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Cordes-sur-Ciel (Tarn). L'Ehpad de la commune a choisi la bientraitance pour ses seniors, en s'engageant dans la démarche "Humanitude". Le directeur ne regrette rien.
Article de Alexandra Marquet, Muriel Salmona, Monique Carlotti, et al.
Paru dans la revue ASH Domicile, hors-série n° 18, juin 2022, pp. 3-41.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Handicap-Situations de handicap, Maltraitance, Bientraitance, Couple, Conjoint, Aidant familial, Aide à domicile, Maltraitance psychologique, Intimité, Souffrance, Dépendance, Signalement, Emprise, Vulnérabilité, Violence, Accompagnement
Le domicile idéalisé
HUIS CLOS ET SILENCE ASSOURDISSANT. Vivre chez soi, heureux et protégé, loin des scandales de maltraitance révélés ces derniers mois dans de nombreux Ehpad. Décider de tout, être libre de ses mouvements, ne pas subir une vie collective. Cette image d’Épinal se ternit dès que la dépendance s’installe, que ce soit en raison de l’âge, d’une maladie neurodégénérative ou encore d’un handicap. 73 % des alertes de maltraitance reçues par la Fédération 3977 ne concernent pas les établissements médico-sociaux, mais bien le lieu de l’intime : le domicile. Et là, c’est la loi du silence qui règne en maître. Dans le huis clos familial, les situations demeurent méconnues ou tout simplement tues avec des signaux difficiles à détecter pour des professionnels pas forcément formés et armés, même s’ils ont été au préalable sensibilisés face aux risques. Au-delà des faits de violences physiques, heureusement minoritaires, il y a cette maltraitance dont on ne dit rien et qui est pourtant bien réelle : relation de subordination, d’assujettissement, d’asservissement de la personne aidée. La dépendance et la proximité peuvent aussi conduire à un climat d’emprise. Et quand l’aidant devient maltraitant, c’est toute la structure familiale qui vacille. Dans ce contexte, les obstacles sont nombreux pour que la parole de la victime se libère.
DEFINIR POUR MIEUX PREVENIR. Mais que se cache-t-il derrière ce mot qui fait si peur aux professionnels comme aux proches familiaux et que personne n’ose prononcer ? Paradoxalement, il aura fallu attendre février dernier pour que les experts tombent d’accord et énoncent une définition commune de la maltraitance. Le vocabulaire et son lexique associé représentent une avancée notable. Tous s’accordent désormais sur le fait de dénoncer une atteinte portée à une «situation de vulnérabilité» et non pas à une personne vulnérable. L’enjeu est de mettre l’accent sur le rôle de l’environnement comme facteur aggravant ouvrant la voie d’une meilleure reconnaissance de la maltraitance institutionnelle et de l’exposition aux violences, par exemple des enfants, victimes indirectes et témoins. L’espoir est d’enfin faire progresser la prévention qui reste, en France, le maillon faible de la culture professionnelle.
UN SECTEUR A LA DERIVE. Pour éviter tout acte maltraitant, l’urgence est aussi de mieux prendre en compte la fragilité des proches soumis à un risque accru d’épuisement. Encore faut-il que les professionnels aient le temps d’observer, d’échanger, de détecter et d’orienter. Car, sur le terrain, les aides à domicile sont confrontées à des situations complexes. Seules et souvent le regard tourné sur leur montre, qui tourne toujours trop vite, comment peuvent-elles répondre à toutes les injonctions paradoxales qu’elles subissent ? Sans parler du regard porté sur elles. Quand leur travail est mal compris et mal considéré, elles sont également soumises à un risque de maltraitance insidieux. Les directions doivent plus que jamais évaluer la souffrance au travail pour les préserver, au risque de perdre le peu de professionnels qu’il reste. Faire toujours plus avec moins conduit inexorablement à créer des conditions maltraitantes, faute de temps et de personnel suffisant. Les défis sont nombreux pour le secteur du domicile qui souffre et sort affaibli après deux années de crise sanitaire. A quand une promotion de la bientraitance comme boussole d’un accompagnement digne ?
Paru dans la revue Le JAS le journal des acteurs sociaux, n° 267, Mai 2022, pp. 24-29.
Mots clés : Territoire-Logement, Habitat, Logement, Habitat individuel, Habitat collectif, Intergénérationnel, Maintien à domicile, Autonomie, Lien social, Participation, Dépendance
Habitat inclusif, habitat partagé, habitat participatif, habitat groupé... Depuis plusieurs années, notre territoire voit fleurir un peu partout de nouvelles solutions pour tenter d'apporter des réponses concrètes conjuguant accès au logement et solidarité. Point commun de ces solutions : favoriser la mixité, qu'elle soit intergénérationnel, entre personnes valides et personnes handicapées, personnes âgées et étudiants, anciens SDF et travailleurs... Ces différentes formules permettent surtout de proposer aux plus fragiles, à commencer par nos aînés, un mode d'habitat choisi plutôt que de subir un mode d'habitat imposé.
Article de Sébastien Libert, Georgina Charlesworth, Paul Higgs
Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 44, n° 167, mai 2022, pp. 49-66.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Inclusion, Démence sénile, Politique sociale, Autonomie, Entretien, Vie quotidienne, Dépendance, Autogestion, Citoyenneté, Décision, Royaume-Uni
La notion d’indépendance occupe une place prépondérante dans les stratégies actuelles de réponse à l’exclusion sociale des personnes atteintes de démence au Royaume-Uni, s’inscrivant dans un récit plus large de « bien vivre » dans la maladie. Cet article explore les implications pratiques de l’application de cette notion. Il se base sur une étude de six entretiens qualitatifs avec des chercheurs développant une intervention psychosociale dans ce pays. Une analyse de leurs perspectives et expériences présente comment l’application de ce concept vise à promouvoir une agentivité et un mode de vie actif chez la personne vivant un déclin cognitif. Cette intervention traduit ainsi un récit de stabilisation de la démence à l’encontre de sa nature progressive. Deux zones de tension émergent de ce récit dans l’intervention liées 1) à la normativité attachée au principe d’indépendance, et 2) au risque de présenter la dépendance comme un choix. Au vu de ces tensions, cet article argumente que la prédominance de ce principe d’indépendance risque de naturaliser une part de l’exclusion que vivent les personnes ne pouvant prendre part à ce type d’intervention en raison même de l’intensité de leur dépendance. Cet article propose alors le concept de techniques d’omission comme catégorie analytique permettant d’appréhender de manière plus large les interventions, stratégies et récits sociétaux qui omettent la position des personnes en situation de dépendance avancée, incitant ainsi une réflexion sur notre rapport sélectif au déclin cognitif et au vieillissement dans la société
Paru dans la revue La Gazette des communes, n° 12/2608, Semaine du 28 mars au 3 avril 2022, pp. 24-25.
Mots clés : Aidant familial, Fonction publique, Collectivité territoriale, Dépendance, Ressources humaines, Management, Accompagnement, Handicap
En silence, des agents aident au quotidien un proche très malade, handicapé ou en perte d'autonomie. Les collectivités peuvent mobiliser différents dispositifs permettant de concilier vie familiale et vie professionnelle.
Paru dans la revue Le JAS le journal des acteurs sociaux, n° 265, Mars 2022, pp. 26-27.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Établissement pour personnes âgées, Foyer logement, Dépendance, Autonomie, Personne âgée
Depuis 2014, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie et l'Assurance vieillesse conjuguent leurs moyens et leur expertise pour améliorer le cadre de vie des personnes âgées. Elles viennent de lancer l'appel à projets annuel pour financer la réhabilitation et la modernisation de résidences autonomie. Avec cette année une nouveauté : la création de tiers-lieux.
Paru dans la revue Le JAS le journal des acteurs sociaux, n° 265, Mars 2022, pp. 15-24.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, EHPAD, Établissement pour personnes âgées, Personne âgée, Vieillissement, Dépendance, Prise en charge, Privatisation, Financement, Soin
Défrayant la chronique depuis plusieurs mois, c'est sous un tout autre jour que nous aurions souhaité voir abordée la question des maisons de retraites, aujourd'hui en proie à un véritable "Ehpad-bashing" tous azimuts. Certes, cette question n'est pas nouvelle. Las, les rapports se sont succédé, confirmant avec plus de gravité encore la réalité de la situation. Pour preuve, sept rapports ont été remis à l'exécutif depuis 2018, avec plus de 400 propositions qui se sont retrouvées sur les thèmes principaux, auxquels s'ajoutent les rapports parlementaires, ainsi qu'une concertation nationale de grande ampleur menée en 2019", rappelle Monique Iborra, députée à l'origine d'une proposition de loi en juin 2021 "Agir pour préserver l'autonomie et garantir les choix de la vie de nos aînés". Et tandis que la loi Grand âge et autonomie se fait toujours attendre, de la Cour des comptes au Sénat, en passant par l'Assemblée nationale, impossible aujourd'hui de ne pas s'interroger sur la pertinence d'un modèle qui apparaît avoir désormais atteint ses limites.
"Les Fossoyeurs" alerte sur la maltraitance dans les Ehpad privés à but lucratif, qui doivent "rentabiliser" l'accueil. Que peuvent faire les collectivités pour remettre à plat le système ?