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Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 22, automne 2016, pp. 193-205.
Mots clés : Travail-Emploi, Management, Pouvoir, Violence, Aliénation, Travail, Sorcellerie
L’objectif de cet article est de rendre compte, en s’appuyant sur le cadre heuristique de l’anthropologie de la sorcellerie et sur celui de la sociologie pragmatique, de la façon dont des processus qui correspondent dans leur forme à ceux identifiables dans le cadre "d’ensorcellement" se déploient aujourd’hui en organisation entre supérieurs et subordonnés.
Il vise aussi à montrer comment les salariés peuvent procéder pour sortir de ce régime de violence. A partir du cas d’une salariée, cadre d’une administration, il décrit un processus qui tient d’un mauvais sort managérial et fait apparaître le travail qu’opère cette salariée pour se dégager de ce régime de violence en tirant la situation vers un régime de justification. Cette analyse conduit à s’interroger sur la particularité du cas de cette salariée et sur ce qu’il nous dit sur le travail en organisation aujourd’hui.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 57-2, avril-juin 2016, pp. 321-352.
Mots clés : Travail-Emploi, Courants de pensée en sciences humaines, Travail, Emploi, Sociologie, Capacité d'adaptation, Sciences humaines et sociales, Sen (Amartya)
Issue des travaux d’Amartya Sen, l’« approche par les capabilités » est aujourd’hui largement diffusée et mobilisée internationalement dans le domaine des sciences sociales, inspirant plusieurs centaines de contributions. Néanmoins, en dehors de quelques auteurs très identifiés, la sociologie francophone semble assez peu s’intéresser aux éventuels apports de l’œuvre senienne. Partant de l’analyse d’un corpus méthodiquement construit de textes académiques, cet article souhaite réaliser une mise en perspective des intérêts épistémologiques et empiriques de ce programme de recherche. Après une présentation de l’appareillage conceptuel produit par A. Sen, ainsi que des commentaires et controverses qu’il a pu soulever, tant du point de vue épistémologique que méthodologique, est observée la manière dont les chercheurs en sciences sociales mobilisent l’approche par les capabilités sur la thématique du travail et de l’emploi, thématique constituant l’un des points d’entrée de cette approche dans l’espace intellectuel francophone. Sont ainsi questionnées les façons dont les auteurs tentent, avec plus ou moins de succès, de dépasser ou de contourner certaines des limites de cette approche, et surtout de l’opérationnaliser à des fins de recherche empirique. Trois points fondamentaux, touchant aux notions de raisonnement contrefactuel, d’agency et de conversion, sont discutés spécifiquement car susceptibles de venir approfondir un questionnement sociologique relatif aux mondes du travail. À travers cette analyse de l’approche senienne, ce sont finalement les conditions de réception et d’usage des travaux de philosophie politique d’un économiste par des sociologues qui sont interrogées.
Article de Anne Lise Ullmann, Muriel Raoult Monestel, Gérard Zribi, et al.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 128, octobre-décembre 2015, pp. 11-66.
Mots clés : Travail-Emploi, Travail, Code, Personne handicapée, ESAT, Ergothérapie, Identité, Action éducative, Autonomie, Chômage, Atelier et chantier d'insertion, Insertion sociale, Réinsertion sociale, Réinsertion professionnelle, Prévention de la délinquance
Le travail, machine à aliéner pour certains, triste nécessité pour d’autres, pourrait-il avoir une fonction positive ? Travailler dans le cadre d’un chantier d’insertion, en intérim social, s’engager dans un job payé à la journée, être travailleur handicapé dans un esat, se former avec des éducateurs techniques… cela peut-il redonner dignité et estime de soi, constituer une rééducation ou un réaccrochage social ? Il faut aller voir, dans le concret des pratiques éducatives et thérapeutiques, les conditions de mise en place et de fonctionnement du travail proposé : autonomie d’action, responsabilité, coopérations, globalité des tâches, accompagnements, adaptations… Reste que le travail devient une denrée rare dans la grande cour de l’entreprise, et qu’il y en a de moins en moins pour les amochés de la vie. Sont-ils dès lors destinés à vivre toute leur vie d’emplois aidés ?
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 40, 2015, pp. 85-97.
Mots clés : Travail social : Formation, Travail-Emploi, Travail, Formation, Adulte, Expérience, Analyse critique
Quelle place occupe la notion d’épreuve dans le processus de formation expérientielle des adultes ? C’est ce à quoi répond cette contribution, en mobilisant le champ de la sociologie critique française, le courant nord-américain du transformative learning et ce qu’il est convenu d’appeler l’École vincennoise (Lourau, Ardoino). L’article montre notamment les enjeux épistémologique, méthodologique et pédagogique d’un modèle d’analyse et de pratiques d’accompagnement qui consacre le concept de réflexivité dans une acception multiréférentielle.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 39, 2015, pp. 39-50.
Mots clés : Travail-Emploi, Sécurité, Santé, Travail, Prévention, Communication, Législation, Banque de données, Information, Italie
Cet article présente les premiers résultats d’une recherche sur la sécurité et la santé sur les lieux de travail. Dans une perspective socio-culturelle, cette recherche analyse les processus de communication mis en œuvre dans les actions de prévention, au sein du contexte spécifique de la santé publique. L’analyse se centre sur un cas d’étude : le projet Inform@zione, initiative nationale réalisée par trois organismes publics italiens, pour constituer des archives numériques utilisables dans la formation et la promotion de la sécurité au travail.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 39, 2015, pp. 27-37.
Mots clés : Santé-Santé publique, Travail-Emploi, Agriculture, Agriculteur, Travail, Santé, Maladie professionnelle, Accident du travail, France, Algérie
La question de la santé au travail des agriculteurs demeure occultée. Spontanément associé à l’air pur et à la nature, le travail agricole est tout aussi dangereux pour la santé que le travail industriel. Subordonnée au travail et à ses conditions sociotechniques, la question de la santé au travail se construit socialement dans un rapport aux institutions (prévention, assurance). Elle révèle combien le travail est conçu comme une activité sociale, d’échange et de production symbolique. Ainsi, dans l’agriculture familiale artisanale comme dans l’agriculture intensive industrielle, le rapport social des travailleurs agricoles à la santé s’exprime d’abord paradoxalement par des résistances à la reconnaissance des risques professionnels. En référence à des travaux réalisés en France et en Algérie, cet article montre combien la question de la santé, encastrée dans le travail, resurgit avec la mise à l’épreuve des solidarités, familiales et professionnelles, révélant la présence d’un bien commun sous-jacent.