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Cet article propose une actualisation du concept de cycle de vie familiale et une synthèse de ses apports au champ de la thérapie familiale. La famille est un groupe dynamique qui évolue et se transforme au fur et à mesure de son développement. Chaque étape de son cycle de vie entraîne une réorganisation des relations familiales et des règles de vie partagée (autonomisation du jeune adulte vis-à-vis de sa famille d’origine, formation du couple, famille avec de jeunes enfants, scolarisation des enfants, adolescence, nid vide, retraite des parents, etc.). Le passage d’une étape à une autre confronte chaque fois la famille à de nouvelles problématiques et peut donner lieu à une période de crise. Ces difficultés à évoluer ensemble constituent un facteur important des problèmes et des symptômes présentés par les familles. La diversification des configurations familiales n’entame pas la pertinence du concept de cycle de vie familiale. Plus les familles sont fragiles et changeantes, plus il est utile de les appréhender comme des trajectoires familiales et de considérer les étapes de leur évolution.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 2, juin 2018, pp. 199-211.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Travail d'équipe, Approche clinique, Psychothérapeute, Émotion, Mécanisme de défense, Souffrance psychique
Au travers d’illustrations cliniques, l’auteur aborde la complexité du travail en équipe. Il s’agit de prendre en compte différents niveaux d’intervention parmi lesquels ce qui est en jeu au sein de l’équipe, ce qui concerne le professionnel et le patient. Le « milieu humain » (Dessoy, 1988 ; 1993 ; 1994), l’identification d’isomorphismes et l’interpellation au sein même de l’équipe servent notamment de repère pour poursuivre la prise en charge et tenter d’amorcer un changement.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 2, juin 2018, pp. 183-198rés.
Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie, Attachement, Théorie, Couple, Thérapie de couple, Modèle, Approche systémique
La théorie de l’attachement s’est avérée pertinente pour la compréhension clinique des difficultés relationnelles au sein du couple. Elle permet d’appréhender l’histoire individuelle de chaque membre de cette dyade à l’aune de son style d’attachement et de ses représentations relationnelles héritées de ses interactions précoces. Dans ce sens, la thérapie interpersonnelle basée sur l’attachement propose des perspectives intéressantes. Ainsi un modèle s’inspirant de cette approche a été étendu à la relation de couple, se focalisant d’abord sur la problématique d’attachement originelle de chaque partenaire avant d’aborder la dynamique conjugale.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 2, juin 2018, pp. 149-167.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie familiale, Temps, Confiance, Relation soignant-soigné, Urgence, Psychose, Hôpital de jour
Quand la thérapie familiale est proposée dans des situations où les troubles psychotiques sont installés depuis longtemps, les thérapeutes sont confrontés au temps arrêté des familles. La famille invite les thérapeutes à participer à son homéostasie alors que l’institution demande à ces derniers de faire un travail « rapide » et « efficace ». Les auteurs de cet article tentent à montrer les bénéfices, dans leur unité de soins, de permettre à ces familles de prendre le temps de développer leurs compétences, et aux thérapeutes de s’affilier aux familles, conditions sans lesquelles la thérapie familiale, dans ce contexte, n’aurait aucun profit.
Les concepts de « parentification » et de l’« enfant parental » ont été développés respectivement par Ivan Boszormenyi-Nagy et Salvador Minuchin en référence à la position de l’enfant ou de l’adolescent par rapport à ses parents. Ces concepts ont été repris par de nombreux auteurs mais, à ma connaissance, il n’a pas été question de considérer que des adultes restent dans cette relation particulière d’enfant parentifié à leurs parents ou, par délégation, à un membre de leur famille. Ces patients ne sont souvent pas conscients de ce lien et de sa pathologie. Or une fois celui-ci mis en évidence et nommé, il devient possible de dénouer des situations apparemment complexes. Cet article, après avoir redéfini le concept de parentification et son expression clinique chez l’adulte, vise à donner des outils au thérapeute lui permettant d’identifier ce lien particulier. Puis il décrira les spécificités relationnelles auxquelles le thérapeute sera confronté avec ces patients souvent très adaptés et les étapes du processus thérapeutique.
Article de Axelle François, Anne Marie Nolet, Carlo Morselli
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 2, juin 2018, pp. 389-419.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détenu, Sociabilité, Réseau d'information et de communication, Internet, Réinsertion sociale, Interaction, Québec (Province du), Montréal
Prenant appui sur les recherches actuelles dans le traitement de la délinquance et mobilisant l’analyse des réseaux sociaux, cet article interroge l’influence de la sociabilité carcérale sur les perceptions individuelles à l’égard de la réinsertion. Les résultats d’une enquête menée auprès de 22 résidents d’une maison de transition située à Montréal suggèrent que plus le niveau de sociabilité carcérale est élevé, plus les résidents ont une vision négative de leur réinsertion, et inversement. En cohérence avec le phénomène général d’institutionnalisation, ce résultat et l’étude dans son ensemble autorisent la réflexion quant aux interventions conduites auprès de personnes contrevenantes.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 2, juin 2018, pp. 277-323.
Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Détention, Coût, Évolution, Financement, Suisse
Cet article étudie l’évolution du coût de la détention dans le canton de Vaud entre 1845 et 2015. Il met en lumière que les prisons sont loin d’entraîner un coût exorbitant pour les finances publiques. En effet, le travail des détenus et la vente de produits qui en résulte permettent à l’État de dégager des recettes importantes ; certaines années, des établissements de détention parviennent même à couvrir la quasi totalité de leurs frais de fonctionnement grâce au travail des prisonniers. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, malgré l’augmentation du coût de la détention, notamment provoquée par la hausse des salaires du personnel pénitentiaire, le budget des prisons continue à absorber une part modeste du Produit intérieur brut. Ce constat permet de questionner les discours répandus autour du prétendu coût exorbitant de la détention, ainsi que leurs potentielles instrumentalisations politiques.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 2, juin 2018, pp. 243-275.
Mots clés : Justice-Délinquance, Sanction pénale, Opinion publique, Sociologie, Droit pénal, Évolution, Légitimation, Victime, Théorie, Justice, Canada
Cet article porte sur les références à la notion d’opinion publique dans les débats parlementaires canadiens visant l’adoption de lois pénales plus sévères. La confiance du public dans l’administration de la justice est alors au cœur des préoccupations législatives et engendre une stratégie de « séduction » qui va jusqu’à loger au second rang l’objectif de la protection de la société. Cette stratégie parait s’appuyer sur des fondements du droit de punir différents de ceux auxquels les théories de la peine de la « rationalité pénale moderne » de Pires (1998, 2001) avaient pu nous habituer depuis le milieu du XVIIIe siècle. Nous y voyons, au cœur même de cette rationalité pénale, l’émergence d’une théorie de l’approbation publique et de nouveaux obstacles à l’évolution du droit criminel moderne.
Après avoir évoqué les limites de la nosographie dans le champ de la pathologie mentale et les fondements épistémologiques des différents modèles étiologiques de l’hyperactivité, les auteurs abordent brièvement l’histoire du concept même d’hyperactivité au regard des dernières éditions du DSM (DSM-III, DSM-IV et DSM5) en soulignant l’ambiguïté des critères diagnostiques. Après quoi, ils effectuent une revue de la littérature en montrant les différences qui existent selon les lieux et les époques quant à la prévalence de cette pathologie particulière, avant de recenser un certain nombre de travaux centrés soit sur le diagnostic, soit sur le traitement, et qui montrent de grandes divergences en fonction du contexte culturel. Le concept d’hyperactivité serait-il, alors, un choix de société ?
Article de Alexandre Novo, Pascal Richard, Cathy Fourès, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXI, n° 1/2018, janvier-juin 2018, pp. 149-177.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfant placé, Devenir, Accueil familial thérapeutique, Attachement, Recherche, Méthodologie
Cette recherche mixte a pour objectif d’évaluer le devenir d’anciens enfants ayant été admis en accueil familial thérapeutique. L’évaluation porte sur le devenir de 58 de ces anciens enfants accueillis entre 1971 et 1996. Elle est faite par le biais d’un alliage innovant d’outils qui se compose d’un entretien ouvert puis semi-directif, ainsi que de la Mini International Neuropsychiatric Interview, le Retentissement Fonctionnel et Socio-affectif subjectif et le CaMir ; outil issu du concept d’attachement. L’entretien est analysé selon deux méthodes, la narrativité (Edicode) et la Grounded Theory. Nos résultats préliminaires montrent des représentations d’attachement comparables à ceux de la population générale. Ils se diffèrent des résultats retrouvés auprès des enfants placés dans d’autres dispositifs d’accueil. De plus, les premières analyses du discours marquent l’importance d’un point étape utile voire nécessaire quelques années après la fin d’un placement pour les jeunes adultes.