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Soigner sans compter. Les agents de l’hôpital public face à l’épidémie de Covid-19

Article de Maud Gelly, Alexis Spire

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 15-34.

Mots clés : Santé-Santé publique, Soin, Hôpital, Épidémie, Service public, Implication personnelle, Qualité, Administration, Organisation du travail, Pouvoir, Contamination, Budget, Covid-19

L’épidémie de Covid-19 survenue en mars 2020 a mobilisé tous les personnels des hôpitaux les plus touchés et a contraint leur administration à suspendre les restrictions budgétaires pour accueillir l’afflux de malades. À partir d’une enquête qualitative menée dans deux hôpitaux d’Île-de-France et du Grand-Est, cette contribution montre ce qu’a représenté ce moment critique pour les personnels de ces institutions. Les auteurs mettent en évidence les ressorts d’un service public qui est confronté à des besoins débordant ses capacités. Dans ce contexte, les personnels ont consenti à fournir un surtravail et à s’investir dans leur mission sans compter, bien au-delà de ce que prévoient les règlements. Cet engagement trouve sa source dans l’intériorisation de la norme du travail bien fait et dans l’attachement à des collectifs de travail qui ont porté les agents durant cette période. Les rapports de domination entre catégories de personnels et entre services hospitaliers n’ont pas pour autant disparu et ont resurgi avec d’autant plus d’acuité une fois la crise passée.

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Comprendre les inégalités sociales de santé par la dimension émotionnelle du travail. Esquisse d’une typologie dans le secteur marchand de l’aide à domicile

Article de Thomas Bonnet, Eric Drais

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 227-244.

Mots clés : Santé-Santé publique, Inégalité, Santé, Émotion, Aide à domicile, Travail, Autonomie

Cet article propose de montrer comment la dimension émotionnelle du travail dans le secteur marchand de l’aide à domicile éclaire les inégalités sociales de santé au travail. En s’appuyant sur une enquête menée au sein de deux agences d’aide à domicile et en se basant sur plus de 328 h d’observation et plus de 63 h d’entretiens enregistrés sur dictaphone, cette contribution souligne l’importance du travail émotionnel dans la problématique de la santé et de la sécurité au travail des aides à domicile. Généralement masquée, voire réfrénée, la dimension émotionnelle du travail peut constituer pourtant une ressource pour les professionnelles cherchant à acquérir une autonomie plus importante dans l’organisation de leur travail. Les jeux stratégiques de nature émotionnelle déployés par les intervenantes ne leur assurent toutefois pas toujours des bénéfices. En analysant les relations entre les ressources émotionnelles et les transactions identitaires opérées, l’article met en évidence trois trajectoires de santé typiques : celles qui réussissent, celles qui tiennent et celles qui partent. La compréhension de tels enjeux éclaire la prévention de la désinsertion professionnelle dans un milieu particulièrement exposé.

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Les inégalités d’accès aux ressources par les réseaux personnels chez les patients atteints de cancer

Article de Jean François Barthe, Adrien Defossez

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 207-225.

Mots clés : Santé-Santé publique, Inégalité, Cancer, Information, Réseau, Environnement, Réseau social, Famille, Qualité de la vie

La littérature scientifique a montré que certaines catégories de patients parvenaient moins que d’autres à accéder aux ressources produites par le système de soins, comme l’information de santé par exemple. Nous nous sommes demandé dans quelle mesure l’aide apportée par l’entourage relationnel au cours de la maladie n’est pas soumise elle aussi à de fortes disparités selon les patients. À partir d’une enquête en cours ayant permis l’analyse de 18 parcours de patients atteints de cancer, nous montrons que l’accès aux ressources par les réseaux personnels est très inégal : certains malades vont pouvoir compter sur un entourage leur procurant des ressources nombreuses et variées, quand d’autres vont se retrouver totalement démunis de ce point de vue. Les caractéristiques des réseaux personnels des malades sont décrites ainsi que les types de ressources fournis par l’entourage. L’entourage relationnel, loin de permettre une réduction des inégalités d’accès aux ressources entre patients, participerait au contraire à leur production.

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Les instruments au service de la réduction des inégalités sociales de santé selon les acteurs des agences régionales de santé : entre changement et continuité

Article de Marion Porcherie

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 179-206.

Mots clés : Santé-Santé publique, Inégalité, Santé, ARS, Outil

Réduire les inégalités sociales de santé (ISS) implique une action des politiques publiques, lesquelles doivent mettre en musique une action concertée sur un ensemble de déterminants sociaux de la santé. La manière de mener ces actions et les instruments qu’elles mobilisent ne sont pas toujours explicités dans la littérature internationale. Cet article s’intéresse aux instruments mobilisés par les agences régionales de santé (ARS) en France pour agir sur les ISS. À partir de l’analyse qualitative d’entretiens auprès d’acteurs institutionnels, nous identifions et analysons la variété et les types d’instruments d’action publique mobilisés par les ARS en fonction du type d’intervention publique auquel ils se rattachent. Nous comparons ensuite ces instruments à ceux que les acteurs préconisent de mettre en œuvre. Ces analyses nous conduisent à identifier deux instruments plébiscités par les acteurs sur lesquels nous proposons un focus : un instrument national, le contrat local de santé, et un instrument régional, le dispositif hospitalier de prévention. L’article s’intéresse ensuite à la tension que rencontre l’action de l’ARS dans sa lutte contre les ISS entre une forme de continuité et le changement que constitue la mobilisation de certains instruments d’action publique.

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De la politisation des questions de santé à la mobilisation politique des usager·ère·s précaires. Les ateliers d’accompagnement à l’autonomie en santé de la Case de santé à Toulouse

Article de Laurence Boulaghaf

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 159-178.

Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Atelier, Autonomie, Médiation, Précarité, Éducation populaire, Émancipation, Socialisation, Accès aux soins, Prévention sanitaire, Citoyenneté, Implication personnelle, Suivi médical, Empowerment, Toulouse

Dans le cadre d’un appel à projet du ministère des Solidarités et de la Santé, le centre de santé de premier recours la Case de santé à Toulouse a initié des ateliers d’accompagnement à l’autonomie en santé animés par des médiateur·trice·s en santé. Accueillant des usagers et usagères cumulant souvent les facteurs de précarité, ces ateliers véhiculent une vision globale de la santé prenant en considération ses différents déterminants. Reposant sur le partage des expériences et des ressources des usagers, les différents cycles se déploient autour d’outils issus de l’éducation populaire. Conçus comme des vecteurs d’émancipation et de socialisation politique, leur appropriation diffère suivant les trajectoires et les dispositions, c’est-à-dire les façons d’être, de faire, souvent largement inconscientes, des individus.

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Le Covid : accélérateur des évolutions à l’hôpital

Article de Marie Noëlle Gerain Breuzard

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 121-128.

Mots clés : Santé-Santé publique, Épidémie, Management, Direction, Hôpital, Crise, Équipe soignante, Gestion, Rémunération, Qualité de la vie, Financement, Covid-19

La pandémie de Covid-19, situation très inédite par sa force et sa durée, a sollicité deux leviers essentiels dans le fonctionnement hospitalier : la gouvernance − qui pilote, qui décide ? − et le management − l’animation de la communauté pour atteindre les objectifs. Si le directeur, par la responsabilité unique qui est la sienne, s’est trouvé en position de décideur final, sa mission n’a pu s’assumer que par un management collégial et participatif en lien continu avec les pilotes et experts médicaux, soignants, administratifs, logistiques et techniques.
Plus qu’à l’accoutumée, la gestion de crise impose des fonctionnements collectifs, plutôt que communautaires ou corporatistes. L’hôpital est à la croisée de nombreuses logiques, celle du patient, celle du médecin, celle du soignant, celle de l’État à l’hôpital public, celle des organisations syndicales, celle du gestionnaire, celle de la logistique et de la technique, sans parler de la logique universitaire dans les CHU ou de celle des élus souvent très proches des établissements qu’ils administrent.

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Mobilisations citoyennes pour défendre les services publics sanitaires de proximité. L’exemple de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité (dite « CN »)

Article de Michel Antony

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 111-120.

Mots clés : Santé-Santé publique, Service public, Temps, Coût, Fusion, Secteur privé, Comptabilité, Santé publique, Groupe, Territoire, Militantisme, ARS

La proximité sanitaire est pour tous les membres de la CN un concept primordial, qui touche tous nos territoires, quelles que soient leur taille et leur localisation. Cette proximité garantit plus d’humanité et de convivialité. Elle favorise la sécurité par une prise en charge immédiate des personnes et en diminuant les déplacements routiers forcément trop longs et dangereux. Elle assure une vraie subsidiarité (faire ce que l’on peut localement avant de passer à un niveau supérieur). Elle permet de réduire les temps gaspillés ainsi que les coûts économiques et écologiques qui sont multipliés par des transferts de plus en plus nombreux. La défense et le développement de tous nos services publics de proximité permettent de conserver une vraie qualité de vie et une saine activité économique pour toutes les localités touchées. L’égalité et la solidarité territoriales sont ainsi assurées. Enfin, la proximité est aussi un moyen de garantir davantage de démocratie, de contrôle citoyen sur les décisions publiques, de prise en charge des besoins concrets des personnes et des territoires, alors que l’éloignement coûte cher en temps et en finances et rend plus superficiel l’exercice démocratique.

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Mobilisations soignantes par gros temps : quelle prise de risque organisationnelle ?

Article de Ivan Sainsaulieu

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 97-109.

Mots clés : Santé-Santé publique, Hôpital, Épidémie, Implication personnelle, Hiérarchie, Grève, Syndicalisme, Organisation du travail, Militantisme, Bureaucratie, Budget

En France, la prise de risque des personnels soignants a été saluée face à la pandémie. La mobilisation soignante n’est pas, en effet, un état naturel, inhérent à une activité professionnelle, comme ont pu le penser les (rares) personnes qui refusaient de les applaudir au balcon (« Ils ne font que leur boulot ! »). Se mobiliser contre la pandémie, c’est surtout prendre le risque d’un état de fatigue important. D’ailleurs, à l’hôpital, les infirmières étaient volontaires pour aller travailler dans les « services covidés ». Face à la seconde vague fin 2020, les soignants rencontrés accusaient le coup. À la troisième vague, au printemps 2021, les absences pour maladie ont augmenté, à l’exemple du CHU-Est de la France. Quant au risque de contagion, dans le même établissement, un millier de soignants au total ont contracté le virus, heureusement sans décès qui lui soient imputables. Si l’on y ajoute les conditions de travail ordinaire (le rythme du travail, le manque de lits et de personnels), on peut conclure à la prise de risque globale et supplémentaire d’un personnel hospitalier déjà réputé dur à l’épreuve.

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L’accueil des patients étrangers à l’hôpital sous le feu croisé des réformes comptables et des politiques d’immigration

Article de Julien Aron, Jérémy Geeraert, Caroline Izambert

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 77-96.

Mots clés : Santé-Santé publique, Hôpital, Malade, Étranger, Réforme hospitalière, Immigration, Accueil, Dépense, Accès aux soins, Refus, Aide médicale, Prise en charge, Titre de séjour, CMU

Cet article explore les effets croisés et paradoxaux des réformes comptables et des politiques d’immigration sur les pratiques des professionnels hospitaliers dans l’accueil des patients étrangers. À l’aide de données empiriques issues de trois études en sciences sociales (notamment au sein de permanences d’accès aux soins de santé [PASS] et de services de néphrologie), il montre que le contexte hospitalier depuis le début des années 1990 a permis d’affirmer une mission d’accueil envers les étrangers dépourvus de couverture maladie. Cette mission n’a été possible que parce qu’elle s’est accommodée des objectifs de réduction des dépenses hospitalières qui se sont imposés avec force dans l’institution lors de la même période. Si cette évolution a profité aux étrangers les plus proches des critères d’éligibilité de l’Assurance maladie (eux-mêmes fixés par des politiques d’immigration restrictives) qui ont vu leur légitimité à accéder aux soins auprès des soignants s’accroître, elle a eu tendance à favoriser des pratiques discriminatoires et de refus de soins envers les étrangers dont le statut de séjour est le plus précaire.

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Le virage ambulatoire de la chirurgie lourde : une mise au travail des patients productrice d’inégalités sociales

Article de Claire Marchand Tonel

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2021, pp. 55-75.

Mots clés : Santé-Santé publique, Chirurgie, Hospitalisation, Care, Infirmier, Secteur privé, Inégalité, Économie, Réforme hospitalière

À travers l’étude d’un programme de réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC), nous souhaitons illustrer les effets que le virage ambulatoire peut produire sur le travail des infirmières. En analysant la mise en œuvre de ce programme dans une clinique à but lucratif, nous montrerons comment l’intrication entre innovation médicale et innovation organisationnelle permet d’opérer une nouvelle division du travail entre plusieurs fonctions infirmières, les patients et leur entourage. L’externalisation sur les patients et leurs proches des tâches d’organisation, des activités de care à faible valeur ajoutée et à forte dimension individuelle et relationnelle, ainsi que le fait qu’ils devront les réaliser en dehors du temps de l’hospitalisation permet de réduire la variabilité des prises en charge hospitalières et, ainsi, de garantir un raccourcissement significatif de la durée de séjour. Du côté des infirmières, la déprofessionnalisation du travail de care et le raccourcissement des séjours génère un appauvrissement du travail et une augmentation des cadences. Plus largement, le déploiement de ce type de programmes dans des cliniques privées à but lucratif pose la question de leur généralisation dans le cadre des réformes portées par l’action publique et du risque de production d’inégalités sociales.

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