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pp. 5-10 : Ce que le décrochage nous dit des parcours scolaires - Pierre-Yves Bernard
pp. 11-22 : Expériences et motifs de décrochage scolaire : entre rejet de l’école et quête du travail rémunéré - Pierre-Yves Bernard, Christophe Michaut
pp. 23-35 : Métropolisation, mobilités et décrochage scolaire chez les jeunes - Agnès Checcaglini, Patrice Caro
pp. 37-48 : Entre décrochage et décohabitation précoce, l’expérience d’une jeunesse « déviante » - James Masy, Nadège Tenailleau
pp. 49-61 : Climat du lycée et risque de décrochage scolaire : le cas des élèves en orientation contrainte - Lucy Bell
Article de Yolaine Coussot, Stéphanie Cussot Charpentier
Paru dans la revue Empan, n° 108, décembre 2017, pp. 63-69.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Scolarité, Soin, Psychiatrie infantile, Enfant en difficulté, Réussite scolaire, Partenariat, Prise en charge, Prévention, Déscolarisation, Équipe pluridisciplinaire, Expérimentation, Toulouse
L’école est le « théâtre » d’un grand nombre de difficultés de l’enfant et de l’adolescent et constitue l’opportunité de repérer certaines de leurs difficultés (bio)psychosociales. « Parenthèse » est un dispositif mixte associant l’expertise d’intervenants scolaires aux fonctions soignantes d’intervenants issus de la psychiatrie infanto-juvénile à destination des enfants de 6 à 16 ans scolarisés à Toulouse.
La reprise de l’historique de la formation de ce dispositif nous permet de comprendre le fonctionnement actuel et de discuter les enjeux et les limites de ce dispositif original.
Dans ma pratique quotidienne, je constate souvent que parmi les adolescents qui commettent un acte de délinquance, nombreux sont déscolarisés, que ce soit volontairement ou non, provisoirement ou définitivement. Ainsi, c’est lorsqu’ils sont à la rue, livrés à eux-mêmes, que bien souvent ils passent a l’acte. Ce constat étant une évidence, les services éducatifs et/ou les juges des enfants s’évertuent à leur trouver des établissements scolaires ou professionnels afin de les « ré insérer » et de mettre fin à la spirale délinquante.
Sur ce thème de « L’orientation » on a cherché ce qui y concourrait, ce qui fonctionnait, ce à quoi aussi on pouvait se référer tant dans la pratique que dans le discours.
On ne peut faire l’économie de la globalité de la vie dans laquelle est imprimée cet aspect géographique du cursus scolaire.
Car l’orientation désoriente très souvent les familles, et l’information se construit dans une culture parfois difficilement décodable. D’où quelques point d’accroche dans ces trajectoires où se fabriquent des identités scolaires, puis professionnelles, avec dans les bagages le jugement de l’école.
Et que voit-on le plus souvent à la barre de nos audiences au TPE, si ce n’est ces jeunes qui ont si mal traversé le chemin de l’école. Ils sont ici en filigrane… et en abécédaire
L’école a longtemps eu un grand pouvoir intégrateur, au même titre que le triangle formé par le travail, la famille et la religion. Elle a en effet été capable pendant de longues années, de donner des bases solides, même à ceux « qui n’allaient qu’au certificat d’études », et de propulser des gamins de milieu modeste vers l’ascenseur social.
« Tout fout le camp », dit-on, dans notre société postmoderne. La baraque de Jules Ferry aussi. C’est dans la foulée qu’est apparu le décrochage scolaire, craint comme la peste d’autant qu’il est susceptible d’ouvrir la porte à un éventail de dérives.
Il arrive, certes que cela « redérape » pour les élèves qui sont passés en classe relais. Mais pas dans les mêmes proportions et avec d’autres perspectives. « Certains raccrochés « redécrochent », mais 80% restent inscrits dans un processus de formation tel que l’apprentissage » explique M. Robichon, coordinateur d’une d’entre elles.