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Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2023/2, n° 96, juillet-septembre 2023, pp. 39-56.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Enfant, Surdité, Dépistage, Annonce du handicap, Diagnostic, Parents, Test, Périnatalité, Relation, Profession médicale, Temps
La pratique du dépistage précoce ou néonatal de la surdité s’insère de plus en plus dans la trajectoire des parents accueillant un nouvel enfant dans leur famille. Cette pratique implique l’annonce du diagnostic de surdité de plus en plus tôt dans le parcours des parents. L’article proposé, issu d’une recherche exploratoire de nature empirico-inductive, se penchera sur trois profils de parcours documentés grâce à des entretiens menés avec des parents du Québec, de la Suisse, de la France et de la Belgique liés chacun au moment de l’annonce en fonction du moment de découverte de la surdité: 1) la surdité est dépistée avant la naissance, pendant la grossesse, par les professionnels ; 2) la surdité est dépistée au moment de la naissance, en maternité, par les professionnels et 3) la surdité est détectée après la sortie de la maternité, généralement par les parents eux-mêmes. Ces temps de l’annonce font fluctuer les réactions des parents, ce que nous avons tenté de comprendre à la lumière de cette tripartition idéal-typique.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 40, mai 2023, pp. 49-64.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Vieillissement, Personne handicapée, Relation, Voisinage, Lien social, Logement, Liberté, Décision, Habitat inclusif
Les champs du vieillissement et du handicap sont actuellement marqués par le développement de logements qui se veulent plus adaptés, plus ouverts, plus soutenants. Si la présence d’une vie partagée entre habitants est un élément central des projets qui bénéficient de financements publics, un débat émerge aujourd’hui sur les implicites de cette catégorisation de « l’habitat inclusif ». Dans quelle mesure le souhait de partager son habitat constitue-t-il une motivation ? Comment et avec quelles conséquences une vie collective est-elle susceptible d’émerger ? À partir d’une étude de cas centrée sur l’expérience vécue par les habitants d’un « béguinage » implanté dans une commune rurale, cet article décrit d’abord une pluralité de motivations à quitter son ancien logement. Il analyse ensuite l’ambivalence des projections en matière de vie collective. Enfin, il rend compte de l’émergence de relations de voisinage à géométrie variable. Au final, permettre aux personnes, quel que soit leur âge ou leur handicap, d’avoir plus de choix en matière d’habitat implique qu’elles soient libres d’habiter ou non avec d’autres personnes et le cas échéant de décider de ce qu’elles partagent.
Article de Nora Woscoboinik Scheimberg, Bernard Golse
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXV, n° 1, janvier-juin 2022, pp. 147-163.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Amour, Rencontre, Image mentale, Relation interpersonnelle, Objet transitionnel, Deuil, Relation
Après avoir évoqué les phénomènes de la rencontre, du coup de foudre et des retrouvailles, les auteurs proposent alors de considérer la rencontre sous l’angle d’un surgissement d’une représentation du lien à l’objet. Le concept de représentation d’objet mérite en effet aujourd’hui d’être décondensé en représentation de la place de l’objet, en représentation des liens à l’objet et en représentation enfin de l’objet en tant que tel, niveaux représentationnels qui s’instaurent sans doute successivement au cours du développement précoce. Après quoi, c’est la place du temps et du deuil au sein des rencontres et des retrouvailles qui se trouve abordé avant que soit envisagé le concept « d’Amour fou » d’André Breton à la lumière du concept « d’objet décevant » étudié par René Roussillon.
Livre de Alberto Eiguer, édité par Dunod, publié en 2022.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Stigmatisation, Haine, Concept, Psychanalyse, Psychosociologie, Philosophie, Subjectivité, Image de soi, Identité, Représentation sociale, Comportement social, Relation, Groupe, Exclusion sociale, Automutilation, Intergénérationnel, Norme, Famille, Maltraitance, Violence conjugale, Abus sexuel, Service social, Prise en charge
Hier comme aujourd'hui les humains manifestent du mépris de l'autre, inconnu ou différent. Ils peuvent le dévaluer, discriminer, négliger, haïr. Le sujet haï peut s'identifier à celui qui le rejette en attaquant son moi. Alors, son amour pour soi, sa croyance en soi et son narcissisme déclinent. Mais pourquoi le regard d'autrui devient-il aussi vital au point que l'identité de la personne en est tributaire ? Et pourquoi le sujet ne réussit-il pas à développer un regard intérieur autonome ? Les liens premiers seraient-ils à l'ordre du jour, et la haine de soi, l'écueil majeur ? Alberto Eiguer met en lumière les ressorts de la haine de soi et de l'autre, ses conséquences psychiques et psychosociales, autour de 4 axes : - Haine par l'autre : l'identité de celui qui opère la haine peut beaucoup nous affecter, par son degré d'amitié ou sa place d'autorité, tutélaire.
La haine est sans nuances, sans appel. - Haine de l'autre : elle est moins personnalisée que la haine par l'autre ; c'est la haine qui fait mal, pas autant l'acteur. - Haine par soi : il s'agit là d'une prise en compte intime d'être dans l'erreur, d'avoir commis une offense, d'avoir une prédisposition mauvaise et, de ce fait, d'être " nocif " envers le monde ou soi-même. - Haine de (pour) soi : elle est alimentée par la haine d'autrui.
Le sujet ne parvenant pas à exprimer son hostilité envers l'autre, il la détournerait sur soi. Ce live décortique les méandres complexes de la haine de l'autre et de soi, et propose une analyse éclairée et accessible à la fois avec un abondant matériel clinique. Les cliniciens y trouveront des éléments pour affûter leur diagnostic et leur prise en charge pour faire évoluer le regard du stigmatisé sur lui-même : du sentiment de honte à la pudeur ; de la culpabilité à la responsabilité ; du narcissisme blessé au narcissisme trophique ; du souhait de vengeance à la revanche.
Paru dans la revue Le Journal de l'animation, n° 224, décembre 2021, pp. 36-41.
Mots clés : Travail social : Métiers, Équipe, Communication, Relation, Accompagnement, Approche systémique, Adaptation, Coopération, Posture professionnelle
Il ne suffit pas d'être une équipe pour faire équipe. Les différences de pratiques, inhérentes aux cheminements professionnels de chacun, peuvent être autant de richesses que des difficultés. Comment transformer les écueils en points d'appui ?
Voici un sujet délicat s'il en est. A la grâce de recherches qui commencent à faire date, la reconnaissance de ce fléau relationnel permet à de nombreuses personnes de nommer ce qu'elles vivent et de repérer des voies de sortie. Pour autant, il s'agit aussi de pouvoir discerner ce qui est harcèlement et ce qui n'en est pas.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 538-539, mars-avril 2021, pp. 141-155.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Participation, Vulnérabilité, Vie quotidienne, Projet de vie, Citoyenneté, Empowerment, Adulte en difficulté, Relation, Pratique professionnelle, Savoir, Expérience, Relation travailleur social-usager
La vulnérabilité étant une situation vécue par des personnes, et non un état qui les caractériserait, la participation de ces dernières doit être repensée par le travail social. Outil historique de ce dernier, la participation regorge en effet d'écueils, dont celui de n'être considérée que comme un outil, ce qui conduirait au maintien de positions sociales inégalitaires entre le professionnel et la personne accompagnée. Cet article propose d'appréhender la participation comme une posture à adopter, qui nécessite un autre rapport à la vulnérabilité, et la reconnaissance et la prise en compte des savoirs issus de l'expérience de vie des personnes.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 25, printemps 2021.
Mots clés : Territoire-Logement, Quartier, Jeune, Classe d'âge, Interaction, Relation, Groupe d'appartenance, Respect, Garçon, Fille
Cet article s’intéresse aux rapports inter-âges au sein des quartiers populaires, et plus particulièrement à la catégorisation et à l’organisation des rapports entre jeunes en "grand·e·s"/"petit·e·s". Notre analyse s’appuie sur l’exploitation de données recueillies dans un quartier populaire, Les Tarterêts, dans le cadre d’une recherche participative menée par le collectif Pop-Part, mobilisant un recueil de données ethnographiques et d’entretiens. Après avoir défini les caractéristiques d’un·e "grand·e", notre article propose une cartographie des différentes catégories observées et décrites par les jeunes. Il met ainsi en lumière que le système "grand·e·s"/"petit·e·s" repose sur des liens privilégiés impliquant une disponibilité et une réciprocité qui permettent la mise en place d’une "administration du respect". Il fait le constat que ces relations sont fondées sur plusieurs règles tacites : les liens privilégiés n’existent pas entre des catégories groupales et des catégories de sexe opposé ; une fille ou un groupe de filles ne peut pas nouer des liens privilégiés avec un groupe de garçons ; les filles ne peuvent pas constituer une ressource élective collective.
Livre de Camille Roelens, édité par Chronique sociale, publié en 2021.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Autorité, Concept, Société, Démocratie, Individu, Autonomie, Droit, Pouvoir, Approche historique, Légitimité, Relation, Bientraitance, Reconnaissance, Éthique
Le titre de cet ouvrage n'est pas à comprendre comme la promesse d'ouvrir un livre de recettes ou d'une méthode infaillible — en quelques points à suivre rigoureusement — pour affirmer son autorité dans telle ou telle situation. Il ne s'agit pas de dire le dernier mot du débat contemporain sur l'autorité, mais plutôt d'accompagner ses lecteurs au sein de leur propre cheminement face à ces questions.
L'objectif de cet ouvrage est en fait double. Il s'agit d'une part de mettre à portée de toutes les mains les principaux apports que peut procurer un parcours de recherche sur l'autorité puisant dans le vaste champ des sciences de l'homme. Il s'agit d'autre part de présenter et d'exposer ces apports de manière que chacun puisse, au sens fort du terme, s'en saisir. Cela implique deux choses : s'approprier ces ressources, les comprendre, saisir les liens et tensions entre elles ; en faire, dans la pensée et dans la pratique, quelque chose de singulier et de propre.
Dans cette optique, l'ouvrage a été conçu selon cette double exigence d'offrir le maximum de prises et le maximum de perspectives possible pour chaque lecteur et lectrice.
Le trouble lié au jeu d’argent (TJA) a d’importantes répercussions dans la vie de l’individu qui en souffre, mais aussi dans celle des membres de son entourage, dont spécifiquement au niveau conjugal. En raison de leur nature complexe, les impacts vécus par les conjoints ont été le plus souvent explorés à partir d’observations cliniques tenant compte uniquement du point de vue du joueur pathologique (JP) ou uniquement du point de vue du conjoint. Des études tentant de dresser des parallèles entre les perceptions du JP et celles de son conjoint font toutefois souvent état de divergences importantes entre les perceptions des deux membres du couple. L’objectif de la présente étude était de documenter, sur le plan qualitatif, les divergences et les convergences de perceptions entre des JP et leurs conjoints quant aux impacts relationnels/conjugaux subis par ces dernières en raison du TJA. Le discours de JP (n = 22) et de leurs conjoints.es (n = 22) a été analysé. Les résultats ont révélé de nombreuses divergences entre les perceptions des deux groupes, notamment sur la nature des impacts identifiés, l’importance qui leur a été accordée, et la manière de décrire ces impacts. Les limites de l’étude et de nouvelles avenues de recherche sont aussi discutées.