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La réforme de 1999 du système éducatif polonais : effets sur les inégalités sociales de compétences scolaires

Article de Noémie LE DONNE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 1, janvier-mars 2014, pp. 127-162.

Mots clés : Enseignement, Réforme, Inégalité, Évaluation, Niveau scolaire, Réussite scolaire, POLOGNE

La Pologne est le seul pays européen à avoir réformé récemment et profondément la structure de son système d'instruction obligatoire. L'un des principaux volets de la réforme de 1999 fut notamment de prolonger d'un an la scolarité au sein de l'enseignement général de tronc commun et ainsi de repousser à l'âge de 16 ans le premier palier d'orientation. Notre examen de l'expérience polonaise, à partir des évaluations PISA de 2000, 2003, 2006 et 2009, donne un éclairage nouveau sur les effets de l'école unique. Nos analyses suggèrent que la réforme a permis une augmentation du niveau scolaire des élèves et que l'allongement d'une année du tronc commun a entrainé une réduction des inégalités sociales d'acquis scolaires entre les élèves parvenus en fin de scolarité obligatoire. La diminution globale de ces inégalités semble essentiellement provenir de l'homogénéisation des conditions d'apprentissage au sein des établissements du tronc commun prolongé jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire. L'expérience polonaise laisse ainsi penser que les changements induits par le prolongement de l'école unique dans les méthodes d'instruction employées par les enseignants et dans les relations entre élèves ont été bien plus profitables aux élèves peu performants et socialement défavorisés qu'ils n'ont été désavantageux aux élèves favorisés.

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Inégalités sur le marché du travail entre deux générations d'immigré-e-s : ce que l'action publique fait aux parcours de vie

Article de Annalisa LENDARO

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 779-808.

Mots clés : Immigré, Génération, Analyse comparative, Inégalité, Politique, Immigration, Projet de vie, Évolution de carrière, Emploi, Évolution

Cet article présente une comparaison entre les parcours biographiques d'individus appartenant à deux générations de migrants, dont la distinction se fonde sur la temporalité de l'expérience migratoire. Il se propose d'apporter un éclairage sur les inégalités qui touchent plus particulièrement deux générations d'immigrés actifs ayant quitté leur pays pour s'installer en France : la première cohorte est constituée d'immigré-e-s arrivé-e-s au début des années 1980, la seconde se réfère à des individus ayant migré dans les années 2000. L'analyse des parcours permet, in fine, d'expliciter de quelle manière l'évolution des politiques migratoires infléchit les projets de vie, tout en jouant un rôle saillant dans l'accès aux droits sociaux et dans l'évolution de carrière d'hommes et de femmes immigrés, dans un contexte de progressive fragilisation du statut salarial.

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Repenser les inégalités entre générations

Article de Camille PEUGNY, Cécile VAN DE VELDE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 641-664.

Mots clés : Sociologie, Inégalité, Génération, Jeune, Conflit, Marché du travail, Emploi

Par une mise en perspective de ses apports et de ses limites actuelles, cette introduction tente d'ouvrir la voie à un renouvellement de la sociologie des inégalités entre générations. Une première partie revient sur l'émergence et l'évolution du concept même de « génération » en sociologie tout au long du XXe siècle : avant d'être approchée par le prisme des « inégalités », la génération a prioritairement été définie comme élément moteur du changement social et culturel, investie sous l'angle de la « conscience » dans les travaux de Mannheim, puis sous celui des « valeurs » dans les travaux des années 1950 et 1960. La seconde partie met en perspective la montée du thème des inégalités entre générations, portée par le grand retournement des années 1970 qui affecte durablement les conditions dans lesquelles les jeunes entrent sur le marché du travail. Au-delà de ces difficultés croissantes dans le champ économique, les jeunes générations semblent tenues à l'écart des positions dominantes et des leviers du changement social, ce qui nourrit les discours autour de l'existence d'une « génération sacrifiée ». Tout en soulignant l'importance des acquis de ces travaux, une troisième partie en révèle quelques limites et appelle à l'ouverture de nouveaux fronts de recherches : penser l'articulation entre plusieurs générations pour sortir de l'opposition entre deux générations, celle des premiers-nés du baby-boom, et celle née dans les années 1960 ; penser ensemble inégalités inter- et intragénérationnelles ; articuler inégalités sociales et solidarités familiales entre générations ; poser la question d'une éventuelle conscience de génération et de ses manifestations politiques. Cette introduction se termine par une présentation des articles du numéro spécial qui, sur chacun de ces fronts de recherche, soumettent de nouveaux éléments au débat scientifique.

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Spécificité et permanence des effets de cohorte : le modèle APCD appliqué aux inégalités de générations - France/Etats-Unis - 1985-2010

Article de Louis CHAUVEL

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 665-707.

Mots clés : Inégalité, Génération, Recherche, Méthodologie, Indicateur, Analyse comparative, ETATS UNIS D'AMERIQUE

En revenant aux sources théoriques de la question générationnelle, l'importance de deux notions centrales, spécificité et permanence des effets de cohorte, est soulignée et donne lieu à un nouveau modèle APCD et à un test d'hysteresis destiné à repérer des effets de cohorte durables : un scarring effect, une cicatrice cohortale. Une comparaison franco-américaine des niveaux de vie est développée par cohorte mobilisant les données de 1985 à 2010 du Luxembourg income study (LIS) et des Statistics on income and living conditions-Eurostat (EU-SILC). En France, les inégalités nettes de générations (tenu compte des contextes démographiques et éducatifs, notamment) sont de même ampleur que les inégalités liées au statut d'immigré ; les bénéficiaires sont les cohortes nées autour de l'année 1950. Ce phénomène ne décline pas en intensité avec le temps. La dynamique américaine est antithétique, ce qui peut s'expliquer par les différences des welfare regimes français et américain. La France est donc marquée par de profondes inégalités intergénérationnelles.

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Les ambiguïtés de l'aînesse masculine : transferts patrimoniaux et transmission du statut social de génération en génération

Article de Sibylle GOLLAC

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 709-740.

Mots clés : Inégalité, Homme, Femme, Fratrie, Transmission, Reproduction sociale, Patrimoine culturel, Intergénérationnel, GENRE

Cet article étudie, à partir de données statistiques et ethnographiques, les inégalités selon le sexe et le rang dans la fratrie face aux transmissions intergénérationnelles, en partant d'une analyse des transferts patrimoniaux d'une génération à l'autre. Les cadets et cadettes s'avèrent les destinataires privilégiés de transferts financiers précoces, tandis que les fils aînés sont investis de projets d'ascension sociale qui augmentent leur espérance de revenu et les prédestinent à recevoir, certes tardivement, les biens de famille. Les enfants uniques, garçons ou filles, cumulent ces différentes ressources. Ces inégalités en matière de transferts patrimoniaux s'articulent à des positions différenciées dans les stratégies de reproduction sociale, comme en témoignent les réussites scolaires et professionnelles inégales des garçons et filles, des aînés et cadets. L'analyse des transferts patrimoniaux de génération en génération révèle ainsi le traitement différencié des enfants d'une même fratrie, y compris lorsqu'il s'agit de transmettre avant tout du capital culturel. Au-delà des évolutions de la place du patrimoine dans la stratification sociale, ce qu'il y a à transmettre pour reproduire ou améliorer une position sociale reste un bien « rival » , que frères et sours se partagent de façon plus ou moins équitable.

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Les temps changent - renouvellement générationnel et évolutions politiques en France

Article de Vincent TIBERJ

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 741-778.

Mots clés : Vie politique, Génération, Âge, Parti politique, Vote, Élection, Évolution

L'impact du renouvellement générationnel sur la vie politique et citoyenne reste trop souvent négligé dans les débats publics et scientifiques. Les raisons de ce désintérêt tiennent à la fois à la prégnance et aux apports des études sur la socialisation primaire ou les effets de cycle de vie, et à une focale de la recherche sur les générations politiques au sens de Karl Mannheim. Pourtant, l'analyse par cohorte du placement à gauche ou à droite des Français depuis les années 1970 permet de mettre en évidence des transformations majeures. Le renouvellement générationnel n'est pas politiquement neutre. Il handicape la droite et fait progresser la part des « non-alignés ». À travers le renouvellement générationnel se donne alors à voir la transformation en profondeur des notions de gauche et de droite, due notamment à l'émergence des enjeux culturels, mais également une redéfinition des rapports à la politique en général et au vote en particulier.

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Eduquer et punir : travail éducatif - sécurité et discipline en établissement pénitentiaire pour mineur

Article de Gilles CHANTRAINE, Nicolas SALLEE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 3, juillet-septembre 2013, pp. 437-464.

Mots clés : PJJ, Éducateur de justice, Travail éducatif, Sécurité, Discipline, EPM, ETABLISSEMENT PENITENTIAIRE POUR MINEUR, PRATIQUE DE TRAVAIL SOCIAL

Un trait caractéristique des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), nouvelles prisons réservées aux jeunes de 13 à 18 ans, réside dans l'injonction faite aux surveillants pénitentiaires et aux éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de travailler en binôme au sein des unités de vie qui composent la détention. Nous décrirons, dans un premier temps, comment ces éducateurs, plongés en milieu a priori hostile, doivent puiser dans différents registres moraux, éducatifs et pénologiques pour justifier, en pratique, leur présence en détention. Côté pénitentiaire, cette proximité renforcée avec les éducateurs risque de les cantonner encore davantage dans un pur rôle de garde, de « porte-clés ». Il s'agit alors pour eux d'imposer l'idée que le travail éducatif n'est pas l'apanage strict de leurs collègues PJJ, voire que, mutatis mutandis, ce sont eux les « vrais éducateurs ». Ils initient là un conflit de juridiction autour de l'acte d'éduquer, que nous détaillerons dans un deuxième temps. Dans un troisième temps, nous décrirons comment le système de sanction propre à l'EPM éclaire la suprématie des logiques sécuritaires en détention. En effet, d'un côté, si les surveillants peuvent mettre en avant la dimension éducative de la punition, c'est à la condition préalable de conserver le privilège de définir ce qui, en détention, est possible ou non, en empêchant notamment l'émergence de toute forme innovante ou alternative de résolution des conflits. De l'autre, les éducateurs sont pris en étau entre une logique de retrait consistant au mieux à dénoncer la manière dont le système de sanction serait par nature anti-éducatif, et une logique de réinvestissement éducatif consistant à affirmer que le respect de l'ordre pénitentiaire, aussi arbitraire soit-il, est une étape indispensable du processus de responsabilisation du détenu, actualisant à nouveaux frais la vocation disciplinaire de l'institution carcérale.

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Le public du soutien scolaire privé : cours particuliers et façonnement familial de la scolarité

Article de Baptiste COULMONT

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 3, juillet-septembre 2013, pp. 465-506.

Mots clés : Soutien scolaire, Secteur privé, Famille, Besoin, Demande, Inégalité, Sociologie, Statut social

À l'appui d'une exploitation de la partie « Éducation et famille » de l'« Enquête permanente sur les conditions de vie des ménages » (EPCV, Insee, octobre 2003), la demande de cours particuliers en France est étudiée en considérant ces cours en comparaison avec deux autres formes de shadow education - soutien gratuit et aide des proches - et dans leurs relations avec les autres actes et attitudes participant au façonnement familial des scolarités. L'article avance tout d'abord que les cours particuliers s'inscrivent, d'une part et à la différence du soutien gratuit, dans un halo de pratiques participant à la construction familiale d'un avantage sur la scène scolaire, construction associée à une forte dotation en capitaux scolaire et économique, et qu'ils participent, d'autre part et à l'instar du soutien gratuit, d'un mouvement d'externalisation de l'aide étroitement lié à la configuration du ménage. Le besoin de remédier à des difficultés scolaires perçues et les possibilités matérielles de recours apparaissent ensuite centraux dans la saisie des traits saillants de la population recourant aux cours particuliers.

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L'approche par les capacités comme registre des restructurations : un nouveau regard sur l'entreprise et le contrat de travail ?

Article de Claude DIDRY

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 3, juillet-septembre 2013, pp. 537-566.

Mots clés : Compétence professionnelle, Sociologie, Contrat de travail, Individu, Salarié, Projet professionnel, Entreprise, CHOIX

Après une focalisation sur la défense de l'emploi et le blocage des décisions managériales, les mobilisations suscitées par les restructurations font apparaître une activité de négociation tendant à lier la liberté de choix des salariés et les perspectives de l'entreprise. L'objectif de ce texte est de voir en quoi cette évolution dessine une pratique de choix qui, au-delà d'un rapport de forces entre direction et représentants des salariés, se rapproche d'une forme d'« approche par les capacités » liant, dans la perspective de Sen, liberté de choix individuel et participation aux choix collectifs. Il envisage, pour cela, le travail comme un « apport en capacité » que traduit l'engagement contractuel du salarié dans une activité commune au sein de l'entreprise. Comme mise à l'épreuve de la réalité même de l'entreprise, les restructurations apparaissent comme des moments d'explicitation et d'évaluation de cette activité commune et des engagements individuels sur lesquels elle repose, tant dans le cadre de procédure d'information-consultation des représentants du personnel que de la part des salariés eux-mêmes. Elles conduisent ainsi à lier dans un même débat projets individuels, selon une perspective fréquente de « volontariat », et vision de l'entreprise comme entité en devenir. En cela, elles dessinent des processus liant choix individuels et devenir de l'entreprise, constituant la manifestation d'une « capacité politique » des salariés et de leurs représentants.

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L'entrée sur le marché du travail des descendants d'immigrés : une analyse comparée France-Allemagne

Article de Ingrid TUCCI, Arianne JOSSIN, Carsten KELLER, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 3, juillet-septembre 2013, pp. 567-596.

Mots clés : Enfant de migrant, Immigration, Analyse comparative, Emploi, Travail, Marché du travail, Insertion professionnelle, Jeune, FRANCE, ALLEMAGNE, TURQUIE, MOYEN ORIENT, MAGHREB, AFRIQUE DU SUD

Les trajectoires professionnelles des descendants d'immigrés ont été jusqu'à présent peu étudiées dans une perspective de comparaison internationale. Cette contribution souhaite combler ce manque en analysant les parcours d'entrée dans l'âge adulte de descendants d'immigrés en France et en Allemagne. Pour cela, les auteurs s'appuient sur une articulation de données statistiques représentatives et de données qualitatives issues d'une enquête de terrain menée dans quatre quartiers défavorisés de Paris et Berlin auprès de jeunes descendants d'immigrés de quatre origines : Turquie et Moyen-Orient en Allemagne, Maghreb et Afrique subsaharienne en France. Le recours à cette méthodologie mixte permet non seulement de s'intéresser aux différences entre la France et l'Allemagne en termes d'inégalités entre descendants d'immigrés et descendants de natifs, mais aussi de montrer l'effet du contexte national (système scolaire, professionnel et social, « conception de l'intégration ») sur les trajectoires. L'enquête de terrain permet par ailleurs, au-delà de la prise en compte des contraintes pesant sur les parcours des descendants d'immigrés en quartiers défavorisés, de se pencher sur les logiques d'action individuelles qui sous-tendent ces trajectoires idéales-typiques.

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