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Nous nous proposons d’explorer les relations entre les représentations de l’attachement des adolescents adoptés et celles de leurs parents, particulièrement en ce qui concerne les différences entre pères et mères.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 63, n° 5, août 2015, pp. 317-323.
Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Agressivité, Jeune enfant, Trouble du comportement, Relation enfant-mère
Cette étude s’est intéressée aux troubles cliniques et aux caractéristiques du tempérament de jeunes enfants qui manifestent de l’agressivité excessive en famille et en collectivité, en articulant ceux-ci avec la qualité des interactions maternelles.
Patients et méthode :
Nous avons inclus 30 enfants dont l’âge moyen est de 3ans et 5 mois. La procédure comprenait le diagnostic de troubles cliniques (DC : 0-3R, 2005), l’évaluation du développement de l’enfant (Brunet-Lézine, 1995), l’investigation du tempérament (CBQ de Rothbart et al., 2001) ainsi que l’analyse des interactions maternelles (« Rating Scale of Interaction Style » de Clark et Seifer, 1983, adaptée par Molitor et Mayes, 2010).
Résultats :
Deux tiers des enfants présentent un trouble de la régulation du traitement sensoriel de type « En recherche importante de stimulations sensorielles/impulsif », un tiers présente d’autres troubles cliniques variés. Les troubles du sommeil concomitants (DC : 0-3R, 2005) concernent surtout les enfants avec un trouble de la régulation. Ceux-ci recherchent davantage les plaisirs de haute intensité et des niveaux élevés d’activité. Ils manifestent des capacités d’attention et de contrôle inhibiteur réduits ainsi que plus fréquemment des comportements impulsifs et un retard de langage. Chez les enfants qui manifestent un trouble de la régulation, les interactions maternelles sont le moins ajustées et adaptées.
Conclusion :
Cette recherche en cours tente de montrer l’incidence des troubles cliniques et des caractéristiques du tempérament du jeune enfant agressif sur les interactions maternelles et leur influence réciproque.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 63, n° 5, août 2015.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Intervention psychosociologique, Évaluation, Méthode
Cet article a pour objectif de faire le point sur les recommandations nationales et internationales concernant les méthodes d’intervention en autisme et d’analyser la littérature scientifique qui traite des modes d’évaluation de ces méthodes. Dans un contexte d’incertitude et de polémique, cette mise au point vise à interroger les discours sur l’efficacité des interventions comportementales intensives précoces et d’explorer les limites des applications de l’evidence-based medicine. Si la qualité des dernières études réalisées pour démontrer l’efficacité des méthodes comportementales intensives est jugée supérieure aux précédentes et indique qu’elles peuvent avoir une action positive sur certains jeunes enfants autistes, les effets à long terme restent inconnus. Compte tenu des données produites sur le devenir des adultes autistes, dont les deux-tiers restent dépendants, et du pourcentage très élevé de personnes autistes à qui sont prescrits des médicaments, les améliorations ne sont pas perceptibles, même dans les pays qui utilisent ces méthodes depuis de nombreuses années. Les annonces triomphalistes pour une méthode ou un traitement miracle sont donc à relativiser compte tenu de la complexité de la problématique autistique, de l’hétérogénéité des cas, des évaluations à court terme et pour des enfants souvent très jeunes.
Article de C.M. Schröder, E. Florence, A. Dubrovskaya, et al.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 63, n° 5, août 2015, pp. 279-287.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Autisme, Modèle, Intervention psychosociologique, Prévention, Communication, Jeune enfant
Le modèle de Denver (Early Start Denver Model [ESDM]) est une approche qui intègre des concepts développementaux, relationnels, comportementaux et d’apprentissage, afin de proposer une intervention particulièrement adaptée aux très jeunes enfants, dès l’âge de 12 mois. En partenariat avec les parents, l’ESDM vise à sortir l’enfant avec TSA ou « risque autistique » de sa « privation sociale » et à relancer les processus de développement altérés. Conçu comme un modèle naturaliste, transposable dans tous les environnements naturels, il vise à stimuler de manière intensive l’engagement social, l’imitation et la communication. Sur la base d’une évaluation trimestrielle du profil de développement de chaque enfant, un programme d’intervention individualisé est élaboré. L’ESDM est une des seules approches validées par une étude randomisée et contrôlée et recommandée par la Haute Autorité de la santé. Les questions en suspens concernent : (1) le nombre d’heures hebdomadaires nécessaire pour une application efficace de l’ESDM ; (2) les modalités d’application (en individuel/en petit groupe) ; (3) et le profil d’enfants pouvant bénéficiant au mieux de cette approche. À titre d’exemple, nous rapportons ici les résultats d’une étude portant sur 16 enfants avec troubles autistiques intégrés pendant au moins un an dans un programme d’intervention précoce basé sur les principes de l’ESDM. Nous avons observé des améliorations significatives dans des domaines pivots de l’autisme (l’attention conjointe, la communication, la relation affective, l’expression émotionnelle…) et globalement une homogénéisation de leurs compétences. Cependant, les profils évolutifs diffèrent d’un enfant à l’autre, notamment en fonction du retard de développement initialement présent.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 63, n° 4, juin 2015, pp. 218-224.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Jeunesse-Adolescence, État limite, Immigration, Jeune majeur, Personne issue de l'immigration, Stress
Nous présentons l’observation clinique d’Anis, « jeune majeur isolé étranger » d’origine tunisienne, âgé de 18 ans, souffrant d’un état de stress post-traumatique. Ce trouble s’inscrit dans les suites d’un parcours migratoire semé d’embûches et marqué par le décès de plusieurs membres de sa famille. Nous avons rencontré Anis en service d’orthopédie, dans le cadre de la liaison organisée par la maison des adolescents rattachée à un hôpital parisien. Cette hospitalisation de semaine avait pour but la prise en charge diagnostique et thérapeutique d’une tumeur située au niveau de la cuisse gauche. Cette observation soulève tout d’abord la question de la pathologie psycho-traumatique dans un contexte migratoire. Nous discuterons la psychopathologie et l’impact du diagnostic tumoral, pouvant permettre dans l’après-coup, l’élaboration du traumatisme migratoire. Par la suite, nous nous intéresserons à la question du trouble de la personnalité borderline : comment peut-il se penser dans les suites d’une migration traumatique ? Nous verrons comment la migration et l’intégration culturelle peuvent participer à une construction identitaire en faux-self. Puis, nous développerons, en gardant en toile de fond le contexte migratoire, la notion de « Complex Post-Traumatic-Stress-Disorder », décrit par Herman (1993) pour rendre compte de la possibilité de remaniements de la personnalité dans les suites d’une histoire traumatique
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 63, n° 4, juin 2015, pp. 225-230.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Justice-Délinquance, CEF, Délinquance juvénile, Justice des mineurs, Mineur, Psychiatre
Durant plusieurs années, un travail de collaboration s’est construit et peu à peu structuré entre le secteur de pédopsychiatrie 67I02 et le centre éducatif fermé de Saverne, au point de devenir « Centre éducatif fermé santé mentale ». Après avoir rappelé ce qu’est un centre éducatif fermé, les auteurs décrivent succinctement le cadre éducatif, pédagogique et judiciaire sur lequel repose la prise en charge de ces adolescents difficiles. Sur cette base, ils détaillent le dispositif des soins pédopsychiatriques au sein de cette structure aussi bien avec les adolescents, qu’avec l’équipe éducative. Ils soutiennent que la plurifocalité des approches et la transdisciplinarité s’avèrent opérantes pour éduquer et soigner ces jeunes
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 63, n° 4, juin, pp. 221-237.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Mineur, Pornographie, Représentation sociale, Sexualité
Cette recherche, réalisée sur une population de 319 adolescents (150 filles et 169 garçons) âgés de 15 à 19 ans, présente deux grands objectifs. Premièrement, elle vise à évaluer l’impact de l’accessibilité et de la visualisation de la pornographie au niveau des représentations de ce média et de la sexualité. Deuxièmement, elle vise à évaluer l’influence de la consommation pornographique au niveau du développement psycho-sexuel des adolescents. Un protocole comprenant plusieurs dimensions telles que les relations sentimentales, la sexualité, la pornographie, et les représentations a été administré aux participants de manière groupale et anonyme. Il en ressort que les adolescents consommateurs de pornographie soulignent davantage les effets positifs associés à la pornographie, qu’ils reconnaissent une influence de ce média sur leur vie sexuelle et qu’ils adoptent des pratiques sexuelles plus diversifiées que celles de leurs pairs non-consommateurs. En revanche, consommateurs et non-consommateurs soulignent de manière identique les effets négatifs associés à ce média. Cette conscientisation des effets négatifs aurait un effet modérateur sur l’influence de la pornographie. Actuellement, la consommation de pornographie est un comportement expérimenté par une majorité d’adolescents ; elle pourrait s’inscrire dans un processus développemental adolescentaire et se comprendre comme une conduite exploratoire répondant à diverses fonctions dont la recherche de repères au niveau de la sexualité
Article de M. Delfour, A. Moreau, S. Laconi, et al.
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 63, n° 4, juin, pp. 244-249.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Jeune, Psychopathologie, Réseau, Réseau d'information et de communication
L’utilisation problématique de Facebook concerne une minorité significative d’usagers adolescents et jeunes adultes caractérisés par un niveau élevé de symptômes psychopathologiques
Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 63, n° 4, juin 2015, pp. 251-257.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Toxicomanie-Addictions, Addiction, Adolescent, État dépressif, Image de soi, Jeu vidéo
Cette étude permet d’affiner notre compréhension du processus addictif. L’avatar permettrait une « re-construction de soi », rehaussant la perception que le sujet a de lui-même dans le monde virtuel, et réduisant ainsi sa souffrance. En contre partie, un écart se crée avec l’environnement quotidien, renforçant la symptomatologie dépressive et la conduite addictive. Néanmoins, des questions émergent concernant le lien entre le joueur et son avatar, mais également concernant l’impact des différents formats de jeux vidéo sur ce processus.