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Cette étude avait pour objectif d’explorer les caractéristiques personnelles du parent qui impactent le sentiment de compétence parentale (SCP). Des questionnaires en ligne évaluant le SCP (QAECEP) et le style d’attachement du parent (RSQ), ainsi qu’un questionnaire sociodémographique, ont été proposés à 139 participants issus de la population générale (dont 60 pères). Les parents ayant un style d’attachement insécure rapportent un SCP plus faible que les parents sécures. L’âge des parents et le nombre d’enfants vivant au domicile sont corrélés positivement au SCP. Les parents ayant un style d’attachement insécure sont donc susceptibles de rencontrer plus de difficultés dans la perception de leur rôle parental. Cette étude révèle que, au-delà des caractéristiques personnelles du parent, d’autres variables influencent le SCP. Dans le cadre d’une prise en charge pour difficultés à assumer le rôle parental, il est nécessaire de considérer le style d’attachement du parent et les caractéristiques de l’enfant.
Article de Olga Perelman, Hélène Riazuelo, Eduarda Carvalho, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, 5-56.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Dessin, Grossesse, Fœtus, Image mentale, Image du corps, Prévention, Psychopathologie, Recherche
Partant de trois travaux de recherche en psychologie clinique psychanalytique et développementale ayant porté sur les représentations du corps de la femme enceinte et du bébé à naître au cours de la grossesse, nous cherchons à souligner l’intérêt de proposer le dessin au cours d’entretiens en période périnatale comme support à l’élaboration psychique. Notre objectif est ainsi d’exposer ces trois recherches et les contextes cliniques dans lesquels cette méthodologie a été exploitée (populations de femmes enceintes primipares et multipares, données quantitatives et qualitatives). L’analyse des dessins se révèle pertinente lors d’entretiens de recherche mais également en matière de prévention psychopathologique périnatale. La proposition de dessiner a sollicité un matériel associatif riche accompagnant le travail de représentation parentale maternelle.
Article de Bénédicte Gourdon, Astrid Godron Dubrasquet, Florence Lucats, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 229-251.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfant malade, Greffe, Don d'organe, Pédiatrie, Problématique, Psychisme, Identité, Évolution, Psychologie du développement
La transplantation rénale en service de néphrologie pédiatrique questionne autant la dimension physique que psychique de l’enfant greffé. Nous regarderons dans cet article les problématiques psychiques soulevées par l’insuffisance rénale chronique et terminale, la question du don ainsi que les problématiques identitaires mises en jeu. L’enfant est un être en mouvement, en évolution. Quel est l’impact de la greffe rénale sur son évolution ? Ses représentations ? Son devenir ?
Article de Aziz Essadek, Adèle Assous, Djamila Rezgui, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 211-228.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, ASE, Décision, Politique sociale, Intérêt de l'enfant, Droits de l'enfant, Coordination des services sociaux, Loi 2016-297 du 14 mars 2016, Loi 2007-293 du 5 mars 2007
Reposant sur le triptyque de l’Aide Sociale à l’enfance (ASE), l’autorité judiciaire et du secteur associatif habilité, la décision de placement a plusieurs origines. La politique publique de protection de l’enfance énoncée dans la loi du 14 mars 2016 et les réformes en cours en ont modifié l’approche et les différentes étapes. L’ambivalence et les conflits de loyauté de l’enfant « associé aux décisions qui le concernent selon son degré de maturité » (L.112-3, Loi no 2016-297) et/ou les processus subjectifs des professionnels peuvent aussi l’influer. « L’intérêt supérieur de l’enfant » qui n’est plus exclusivement sous la tutelle du père, la mère et l’État ayant progressivement conquis leurs places, est une notion récente. Cependant un nombre, sans cesse grandissant, d’enfants ne peut plus être accompagné de manière adaptée. La coordination interinstitutionnelle est complexe. La loi du 5 mars 2007 tente d’y remédier (Jonard, 2013). Dans ce souci de linéarité, nous insisterons sur la complexité des prises de décisions, les mécanismes qui les sous-tendent et leurs conséquences possibles, ainsi que la volonté des intervenants dans les pratiques.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 189-209.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Crime sexuel, Abus sexuel, Changement, Test, Test de personnalité, Analyse comparative, Méthode, Projection, Psychothérapie, Rorschach (Test de)
Cet article présente les résultats d’une étude exploratoire portant sur les processus de changement des adolescents auteurs de violences sexuelles qui bénéficient d’une prise en charge psychothérapeutique. La méthodologie repose sur une démarche de type longitudinale, avec un recueil de données issues des prises en charge groupales et de la passation d’épreuves projectives à deux temps du traitement. Les données projectives de neuf adolescents font l’objet de cet article (Rorschach et TAT proposés à huit mois d’intervalle en moyenne). L’analyse qualitative de ces données est conduite à partir de cinq axes, établis à partir de la littérature, dans la perspective de l’École de Paris. Les résultats montrent l’existence de potentiels de changements avérés, même si contrastés selon les différents axes d’analyse. L’intrication entre les processus de changement mobilisés dans le traitement psychothérapeutique et le processus d’adolescence mérite d’être souligné, ainsi que la fragilité narcissique marquée dont témoignent ces adolescents.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 171-187.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Émotion, Séparation, Attachement, Témoignage, Stratégie, Sécurité, Affectivité
Cette étude s’intéresse au moment où le placement prend effet en prenant appui sur les témoignages des enfants eux-mêmes. Elle a pour objectifs de décrire les émotions éprouvées par les enfants au moment de la séparation et de l’accueil dans un nouveau lieu de vie telles qu’ils peuvent eux-mêmes les rapporter, et d’explorer les stratégies adaptatives mises en œuvre par les enfants pour faire face à la séparation. 15 enfants âgés de 10 à 18 ans ont été interrogés dans le cadre d’entretiens semi-directifs. Les données ont été traitées quantitativement et qualitativement avec le logiciel d’analyse sémantique Tropes et avec le scénario « Emotaix », qui permet de recenser et de catégoriser le lexique émotionnel présent dans les récits. L’analyse des résultats montre que les enfants ressentent majoritairement des émotions à valence négative au moment du placement. Les émotions les plus saillantes s’articulent autour de quatre catégories : l’anxiété, le mal-être et le trouble, le bien-être étant proportionnellement beaucoup moins représenté. À la lumière de la théorie de l’attachement, cette étude permet d’améliorer notre compréhension de l’expérience faite par les enfants au moment où le placement prend effet et de formuler des préconisations visant à mieux les accompagner.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 153-170.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Jeune enfant, Médiation, Comptine, Traumatisme, Psychothérapie, Groupe thérapeutique, Musicothérapie
Les comptines et la musicalité des voix rythment la vie des bébés et des enfants dans toutes les cultures elles ont une fonction contenante et forment une enveloppe sonore (Anzieu, 1976). Nous nous sommes appuyés sur ce postulat pour utiliser les comptines comme médiation au sein d’un groupe thérapeutique. L’objectif de cette étude qualitative est de se questionner sur l’aspect thérapeutique des groupes et d’explorer une médiation qui est peu théorisée. Le groupe est constitué d’enfants de 5 ans, chacun ayant été confronté à des éléments potentiellement traumatiques dans la petite enfance, qui ont beaucoup de difficultés à être en lien avec les autres enfants et se laisser aller à la relation avec l’autre. L’observation des mouvements en jeu dans le groupe amène à faire le parallèle entre la mise en pratique et les théories déjà explicitées d’appareil psychique groupal (Kaës, 1976) et de groupes thérapeutiques d’enfants, mais également à questionner la place du thérapeute et de la médiation dans le processus thérapeutique.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 143-152.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfant, Précocité, Enfant idéal, Symptôme, Psychologie, Société, Modèle familial, Éducation familiale, Surdoué, Réussite sociale, Quotient intellectuel
Dans la littérature psychanalytique, la précocité se présente comme un symptôme transnosographique, indépendant de toute catégorisation diagnostique. Pour autant, cette même littérature tend à dresser un portrait homogène des enfants précoces. Prenant à rebours la psychologie populaire qui postule une différence intrinsèque entre ces enfants et les autres, cet article vise à inscrire le symptôme précoce dans son contexte social. Le symptôme précoce est à comprendre comme un phénomène sociétal aux conséquences psychiques. L’enfant précoce apparaît comme le modèle et le paradigme de l’enfant idéal dans nos sociétés contemporaines, et il témoigne d’un mode d’éducation parentale et institutionnelle dépassant la question précoce.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 119-142.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Enfant en difficulté, Difficulté scolaire, Handicap, Déficience cognitive, MDPH, RASED, Intégration scolaire, Équipe éducative, Loi 2005-102 du 11 février 2005
L’article propose une étude critique du phénomène de médicalisation voire « handicapisation » de la difficulté scolaire. Chaque année, il est en effet constaté une augmentation considérable du nombre d’enfants en difficultés dans l’école pour apprendre ou devenir élèves qui basculent vers le champ du handicap.
L’hypothèse soutenue ici est que cette inflation numérique révèle des défaillances dans le diagnostic et la prise en charge de la difficulté scolaire, défaillances qui font encourir le risque d’un basculement abusif de la difficulté vers le handicap.
Après être revenus sur les mutations anthropologiques qui composent un terreau fertile à un tel phénomène, nous interrogeons les différentes politiques publiques et leurs instances qui ont conduit à ce basculement du pédagogique vers le médical, plus spécifiquement neurologique. Nous montrons comment la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances a été utilisée et déviée, sur le terrain, de son principe fondateur pour compenser et soulager les pédagogues de choix politiques et idéologiques dans la prise en charge de la difficulté scolaire, notamment l’affaiblissement des RASED.
Trois situations cliniques sont étudiées : elles nous permettent de comprendre du dedans ce qui se joue entre parents, enseignants, éducateurs et soignants dans cette absence de mise en sens et cette urgence de solutions rapides. La constitution d’un dossier de demande de reconnaissance de handicap à destination de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) s’effectue sans qu’un véritable travail de réflexion collective, notamment sur les plans pédagogique, psychopédagogique et psychopathologique, ait pu avoir lieu, et ce, malgré une surabondance de bilans.
Nous montrons comment les « équipes éducatives », qui préexistent à la constitution des dossiers à destination de la MDPH, peinent à être des lieux où l’élève se pense dans son environnement au sens large et, où, de plus en plus, la logique de la compensation des manques individuels domine sur celle de l’accessibilité aux savoirs.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 97-117.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Crèche, Relation adulte-enfant, Attachement, Professionnel de l'enfance, Étude de cas, Affectivité, Lien social, Formation professionnelle
La référence consiste à désigner une professionnelle responsable de l’accueil d’un groupe d’enfants. Sa pertinence en crèche collective est soutenue par la théorie de l’attachement, mais n’a fait que très rarement l’objet de recherches empiriques. Dans cette étude, 20 professionnelles de 11 crèches françaises, pratiquant pour moitié la référence, ainsi que 20 mères, ont été interrogés sur les enjeux de cette pratique pour l’enfant, les parents et les professionnelles. Selon les participants, la présence d’une référente permet la création d’une relation sécurisante avec l’enfant, mais peut générer aussi une certaine insécurité en l’absence de cette professionnelle. L’intensité de l’attachement est mise en cause par les participants pour expliquer cet inconvénient, alors que les théoriciens de l’attachement accordent une importance plus centrale à la qualité du lien. Ce constat laisse entrevoir un manque de formation théorique des professionnelles qui se retrouvent aux prises avec des éprouvés affectifs qu’elles peinent à comprendre et à contenir.