Documentation sociale

Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.

Réponses 31 à 40 sur un total de 343

Votre recherche : *

L'apprentissage de la langue écrite dans le cas du syndrome de Williams

Article de Anne Sophie Pezzino, Nathalie Marec Breton, Agnès Lacroix

Paru dans la revue Enfance, vol. 72, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 475-508.

Mots clés : Enfance-Famille, Handicap-Situations de handicap, Maladie génétique, Enfant handicapé, Handicap mental, Déficience cognitive, Lecture, Apprentissage, Maladie rare

Le syndrome de Williams (SW), maladie génétique rare admettant un handicap intellectuel, offre une occasion de mieux comprendre l’évolution des précurseurs phonologiques et visuels contribuant à l’activation des mécanismes de lecture. En effet, les déficits phonologiques et visuo-spatiaux semblent expliquer indépendamment une part de la variabilité dans l’installation du code écrit, malgré la préservation relative du lexique. Selon une approche multidimensionnelle, l’objectif de cette étude longitudinale sur trois ans était de repérer la nature et l’évolution des précurseurs phonologiques et visuels reconnus comme contribuant au bon développement de la maîtrise du code écrit. Nous avons rencontré une fois par an durant trois ans (3 temps), 7 jeunes avec SW âgés de 5 à 8 ans appariés, au cas par cas, à 30 enfants contrôles typiques selon le sexe et l’âge chronologique. Plusieurs tâches ont été administrées afin d’évaluer la connaissance du code et ses précurseurs phonologiques (épi- et méta-phonologie, mémoire auditivo-verbale et dénomination rapide) et visuels (raisonnement visuo-spatial et attention visuelle). Les résultats indiquent que l’évolution atypique et retardée de certains précurseurs conduit à un décalage temporel dans l’activation des mécanismes de lecture et, par conséquent, des trajectoires développementales de l’installation du code écrit dans ce syndrome. Notre discussion s’orientera vers une classification possible des trajectoires développementales, selon une approche multidimensionnelle des variabilités observées dans la maîtrise du code écrit.

Accès à la version en ligne

L'introduction des textures dans la période de diversification alimentaire en France

Article de Leslie Lemarchand, Mélanie Carnault, Sophie Kern

Paru dans la revue Enfance, vol. 72, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 527-548.

Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Alimentation, Prévention sanitaire, Nourrisson, Apprentissage précoce, Comportement alimentaire

Les recommandations de santé publique concernant l’ordre et l’âge d’introduction des textures au cours de la période de diversification alimentaire ne sont pas toujours précises et les connaissances sur l’application des préconisations sont peu documentées scientifiquement. La création du questionnaire « Inventaire des Conduites Alimentaires – ICA » pour lequel plus de 800 réponses ont été recueillies et analysées nous a permis de rendre compte des pratiques alimentaires mises en place dans les foyers français au stade de la diversification alimentaire. Deux résultats majeurs ressortent de cette étude. Le premier concerne les âges d’introduction (âge auquel un comportement émerge au sein de la population) et de consommation courante (âge auquel un comportement est observé chez plus de 75 % de l’échantillon) qui, en lien avec le développement des habiletés oro-motrices, varient selon les textures : les textures liquides et mixées sont introduites avant 4 mois alors que les autres textures le sont à partir de 5 mois. Par ailleurs, la chronologie suivante est observée pour les âges de consommation courante : la texture mixée est consommée par plus de 75 % des enfants à 6 mois, les liquides à 8 mois, les semi-solides à 10 mois et les solides à 14 mois. Le deuxième résultat confirme l’existence d’une fenêtre temporelle optimale pour l’introduction des aliments complémentaires qui se situerait autour de 10 mois.

Accès à la version en ligne

Garçons et filles : interactions pédagogiques différenciées ?

Article de V. Fournier, Annick Delvigne Durand, Sabine De Bosscher

Paru dans la revue Enfance, vol. 72, n° 4, octobre-décembre 2020, pp. 509-526.

Mots clés : Enfance-Famille, Genre, Pédagogie différenciée, Élève, Orientation scolaire, Réussite scolaire, Garçon, Fille, Pratique éducative, Comportement

De nombreuses études montrent que les choix d’orientation et la réussite scolaire sont encore marqués par le sexe de l’élève (Gaussel, 2016 ; Vouillot, 2014 ; Vouillot, Steinbruckner, & Thiénot, 2011). Un des facteurs qui pourraient expliquer la persistance de ces différences serait lié au vécu des élèves, au travers des pratiques pédagogiques différenciées selon le sexe, illustrées notamment par les interactions en classe. La recherche présentée ici est basée sur l’observation de 20 classes d’élèves âgés de neuf à douze ans lors de leçons de français et de mathématiques. Elle montre que si, conformément aux recherches récentes, le pourcentage des interactions enseignants-filles et celui enseignants-garçons ne sont pas globalement significativement différents, et ce quelle que soit la discipline, demeurent des différences pour certains types d’interactions. Les filles sont ainsi davantage félicitées et encouragées pour leurs efforts et leur motivation, elles reçoivent moins de critiques que les garçons pour leur motivation, leur conduite ou leurs compétences. Enfin, les filles, plus que les garçons, respectent les règles scolaires et ne répondent pas à des questions qui ne leur sont pas destinées. Ces résultats sont notamment discutés au regard des dispositifs de politique publique visant à « enseigner de manière égalitaire ».

Accès à la version en ligne

Comprendre et accompagner le développement avec le numérique

Article de Céline Galissier, André Tricot, Ignacio Manez, et al.et al.

Paru dans la revue Enfance, n° 3, juillet-septembre 2020, pp. 277-446.

Mots clés : Enfance-Famille, Psychologie du développement, Technologie numérique, Jeu vidéo, Enfant handicapé, Adolescent, Film, Genre, Intergénérationnel, Apprentissage, Socialisation, Motivation, Identité, Relation enfant-parents

Focus sur le point de vue des psychologues : quels sont les effets des nouvelles technologies sur le développement ? Les outils numériques sont là, et ce sont de puissants moyens. Mais des moyens pour quoi faire ? Les psychologues s’interrogent : apprend-on aux enfants à les utiliser adéquatement et aux parents à les contrôler correctement ? Par exemple, comment les bébés et les parents gèrent-ils l’attention conjointe lors de leurs interactions à distance par vidéo ?
Les nouvelles technologies sont les moyens d’objectifs visant les apprentissages cognitifs, la médiation sociale, ou encore les thérapies à distance. Mais ils ont des effets autres, inattendus voire indésirables. Ils transforment l’environnement physique et humain. Ils privilégient la représentation du réel sur les interactions sociales directes, la perception passive sur l’action, une attitude de spectateur non impliqué sur l’initiative sociale. Ils ont des répercussions émotionnelles souvent inobservables faute de partenaires témoins. Les psychologues s’interrogent à nouveau : quel est le rôle de l’âge, du genre, du partenaire, de la motivation du jeune utilisateur ?
Ce numéro thématique, coordonné par Benoît Schneider, professeur de psychologie à l’université de Lorraine, aborde de nombreuses questions développementales liées à l’utilisation du numérique. L’utilisateur crée l’usage de l’outil selon ses besoins, mais l’outil peut, lorsqu’il est SMART, comme l’a montré Charles Tijus dans le numéro thématique 3, 2019, anticiper les besoins de l’utilisateur. Pendant que l’on étudie ses effets au fil du temps pour en faire un bilan, le numérique évolue, avec l’objectif de permettre aux personnes, selon la belle expression de Florian Forestier, auteur de l’après-propos, de trouver (voire d’inventer) leur propre chemin de développement. Une redescription du concept de développement est ainsi esquissée, qui invite les psychologues à prendre leur place dans l’option interdisciplinaire des nouvelles technologies. En pionnier, le numéro ouvre le dossier pour les professionnels de l’enfance et les parents.

Accès à la version en ligne

Le développement du langage de production en français (DLPF) entre 18 et 42 mois : une synthèse

Article de Dominique Bassano, Florence Labrell, Philippe Bonnet

Paru dans la revue Enfance, n° 2, avril-juin 2020, pp. 151-174.

Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Acquisition du langage, Outil, Évaluation, Jeune enfant, Vocabulaire

La période qui s’étend de un an à quatre ans environ est cruciale pour l’acquisition du langage oral, que l’enfant met en place en intégrant les trois dimensions fondamentales du lexique, de la grammaire et de la pragmatique émergente. Or il existe en français peu d’outils permettant d’évaluer ou d’analyser le développement du langage durant la prime enfance, et peu de recherches donnant une vision d’ensemble de cette période. Tel est l’objectif de l’étude de référence du DLPF réalisée auprès de 517 enfants de 18 à 42 mois et ciblant conjointement les trois domaines langagiers. Nous avons mis cette étude à disposition du public dans un ouvrage très complet aux Archives ouvertes HAL (Bassano, Labrell, & Bonnet, 2020). Le présent article vise à fournir une synthèse de ce travail.

Accès à la version en ligne

Comportements de désinhibition sociale et d'attachement d'enfants d'âge préscolaire consultant en pédo-psychiatrie

Article de Marthe Delbarre, Karine Dubois Comtois, Julie Achim, et al.

Paru dans la revue Enfance, n° 2, avril-juin 2020, pp. 241-258.

Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Carence affective, Attachement, Jeune enfant, Relation enfant-mère, Trouble du comportement, Psychiatrie infantile

Contexte : Les études récentes ont contribué à distinguer les comportements de désinhibition du contact social (CDCS) du concept d’attachement. Certains auteurs, en s’appuyant sur de rares études qui ont observé une corrélation entre les CDCS et l’attachement insécure chez de jeunes enfants, soutiennent qu’il pourrait tout de même exister une association entre les deux, notamment lors de la constitution des premiers liens avec la mère. À ce jour, très peu d’études ont examiné cette association chez des enfants vivant avec leur mère biologique et aucune auprès d’enfants issus d’un échantillon pédopsychiatrique. Objectif : Le but de cette étude exploratoire est d’examiner s’il existe un lien entre l’attachement mère-enfant de type insécure et la présence de CDCS chez des enfants consultant en service de pédopsychiatrie. Méthode : Vingt-neuf enfants (âgés entre 23 et 71 mois) et leur mère ont participé à l’étude. Les CDCS et l’attachement mère-enfant ont été examinés lors d’une procédure de séparations et de réunions avec la présence d’une étrangère. Résultats : Plus les scores de CDCS sont élevés chez les enfants, plus leurs comportements d’attachement sont de type désorganisé/contrôlant et moins ils présentent des comportements d’attachement de type sécure. Conclusion : Ces résultats sont en accord avec ceux d’études antérieures qui avaient montré l’existence d’un lien significatif entre l’attachement mère-enfant de type insécure et la présence de CDCS chez de jeunes enfants vivant dans des milieux à risque psychosocial élevé.

Accès à la version en ligne

Auto-évaluation de ses émotions à 4 et 5 ans : une adaptation de l'entretien de Carroll et Steward

Article de Geneviève Laurent, Karin Ensink, Raphaële Miljkovitch

Paru dans la revue Enfance, n° 2, avril-juin 2020, pp. 219-239.

Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Auto-évaluation, Jeune enfant, Outil, Émotion, Agressivité, Entretien, Altérité, Psychologie du développement

Cette étude pilote avait pour objectif de développer un outil d’évaluation de la compréhension de ses propres émotions par les enfants de 4 et 5 ans et d’en examiner les propriétés psychométriques. L’instrument proposé, l’Entretien sur les émotions modifié (EE-M), est une adaptation de l’entretien de Carroll et Steward (1984). Il a été testé auprès de 50 enfants âgés de 4 et 5 ans dont la moitié présentait un problème d’agressivité et l’autre moitié était un groupe contrôle apparié. Les résultats montrent que l’EE-M possède de bonnes propriétés psychométriques, à savoir une bonne fidélité inter-juges et une consistance interne satisfaisante. Les liens entre cet entretien et la compréhension des émotions d’autrui suggèrent en outre une validité discriminante satisfaisante. La validité du construit a été confirmée par des liens attendus avec l’agressivité et la régulation émotionnelle. Les résultats sont par ailleurs cohérents avec ce que l’on sait de la séquence développementale de la compréhension des émotions.

Accès à la version en ligne

Liens d'attachement : une autre perspective pour une autre culture. Etude exploratoire sur des enfants libanais

Article de Nayla Nahas

Paru dans la revue Enfance, n° 2, avril-juin 2020, pp. 193-216.

Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Relation enfant-mère, Relation familiale, Théorie, Attachement, Psychologie du développement, Adaptation, Outil, Société, Culture, Liban

Cet article s’interroge sur la validité et les limites de l’utilisation des théories et des outils d’évaluation des liens d’attachement développés dans des contextes américains et européens pour l’évaluation de la qualité de l’attachement dans d’autres cultures comme celle du Moyen-Orient. Il présente une étude exploratoire d’un outil de mesure de l’attachement, les Cartes de modèles individuels de relations (CaMir) sur un échantillon d’enfants libanais (N = 410) parlant la langue arabe. L’analyse factorielle en composante principale sur une version simplifiée (37 items) du CaMir a permis de trouver des catégories d’attachement proches de celles développées par la théorie de l’attachement mais leur expression se trouve être nuancée en fonction de la culture examinée. Cet article discute de la relation entre l’attachement et le mode d’interaction sociale caractérisé par la connectivité relationnelle.

Accès à la version en ligne

Développement du savoir-faire corporel durant la première année de vie du bébé

Article de Lisa Jacquey, Jacqueline Fagard, Kevin O'Regan, et al.

Paru dans la revue Enfance, n° 2, avril-juin 2020, pp. 175-192.

Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Apprentissage précoce, Psychomotricité, Développement cognitif, Corps, Développement sensoriel, Nourrisson, Fœtus

Cette revue de la littérature propose d’examiner de quelle manière le savoir-faire corporel du bébé s’affine au cours de la première année de vie, en décrivant ce développement à travers l’exploration du corps et l’exploration de l’environnement physique. Ce développement précoce pourrait participer à l’acquisition par le bébé d’un sens de l’agentivité (sense of agency) et d’un sens du corps propre (body ownership). Le développement du savoir-faire corporel, par son statut de précurseur d’une connaissance plus approfondie du corps et de soi, jouerait un rôle essentiel dans le développement sociocognitif et psychomoteur de l’enfant.

Accès à la version en ligne

Origine et développement de la musicalité

Article de Colwyn Trevarthen, Carla Aimé, Mathilde Le Covec, et al.et al.

Paru dans la revue Enfance, n° 1, janvier-mars 2020, 148 p..

Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Jeune enfant, Nourrisson, Musique, Voix, Développement cognitif, Psychologie du développement, Chant, Émotion, Biologie, Rythme, Imitation, Relation enfant-parents, Son, Apprentissage précoce, Petite enfance

La musicalité. Le mot déjà se touche comme le velours mélodique d’un poème de Verlaine. Mais derrière cette douce sonorité se cache un concept à multiples paramètres : tempo, pitch, prosodie, acoustique, pattern, mélodie, harmonie, voix, instrument. Il implique des aires cérébrales spécifiques et un carrefour soigneusement décrit par Luciano Fadiga : l’aire de Broca. Ainsi que l’annonce Maya Gratier dans son introduction, il s’agit d’une ressource naturelle. Elle est là. Il suffit de la prendre en compte et de l’exploiter pour le plus grand bénéfice du partage émotionnel, de la synchronisation interpersonnelle, de la mémoire, et… de l’accès à la pratique de la musique. Car la musicalité, lorsqu’elle est éduquée, est le support de nombreuses compétences cognitives et sociales, et d’un riche apprentissage culturel. Il s’agit d’un champ interdisciplinaire ouvert récemment aux investigations scientifiques et aux expériences éducatives. Le champ est au début de ses promesses dont ce numéro, mené par Maya Gratier avec des développementalistes et musicologues passionné(e)s, offre une vision ciblée sur la très jeune enfance. Colwyn Trevarthen nous fait l’honneur d’exprimer son option pionnière sur le rôle de la musicalité dans le développement de l’intersubjectivité, concept dont il est le créateur et qui influence les théories les plus récentes sur la dynamique du développement.
Que la musicalité soit première, avant la musique dont elle est l’origine, et que les très jeunes bébés y soient sensibles et puissent l’analyser et la vivre dans l’émotion qu’elle crée, sont les grands enseignements de ce numéro tout particulièrement dédié aux développementalistes – chercheurs, enseignants et éducateurs de la petite enfance.

Accès à la version en ligne