Des violences policières au mal-logement, les banlieues populaires semblent frappées d’une malédiction que rien ne peut enrayer. Mais est-ce vraiment le cas ? Comment, au fond, se reproduisent les inégalités sociales et urbaines ?
Enquête dans le passé oublié de nombreuses villes françaises, ce livre raconte l’histoire des enfants des bidonvilles de l’après-guerre, qui comptaient en 1966 près de 75 000 habitant·es. À Nanterre, à Champigny-sur-Marne et ailleurs, Algérien·nes, Marocain·es, Tunisien·nes et Portugais·es, ces enfants ont grandi dans des baraques puis dans des cités de transit marquées par la précarité et l’exclusion. Aujourd’hui adultes, ils témoignent de ce qu’ont été leurs vies avant et après la destruction des bidonvilles. Loin des préjugés, leurs trajectoires montrent que l’inéluctable ne l’est pas toujours et que si les effets structurels du racisme ou de la pauvreté sont écrasants, les mobilisations des familles et auprès des familles permettent parfois d’enrayer la reproduction des inégalités.
Réunissant des récits inédits, des archives et des observations ethnographiques, Enfants des bidonvilles s’adresse à un public curieux des sciences sociales et de cette histoire, aux multiples ramifications contemporaines.

Une maison-taudis, un quartier déconsidéré, l’autoritarisme et le désengagement d’un père dans l’éducation de son fils, la violence du premier instituteur et, à la veille des années 60, le mépris de classe de nombreux enseignants, puis la honte.
L’heure de la revanche a sonné, en 1967, avec l’avènement du métier d’éducateur spécialisé. L’envie de prendre sa revanche sur la vie a-t-elle représenté un moteur pour s’engager dans un métier altruiste ?
L’auteur se raconte : enfance, adolescence et parcours professionnel. Récit prolongé par des conversations avec des compagnons de route. Il en ressort une dimension pédagogique conduisant chacun à se demander, à travers ce qui nous est arrivé : « Des liens pourraient-ils exister entre les blessures d’antan et le choix d’un métier de la relation ? »

Mêlant intimement théorie et pratique, un ouvrage qui vise à aider harcelés, harceleurs, témoins et l'ensemble de la communauté éducative, afin que chacun puisse bénéficier du droit à la protection, à la santé et à l'éducation, conformément à la Déclaration des droits de l'enfant. Le harcèlement reste un phénomène de grande ampleur puisque 10% des enfants de cycle 3 et près de 15% en collège en seraient victimes.

L'opinion et le ministère de l’Éducation nationale semblent enfin en prendre la mesure. Mis à jour dans une nouvelle édition enrichie, l'ouvrage s'intéresse aux origines du harcèlement : en comprendre les mécanismes et en connaître ses conséquences est fondamental pour mieux l'éradiquer. Comment définir le harcèlement et quelles formes peut-il prendre ? Qui en sont les protagonistes ? Quelle est la position de l’Éducation nationale et que disent les textes officiels sur ce sujet ? Existe-t-il un profil type de harcelé ? Quels signes doivent alerter ? Quelles sont les conséquences sur le plan psychoaffectif, scolaire, social, à court, moyen et long terme ? Qui sont les auteurs du harcèlement, souvent oubliés dans la littérature ? Pourquoi ont-ils eux aussi besoin d'être aidés ? Quels sont la place et le rôle des témoins ? Après des réponses précises apportées à ces questions, des pistes concrètes sont proposées aux enseignants et aux différents professionnels intervenant dans l'école pour des actions de prévention et de remédiation à destination des victimes, auteurs et témoins afin de retrouver le sens du " vivre ensemble ".

Une partie inédite, rédigée par Nadine Langbour met en scène la littérature jeunesse comme outil de prévention du harcèlement scolaire (présentation de la nouvelle catégorie des "schools bullying stories" et des outils pédagogiques à mettre en place). Par ailleurs, à travers des récits de situations de harcèlement, l'ouvrage propose des pistes à exploiter avec les élèves pour développer leurs compétences de lecteurs et leur rôle dans la construction du vivre ensemble.

En mettant en parallèle ses souvenirs d'enfant placé en institution et ses expériences professionnelles, Christian soulève les sujets qui le questionnent dans son quotidien d'éducateur : affectivité dans la relation avec l'enfant, postures professionnelles, incarnation de l'autorité, gestion de groupes en institution, implication des enfants et prise en compte de leur santé mentale. Avec la nuance qui permet une réflexion toujours constructive, l'auteur questionne les us du métier, ainsi que ses pratiques professionnelles sans jamais condamner ni juger.
La participation du dessinateur Pavo à l'illustration du livre embellit d'autant plus ce témoignage.

« Mieux protéger les femmes » : telle est l’ambition de l’ordonnance de protection, créée en 2010. Ce dispositif doit permettre à la justice d’intervenir en urgence dans des situations de violence au sein des couples, sans qu’il soit nécessaire de porter plainte ou d’engager une procédure pénale. Pourtant, cet outil juridique demeure étonnement peu employé.
Afin de comprendre pourquoi, cette enquête originale rend compte aussi bien de la fabrique de la loi que de sa mise en application. Croisant archives, entretiens, analyses statistiques et observation d’audiences, elle revient sur les conditions d’élaboration et de transformation de ce droit à la protection porté par les organisations féministes, avant d’analyser la manière dont les juges s’en sont emparés.
Cette approche innovante permet de comprendre comment l’ordonnance de protection aboutit paradoxalement à instituer un seuil de violence « juridiquement acceptable » dans les couples, ce qui contribue à légitimer certaines pratiques d’extorsion du consentement féminin et perpétue ainsi la domination masculine.