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Dans ses déclinaisons institutionnelles, spirituelles ou sociales, la religion – et singulièrement l’islam – est au coeur des débats de société dans de nombreux pays européens et outre-Atlantique. La crispation à l’égard de l’islam en France se lit dans de nombreux faits divers, dans les déclarations de certains commentateurs politiques et essayistes, et dans les sondages d’opinion. Le dernier sondage sur « les fractures françaises» réalisé en juillet 2018 par Ipsos pour la Fondation Jean Jaurès, Sciences Po et le journal Le Monde montre que, si 92 % des personnes interrogées pensent que la religion catholique est compatible avec les valeurs de la société française et 81 % pensent de même pour la religion juive, elles ne sont plus que 42 % à le penser pour l’islam. Les enquêtés sont également 73 % à trouver que la religion musulmane cherche à imposer son mode de fonctionnement aux autres alors qu’ils ne sont respectivement que 22 % et 21 % à le penser pour le catholicisme et le judaïsme. Ces perceptions relativement négatives de l’islam sont bien entendu influencées par le débat sur la laïcité, et la vague récente d’attentats qui a renforcé l’amalgame entre musulmans et terroristes, et plus généralement la conviction que l’intégrisme et la radicalisation à fondement religieux est propre à l’islam (47 % des personnes interrogées considèrent que l’islam «porte malgré tout en lui des germes de violence»).
Paru dans la revue Vie sociale, n° 21, août 2018, pp. 13-34.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Laïcité, Évolution, Croyance, État, Différence, Identité, Religion, France
Depuis les années 1980, la laïcité est redevenue un foyer majeur d’inquiétude pour la société française et est à nouveau au cœur de la délibération publique. La laïcité réintègre l’espace de la controverse politique, non plus sur le fondement d’un questionnement partiel mais sur celui d’une interrogation plus large, plus globale, touchant aux principes du modèle républicain. À travers les recompositions qui l’affectent, il est possible de repérer trois types de métamorphoses : 1) l’État est en voie d’adhérer à son tour à la grande logique de la différence. 2) Du fait même de cette mutation, l’idée de représentation voit sa définition se transformer en un système de pure délégation. 3) Enfin, l’État ne gouverne désormais qu’une société d’individus atomisés et favorise du même coup le ré-enracinement des individus dans des appartenances communautaires.
Article de Marc Ballanfat, Ingrid Therwath, Louis Gabaude, et al.et al.
Paru dans la revue Les Grands dossiers des sciences humaines, n° 51, juin-juillet-août 2018, pp. 26-78.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Religion, Spiritualité, Chine, Inde
En Inde et en Chine, des pensées, des religions, des philosophies ont prospéré depuis longtemps. On les dit « sagesses », parce qu’on attend souvent d’elles des réponses que nous désespérons de trouver dans nos idéologies occidentales.
Dans le monde indien, on trouve la spiritualité de l’hindouisme, l’exotisme du sikhisme, la sérénité du bouddhisme des Anciens…
Du monde chinois, on retient la méditation du bouddhisme du Grand Véhicule, la morale confucéenne, la reconnexion taoïste ou chamanique avec la nature…
Tout cela a une histoire, longue, complexe. Que nous allons explorer dans ses grandes étapes. Nous verrons que les religions, en Orient comme ailleurs, sont faites de tolérance et de violence ; d’art et de négation ; de philosophie et d’idolâtrie… On y trouve toujours ce que l’on cherche.
Livre de Emmanuel Blanchard, édité par la Découverte, publié en 2018.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Approche historique, Travailleur immigré, Attitude, Vie politique, Religion, Islam, Regroupement familial, Couple mixte, Logement, Bidonville, Conditions de vie, Contrôle, Colonialisme, France, Algérie, 1900-1990
Les relations entre la France et lAlgérie sont souvent considérées comme « passionnelles » en raison, notamment, du poids des années de guerre (1954-1962). Or ce sont cent trente ans de colonisation et près de deux siècles de migrations qui ont tissé de multiples liens : avec des départs de la France vers lAlgérie dabord, avant que les traversées dans lautre sens se multiplient à partir des années 1900. Aujourdhui encore, les Algériens forment le principal groupe détrangers installé en France alors même que des générations de descendants dimmigrés ont acquis la nationalité française. Le droit de la nationalité, les politiques dimmigration, les imaginaires, mais aussi les sociabilités populaires ont largement été marqués par cette présence. La prise en compte dune situation coloniale, puis postcoloniale, permet dexpliquer les discriminations structurelles et les luttes quelles ont engendrées. En laissant toute sa place à une histoire sociale ouverte à la diversité des pratiques (religieuses, culturelles, professionnelles...) et des trajectoires, lauteur restitue la diversité dune immigration souvent réduite à quelques stéréotypes ou à sa seule histoire politique.
Emmanuel Blanchard, historien et politiste, est maître de conférences à luniversité de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), il est notamment lauteur de La Police parisienne et les Algériens, 1944-1962 (Nouveau Monde, 2011)...
Petit État aux savants (dés)équilibres communautaires, le Liban compte sur son sol une proportion notable d’« étrangers » : près d’un habitant sur quatre, dont la majeure partie est à présent constituée de réfugiés syriens. Ce dossier dresse un état des lieux de la présence des étrangers au Liban à partir d’enquêtes de terrain conduites par une équipe de recherche franco-libanaise. Mêlant articles de fond et documents, ces recherches mettent en lumière la diversité des interactions entre les migrants et la société libanaise, à travers leurs pratiques commerciales, leurs modes d’installation ou encore leur accès aux systèmes de soin et d’éducation libanais.
Article de Khouloud Ben Mohamed Gherbi, Isam Idris, Flora Hollande
Paru dans la revue L'Autre, vol. 18, n° 2, avril-juin 2017, pp. 182-191.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Religion, Rite de passage, Trouble du comportement, AAH, Groupe d'appartenance, Islam, Relation enfant-parents, Représentation sociale
Plus que jamais présents en Europe, où les cercles coraniques puisent-ils leur succès ? Quelle est leur spécificité féminine ? Pour tenter de répondre à ces questions, l’article fait retour sur une enquête ethnographique de terrain menée dans la communauté maghrébine de Bruxelles à la fin des années deux mille. Elle se concentre sur quelques collectifs coraniques féminins situés dans deux territoires migratoires de la ville. L’auteure tente de montrer que l’Islam de diaspora à l’œuvre dans ces cercles ouvre un espace à la fois hospitalier et structurant, au sein d’une communauté féminine fragilisée dans sa capacité à transmettre et faire lien. Hybrides et novateurs, ces collectifs s’étayent sur une domestication inédite du Texte coranique, convoquant par ailleurs une appréhension du religieux traditionnellement ancrée dans le corps et la ritualité.
Confrontés à un retour du fait religieux dans la vie courante des structures, les acteurs de terrain connaissent un certain désarroi. D'autant plus qu'au nom de valeurs laïques, très partagées par les mouvements éducatifs, une règle semble imposer une forme de neutralité de l'animation : une interprétation répandue de la laïcité consiste en effet à l'opposer à toute manifestation de croyances. Pourtant, peut-on revendiquer nos valeurs humanistes sans se réjouir que nombre de nos concitoyens cherchent le dépassement de la personne ?
Depuis quelques mois un plan de formation, à l'initiative du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, est déployé partout pour former les animateurs, et pour rappeler à tous que la laïcité est d'abord sur le principe qui permet de vivre ensemble sans rejet des autres.