action sociale : cadre institutionnel et juridique, Personne handicapée, Inclusion, Développement, Projet, Projet de vie, Politique, Droits des usagers, Piveteau (Denis)
À la suite de la publication, en juin 2014, du rapport « Zéro sans solution ». Le devoir collectif de permettre un parcours de vie sans rupture, pour les personnes en situation de handicap et pour leurs proches, coordonné par D. Piveteau, la démarche « Réponse accompagnée pour tous (rapt) » en reprenait, en 2018, les recommandations au sein de quatre axes. L’axe 2 portait plus spécifiquement sur les objectifs de transformation de l’offre, pour passer d’une logique de places et de filières à une logique de réponses adaptées aux besoins spécifiques et évolutifs des personnes.
Dans un premier temps, nous rendrons compte ici du programme « Un avenir après le travail », de sa conception, de son déploiement, de ses réussites pour les personnes concernées et des défis qu’il soulève, comme illustration de la prise en compte de ces recommandations et des axes de la rapt (notamment le deuxième). Puis, dans un deuxième temps, à partir de ces enseignements, nous proposerons quelques pistes de réflexion sur ce qui « conditionne » l’évolution vers une « transformation “inclusive” de notre cadre de vie collectif », tel que le mentionne D. Piveteau dans son dernier rapport de février 2022.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 43, janvier 2024, pp. 85-97.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Accompagnement social, Politique, Changement, Organisation, Coordination, Parcours institutionnel, Inclusion, Ingénierie sociale
Sous pression internationale, l’administration française a amorcé officiellement une transformation historique, systémique et radicale de son offre de service médico-sociale. Mais un écart béant existe entre les intentions affichées et la réalité de cette transformation qui pèche par un évident manque de méthode, de pédagogie et de cohérence. En cause, la cacophonie entre de multiples acteurs publics, la valse des concepts, la prolifération logorrhéique de textes, rapports, normes, recommandations, etc. Cela se traduit pour les praticiens par un grand nombre d’injonctions paradoxales, l’absence perceptible d’objectifs et d’échéances clairs, la multiplication de dispositifs expérimentaux et l’impression inquiétante de naviguer à vue.
Néanmoins, les mentalités ont évolué et de nombreux opérateurs et professionnels volontaristes tentent de modifier leurs pratiques d’accompagnement des personnes concernées, tant en termes de postures, de méthodes que d’organisations. Toutefois, la tâche ne leur est pas facilitée par l’absence de véritables marges de manœuvre dans le cadre corseté d’une économie totalement administrée, trait historique de l’hyper-étatisation française. Pour réussir, la transformation devra passer par une simplification, une approche par objectifs au lieu d’un formalisme administratif obsolète, un changement des modalités de financement (solvabilisation des bénéficiaires), une réingénierie organisationnelle et une libéralisation des pratiques.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 43, janvier 2024, pp. 19-30.
Mots clés : Travail social : Établissements, Handicap, Dispositif, Plateforme, Organisation, Management, Politique, Aide à domicile, Intégration, Réseau
La transformation de l’offre médico-sociale, appliquée au champ du handicap, est un terme, un enjeu auquel il est désormais systématiquement fait référence tant au niveau des politiques publiques, des associations représentatives des personnes et des familles que des organismes gestionnaires et des professionnels eux-mêmes. Pour autant, ce processus nécessite d’être mieux qualifié concernant ses déterminants sociopolitiques ainsi que son périmètre, sa profondeur et sa complexité. Souvent approchée par les objets techniques, administratifs ou opérationnels qui la dessinent peu à peu, il s’agit dans cet article de problématiser les différentes configurations organisationnelles que cette transformation revêt selon des formes successives de maturité interne et externe. La problématique du schéma cible d’une telle reconfiguration systémique sera abordée non pour figer les choses, mais pour éclairer le processus à l’œuvre au travers de quatre dimensions dynamiques qui nous semblent particulièrement structurantes du phénomène : l’intégration interne et externe de l’offre de services en réseau, la responsabilité populationnelle, la continuité des parcours, l’effectivité des droits et des rôles sociaux. À partir de cette grille d’analyse, trois configurations organisationnelles seront évoquées : le fonctionnement en dispositif intégré, la plateforme de services coordonnés, la plateforme territoriale de services intégrés à visée inclusive.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 41-42, juin 2023, pp. 185-199.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Administration, Délégation, Politique sociale, Conflit, Politique, Soin, Personne âgée, Allemagne
Cet article analyse dans le cas allemand la logique d’enchevêtrement des administrations du social en lien avec les clivages politiques et culturels fondateurs du fédéralisme. En Allemagne, le système d’assurances sociales a été développé sur la base de lois fédérales, mais l’exécution de ces assurances a été confiée à des caisses gérées de façon paritaire par les syndicats et les associations d’employeurs. L’essentiel de la mise en œuvre intervient par le biais de régulations dans les Länder et les communes et est traditionnellement confié à des associations proches des mouvements politiques et culturels clés de l’époque : Églises protestantes, Église catholique et mouvement ouvrier. Depuis les années 1990, un tournant gestionnaire dans les politiques sociales a entraîné le développement de la mise en concurrence des opérateurs des politiques sociales, ce qui a généré des distorsions dans la logique d’enchevêtrement des administrations du social. Dans le cas des politiques du soin aux personnes âgées, l’introduction en 1995 d’une assurance fédérale sur le soin, associée à des instruments de mise en œuvre favorisant le marché, incarne bien cette tendance. Un pouvoir de régulation dans l’offre et la qualité de l’offre des prestations a été entre-temps confié de nouveau aux Länder et, souvent, aux communes.
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 96-103.
Mots clés : Travail-Emploi, Insertion par l'économique, Insertion professionnelle, Précarité, Politique, Gestion
Depuis près de quinze ans, nous travaillons à partir de l’hypothèse que l’insertion par l’activité économique traverse une période historique de transformation tant sur le plan des représentations (instrumentalisation par les pouvoirs publics, incompréhension de l’opinion publique, déni de reconnaissance chez les responsables) que sur celui de l’efficacité des outils mis en œuvre dans ces organisations. Ces processus produisent une « crise » de valeurs chez les acteurs engagés dans ce mouvement de « décomposition et de recomposition ».
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2022, pp. 19-39.
Mots clés : Travail-Emploi, Action sociale, Insertion professionnelle, Bureaucratie, Territoire, Milieu urbain, Groupe, Politique, Emploi, Prise en charge, Prestation sociale, RSA, Lyon
Cet article s’intéresse à la mise en œuvre d’une politique d’insertion territoriale dans le cadre institutionnel spécifique d’une métropole. En effet, la métropole de Lyon, créée au 1er janvier 2015, regroupe les compétences de l’ancienne communauté urbaine et du conseil départemental sur le territoire lyonnais et 58 communes alentour. Toute l’action sociale a donc été prise en charge par une collectivité nouvelle, aux compétences particulières. Les orientations de la politique d’insertion sont à ce titre plutôt révélatrices des enjeux politiques de l’intervention sociale en contexte métropolitain : il s’est agi de concevoir l’insertion comme un réservoir d’emploi, comme de l’investissement social à disposition des entreprises du territoire dans le cadre d’une politique renommée « insertion par l’emploi ». Cette conception modernisée de l’insertion n’a pas été sans conséquence pour des bureaucraties sociales territoriales aux pratiques de travail relevant de l’habitude et s’inscrivant dans des réseaux d’interconnaissance locaux. Cet article questionne donc les ajustements d’administrations et de partenaires de l’insertion sociale et professionnelle face à des orientations politiques ainsi que leurs conséquences sur les parcours d’allocataires. L’argumentation s’attache à montrer la spécificité lyonnaise dans l’accentuation d’une prise en charge des parcours d’allocataires très segmentée selon l’employabilité directe des bénéficiaires du RSA. Les acteurs bureaucratiques peuvent démontrer des formes de résistance par la non- mobilisation des dispositifs d’insertion par l’emploi, renforçant de facto une hiérarchisation des parcours d’allocataires.
Paru dans la revue La Revue française de service social, n° 284, mars 2022, pp. 30-33.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Politique, Besoin, Relation équipe éducative-famille, Famille
Dans cet article, il s’agira d’aborder avec simplicité non pas ce qui se passe mais ce qui ne se passe pas pour la politique de la protection de l’enfance. La France a adopté des dizaines de loi depuis plus de trois siècles, et nous en sommes toujours à nous poser des questions sur les moyens à mettre en place, les évaluations à mener, les stratégies à adopter, ou encore la place des parents lorsque l’enfant est confié à l’aide sociale à l’enfance. Reconnaissance, droit des familles, des parents, intérêt majeur pour l’enfant…, des termes qui tournent régulièrement dans les textes mais aussi dans les pratiques des professionnels, et pourtant prédomine le sentiment que tout évolue très lentement. L’arsenal de chercheurs, d’experts, de commissions nationales ne peut que confirmer que ce sujet passionne, met en colère, agace, mais aussi désespère professionnels comme familles. Cette multiplication de réflexions sans solutions pérennes nous amène à agir tout de suite et maintenant. La protection de l’enfance est bien plus qu’une priorité et une obligation : c’est l’engagement d’un pays comme la France à assurer l’accueil et l’accompagnement inconditionnel de tous les mineurs, et ce avec tous les moyens nécessaires pour l’exercice de ces métiers dans les meilleures conditions.
Paru dans la revue Empan, n° 125, mars 2022, pp. 139-146.
Mots clés : Ecole-Enseignement, ZEP, Mixité sociale, Égalité des chances, Politique, École primaire, Enseignement, Réussite scolaire, REP
Politique emblématique, l’éducation prioritaire a inauguré une nouvelle ère institutionnelle, marquée par la reconnaissance des inégalités sociales et culturelles face à l’école et aux apprentissages. Mais le bilan mitigé des différentes politiques engagées procède partiellement de la faible mixité sociale voire de son absence dans de nombreux établissements scolaires. Question socialement vive, la mixité pourrait pourtant constituer la clé de réussite d’une politique ambitieuse.