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La honte est une dimension peu étudiée dans le champ du travail social. Or cette émotion est l’une des plus redoutables qui soit, tant au niveau individuel que collectif. Dans nos sociétés occidentales contemporaines, le mythe de l’acteur homérique a produit une stigmatisation des usagers de l’intervention sociale. Définis à travers des archétypes dévalorisés, le processus de désignation relié à leur non-conformité les expose de manière explicite à vivre l’expérience de la honte, d’autant plus lorsqu’il entre en relation avec un intervenant social. Cet article présente les résultats d’une recherche évaluative réaliste d’une pratique sociale originale de médiation culturelle, Cultures du coeur-Québec, à travers laquelle nous avons identifié des stratégies d’intervention faisant implicitement usage de la honte et d’autres qui contiennent le potentiel de dégager les usagers des aspects néfastes de cette émotion.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 44, 2017, pp. 105-116.
Mots clés : Lien social-Précarité, Totalitarisme, Camp de concentration, Honte, Contrôle social, Bulgarie
Le pouvoir totalitaire ne peut pas exister sans l’ennemi, et pour le punir et le contenir il se sert du camp de concentration. Dans l’idéologie
communiste, l’ennemi est de type « social » et par conséquent rééducable. De cette acception découle l’appellation officielle des camps en Bulgarie : Foyers de rééducation par le travail. La raison d’être de ces institutions est la transformation physique et psychologique de l’individu pour qu’il ait le droit de vivre dans la société communiste en construction. Dans ce processus de rééducation/transformation de l’individu, le sentiment de honte a une place essentielle. Il est utilisé par l’institution afin de dominer l’être humain et de le contrôler dans sa totalité.
La honte et le remords ont rarement été explorés à l’aune d’une culpabilité collective attribuée à une génération. Le présent article se propose
précisément d’ouvrir la réflexion à partir de la notion de génération en examinant la manière dont cette construction collective peut oeuvrer à la
désignation d’une catégorie sociale coupable. De la culpabilité générationnelle peuvent alors naître la honte et le remords. Encore faut-il qu’une génération puisse se reconnaître dans une faute historique et que ses membres acceptent d’endosser une responsabilité collective alors même que, dans les sociétés contemporaines modernes, la primauté de la responsabilité individuelle s’impose dans l’examen de la culpabilité. C’est dans ce contexte que nous examinerons la figure particulière des générations et notamment des baby-boomers au regard des nombreux débats sur leur responsabilité présumée dans les difficultés des générations cadettes.
Article de Céline Braconnier, Jean Yves Dormagen, Ghislain Gabalda, et al.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 57-1, janvier-mars 2016, pp. 17-44.
Mots clés : Lien social-Précarité, Élection, Vote, Abstention, Participation
Cet article établit pour la première fois à l’échelle nationale, à partir d’un échantillon représentatif de quelque 40 000 inscrits dont on croise l’adresse de résidence et l’adresse d’inscription, l’ampleur et la sociologie de la mal-inscription électorale. Il montre, en prenant appui sur les scrutins de 2012, qu’elle affecte à cette date 6,5 millions d’inscrits, et frappe en particulier les catégories les plus mobiles, notamment les étudiants et les cadres supérieurs, dont elle contrarie les prédispositions à la participation électorale. Il démontre, à partir de l’analyse des pratiques effectives de participation, que le fait de ne pas être inscrit dans le bureau de vote de sa commune de résidence multiplie par trois les risques d’être un abstentionniste constant.
Article de Annamaria Colombo, Noémie Pulzer, Michel Parazelli, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 40, n° 1, mars 2016, pp. 51-77.
Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Représentation sociale, Modèle, Prise en charge, Action collective, Association, Les enfants de Don Quichotte, Paris
La mobilisation des Enfants de Don Quichotte en hiver 2006-2007 visait à attirer l’attention politique et citoyenne sur les conditions des sans-abri à Paris. De par son caractère inhabituel, cette mobilisation a bouleversé les rapports entre les acteurs concernés par la question du sans-abrisme et du mal-logement à Paris et entraîné une reconfiguration de la prise en charge de ces populations. Sans nier les effets de cette mobilisation sur la prise en charge des sans-abri en France, cet article s’intéresse plutôt aux représentations des sans-abri et aux modalités de l’action à leur égard que l’analyse de ce « cas d’étude » permet de révéler.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 41, janvier-avril 2016, pp. 29-39.
Mots clés : Lien social-Précarité, Travail social : Établissements, Concept, Sociologie, Organisation, Coopération
La coopération s’apparente à une valse à trois temps en trois mouvements : transaction, transition, transformation. Ces trois notions ou concepts sont placés au cœur de la coopération. Il s’agit d’analyser les relations et les interdépendances que ces trois-là entretiennent, non seulement entre eux, mais avec celle-ci, afin d’identifier les résonances qui en résultent. Outre l’ancrage spatial et temporel, ce qui importe, ce sont les contextes dans lesquels s’inscrit la coopération, et par là même la nature de cette dernière, tout particulièrement lorsqu’elle est aux prises avec un processus de négociation susceptible d’engendrer une transformation de systèmes de valeurs, et de rapport au monde.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 75ème année, n° 3 & 4, décembre 2015, pp. 119-130.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Lien social-Précarité, Jeune, Droit de vote, École, Rôle
L’idée d’abaisser le droit de vote à 16 ans ne constitue certainement pas aujour-
d’hui une revendication politique ou sociale. Et pourtant, elle poursuit de plus en
plus son chemin. L’Autriche, par exemple, l’a fait en 2007, l’Ecosse aussi pour son
référendum de 2014. Avant de juger de la pertinence d’un tel abaissement, tous les arguments, favorables ou non, doivent être connus et discutés. C’est ce que propose l’article, en démontrant finalement comment une tellement mesure, accompagnée d’activités pertinentes dans les écoles, permettrait de contrer le désintérêt de nombreux jeunes à la politique.
Article de Ioana Cîrstocea, Isabelle Giraud, Nathacha Chetcuti Osorovitz, et al.et al.
Paru dans la revue L'Homme et la société, vol. 4, n° 198, octobre-décembre 2015, pp. 29-194.
Mots clés : Lien social-Précarité, Féminisme, Femme, Mouvement social, Islam, Mixité sociale, Personne handicapée, Vie politique, Laïcité, Identité culturelle, Discrimination, Genre, France, Canada, Nicaragua, Roumanie, Russie, Palestine
Les débats académiques sur la complexité des rapports de pouvoir, la diversité des féminismes et la pluralité des configurations institutionnelles de genre font partie de la réflexivité des acteurs des mouvements sociaux. Les recherches explorant cette réalité sont relativement peu nombreuses. Ces contributions reviennent notamment sur l'intersectionnalité politique et placent la question de l'imbrication des rapports de domination au coeur de leurs pratiques militantes.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 75ème année, n° 1 & 2, juin 2015, pp. 17-31.
Mots clés : Lien social-Précarité, Association, Statut, Économie sociale et solidaire, Entreprise
Dans cet article, nous explorons les principales approches conceptuelles qui
englobent le phénomène associatif depuis plus de deux décennies : secteur non marchand, économie sociale, entreprise sociale et entrepreneuriat social. Notre analyse conduit tout d’abord à observer que ces approches évoluent dans le temps : elles reflètent des pratiques en vigueur et – dans un effet retour – conduisent à rendre ces pratiques légitimes. L’analyse permet aussi de remarquer que l’évolution conduit à un phénomène de «blurring boundaries», où les frontières entre catégories d’acteurs économiques semblent progressivement s’estomper. Cet estompement met en péril la reconnaissance a priori des spécificités de chaque type d’organisation, en ce compris la reconnaissance des spécificités associatives.