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Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 63, tome 1, janvier-mars 2022, pp. 113-148.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Migration, Intégration, Sociologie, Immigré, Modèle, Économie
Cet article interroge ce qu’une meilleure prise en compte des expériences migratoires antérieures apporte à la compréhension des processus d’intégration des immigrés dans le pays de destination. En se fondant sur les données de l’enquête « Trajectoires et Origines » (TeO) (Ined-Insee, 2008-2009), il décrit d’abord la diversité des parcours géographiques passés des immigrés en France grâce à des analyses de séquences qui mettent au jour plusieurs formes de migrations complexes (transit de courte durée, transit de longue durée, épisodes migratoires épars avant l’arrivée en France, allers-retours après l’installation en métropole). Des régressions montrent ensuite en particulier que les trajectoires marquées par des migrations de transit sont associées à des situations économiques et résidentielles plus favorables en France. Différents mécanismes explicatifs sont discutés, comme l’hypothèse de disparités dans les ressources initiales et acquises au cours de la migration. Ces analyses confirment que la spécificité des trajectoires migratoires constitue une dimension supplémentaire pertinente pour rendre compte de l’hétérogénéité des positions socioéconomiques des immigrés.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 63, tome 1, janvier-mars 2022, pp. 65-111.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mixité sociale, Amitié, Sociabilité, Conflit, Adolescent, Collège, Classe sociale, Réseau, Sociologie
La plupart des travaux portant sur la mixité sociale au collège se sont focalisés sur la composition socioprofessionnelle des établissements. En revanche, l’état des relations entre élèves au sein des établissements mixtes est mal connu. Se pose en particulier la question de l’homophilie sociale, c’est-à-dire de la propension des élèves à avoir des amis dont l’origine sociale est proche de la leur. Le présent article analyse les réseaux de relations de 861 élèves suivis entre leurs classes de 6e et de 3e, au sein de quatre collèges caractérisés par un fort degré de mixité sociale. Il mesure l’impact de l’origine socioprofessionnelle sur les amitiés et inimitiés des élèves, et le compare à celui d’autres facteurs d’homophilie (genre, notes et origine migratoire). Trois grands résultats sont identifiés. D’abord, il existe bien de l’homophilie sociale, plus prononcée parmi les amitiés fortes ainsi que celles qui se déploient à l’extérieur de l’établissement. Ensuite, l’origine sociale ne semble pas avoir d’effet significatif sur les inimitiés entre élèves. Enfin, la force de l’homophilie varie fortement d’un établissement à l’autre, suggérant un rôle important du contexte scolaire local.
Depuis une quinzaine d’années, l’accompagnement semble être la manière la plus acceptable d’aider ceux qui sont privés d’emploi. Cet article vise à montrer comment a été produite cette évidence partagée, et ce en quoi elle consiste exactement : l’usage d’un même vocabulaire ? Un ensemble de normes et de pratiques ? Un même cadre de pensée ? Il s’agit ici de poser le problème en termes de formation de sens commun, plutôt que de circulation ou d’homogénéisation. À travers ce déplacement théorique, il apparait que l’accompagnement n’est pas qu’un lexique qui aurait circulé d’un univers à l’autre, mais un langage produit collectivement par un ensemble d’acteurs très divers. Ce langage n’a pas été imposé par un groupe ou une institution en particulier ; il n’a pas non plus été adopté parce que l’accompagnement serait particulièrement efficace. Il a résulté d’une convergence d’intérêts et d’appropriations autour d’une nouvelle conception, anti-assistancielle, de l’aide à autrui.
Paru dans la revue Forum, n° 165, février 2022, pp. 9-13.
Mots clés : Travail social : Métiers, Éthique, Animation socioculturelle, Recherche-action, Écriture
Animateur socioculturel de formation , je me suis engagé dans un projet de recherche-action de 2015 à 2019 dans le cadre d’une formation diplômante du travail social (Diplôme d’État d’Ingénierie Sociale). Je souhaite ici témoigner de mon expérience et dire en quoi l’acte d’écriture est un acte de transformation, de la situation observée et de soi-même.
Je propose d’aborder l’écriture de la recherche comme lieu de transformation, à travers le questionnement initial qui s’impose à chaque auteur. Transformation qui s’opère aussi à travers le sens et la justesse des mots, lesquels délimitent et donnent vie. Enfin, j’aborderai la question du problème comme éclairage et comme chance.
Paru dans la revue Forum, n° 165, février 2022, pp. 55-68.
Mots clés : Travail social : Métiers, Établissement social et médicosocial, Éthique, Outil, Pratique professionnelle, Déontologie
Devant le constat d’une époque-métamorphose de plus en plus complexe, une multitude d’instances éthiques se développent. Quelles en sont les origines, les visées, leurs processus de délibération ? Comment modéliser la multiplicité de leurs tendances ? L’auteur propose des outils permettant aux acteurs sociaux de réfléchir à l’évolution de leur comité d’éthique ou de participer à la création d’une telle instance.
Paru dans la revue Forum, n° 165, février 2022, pp. 43-50.
Mots clés : Travail social : Métiers, Écriture, Écrit professionnel, Travailleur social, Recherche, Pratique professionnelle, Mémoire, Temps
L’auteure, éducatrice spécialisée, questionne le processus réflexif antérieur à un écrit. À partir de sa pratique professionnelle au sein d’un service mobile, elle revient sur ce qui participe à l’élaboration des écrits qui jalonnent le travail social. Puis, au fil de sa réflexion, elle aborde son processus d’écriture de la recherche.
Paru dans la revue Forum, n° 165, février 2022, pp. 29-42.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mémoire, Transmission, Écriture, Anxiété, Signe, Recherche-action, Approche historique, Créativité, Mathématiques, Symbolique
L’auteur introduit le calculi comme objet premier que l’on trouve à la naissance de l’écriture. Objet symbolique, qui, selon lui, comporte en germe tous les caractères et fondements propres à l’acte d’écriture. Il devient alors, par prolongement, l’opérateur de sa pensée relative à l’acte d’écriture de la recherche-action. Il fait l’hypothèse que l’acte d’écriture aujourd’hui, en particulier l’acte d’écrire une recherche-action, régénère les propriétés fondamentales que l’écriture dans sa genèse a constitué, à savoir : la puissance et l’angoisse, la question du visible et son déchiffrement, la fixité de la mémoire et sa transmission, sa valeur universelle et sa capacité de subjectivation.
Article de Arlette Durual, Brigitte Joly, Myriam Mony, et al.
Paru dans la revue Forum, n° 165, février 2022, pp. 14-28.
Mots clés : Travail social : Métiers, Écriture, Recherche, Émotion, Accueil, Travailleur social
Partant d’écrits individuels, une démarche de dialogue, d’analyse et d’écriture collective s’expérimente sous la thématique du sensible en écriture de recherche. Le texte proposé tourbillonne autour de ces deux axes : écriture collective et le sensible comme fondateur d’une écriture de recherche. Il en résulte un paysage au seuil d’une recherche éventuelle.
Paru dans la revue Forum, n° 164, septembre 2021, pp. 7-15.
Mots clés : Travail social : Formation, Travailleur social, Formation professionnelle, Compétition, Service public, Professionnalisation, Libéralisme, Travail social, Représentation sociale, Approche historique
Rassemblant diverses observations et travaux récents, l’auteur aborde la forte érosion qui affecte aujourd’hui le système de formation historique aux métiers du travail social. Il analyse d’abord la
dualisation et la hiérarchisation en cours entre cadres et exécutants, puis s’interroge sur l’évolution des représentations de ce travail professionnel de terrain auprès des personnes en difficulté et expose les bases d’une approche plus substantielle que fonctionnelle. S’agissant de la formation proprement dite, il montre les conséquences pratiques et éthiques de la tyrannie de l’employabilité et de l’ouverture délibérée au marché et à la concurrence, faisant disparaitre l’esprit de service public. Le chercheur déplore enfin la confusion entre recherche scientifique, études commanditées et simple réflexivité, avant de présenter, en conclusion, les conditions d’une libération de l’intelligence du travail social.