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Paru dans la revue Santé mentale, n° 261, octobre 2021, pp. 54-59.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Aidant familial, Aide à domicile, Assistant de soins en gérontologie, Démence sénile, Maladie d'Alzheimer, Ergothérapie, Évaluation, Histoire familiale, Récit de vie, Observation, Vie quotidienne
Depuis la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016, le cadre réglementaire légiférant le recours à l'isolement et à la contention ne cesse de se renforcer. Entre contraintes et opportunités, ce changement de paradigme continue d'interroger les professionnels de santé. Alors que certains utilisent quotidiennement le recours à des mesures coercitives, d'autres n'y recourent qu'exceptionnellement voire jamais. Ce constat questionne l'intérêt de ces pratiques dans les soins psychiatriques, notamment dans ses effets secondaires négatifs et potentiellement grave. Revues de littérature, recherches, programmes de réduction, expériences de terrain, efficacité, effets secondaires, vécus, alternatives : de nombreuses initiatives guident aujourd'hui les orientations internationales vers un moindre recours, voire dans certains pays, une interdiction aux mesures d'isolement et de contention. L'auteur convoque ici des éléments de la littérature internationale, que dit la science aujourd’hui ?
VigilanS est un dispositif en prévention du suicide qui s'intègre à une stratégie nationale multimodale. Initié à Lille en 2015 et en cours de déploiement sur toutes les régions de France, il se base sur l'initiation d'un lien entretenu par différents médias (téléphoniques, postaux) avec tout individu suicidant qui lui est adressé par un service de soins. VigilanS poursuit comme objectifs d'éviter la réitération suicidaire mais aussi de réduire la mortalité par suicide au sein de cette population. C'est un dispositif qui se veut innovant et évolutif au regard de la complexité de la crise suicidaire et de la variété des populations qui lui font face. Par ailleurs, d'autres types de dispositif voient le jour dans le monde afin de construire une prévention du suicide la plus efficiente possible, que ce soit par le biais des outils numériques ou encore des particularités populationnelles comme celles des jeunes.
Le processus d'évaluation du risque suicidaire est centré avant tout sur l'estimation de la détermination de la personne au passage à l'acte, avec pour objectif la prise en charge de sa détresse. Il faut engager une communication avec le patient, son entourage familial et le réseau professionnel. L'évaluation passe par une étape de documentation, afin de réunir de multiples éléments sur le patient et les facteurs de risque. Des facteurs de risque psychopathologiques, biographiques et situationnels permettent de poser l'indication d'hospitalisation, elle s'appuie sur une triple évaluation du risque, de l'urgence et du danger (RUD).
Dans le contexte du rétablissement, l'évaluation clinique doit, en parallèle du diagnostic et du repérage des troubles, rechercher les ressources et les forces du patient. L'outil AERES (Auto-évaluation des ressources) a été conçu pour les mettre en évidence via un jeu de cartes. Cette intervention s'inscrit dans un changement de perspective, qui considère le patient comme un partenaire libre et responsable.
Dans les schizophrénies, habiter ne va pas de soi. L'accompagnement au logement est donc déterminant pour le maintien des patients dans la communauté. Cet accompagnement parfois difficile et infructueux doit être considéré à la lumière d'une clinique de l'habiter, pour penser l'inscription dans un "chez soi". Par ailleurs, face aux retentissements de la maladie sur le fonctionnement quotidien, les soignants peuvent s'appuyer sur les outils de la réhabilitation psychosociale, en particulier ceux de la remédiation cognitive.
En psychiatrie, le MOHOST (Model of Human Occupation Screening Toll), utilisé en ergothérapie, permet de préciser le profil occupationnel des patients, puis de définir des objectifs personnalisés en accord avec leurs valeurs et habitudes, en lien avec leur environnement.
Fruit de la créativité et de l'inventivité des soignants, les activités occupent une grande place dans les soins en psychiatrie, mais elles paraissent parfois relever du "bricolage clinique". Comment les envisager au quotidien et sur quelles bases théoriques ? Comment en définir le cadre ? Comment évaluer leur impact thérapeutique sur le plan individuel et collectif ? Qu'elles soient thérapeutiques ou occupationnelles, ces activités grâce à une relation médiatisée, ouvrent des espaces de rencontres et de transformations.