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Les adolescents violents. Réflexions cliniques, pathologiques et thérapeutiques

Article de M. Berger

Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 66, n° 3, mai 2018, pp. 145-153.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Adolescent, Violence, État limite, Passage à l'acte, Conduite à risque, Délinquance, Entretien, CEF, Violence conjugale, Trouble du comportement

À partir du matériel recueilli lors de consultations effectuées par un
pédopsychiatre d'orientation psychanalytique dans deux centres éducatifs renforcés en France, cet article analyse certains processus psychiques et identitaires en jeu chez les adolescents délinquants et violents.

Féminin et délinquance

Article de Jean Yves Chagnon, Jacques Dayan, Luc Henry Choquet, et al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 36, vol. 1, n° 101, janvier-mars 2018, pp. 9-191.

Mots clés : Justice-Délinquance, Délinquance, Femme, Adolescent, Fille, Prévention de la délinquance, Violence, Détention, Prison, Enfermement, Intégration, Exclusion sociale, Identité, Boulimie, Délit, Abus sexuel, Traumatisme, Homicide, Criminalité, Agressivité

La délinquance, on le sait, n’est pas un concept psychopathologique mais socio-judiciaire qui désigne à la fois une conduite caractérisée par la commission d’un délit ou d’un crime et l’ensemble des délits et crimes commis dans une communauté sociale (Chagnon, 2010 ; Dayan, 2012).

Du point de vue de la psycho(patho)logie clinique, il est ainsi vain aujourd’hui de postuler l’existence d’une personnalité dite délinquante, même si de nombreux psychanalystes – spécialistes de l’adolescence dans le sillage de A. Aichhorn ou A. Freud –ont écrit tout à la fois sur les fonctionnements intrapsychique et intersubjectif du délinquant et sur les modalités d’une prise en charge psychanalytique nécessairement ajustée de ces sujets. F. Marty et coll. (2002) avaient commenté certains de ces textes, qu’ils avaient publiés dans la première partie du XXe siècle. Certains sont néanmoins restés inédits. Ils en avaient souligné la « modernité » et le pouvoir génératif pour l’école française de psychanalyse de l’adolescent à venir.

Aujourd’hui, le curseur s’est donc déplacé sur l’acte violent, éventuellement délinquant, sa place et sa fonction dans l’économie psychique du sujet adolescent, en cours de subjectivation. L’acte de délinquance isolé peut être commis par n’importe quel individu si certaines circonstances narcissiquement douloureuses, auxquelles sont très sensibles les adolescents, se produisent, qui plus est dans un groupe à risque sur le plan psychosocial. Il peut alors prendre une valeur symbolisante, identifiante et subjectivante inattendue, ce qui a amené un renouvellement contemporain des théories sur le langage de l’acte. À l’extrême du spectre psychopathologique, les conduites psychopathiques (15-20% des faits de délinquance) continuent de "défier" les approches éducatives et soignantes. Ces conduites de délinquance s’articulent davantage, à l’heure des nouvelles TIC, aux mutations des métacadres sociaux et institutionnels, pour le meilleur comme pour le pire ; elles interrogent donc les valeurs « civilisationnelles », comme l’actualité de ces dernières années nous l’a montré.

Ce dossier traite de la délinquance et du féminin, et pas seulement au féminin, sans omettre cet aspect. Du point de vue épidémiologique, les statistiques retenues par l’Observatoire national de la délinquance rapportent que 18-20% des délinquances peuvent être attribuées à des mineurs ; parmi celles-ci, 14% sont attribuées à des filles et seulement 4 % d’entre elles seraient incarcérées. Leur implication croissante dans des actes d’agressions violentes est évoquée et débattue : a-t-on affaire à une réelle augmentation des comportements violents des adolescentes (en termes juridiques : les violences physiques non crapuleuses) ou aux effets d’une politique plus répressive sur ce type de délinquance ? Quoi qu’il en soit, le discours des adolescentes prend des intonations phalliques qui frappent l’imaginaire : il s’agit de « ne pas se laisser faire » ou encore "baiser, avoir des couilles", ce qui sur le plan des comportements peut s’accompagner de l’endossement des emblèmes "virils", voire dériver vers de franches agressions destructrices, valorisant l’exploit phallique en réunion, humiliant, maltraitant le/la faible, comme le démontre la participation de certaines filles aux viols en réunion.

Au-delà de ces aspects peut être encore marginaux, ces conduites adolescentes interrogent le rapport aujourd’hui entretenu par les deux sexes avec le féminin dans ses différentes déclinaisons : féminin maternel, féminin érotique, féminité, plus proche des emblèmes de genre. La grande nouveauté adolescente, Ph. Gutton (1991) nous l’a montré avec force, est la découverte de la complémentarité des sexes et du féminin génital. L’éclosion, sur fond de fragilités narcissiques héritées de l’enfance, des actes de délinquance à l’adolescence, avec la période fragile des 14-16 ans, interroge donc, quel que soit le sexe, ce rapport au féminin.

C. Balier (1988), à partir de son expérience de la grande délinquance ou criminalité suivie en prison, a montré que la question du refus de la passivité et du féminin (même si l’on ne peut rabattre l’une sur l’autre) était centrale chez ces sujets, et s’enracinait dans les ratés de l’adolescence. À un premier niveau, qui sous-tend le narcissisme phallique, il s’agit du roc du féminin, le refus par un homme d’occuper une position féminine passive vis-à-vis d’un autre homme, trop blessant pour l’Idéal du Moi viril ; mais en deçà des vicissitudes du complexe d’Œdipe négatif et de la « gestion » des pulsions homosexuelles à l’égard d’une figure paternelle, c’est bien la difficulté à occuper des positions passives ou mieux réceptives primaires qui semble en jeu : du fait de la massivité des traumatismes primaires, les formes passives (être aimé, choyé, bercé, etc.) sont lourdes d’une menace passivante mortifère (être écrasé, empiété, maltraité), contre lesquelles se mettent en place les défenses narcissiques phalliques, limitant les possibilités d’introjection pulsionnelle et le développement de relations objectales marquées du sceau de la sollicitude. Ces particularités sont remises au travail par le processus adolescent qui confronte à l’appropriation et l’intégration subjective. L’environnement contemporain surexcitant est alors mis en cause dans ces mutations des modes de fonctionnement, des pathologies et des relations humaines, de même que les valeurs groupales, sociétales et culturelles qui sous-tendent les institutions, comme la justice des mineurs (Chagnon, Houssier, 2014).

Ce dossier, composé de contributions pluridisciplinaires, se propose de traiter ces questions sous l’angle théorique, clinique, thérapeutique, à la fois du point de vue de l’épidémiologie, de la sociologie et de la clinique psychanalytique non seulement individuelle, mais également groupale et institutionnelle.

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Mon enfant se radicalise : des familles de djihadistes et des jeunes témoignent

Livre de Vincent de Gaulejac, Isabelle Seret, édité par O. Jacob, publié en 2018.

Mots clés : Jeune, Adolescent, Radicalisation, Violence, Prévention, Accompagnement, Famille, Mère, Soutien à la parentalité, Religion, Idéologie, Intégrisme, Islam, Exclusion sociale, Honte, Témoignage

Pourquoi le djihadisme exerce-t-il une telle séduction sur certains jeunes ? Que faire de ceux qui se sont radicalisés ? Comment empêcher d’autres jeunes de basculer dans la radicalisation ?
Ce livre défend une conviction : toute démarche de prévention doit associer les jeunes et les familles qui ont été confrontés à la radicalisation pour dissuader ceux qui souhaitent emprunter ce chemin. Les témoignages de Mansour, de Marie, d’Éric, de Tia et d’autres permettent de comprendre en profondeur leurs parcours, leurs motivations, leurs revirements et pourquoi le djihadisme séduit des jeunes en quête de sens, de place, d’aventure. Les récits des mères de djihadistes révèlent la détresse des familles, déchirées entre leur loyauté affective et un sentiment dévastateur de honte. Ils révèlent aussi leur besoin d’agir, de s’associer à la lutte contre la violence. Ils permettent d’explorer les sources du « choix » djihadiste et les moyens de l’éviter.

Accompagner les adolescents : nouvelles pratiques, nouveaux défis pour les professionnels

Livre de Emma Barron, Stéphane Blocquaux, Mireille Cosquer, et al., et al., édité par Erès, publié en 2018.

Mots clés : Adolescent, Violence, Accompagnement, Conduite à risque, Sexualité, Technologie numérique, Rite de passage, Prévention, Socialisation, Autonomie, Individualisation, Éducation, Réseau social, Deuil, Estime de soi, Relation éducative, Addiction, Maison des adolescents

Introduction (Patrick Cottin)

1. Accompagnement éthique et critique du technicisme (Dominique Depenne)
2. Ce qu'accompagner veut dire (Maela Paul)
« Bonjour, je voudrais une rencontre interhumaine avec vous » (Anne Le Pennec)
3. Conduites de retrait : du repli à l'isolement (Patrice Huerre)
« Un jeune qui nous désespère nous dit quelque chose de sa propre désespérance » (Anne Le Pennec)
4. Et si les « naïfs numériques » n'étaient pas ceux que l�on croit ? (Stéphane Blocquaux)
« Le numérique est un boulet de canon venu percuter la parentalité » (Anne Le Pennec)
5. L'expérience du deuil d'un(e) ami(e) chez les jeunes à l'ère du numérique (Martin Julier-Costes)
« Comme un ex-voto déposé dans un mur » (Anne Le Pennec)
6. La construction de l'estime de soi (Philippe Jeammet)
« Mettons en avant ce qui va bien chez les jeunes » (Anne Le Pennec)
7. Usages et dépendances à l'adolescence : soutenir la relation éducative (Jean-Pierre Couteron et Muriel Lascaux)
« Hélas, on a encore du mal à penser l'avant-addiction » (Anne Le Pennec)
8. La sexualité des adolescents d'aujourd'hui (Catherine Jousselme, Mireille Cosquer, Léonard Lorimy et Emma Barron)
« Aborder de front la question de la sexualité est quasi impossible » (Anne Le Pennec)
9. De la prise de risque aux conduites à risque (Daniel Marcelli)
« Il est normal qu'un adolescent prenne des risques. Ce sont les répétitions et l'escalade qui sont problématiques » (Anne Le Pennec)
10. Les violences sociétales face aux violences adolescentes (Jean-Pierre Rosenczveig)
« Assumons le fait que l'action sociale est une action judiciaire » (Anne Le Pennec)

Conclusion. Quand l'accompagnement conduit vers l'autonomie (Eric Fiat)

La Maison des adolescents de Loire-Atlantique (Patrick Cottin)

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Génération Q. Chronique

Livre de Dr Kpote, édité par la Ville brûle, publié en 2018.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Éducation, Prévention, Éducation à la santé, Sexualité, Information sexuelle, Affectivité, Respect, Égalité, Consentement, Genre, Discrimination sexuelle, Alcool, Drogue, Religion, Violence, Harcèlement sexuel, Réseau social, Témoignage

Dr Kpote est issu de la lutte contre le sida, et animateur de prévention en milieu scolaire. Depuis presque 20 ans, il parle de vie affective et de sexualité aux lycéen.nes et apprenti.es d'lle-de-France. Ces chroniques sont autant de tranches de vies (servies saignantes, et parfois même crues !) à travers lesquelles se dessine le portrait dune génération biberonnée au porno, qui grandit et se cherche dans un univers hypersexualisé, où règnent les injonctions et les stéréotypes.
Parler de sexualité, c'est aussi parler de soi, parler de respect, d'égalité, de consentement, de religion, d'éducation... La sexualité, ce n est pas seulement du cul !

Maillage transdisciplinaire et fonction contenante : clinique de la violence à l’adolescence

Article de Anne Claire Dobrzynski, Albert Ciccone

Paru dans la revue Dialogue, n° 218, décembre 2017, pp. 125-140.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Violence, Adolescent, Fonction contenante, Thérapie de groupe, Subjectivité, Pluridisciplinarité, Approche clinique, Contre-transfert

Cet article présente les effets d’un dispositif de rencontre transdisciplinaire dans l’accompagnement des adolescents commettant des agirs violents. Ces adolescents ont subi une double faillite de la fonction contenante dans les liens primaires et souffrent d’une faillite de la fonction de la groupalité psychique. À travers l’agir violent, produit et producteur de leur errance subjective, ces adolescents expulsent des fragments de subjectivité brute. La méthodologie transdisciplinaire, adossée à la pensée complexe du sociologue Edgar Morin, permet de constituer un maillage contenant pour et surtout avec ces adolescents. La situation de Dorothée illustre l’effet subjectivant des rencontres transdisciplinaires en tout petit groupe. L’article montre comment l’approche clinique reposant sur une telle posture instaure un portage psychique groupal pour ces sujets et relance le processus de subjectivation.

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Mixité et violence ordinaire au collège et au lycée

Livre de Patricia Mercader, Annie Lechenet, Jean Pierre Durif Varembont, et al., édité par Erès, publié en 2017.

Mots clés : Ecole-Enseignement, Jeunesse-Adolescence, Collège, Lycée, Adolescent, Genre, Mixité, Violence, Fille, Garçon, Vie quotidienne, Inégalité, Norme, Contrôle social, Discrimination sexuelle, Abus sexuel, Corps, Sexualité, Insulte, Adulte, Autorité, Pratique éducative, Sanction, Prévention

Sur la base d’interviews et d’observations dans des collèges et lycées, cet ouvrage montre comment les violences entre élèves sont liées à des modèles de virilité et de refus du féminin, et comment les adultes, tout en luttant contre ces violences quand elles sont transgressives, ont tendance à soutenir le système hiérarchique qui les fonde, sans le savoir et en dépit de leurs intentions.
Les violences genrées entre élèves fondent un fonctionnement hiérarchique à deux niveaux. Entre garçons, et dans une moindre mesure entre filles, on observe une hiérarchie instable où le statut de chacun est mis à l’épreuve dans chaque interaction. Entre garçons et filles, il s’agit de l’emprise stable d’un groupe sur l’autre. Ce système se manifeste crûment en milieu populaire et sous une forme plus euphémisée dans un milieu social privilégié. L’observation des adultes met en évidence comment dans les interactions quotidiennes, ce fonctionnement hiérarchique entre élèves est plutôt soutenu que vraiment combattu par l’institution, malgré les intentions explicites et les efforts incontestables de tous et toutes, ou presque.

Le sport fait mâle. La fabrique des filles et des garçons dans les cités

Livre de Carine Guerandel, édité par Presses universitaires de Grenoble, publié en 2017.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Sport, Société, Politique, Culture, Adolescent, Quartier, Banlieue, Intégration, Éducation, Garçon, Fille, Inégalité, Mixité, Genre, Violence, Socialisation, Discrimination sexuelle, Espace, Corps, Norme

Dès le début des années 80, les pouvoirs publics encouragent les offres de loisirs sportifs dans le cadre d’une politique dite d’insertion par le sport des jeunes garçons habitant les quartiers populaires urbains. Considéré comme « naturellement » éducatif et pacificateur, le sport apparaît comme un instrument légitime de lutte contre la délinquance masculine et l’échec scolaire.
L’ouvrage a pour objectif de cerner les enjeux et la réalité des effets de ces dispositifs sportifs extrêmement variés, souvent pensés comme homogènes et forcément positifs, en portant une attention spécifique aux inégalités entre les sexes et aux relations filles/garçons.
L’enquête de terrain révèle que les situations de concurrence (obtention des subventions, nombres de licenciés) entre les structures proposant du sport à visée sociale au sein du quartier favorisent le développement, voire la prolifération, d’actions spécifiques (essentiellement à destination des garçons) mais génère, dans le même temps, des tensions entre associations et de la discrimination envers les adolescents les plus démunis et l’ensemble des filles.
De même, l’étude approfondie de différents contextes sportifs non mixtes (football, danse hip-hop) et mixtes (tennis, dispositifs municipaux, EPS) montre que le sport peut accentuer certaines inégalités sociales et sexuées tout comme il peut permettre de s’en distancer lors d’expériences corporelles ou relationnelles novatrices. Les encadrants qui définissent les situations pédagogiques jouent également un rôle central dans l’engagement des jeunes, les apprentissages effectués et la mise en œuvre de la mixité.
L’ouvrage analyse les effets de l’engagement des filles et des garçons de cités dans différents contextes sportifs à visée sociale en se focalisant sur les relations filles/garçons, les formes de virilité et de féminité valorisées par les pratiquants, leurs parcours scolaires et leurs rapports au corps. Le rôle des encadrants fait l’objet d’une analyse spécifique.

Les images terroristes : la puissance des écrans, la faiblesse de notre parole

Article de Jocelyn Lachance

Paru dans la revue L'Ecole des parents, suppl. 624, Juillet-août-septembre 2017, 164 p..

Mots clés : Enfance-Famille, Enfant, Image, Média, Télévision, Terrorisme, Violence, Adolescent, Radicalisation, Technologie de l'information et de la communication

Contaminer l’imaginaire de ses ennemis : tel est le principal objectif du terrorisme qui doit, pour cela, rendre visible son action. Dans un monde hyperconnecté cela passe par la diffusion d’images relayées par les internautes, ou par des médias complaisants à l’égard de scènes d’horreur. Comment réagir face aux images d’attentats ou d’exécution ? Les relayer revient-il à être complices de ces actes ? Peut-on les détourner par l’humour ? Enfin, comment contrer la propagande djihadiste, face à un jeune, seul, devant son écran ? Parents, professionnels, il est temps d’éduquer nos enfants aux images comme nous leur apprenons à lire, pour en faire des spectateurs et des diffuseurs avisés. Jocelyn Lachance, socio-anthropologue de l’adolescence, analyse avec brio la réception des images terroristes à l’ère des smartphones.