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Livre de Stéphane Beaud, édité par la Découverte, publié en 2018.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Enfant de migrant, Famille, Personne issue de l'immigration, Fratrie, Parcours professionnel, Promotion sociale, Scolarité, Relation familiale, Fille, Insertion professionnelle, Intégration, Militantisme, Religion, Biographie, Récit de vie, Parcours de vie, Algérie
Un livre de plus sur les jeunes "issus de l'immigration" ? Pour dénoncer les discriminations qu'ils subissent, sur fond de relégation sociale dans les quartiers "difficiles" ? Et conclure sur l'échec de leur "intégration" dans notre pays ? Non. L'ambition de Stéphane Beaud est autre. Il a choisi de décentrer le regard habituellement porté sur ce groupe social. Son enquête retrace le destin des huit enfants (cinq filles, trois garçons) d'une famille algérienne installée en France depuis 1977, dans un quartier HLM d'une petite ville de province.
Le récit de leurs parcours - scolaires, professionnels, matrimoniaux, résidentiels, etc. - met au jour une trajectoire d'ascension sociale (accès aux classes moyennes). En suivant le fil de ces histoires de vie, le lecteur découvre le rôle majeur de la transmission des savoirs par l'école en milieu populaire et l'importance du diplôme. Mais aussi le poids du genre, car ce sont les deux soeurs aînées qui redistribuent les ressources accumulées au profit des cadets : informations sur l'école, ficelles qui mènent à l'emploi, accès à la culture, soutien moral (quand le frère aîné est aux prises avec la justice), capital professionnel (mobilisé pour "placer" un autre frère à la RATP)...
Cette biographie à plusieurs voix, dont l'originalité tient à son caractère collectif et à la réflexivité singulière de chaque récit, montre différents processus d'intégration en train de se faire. Elle pointe aussi les difficultés rencontrées par les enfants Belhoumi pour conquérir une place dans le "club France", en particulier depuis les attentats terroristes de janvier 2015 qui ont singulièrement compliqué la donne pour les descendants d'immigrés algériens.
Livre de Emmanuel Blanchard, édité par la Découverte, publié en 2018.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Approche historique, Travailleur immigré, Attitude, Vie politique, Religion, Islam, Regroupement familial, Couple mixte, Logement, Bidonville, Conditions de vie, Contrôle, Colonialisme, France, Algérie, 1900-1990
Les relations entre la France et lAlgérie sont souvent considérées comme « passionnelles » en raison, notamment, du poids des années de guerre (1954-1962). Or ce sont cent trente ans de colonisation et près de deux siècles de migrations qui ont tissé de multiples liens : avec des départs de la France vers lAlgérie dabord, avant que les traversées dans lautre sens se multiplient à partir des années 1900. Aujourdhui encore, les Algériens forment le principal groupe détrangers installé en France alors même que des générations de descendants dimmigrés ont acquis la nationalité française. Le droit de la nationalité, les politiques dimmigration, les imaginaires, mais aussi les sociabilités populaires ont largement été marqués par cette présence. La prise en compte dune situation coloniale, puis postcoloniale, permet dexpliquer les discriminations structurelles et les luttes quelles ont engendrées. En laissant toute sa place à une histoire sociale ouverte à la diversité des pratiques (religieuses, culturelles, professionnelles...) et des trajectoires, lauteur restitue la diversité dune immigration souvent réduite à quelques stéréotypes ou à sa seule histoire politique.
Emmanuel Blanchard, historien et politiste, est maître de conférences à luniversité de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), il est notamment lauteur de La Police parisienne et les Algériens, 1944-1962 (Nouveau Monde, 2011)...
Petit État aux savants (dés)équilibres communautaires, le Liban compte sur son sol une proportion notable d’« étrangers » : près d’un habitant sur quatre, dont la majeure partie est à présent constituée de réfugiés syriens. Ce dossier dresse un état des lieux de la présence des étrangers au Liban à partir d’enquêtes de terrain conduites par une équipe de recherche franco-libanaise. Mêlant articles de fond et documents, ces recherches mettent en lumière la diversité des interactions entre les migrants et la société libanaise, à travers leurs pratiques commerciales, leurs modes d’installation ou encore leur accès aux systèmes de soin et d’éducation libanais.
Article de Khouloud Ben Mohamed Gherbi, Isam Idris, Flora Hollande
Paru dans la revue L'Autre, vol. 18, n° 2, avril-juin 2017, pp. 182-191.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Religion, Rite de passage, Trouble du comportement, AAH, Groupe d'appartenance, Islam, Relation enfant-parents, Représentation sociale
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 58, juin 2017, pp. 101-107.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Bibliographie, Religion, Islam, Sociologie, Citoyenneté
L’Islam, dans tous ses états, trouve une forte présence dans les débats actuels d’idées. Il vit sa vie, il lie et délie, il fascine, il fait agir et re (agir), il inquiète, à tort ou à raison... De toute évidence, il questionne plus globalement la place des religions dans nos sociétés contemporaines à l’heure où « les sociétés échappent à ses membres » (Marcel Gauchet). Un panel de lectures sur la thématique
Dans un contexte psychosocial complexe et abrasif pour les identités les plus fragiles, un risque de peur et de rejet du musulman et de ses traditions est à craindre en occident. Les phénomènes de conversion et de radicalisation survenant dans des familles sans filiation islamique sont des facteurs aggravants. Le champ social, déjà largement infiltré de valeurs chrétiennes, opère en première ligne au cœur de ces problèmes et ses représentants ne sont pas épargnés par le risque de radicaliser pensées et actes. Une réponse par la formation et l’analyse des croyances individuelles est nécessaire pour préserver une authentique fraternité.
Conséquences d’une plus grande visibilité de l’islam en France, les travailleurs sociaux sont confrontés depuis deux décennies à des pratiques qui constituent pour eux une nouvelle source de questionnements et d’embarras. Qu’il s’agisse en effet de leurs rapports aux personnes accompagnées qui mobilisent des références confessionnelles ou bien de leurs propres collègues dont certains revendiquent ostensiblement leur appartenance à la religion musulmane, les travailleurs sociaux doivent composer avec un nouveau référentiel religieux qui les ramène aux racines chrétiennes du travail social dont ils avaient cherché à s’émanciper en se professionnalisant. D’où le rappel à l’ordre laïc qui s’exprime dans ce secteur où l’islam est vécu comme régressif pour la liberté d’expression et surtout le droit des femmes.