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Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 1, 2022, pp. 143-158.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Cannabis, Adolescent, Consommation, Statistiques, Épidémiologie, Risque, Expérience, Soutien à la parentalité, Parents, Accompagnement, CJC (Consultation jeunes consommateurs)
Aborder la question de la consommation de cannabis à l’adolescence reste souvent difficile, surtout entre parents et enfants. En partant de données épidémiologiques généralistes de l’usage de cannabis à l’adolescence et de l’expérience clinique des consultations jeunes consommateurs, nous présenterons la valeur expérientielle que peut prendre cet usage à une période spécifique de développement qu’est l’adolescence avec ses enjeux d’individuation au sein d’un milieu écologique et familial. Adapter les postures professionnelles et accompagner les parents à devenir acteurs des enjeux développementaux, mis à mal par les usages de substances, permettent à l’adolescent de s’autoriser à investir cet espace-temps de parole pour s’individuer.
Sous l’effet de la puberté, l’adolescence réactualise et suractive l’élaboration du processus de séparation et d’individuation, amenant à redynamiser le narcissisme et la relation d’objet, à requestionner le rapport à soi, à l’autre et au monde. Face à ce processus de subjectivation, l’usage « à risque » de cannabis, à travers différentes caractéristiques positives qu’il faut reconnaître
pour comprendre cette propension des jeunes à consommer, semble se présenter comme une certaine réponse à différents niveaux à cette réorganisation psychique. Objet sensoriel et affectif, pansement psychique par ses vertus anxiolytiques et antidépresseurs, objet transitionnel et transactionnel, la consommation de cannabis, lorsqu’elle reste festive et irrégulière, semble tenter de contribuer à l’élaboration de cette identité en construction.
Dès le début du XXe siècle la question des stupéfiants fut au centre des réunions internationales. Des conventions furent adoptées pour en limiter la production et le commerce jusqu’à la Convention des Nations unies de 1961 dite « Convention unique sur les stupéfiants » qui engage les États parties à « interdire la production, la fabrication, l’exportation et l’importation, le commerce, la détention ou l’utilisation de tels stupéfiants à l’exception des quantités qui pourront être nécessaires exclusivement pour la recherche médicale et scientifique », qui figurent dans les différents tableaux annexés, parmi lesquels les opiacés, le cannabis, la cocaïne, etc..
Curieusement, les psychotropes et autres produits nuisibles à la santé, tel le tabac, régulièrement consommés dans les pays occidentaux, ne figurent pas dans les textes internationaux prohibitionnistes.
On connaîtra certes des prohibitions de l’alcool, comme aux États-Unis dans les années 1920, dont le résultat catastrophique contraindra les autorités à y mettre fin. En France, comme dans d’autres pays d’Europe, les ravages de l’alcool ont pu être contenus - notamment par la loi Évin limitant la publicité publique - et les campagnes contre l’usage du tabac ont quelque peu réduit la consommation.
Paru dans la revue La Gazette santé social, n° 124, décembre 2015, pp. 32-34.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Toxicomanie-Addictions, Addiction, Jeune, Prévention, Conduite à risque, Cannabis, Alcool, Drogue, Tabac, Jeune en difficulté, Adolescent, Réduction des risques
En matière d'usage des substances psychoactives par les adolescents, la France cumule de tristes records. Pour sortir de l'approche binaire répression/soin, les professionnels misent aujourd'hui sur l'intervention précoce et le renforcement des compétences psychosociales... Des accompagnements sur-mesure pour permettre aux jeunes de trouver en eux-mêmes la motivation pour réduire les risques
La MDFT ou thérapie familiale multidimensionnelle s’adresse aux adolescents présentant une conduite addictive et/ ou des comportements délictueux. A partir d’un travail avec l’adolescent et son environnement familial et extrafamilial, elle vise à réinscrire l’adolescent dans une trajectoire développementale constructive et un mieux-être. Son efficacité et sa validité scientifique étant reconnues, l’illustration clinico-pratique de ce modèle est essentielle. Ainsi, après un rappel théorique des principes fondamentaux de la MDFT, le lecteur sera amené à suivre le déroulement des trois étapes de la thérapie de Jean ainsi que l’évolution du travail effectué sur chacun des axes ciblés avec l’adolescent, avec les parents, avec la famille et avec l’environnement.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 36, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 71-84.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Toxicomanie-Addictions, Adolescent, Groupe d'appartenance, Autonomie, Attachement, Addiction, Cannabis, Approche systémique, Relation familiale, Thérapie familiale
Quelles articulations peut-on découvrir entre les dépendances physiologiques de l’enfant (aux parents, aux familles d’origine), le besoin à l’adolescence de devenir indépendant et donc de choisir ses appartenances et la dérive vers l’addiction ? Quelques rappels théoriques sur les appartenances nous permettront de « poser le décor », puis nous proposerons une réflexion sur la fonction de l’addiction à l’adolescence et en quoi cette addiction répond également aux changements sociétaux de notre époque. Pour illustrer le propos, nous avons travaillé avec des familles d’adolescents fumeurs de cannabis. Nous avons utilisé les métaphores relationnelles développées par Edith Tilmans-Ostyn, tant au niveau des relations familiales qu’au niveau des relations avec le produit. Enfin nous avons créé un questionnaire sur le sentiment d’appartenance que nous avons travaillé avec les adolescents.