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Telle sœur, tel frère ? La socialisation adelphique aux pratiques ludiques à 2 ans dans l’" Étude longitudinale française depuis l’enfance " (" Elfe ")

Article de Abigail Bourguignon, Kevin Diter, Holly Hargis, et al.

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 64, n° 3, juillet-septembre 2023, pp. 471-513.

Mots clés : Enfance-Famille, Jeune enfant, Socialisation, Genre, Fratrie, Jeu, Reproduction sociale, Culture, Sociologie, Classe sociale

La sociologie a fait peu de place aux frères et sœurs dans la sociogenèse du genre. Fondé sur l’« Étude longitudinale française depuis l’enfance » (« Elfe »), et en interrogeant d’abord les pratiques ludiques les plus liées à une position de genre (les poupées et les voitures), cet article montre que les frères et sœurs contribuent par un effet d’entrainement à la différenciation de genre. Cet effet n’est cependant pas indépendant de l’implication parentale. Cette implication reste, d’une part, déterminante pour des pratiques moins polarisées du point de vue du genre (comme le dessin ou les puzzles), qui distinguent de fait différemment les ainé·es des cadet·tes. D’autre part, pour que les effets d’entrainement entre enfants existent, il faut que les parents les laissent à leurs jeux. Cet article interprète cette implication à géométrie variable en relation avec les stratégies de reproduction des parents : la reproduction de la position de classe, notamment par des jeux « éducatifs », semble concurrencer la reproduction du genre des enfants.

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" Je te donne ça et je donne la même chose à ton frère " : (in)égalité et légitimation de l’aide parentale lors du passage des enfants à l’âge adulte

Article de Marie Clémence Le Pape, Elise Tenret

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 64, n° 3, juillet-septembre 2023, pp. 443-470.

Mots clés : Enfance-Famille, Sociologie, Famille, Relation enfant-parents, Fratrie, Aide financière, Argent, Inégalité, Justice, Norme, Jeune, Reproduction sociale, Roman familial

Cet article explore les pratiques et les normes d’aide parentales lors du passage des enfants à l’âge adulte, au moment où les destins se singularisent au sein de la fratrie et que les aides financières et matérielles données à chacun·e se diversifient. À partir d’entretiens avec des parents de jeunes adultes, il met en évidence une tension entre, d’une part, des pratiques d’aide hétérogènes, voire inégalitaires et, d’autre part, l’attachement des parents à une norme égalitaire. Il montre comment le recours à la notion de « fiction égalitaire » permet de penser cette tension et de tenir ensemble l’analyse des pratiques (ce qui est distribué) et les règles qui organisent ces échanges, avec des variations selon les ressources économiques et le statut conjugal des parents. Plus précisément, il analyse comment la fiction égalitaire en famille se construit, se déploie et est entretenue : à la fois par une mise en scène de l’égalité lors de moments ritualisés qui renvoient en coulisse les pratiques inégalitaires, et par un travail relationnel des parents pour susciter l’adhésion autour du script et des termes de la fiction.

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Dire sa date de mariage ou de Pacs : la spontanéité des réponses reflète-t-elle le sens des évènements biographiques ?

Article de Wilfried Rault, Arnaud Régnier Loilier

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 62-3/4, juillet-décembre 2021, pp. 481-515.

Mots clés : Enfance-Famille, Enquête, Mariage, PACS, Couple, Délai de réflexion, Sociologie

Dans les enquêtes par questionnaire, le recueil de dates donne souvent lieu à des réponses incomplètes ou qui occasionnent un certain délai de réflexion. Cet aspect est peu étudié par la démarche quantitative, qui vise avant tout à la production de données standardisées. À partir de la collecte des dates d’entrée dans un Pacs ou un mariage dans l’« Étude des parcours individuels et conjugaux » (« Épic ») (Ined-Insee, 2013-2014), qui comprenait un indicateur expérimental de spontanéité des réponses, cet article examine l’hypothèse selon laquelle les différentes manières de répondre à ces questions a une signification. Il montre que le fait de renseigner une date rapidement, avec un délai de réponse ou de manière partielle renvoie au sens que les individus donnent aux évènements qui s’y rattachent et à leur mise en scène. En retour, la spontanéité des réponses aux dates fournit un élément de compréhension de la signification sociale de ces évènements.

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Les néonaticides dans la presse française : 357 décès suspects de 1993 à 2012

Article de Laurence Simmat Durand, Natacha Vellut

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 1, mars 2017, pp. 121-158.

Mots clés : Enfance-Famille, Infanticide, Statistiques, Anonymat, Présomption d'innocence, Interaction, Mère, Sanction pénale, Père, Inégalité, Sociologie, HISTOIRE, Presse, Média, 1993-2012

Les néonaticides sont devenus rares rendant malaisée la collecte de données judiciaires. Une base de presse a été constituée sur vingt ans afin de tirer parti de la médiatisation de ces affaires, regroupant 357 décès suspects de nouveau-nés sur la période 1993-2012. Cinq résultats ont émergé de cette analyse. Les circonstances de la découverte de l’infraction sont essentielles tout au long de la procédure. Ces affaires sont fortement médiatisées et on assiste sur la période à une « fin » de l’anonymat et de la présomption d’innocence. Une constante historique toujours d’actualité est la non-mise en cause des pères. L’explication par le déni de grossesse s’amplifie autour de l’affaire Courjeault, pour ensuite s’estomper. Les explications de la mère et sa personnalité ont une influence déterminante sur la peine prononcée.

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"Au nom de la famille" : entretien avec Judith Stacey

Article de Judith Stacey, Arnaud Lerch

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 214, septembre 2016, pp. 94-103.

Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Politique familiale, Homoparentalité, Sociologie, Recherche en sciences sociales, Etats Unis d'Amérique

A partir de terrains et de méthodes variés (ethnographie, sociologie historique, cultural studies), Judith Stacey a mené des recherches portant notamment sur les thèmes de la famille, du genre, de la sexualité et du féminisme. Son travail et son engagement pour ce qu’elle appelle « l’activisme intellectuel » l’ont amenée à participer très directement aux débats étasuniens sur la famille, au cœur d’enjeux indissociablement politiques, économiques et raciaux. On assiste à partir des années 1990 à l’émergence dans l’espace public et au déploie-ment à travers l’espace politique d’un nouveau discours familialiste, se revendiquant de la science plutôt que de la religion ou de la morale pour promouvoir les valeurs familiales, le modèle de la famille nucléaire traditionnelle et dénoncer les impacts sociaux des nouvelles réalités familiales. Des effets de la banalisation du divorce et des familles monoparentales à la reconnaissance de l’homoparentalité, les sciences sociales ont été convoquées de manière croissante dans ces débats, tantôt comme outil de légitimation des politiques publiques et des évolutions législatives, tantôt comme argument d’autorité au service des mobilisations de tous bords. Judith Stacey revient dans cet entretien sur 25 ans de « guerres de la famille », les controverses scientifiques qui les ont ponctué et auxquelles son travail a été directement mêlé, ainsi que sur les profondes évolutions culturelles qui en ont été la trame.

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La légitimation de la violence selon le genre et le contexte en Tunisie

Article de Dorra Ben Alaya

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 40, n° 2, juin 2016, pp. 187-200.

Mots clés : Enfance-Famille, Justice-Délinquance, Violence, Violence conjugale, Sociologie, Légitimité, Perception, Différenciation sexuelle, Discrimination, Homme, Genre, Tunisie

Dans cet article, on vise à explorer l’effet du genre de l’agressé, du genre de l’agresseur et du contexte, sur le degré de légitimité perçue de la violence, chez un échantillon représentatif de la population tunisienne (N = 720). La recherche a consisté à soumettre les sujets à une série de scenarii décrivant des situations violentes combinant systématiquement les différentes modalités des variables indépendantes. Les résultats mettent en évidence un effet de genre de l’agresseur et de l’agressé ainsi qu’une modulation par l’effet du contexte, de l’homo/hétérogénéité de l’appartenance sexuelle des acteurs et de l’appartenance sexuelle de l’évaluateur de la violence.

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Médecins et maternité au début du XXe siècle en France. Entre normalisation, stigmatisation et contrôle social

Article de Mariette Le Den

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 39, n° 3, septembre 2015, pp. 321-342.

Mots clés : Enfance-Famille, Maternité, Mère, Femme, Médecin, Statut professionnel, Pouvoir, Norme sociale, Procréation, Sociologie, HISTOIRE, Modèle, Contrôle social, 20ème siècle

De par leur légitimité scientifique et leur capital social et culturel, les médecins français ont détenu durant des siècles le monopole du savoir sur les femmes, alors considérées comme des mères « par nature » et réduites à leur seule faculté de génitrices. Au début du XXe siècle, cette vision de la femme est plus que tenace dans le milieu médical, bien décidé à enrayer la baisse de la natalité et le péril vénérien par une incitation générale des femmes à la « bonne » maternité. Ainsi, se basant sur la légitimité de leurs découvertes, les médecins, qui semblent souvent se muer en anthropologues moralistes, vont s’accaparer la gestion de la vie reproductive et sexuelle des femmes en cherchant par tous les moyens à optimiser leur fonction maternelle. Ce faisant, ils contribuent à la définition et à la normalisation de leur fécondité ainsi qu’à la stigmatisation de ce qui va à l’encontre de leur capacité à enfanter.

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