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Réponses 1 à 10 sur un total de 10

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Une mesure raciste ? Négocier le risque de stigmatisation dans la verbalisation du harcèlement de rue

Article de Mischa Dekker

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 25-57.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Rue, Milieu urbain, Genre, Discrimination, Racisme, Comportement social, Sociologie

Depuis quelques années, plusieurs pays ont introduit des lois visant à punir le « harcèlement de rue ». En France, cette pénalisation est mise en œuvre dans une perspective explicitement féministe, considérant celui-ci comme le premier degré d’un « continuum de violences faites aux femmes ». Aux Pays-Bas, elle est au contraire menée, au sein de la classe politique, par la droite. Cette dernière présente la pénalisation comme une mesure de sauvegarde de l’ordre public, qui serait perturbé par des jeunes hommes racisés. Malgré ces différences, les législateurs font face à une critique similaire dans ces deux pays, exprimée par des politicien·ne·s de la gauche, des féministes, et des militant·e·s anti-racistes : le risque de pénaliser disproportionnellement les hommes racisés issus des classes populaires. Cet article analyse comment l’appréhension de stigmatiser influe sur la mise en place des lois pénales sur le harcèlement de rue, en traçant comment certains acteurs arrivent à concevoir une loi comme étant « raciste » ou « sélective », et la façon dont les législateurs de ces deux pays négocient cette critique.

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Le harcèlement de rue et la thèse du continuum des violences

Article de Carole Gayet Viaud

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 59-90.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Genre, Féminisme, Milieu urbain, Espace, Comportement social, Incivilité, Violence, Insécurité, Droit pénal

Cet article revient sur la constitution du harcèlement de rue comme problème public en France, et sur la façon dont la notion de « continuum de violence » a été mobilisée au fil de ce processus. L’usage conjoint des notions de continuum et du harcèlement, appliquées aux formes de sexisme prenant place dans la rue, a permis la reconnaissance médiatique et politique d’un phénomène, via la publicisation d’une expérience féminine collective des rapports en public, marquée par un certain type d’offenses et d’atteintes à la liberté. Mais des difficultés se posent au moment d’envisager les réponses publiques apportées au problème ainsi configuré. La réflexion aujourd’hui ouverte sur le traitement politique et judiciaire du harcèlement de rue peut être éclairée par les enseignements issus des théories et politiques visant les incivilités : engagées en France et en Europe depuis les années 1990, elles se sont adossées à des conceptions de l’ordre public urbain, et de l’articulation entre formes mineures de déviance et criminalité, qui ont des traits communs avec les thèses aujourd’hui mobilisées pour justifier la pénalisation du harcèlement de rue. L’identification de ces analogies offre l’occasion d’une mise en perspective des bénéfices et des coûts qu’impliquent les approches aujourd’hui dominantes du harcèlement de rue, et de l’usage politique (et juridique) qui y est fait du concept de continuum.

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La lutte contre le harcèlement de rue et les (nouveaux) indésirables des espaces publics

Article de Marylène Lieber

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 91-114.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Rue, Milieu urbain, Quartier, Genre, Classe sociale, Féminisme, Comportement social, Violence, Insécurité

Les mobilisations contre le harcèlement de rue et la réception favorable récente des pouvoirs publics de ces revendications pourtant anciennes engagent à réfléchir à la façon dont les violences envers les femmes dans les espaces publics ont été conceptualisées durant les dernières décennies. En prenant l’exemple de Paris, cet article entend souligner la façon dont la sécurité des femmes, en sortant de l’invisibilité et de la naturalisation dans laquelle cette question a longtemps été maintenue, s’intègre aujourd’hui dans un paradigme renouvelé des espaces publics qui se doivent d’être propres et dégagés de populations considérées comme indésirables. En adoptant une perspective intersectionnelle, il fait le lien entre la réception favorable de ces politiques sensibles au genre et le processus plus général de gentrification des espaces publics.

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Les piropos, flatterie ou harcèlement ? La perception des rapports de genre dans les espaces publics en Colombie

Article de Samantha Joeck

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 115-148.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Rue, Espace, Milieu urbain, Genre, Féminisme, Comportement social, Violence, Amérique du Sud, Colombie

Les années 2010 ont vu l’entrée de la notion du harcèlement de rue dans le débat public en Amérique latine avec l’émergence de groupes militants, de législations nationales et municipales et de campagnes de sensibilisation à travers le continent. Ces efforts doivent faire face à une image plutôt positive des commentaires adressés aux femmes dans la rue et portant sur leur apparence physique, communément appelés piropos. Ce mot espagnol, qui désigne des « compliments » ou « flatteries », est révélateur d’une fréquence et d’une acceptation sociale relative dans la région. En étudiant des exemples concrets d’interactions sexuées dans les espaces publics urbains à Bogotá (Colombie), cet article analyse les hiérarchies multiples qui façonnent l’accès aux espaces publics et qui conditionnent les opérations d’interprétation, d’acceptation ou de contestation des interactions communément désignées comme harcèlement de rue. Dans le contexte du cas d’étude, les « piropos » se situent dans un continuum entre violences et interactions positivement perçues. Ce faisant, l’article cherche à contribuer aux réflexions autour des efforts interculturels pour lutter contre le harcèlement de rue.

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Le problème public du harcèlement de rue : dynamiques de publicisation et de pénalisation d’une cause féministe

Article de Carole Gayet Viaud, Mischa Dekker

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 1, mars 2021, pp. 7-23.

Mots clés : Harcèlement sexuel, Rue, Milieu urbain, Genre, Féminisme, Comportement social, Norme sociale, Ordre social, Immigration, Stigmatisation, Sanction pénale

Les rapports entre hommes et femmes dans les espaces publics urbains font, depuis plusieurs décennies maintenant, l’objet d’un travail militant destiné à ériger en « problème public » certains comportements récurrents à l’égard des femmes relativement banalisés auparavant. D’abord développée outre-Atlantique , la lutte contre ce qui est désormais décrit et dénoncé comme le phénomène du « harcèlement de rue » a pris son essor en Europe au tournant des années 2010, lors de la médiatisation inédite de certaines expériences féminines de la ville, relayées ensuite par la création de collectifs féministes militants, spécifiquement dédiés à ce problème.

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Face aux drogues - les groupes saafi et maniwel du Sénégal

Article de Ismaïla Ciss, Abdoulaye Toure

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 2, juin 2015, pp. 209-223.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Sociologie, Culture, Identité, Islam, Consommation, Ethnie, Perception, Comportement social, Valeur sociale, HISTOIRE, Trafic d'être humain, Alcool, Sénégal

Le présent article tente d’analyser l’usage des drogues dans la société sénégalaise et le contexte de la traite des esclaves et de l’économie de traite. Elle concerne deux groupes : les Saafi et le groupe Maniwel. Son intérêt réside dans le choix d’une approche visant à mettre en évidence le caractère transculturel de l’usage des drogues mais aussi les perceptions, attitudes et comportements qui lui sont liés. Les Saafi sont une composante de l’entité ethnoculturelle Seereer, longtemps réfractaire à l’islam, et qui ont traîné, jusqu’à une période récente, la réputation de grands consommateurs d’alcool ; le groupe Maniwel, une culture marginale née d’une identité fabriquée par le métier des transports en commun et qui se superpose aux valeurs culturelles de différentes communautés nationales. Ce groupe « transethnique » a fait de l’usage des drogues un moyen de marquer sa particularité dans un environnement fortement islamisé.

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Une étape particulière de la carrière hooligan : la sortie temporaire du groupe

Article de Dominique BODIN, Sophie JAVERLHIAC, Stéphane HEAS

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 1, pp. 5-26.

Mots clés : Violence, Sport, Enquête, Entretien, HISTOIRE INDIVIDUELLE, Comportement social, Groupe, Groupe d'appartenance, Bande, Identité, Motivation, Sociologie

Très souvent, le hooliganisme est analysé à travers les facteurs de risques qui conditionnent son émergence ou sous l'angle de la construction des identités collectives. Aucune analyse n'a pris en compte la question des carrières déviantes à long terme et la signification des comportements violents dans leur dimension diachronique, en s'intéressant à trois étapes particulières : l'intégration, la sortie et le retour dans le groupe hooligan. C'est à cette perspective que s'attache cet article en cherchant à comprendre, à partir de 7 entretiens sur 31 réalisés, comment interpréter les différentes phases d'une carrière hooligan.

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