Documentation sociale

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Réponses 1 à 10 sur un total de 19

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3R : une modélisation systémique pour l’accompagnement des familles demandeuses d’asile

Article de Julie Lavaux, Anissa Tahri

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 3, septembre 2023, pp. 223-235.

Mots clés : Enfance-Famille, Immigration-Interculturalité, Famille, Exil, Modèle, Approche systémique, Pluridisciplinarité, Thérapie, Souffrance psychique, Relation soignant-soigné, Droit d'asile, Identité collective, Médiation, Décision, Solidarité, Empowerment, Relation familiale

À travers cet article, nous exposerons notre travail clinique auprès de familles en exil. La demande d’asile s’accompagne souvent de violences, de pertes et de traumatismes, qui peuvent être la source d’un déséquilibre profond au sein de la famille ainsi que d’une fragilisation des liens. En outre, la procédure d’asile, la précarité du séjour, la vie en centre collectif sont autant de facteurs déstabilisants et déstructurants. Dans cet article nous proposerons une modélisation systémique nommée 3R (réhumaniser, retisser, remobiliser) dont l’objectif est de soutenir les familles dans ce contexte difficile en réactivant un sentiment de dignité humaine, d’appartenance familiale et de pouvoir d’action.

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Parentalité à distance des exilé·es : une prescription de douleur ?

Article de Laure Wolmark

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 245-259.

Mots clés : Enfance-Famille, Exil, Parentalité, Droit d'asile, Témoignage, Émotion, Séparation, Genre, Santé mentale, Paternité, Maternité, Thérapie, Contre-transfert, Anxiété, Pauvreté, Maintien du lien, Technologie numérique

Se séparer de ses proches, vivre loin d’eux et d’elles : l’exil de la plupart des demandeurs et demandeuses d’asile en France est indissociable de l’éloignement physique de membres de leurs groupes sociaux et familiaux, de leurs « proches ». Parmi ces séparations, celles qui concernent les enfants sont souvent évoquées dans le discours des personnes exilées, et nommées comme particulièrement douloureuses. Elles provoquent chez l’interlocuteur ou l’interlocutrice – médecin, chercheur·euse, psychologue, assistante sociale, avocat·e – des émotions contrastées et des représentations complexes : de la perplexité à la sidération, du jugement moral à l’empathie. Ces émotions et représentations – les miennes et celles dont ont pu me faire part des collègues – ont aiguillonné l’écriture de cet article : elles étaient le signe d’un impensé qui, en tant que tel, pouvait faire obstacle au processus thérapeutique.

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Sur le pont des émotions : l’engagement du thérapeute avec des personnes exilées

Article de Aude Tournay Katz

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 2, juin 2023, pp. 153-163.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Santé mentale, Exil, Souffrance psychique, Émotion, Relation soignant-soigné, Droit d'asile, Traumatisme, Coopération, Accompagnement

Najib et Athéna, deux jeunes exilés, de Palestine et de Guinée, parmi tant d’autres que j’ai eu l’honneur d’accompagner au cours de mes onze ans au centre Exil, service de santé mentale pour personnes réfugiées victimes de violences. Deux jeunes en souffrance, victimes d’injustices incommensurables, face auxquelles mon impuissance est palpable. Deux jeunes à la dignité et à l’intelligence remarquables aussi, avec lesquels j’ai cheminé, sur le pont des émotions, sans technique magique ni modèle imparable. Ensemble nous avons re-co-construit de l’humain, du lien, du maintien de soi, à travers et aussi grâce à nos émotions partagées. Réapprendre à avoir le droit d’être humain, ensemble.

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Femmes en exil : péril d’une rive à l’autre

Article de Myriam Léon, Jérémie Rochas, Camille Schmoll

Paru dans la revue Lien social, n° 1337, 11 au 24 avril 2023, pp. 18-24.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Femme, Immigré, Exil, Violence, Abus sexuel, Viol, Trafic d'être humain, Accompagnement, Vulnérabilité, Soutien psychologique, Genre, Droit d'asile, Voyage, Précarité, Niger

Les femmes représentent la moitié des personnes exilées qui arrivent en Europe et elles ne suivent pas forcément des hommes. Isolées, elles sont particulièrement vulnérables pendant le voyage. Arrivées à destination, elles n’échappent pas à la précarité. En fait, tout au long de leur parcours, elles subissent des politiques qui favorisent les violences de genre.

-Femmes en exil : péril d’une rive à l’autre
-Esclavage moderne : libérer la parole des femmes exploitées
-Entretien avec Camille Schmoll : le projet de changer de vie

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L’hébergement public et privé des exilés au prisme des catégorisations administratives

Article de Chloé Ollitrault

Paru dans la revue Migrations société, vol. 34, n° 189, juillet-septembre 2022, pp. 79-96.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Droit d'asile, Exil, Hébergement, Logement, Accueil, Statut juridique, Calvados

Cette contribution vise à mettre en lumière l’influence des catégorisations administratives des personnes exilées sur leur accès au logement et à l’hébergement, public d’une part, dans des structures d’accueil institutionnelles et des centres d’hébergement d’urgence, et privé d’autre part, chez des particuliers accueillant bénévolement des exilés à leur domicile. À travers une étude du paysage de l’hébergement dans le département du Calvados, en Normandie, l’article essaie de saisir les processus de classement et de hiérarchisation des exilés à partir de leur statut administratif. Les catégorisations administratives sont un élément central de la structuration du droit au logement et à l’hébergement des étrangers, et il existe, de plus, des écarts entre les règles juridiques et leur mise en pratique. Les collectifs locaux d’hébergement privé, qui élaborent leur action par rapport aux besoins des exilés rencontrés sur le terrain, sont également amenés à faire des choix dans la prise en compte des statuts administratifs. Selon leur positionnement, ils conçoivent l’hébergement privé comme un accueil transitoire, inconditionnel, ou d’urgence, tout en adaptant leur action aux évolutions des politiques publiques et des dispositifs d’accueil institutionnel des exilés. Nous verrons que même lorsque les hébergeurs souhaitent initialement s’écarter des hiérarchisations administratives, leurs pratiques d’accueil finissent par être influencées par le poids de la précarité multiforme et souvent durable subie par les exilés. À l’échelle des collectifs comme à celle de chaque cohabitation, l’hébergement privé des personnes ayant le moins de chances d’obtenir la régularisation de leur situation administrative présente de nombreuses difficultés.

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Construction de la pensée et crise de la confiance

Article de Gaëlle Légo, Alain Noble, Svetoslava Urgese, et al.

Paru dans la revue Connexions, vol. 2, n° 116, juillet-décembre 2022, 183 p..

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Confiance, Interprétariat, Exil, Aliénation, Croyance, Symbole, Relation soignant-soigné, Secret, Relation enfant-parents, Droit d'asile, Musique

Comment construire la pensée et restaurer la confiance dans un monde où l’incertitude et l’indétermination s’imposent comme des paramètres désormais fondateurs de l’épistémologie, de l’éthique et du politique ? Dans le constat des effondrements en cours, comment retrouver et penser les voies créatives d’un dégagement ? Comment étayer l’invention de nouvelles et nécessaires pratiques ? Comment restaurer la confiance nécessaire au "vivre-ensemble" sans régresser dans la nostalgie d’un ancien monde désormais définitivement obsolète ou fuir dans de nouvelles idéologies scientistes ou sectaires ? Quelles expériences innovantes indiquent d’originales et fécondes perspectives ?

Qu’est-ce qui est en travail dans la réalité sociale, les groupes, les institutions et la culture pour sortir d’un marasme dont l’origine, les causes et les circonstances nous renvoient aux logiques des totalitarismes ? Ce numéro invite à un débat pluraliste et pluridisciplinaire.

Sommaire :
- Introduction. Anne-Lise Diet, Emmanuel Diet, Philippe Chevetzoff. Page 9 à 10
- Qu’est-ce que la confiance en temps de pandémie ? Gaëlle Lego. Page 11 à 24
-Les réunions pluri-professionnelles, temps de relance de la pensée. Alain Noble. Page 25 à 34
- La traduction aux frontières : un paradigme transdisciplinaire du travail de construction de la pensée. Svetoslava Urgese, Albert Ciccone. Page 35 à 48
-Croire ou Penser ? Confiance et aliénation. Emmanuel Diet. Page 49 à 57
- Restaurer de la confiance… en chassant les fantômes. Hubert Landier. Page 59 à 71
-Enquête sur un épistémicide – Cold case rouvert par les épistémologies du Sud. Anne Salmon. Page 73 à 88
-Le psychanalyste peut-il avoir confiance en ses patients ? Anne-Lise Diet. Page 89 à 99
- Et si les adultes acceptaient que les enfants prennent la parole ? Une confiance critique verrait le jour. Michel Fruitet. Page 101 à 111
-Trame schématique du parcours administratif et psychologique obligé des demandeurs d’asile et des conséquences possibles de l’échec à ces démarches. Olivier Jan. Page 113 à 124
-Quand le bâtiment va, tout va… Mais à qui donc passer la queue du Mistigri ? Annick Schott. Page 125 à 137
-Des traces de l’utopie dans la groupalité, de la psychothérapie institutionnelle à la créolité du groupe. Matthieu Frossard. Page 139 à 150
-Écouter ou entendre la musique ? Laetitia Petit, Uranie Michet, Jean-Marie Brohm. Page 151 à 162
-Notes de lecture. Claude Tapia, Emmanuel Diet, Anne-Lise Diet. Page 163 à 172

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"Donner", le plus court chemin vers la résilience ? Une application de la thérapie contextuelle auprès des familles demandeuses d'asile

Article de Julie Lavaux

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 42, n° 1, janvier 2021, pp. 39-57.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Thérapie, Droit d'asile, Résilience, Deuil, Traumatisme, Exil, Famille, Perte, Don, Migration

A travers cet article, nous proposons d'explorer la complexité des difficultés rencontrées par les familles demandeuses d'asile résidant au centre Carda. Dans le cadre de notre pratique clinique comme thérapeutes familiaux, nous faisons l'hypothèse que le concept de "donner à autrui", émanant de la thérapie contextuelle, constitue un levier thérapeutique précieux pour répondre aux sentiments d'impuissance et d'injustice ainsi qu'aux phénomènes de parentification imposés par le contexte de l'exil. L'analyse de différentes vignettes cliniques nous permettra de conclure que "donner à autrui" constitue un élément majeur vers le chemin de la résilience des familles.

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Traduire l'exil : l'enjeu central des langues

Article de Alexandra Galitzine Loumpet, Marie Caroline Saglio Yatzimirsky, Moayed Assaf, et al.

Paru dans la revue Plein droit, n° 124, mars 2020, pp. 3-38.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Exil, Langue étrangère, Droit d'asile, Demande, Dossier administratif, Interprétariat, Besoin, Accès aux droits, Non-recours, Droit des étrangers, Violence institutionnelle, Médiation, Trafic d'être humain

En migration ou en exil, à chaque étape de la demande d’asile, la compréhension dans la langue du pays apparaît cruciale. Pourtant cette centralité peine à émerger, malgré les obligations légales en la matière, comme en atteste l’insuffisance des financements pour des interprètes ou encore le niveau inadéquat de nombreuses traductions. Le déficit d’interprétariat reste ainsi la norme entraînant de graves conséquences pour l’accès aux droits des personnes exilées. Le choix des langues traduites depuis et vers le français révèle de plus les représentations administratives et politiques des différentes cultures. Alors que de nombreux trajets migratoires sont marqués par l’urgence et la vulnérabilité, le manque d’interprètes, leur qualification hétérogène ou le recours à des locuteurs réfugiés mais sans statut adapté, concourt aux malentendus et s’ajoute à la violence institutionnelle du non-accueil en France. La nécessité d’une professionnalisation de médiateurs-pairs ne s’en impose que davantage ainsi que celle d’une véritable politique de traduction.

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Demande d'asile des femmes étrangères : la femme est-elle l'égal des hommes ?

Article de Claire Mestre

Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 1, janvier-mars 2019, pp. 41-50.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Crime sexuel, Inégalité, Violence, Exil, Femme, Droit d'asile, Maltraitance, Pouvoir, Statut social

De la pensée de Françoise Héritier sont nés des concepts permettant de comprendre ce qui traverse toutes les violences faites aux femmes, de la violence domestique à la violence culturelle et sociale. « La valence différentielle des sexes » (1996) éclaire de façon abrupte l’inégalité des femmes face aux hommes. Mais avant ce concept, celui de « butoir de la pensée » (Ibid.).
Son œuvre nourrit le combat de ceux et celles qui luttent contre l’inégalité homme/femme, mais elle a également alimenté des débats contradictoires avec ceux et celles qui ont fait du féminisme une philosophie, une pensée et des pratiques en lutte, une politique. Le butoir de la pensée a été interprété comme « le différent qui fonde la pensée »1, ce à partir de quoi l’humanité se pense. S’il lui est reproché de ne pas avoir historicisé sa pensée, on peut dire que la valence différentielle des sexes fait histoire en cheminant dans la pensée de ceux-celles qui observent comment la hiérarchie des sexes est la charpente de domaines très différents.

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Précarités, dépendances : entre exil des siens et exil de soi

Article de Hervé Garnier

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 25, n° 1, 2019, pp. 55-74.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Psychothérapie, Exil, Droit d'asile, Précarité, Traumatisme, Récit de vie

Dans nos dispositifs thérapeutiques, y compris non spécialisés, les patients aux prises avec la précarité, les dépendances ou encore les incidences subjectives de l’exil sont de plus en plus nombreux. Ils nous enjoignent, professionnels, de les accueillir, avec la claire conscience des univers culturels et sociaux de notre temps. Une réelle considération de la personne, en proie à ces épreuves, parfois jusqu’à l’errance, ne peut faire l’économie de la complémentarité des regards, incluant, outre la clinique du sujet, le social, le juridique, le politique et le transculturel. Le thérapeute, l’équipe, au prix d’un regard clinique engagé et ouvert, pourraient ainsi d’autant mieux aider le sujet à reconstruire son identité malmenée.