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Paru dans la revue Devenir, vol. 35, n° 4, 2023, pp. 321-329.
Mots clés : Enfance-Famille, Attachement, Théorie, Psychologie du développement, Séparation, Carence familiale, Sécurité, Relation familiale, Relation soignant-soigné, Thérapie, Bowlby (John)
Ce travail rappelle combien Bowlby fut d’abord un pédagogue et un clinicien, attaché à comprendre les racines de la psychopathologie de l’enfant et de la construction de la personnalité à partir des relations familiales. Ainsi il a toujours regretté que la recherche quantitative sur l’attachement ait pris le pas sur les applications cliniques et thérapeutiques. La recherche a été favorisée dans le champ de l’attachement par le succès de la situation étrange d’Ainsworth, relayé par celui de l’Adult Attachement Interview (AAI) de Mary Main. Bowlby propose un modèle alternatif à celui de la pulsion, basé sur l’observation des effets de la séparation précoce et de la carence de soins, avec la séquence qu’il doit à Robertson -protestation, retrait, détachement- et qui organise pour Bowlby l’essentiel de la psychopathologie liée à l’expérience interpersonnelle. Dans cette perspective, l’attachement devient ainsi le mode privilégié de régulation de la peur. L’attachement est donc activé et désactivé en fonction du contexte. Attachement et exploration sont incompatibles, là où attachement et caregiving sont totalement symétriques et étroitement intriqués, ayant évolué en semble. Ces paradigmes nous suffisent pour une théorie de la thérapie interpersonnelle de l’adulte, dans laquelle l’alliance de travail à partir de la base de sécurité que devient la relation au thérapeute permet une réévaluation des défenses mises en jeu pendant l’enfance.
Paru dans la revue Empan, n° 132, décembre 2023, pp. 150-154.
Mots clés : Enfance-Famille, Violence, Partenariat, Violence conjugale, Thérapie, Réseau, Accompagnement, Législation, Féminicide, Prise en charge, Victime, Famille
La Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales et familiales rassemble des associations spécialisées dédiées à cette population que tout porte à éviter : les hommes violents à l’égard des femmes. Elle assure une confrontation raisonnée des diverses expériences pour que chacun tire profit des meilleurs acquis des uns et des autres. L’auteur est responsable de ses actes aux termes de la loi, mais il ne peut se réduire à ses actes, ce qui permet l’ouverture d’une démarche thérapeutique et de soin.
Article de Mariana de Sousa e Silva, Katia Tarouquela Brasil, Éliana Rigotto Lazzarini, et al.
Paru dans la revue Dialogue, n° 241, septembre 2023, pp. 21-35.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Risque, Psychisme, Approche clinique, Rôle, Soutien à la parentalité, Relation enfant-parents, Thérapie, Médiation, Filiation, Santé mentale, Souffrance psychique
La parentalité impose au sujet un travail psychique intense qui s’appuie sur des aspects narcissiques, archaïques, sur l’histoire de la filiation et de la transmission psychique. La parentalité est, avant tout, liée à un processus qui comporte des risques psychiques particuliers face aux événements de vie. Identifier ces enjeux dans la relation parent-enfant et comprendre ce qui est sollicité pour le sujet face à des événements nécessite de remodeler les alliances et de trouver un nouvel équilibre psychique. Dans le cadre d’une recherche clinique, les auteures, impliquées dans un dispositif d’écoute psychanalytique de la parentalité, proposent une discussion quant aux repères cliniques des enjeux qui sous-tendent la relation parent-enfant. Ce questionnement est discuté par deux vignettes cliniques, celle de Maria qui, après son accouchement, expérimente des vécus corporels primitifs projetés sur son bébé et celle de Camila, qui commence son analyse après la tentative de suicide de sa fille. Dans l’ensemble de ces vignettes, on observe une réorganisation de la dynamique psychique et une possibilité de symboliser davantage les modes d’alliance de la dyade parent-enfant.
Bien qu’il existe différents types de modèles d’évaluation du fonctionnement familial (Pauzé et Petitpas, 2013 ; Pauzé et al., 2017), cet article vise à présenter le modèle d’évaluation du Dr Guy Ausloos comme une pratique clinique (Practice-Based-Evidence) efficace. Il appert que la théorie des fonctions du Dr Ausloos est un outil clinique qui a le mérite d’être facilement utilisé par une panoplie de thérapeutes, allant des débutants aux plus expérimentés. Cette théorie comprend six fonctions selon deux catégories : les fonctions logistiques (programmation, pilotage et contrôle) et les fonctions relationnelles (communication, distance et mémoires). Cette évaluation a l’avantage de mener directement à des hypothèses permettant l’établissement du plan d’intervention. Finalement, ce modèle s’inscrit dans la logique de la compétence des familles (Ausloos, 1995).
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 3, septembre 2023, pp. 249-264.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption, Rencontre, Relation enfant-parents, Récit de vie, Attachement, Outil, Thérapie, Médiation, Dessin, Filiation
La rencontre adoptive est une rencontre entre un enfant en mal de parent et des adultes en mal d’enfant. Les uns et les autres ont besoin de traiter un malheur, celui de ne pas avoir de parent, celui de ne pas avoir d’enfant, alors ils vont apprendre à s’accorder, d’un côté en s’adaptant aux besoins spécifiques et espoirs d’un enfant, d’un autre côté en gratifiant les parents comme de bons parents. Mais cela nécessite une élaboration mentale permettant au fil du temps le nouage des histoires des uns et des autres. C’est donc dans ce nouage que se créent l’identité et le sentiment de filiation pour l’enfant pleinement reconnu comme l’un des siens par la famille adoptive. Il est question d’une construction à laquelle doivent aider les thérapeutes.
Le génogramme est un outil très présent dans le travail avec les familles : facile à manier, il permet de représenter la complexité des relations dans le groupe familial sous forme schématique. Il sert alors de base pour approfondir de quoi sont faits les liens familiaux et pour explorer les sous-systèmes, la dimension transgénérationnelle ou encore l’histoire de la famille. Il est aussi présent durant la formation des thérapeutes et dans le travail clinique familial de couple ou individuel. Dans cet article il sera question de son utilisation dans le cadre du travail systémique individuel et de la formation des futurs intervenants. Nous présenterons trois différentes manières d’aborder le génogramme, à savoir le génogramme 3FVS, le génogramme et la topoanalyse et le génogramme professionnel, dans deux contextes d’applications : la clinique et la formation. Nos propos seront illustrés des exemples concrets. Nous souhaitons aussi attirer l’attention des lecteurs sur la richesse et la créativité des méthodes propres à la systémique pour développer des représentations qui dépassent le caractère apparemment « simplifié » du génogramme.
À travers cet article, nous exposerons notre travail clinique auprès de familles en exil. La demande d’asile s’accompagne souvent de violences, de pertes et de traumatismes, qui peuvent être la source d’un déséquilibre profond au sein de la famille ainsi que d’une fragilisation des liens. En outre, la procédure d’asile, la précarité du séjour, la vie en centre collectif sont autant de facteurs déstabilisants et déstructurants. Dans cet article nous proposerons une modélisation systémique nommée 3R (réhumaniser, retisser, remobiliser) dont l’objectif est de soutenir les familles dans ce contexte difficile en réactivant un sentiment de dignité humaine, d’appartenance familiale et de pouvoir d’action.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 245-259.
Mots clés : Enfance-Famille, Exil, Parentalité, Droit d'asile, Témoignage, Émotion, Séparation, Genre, Santé mentale, Paternité, Maternité, Thérapie, Contre-transfert, Anxiété, Pauvreté, Maintien du lien, Technologie numérique
Se séparer de ses proches, vivre loin d’eux et d’elles : l’exil de la plupart des demandeurs et demandeuses d’asile en France est indissociable de l’éloignement physique de membres de leurs groupes sociaux et familiaux, de leurs « proches ». Parmi ces séparations, celles qui concernent les enfants sont souvent évoquées dans le discours des personnes exilées, et nommées comme particulièrement douloureuses. Elles provoquent chez l’interlocuteur ou l’interlocutrice – médecin, chercheur·euse, psychologue, assistante sociale, avocat·e – des émotions contrastées et des représentations complexes : de la perplexité à la sidération, du jugement moral à l’empathie. Ces émotions et représentations – les miennes et celles dont ont pu me faire part des collègues – ont aiguillonné l’écriture de cet article : elles étaient le signe d’un impensé qui, en tant que tel, pouvait faire obstacle au processus thérapeutique.
Article de Mélanie Georgelin, Perrine Ruby, Daniel Marcelli, Martine Menèset al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 95, mars 2023, pp. 7-148.
Mots clés : Enfance-Famille, Rêve, Enfant, Adolescent, Thérapie familiale, Création, Créativité, Littérature, Livre pour enfant, Thérapie
L’actualité nous convoque sans cesse autour de cette question : a-t-on encore la possibilité de rêver ? Rêve de la nuit, rêve éveillé, rêverie, espoir, cauchemar… Nos enfants et nos adolescents rêvent-ils ? Si oui, à quoi ? Si non, pourquoi ? Que nous apprennent les récentes avancées dans le champ des neurosciences, en psychologie et en psychanalyse ?
Les auteurs de ce numéro donnent place à ce matériau précieux en interrogeant son potentiel thérapeutique et ses impasses. En classe, en famille et en consultation, quel est le pouvoir des rêves intimes et collectifs ? Et que se passe-t-il lorsque le rêve tourne au cauchemar ou qu’il vient à manquer ? Les parcours difficiles, le handicap, le trauma, l’exil, l’urgence écologique entament-ils cette capacité ? Les groupes de pairs, les professionnels et la culture pourraient-ils relancer la machine à rêver ?
Un nombre croissant de parents se plaignent que leur enfant est insupportable : il ne tient pas en place, n’obéit pas, maîtrise mal ses émotions et rend leur quotidien très difficile. Dans les écoles, les enseignants signalent dans chaque classe, chaque année, deux ou trois élèves très agités, parfois agressifs, qui perturbent leur enseignement. Cette hausse du nombre d’enfants turbulents a-t-elle des fondements neurologiques, éducatifs ou culturels, et faut-il s’en inquiéter ? Comment aider les familles, souvent en souffrance, tout comme peuvent l’être aussi ces enfants ? Y a-t-il des pistes pour aider les enseignants à mieux gérer les comportements indésirables ? Et que penser de la médication, qui divise les professionnels ?